Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès

Posté : 15 août, 2014 @ 9:12 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

La nuit juste avant les forêtsGenre : Théâtre

Editeur : Les éditions de Minuit

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 63

Synopsis : Il n’y a pas de synopsis.

 

Avis : J’ai vu cette pièce au théâtre, et je me souviens avoir adoré. J’ai tout de suite acheté le livre, mais j’ai attendu un certain temps pour le lire (je n’y pensais plus je pense).

Tout d’abord, c’est une pièce assez spéciale, puisqu’elle n’est composée que d’un monologue, sans point (mais pas sans ponctuation). Quand j’ai appris cela, je me suis dit que ça ne passerait jamais, que je n’accrocherais pas. Et finalement, j’ai adoré cette pièce. J’ai trouvé que l’écriture était très forte, que l’auteur savait nous transmettre des émotions fortes à travers ses mots, et à travers ce personnage dont on ne connaît pas le nom, qui n’a pas d’âge, pas de visage, qui se trouve dans un lieu qu’on ne connaît pas, mais que l’on devine. Il nous transporte dans divers endroits où il se passe des choses étranges, le personnage partage sa vie avec nous et avec cet autre homme auquel il parle, et que nous ne connaissons pas non plus. C’est assez énigmatique, et pourtant, on suit ce qu’il dit, même si, souvent, il saute du coq à l’âne. Une réflexion aussi sur l’étranger, la xénophobie, le fait que la France ne veuille pas d’étrangers chez elle et les traite comme des rats ; sur la folie qui atteint tout le monde, et surtout ceux qui ne semblent pas avoir de raison de vivre et qui tentent tout pour aller mieux.

En lisant la pièce, je me suis souvenue de celle que j’ai vue. Je me souviens que l’acteur avait su nous captiver, seul en scène, et nous faire passer par toutes sortes d’émotions, le rire et les larmes. Je pense que j’aime surtout parce que j’ai vu la pièce. Si je ne l’avais pas vu, je ne sais pas si mon opinion aurait été la même. Je pense que j’aurais eu un peu plus de mal.

 

En définitive, une pièce que j’ai adorée, forte et qui nous fait passer par tout un tas d’émotions. Je conseille aussi de la voir jouer : elle est clairement faite pour ça.

Othello de Shakespeare

Posté : 5 juin, 2014 @ 7:50 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

OthelloGenre : Classique, Théâtre

Editeur : Bloomsbury

Année de sortie : 2001

Nombre de pages : 332

Synopsis : The Arden Shakespeare is the established scholarly edition of Shakespeare’s plays. Now in its third series, Arden offers the best in contemporary scholarship. Each volume guides you to a deeper understanding and appreciation of Shakespeare’s work. This edition of Othello provides: _a clear and authoritative text, edited to the highest standards of scholarship ; _detailed notes and commentary on the same page as the text ; _a full, illustrated introduction to the play’s historical, cultural and performance contexts ; _an in-depth survey of critical approaches to the play ; _a full index to the introduction and notes ; _a select bibliography of references and further reading. With a wealth of helpful and incisive commentary, The Arden Shakespeare is the finest edition of Shakespeare you can find.

 

Avis : J’ai, évidemment, beaucoup entendu parler de ce livre, et je pensais connaître l’intrigue – une histoire d’amour teintée de jalousie qui finit mal – mais je me trompais ! Cela prouve qu’il faut toujours lire l’œuvre en elle-même ; sans cela, on ne la connaît jamais vraiment. Comme vous pouvez le constater, le synopsis de l’édition Bloomsbury ne nous apprend absolument rien sur la pièce ; de plus, le choix de la couverture m’a semblé très énigmatique avant lecture.

J’avais imaginé cette histoire autrement, je ne m’attendais pas vraiment à ce que j’ai lu. Bien sûr, je connaissais déjà le talent et la virtuosité de Shakespeare, notamment avec Roméo et Juliette que j’ai aussi lu en VO ; c’est l’intrigue en elle-même que je ne voyais pas comme cela. J’en ai tellement entendu parler que je m’étais forgée une idée d’Othello sans jamais l’avoir lu ; j’en avais également entendu parler en cours de philo’, pour donner un exemple de la passion terrassant l’homme. C’est exactement ça, c’est vrai ; mais le cheminement pour en arriver là est spectaculaire. C’est grâce à cela que l’on découvre toute l’imagination et l’ingéniosité de l’auteur. Iago, un des officiers d’Othello, est l’instigateur de tout ce qui va se passer, et l’on suit ses stratagèmes tout le long de la pièce. Les autres personnages ne se rendent compte de rien : tout est révélé quand il est trop tard, bien sûr. L’intrigue se met en place autour d’Othello et Desdémone, qui sera l’instrument de la chute du Maure, comme tout le monde l’appelle. Le mensonge et la jalousie sont les thèmes maîtres de cette pièce. Et la naïveté des personnages nous paraît aberrante : comment Othello peut-il croire Iago ? Pourquoi ne cherche-t-il pas à savoir par lui-même ? Le fait qu’il délègue va le mener à sa perte, et à celle de celle qu’il aime. L’on comprend rapidement la couverture, et elle aussi a quelque chose de tragique, quand on se rend compte de ce qu’elle signifie.

Concernant les personnages, Othello semble ici être l’incarnation de la jalousie, et de celui qui se laisse aveugler sans réfléchir. Trop porté par sa passion, il commet des actes irréversibles. Il se fait berner très facilement ; l’on dirait presque qu’il n’avait déjà pas confiance en les personnes contre qui il va agir. Desdémone, quant à elle, semble représenter la pureté, la femme dévouée à son mari, qu’aucune pensée impure ne touche. Elle ne comprend pas non plus ce qui lui arrive, et elle ne le saura jamais. Son rôle est ambivalent : elle est à la fois celle que tous les hommes admirent, et celle qui sera utilisée contre son mari. La religion est également attachée à ce personnage, qui ne comprend pas le comportement des femmes adultères, ou le vice qui s’empare des hommes. Cassio est également un instrument entre les mains de celui qui manigance tout. Lui non plus ne se rend compte de rien, tout concentré qu’il est sur son idylle avec Bianca et sa place de lieutenant d’Othello. Il semble facilement manipulable et crédule. Iago est clairement celui qui ne pense qu’à son propre intérêt et se fiche des répercussions que peuvent avoir ses actions sur les autres personnages. Il ira très loin pour satisfaire ses ambitions, comme on le voit dans la scène 2 de l’acte V. Les deux personnages-instruments, Desdémone et Cassio, ont chacun un adjuvant : Emilia, la femme de Iago, et Bianca ; cette dernière ne fait pas grand-chose pour aider son amant, mais on peut dire qu’elle est la seule à ne pas être un de ses opposants. Emilia, quant à elle, soutient Desdémone, quoi qu’il arrive. Elle ne croit que ce qu’elle voit, et elle aussi se rendra compte trop tard qu’elle a été l’instrument de Iago.

Le fait de lire la pièce en anglais ne m’a pas autant dérangée que je le pensais. J’avais peur de ne pas tout comprendre, mais l’édition Bloomsbury, The Arden Shakespeare est vraiment très bien faite, et les mots que je ne comprenais pas parce qu’ils étaient en ancien anglais ou parce qu’ils étaient abrégés pour les besoins de la métrique étaient expliqués. Je ne vais pas dire que c’était super facile, mais j’ai tout compris, et je peux dire que j’ai vraiment apprécié cette lecture.

La fin est logique : c’est bien une tragédie. Le remords, la culpabilité triomphera de celui qui a voulu punir ceux qui étaient innocents. Personne ne s’en sort bien, on peut le dire. Après avoir refermé le livre, je me suis aperçue que j’avais vraiment aimé cette pièce, qu’il me tardait, tout au long de l’œuvre, de voir les fils se nouer et se dénouer avec la révélation finale et que je m’étais attachée aux personnages, ce que, d’habitude dans une pièce de théâtre, j’ai du mal à faire.

 

En définitive, une très bonne pièce, très bien écrite. Je peux dire que c’est une de mes préférées !

En attendant Godot de Samuel Beckett

Posté : 24 avril, 2014 @ 10:15 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

En attendant GodotGenre : Théâtre

Editeur : Les Editions de Minuit

Année de sortie : 1991

Nombre de pages : 134

Synopsis : « Vous me demandez mes idées sur En attendant Godot, dont vous me faites l’honneur de donner des extraits au Club d’essai, et en même temps mes idées sur le théâtre. Je n’ai pas d’idées sur le théâtre. Je n’y connais rien. Je n’y vais pas. C’est admissible. Ce qui l’est sans doute moins, c’est d’abord, dans ces conditions, d’écrire une pièce, et ensuite, l’ayant fait, de ne pas avoir d’idées sur elle non plus. C’est malheureusement mon cas. Il n’est pas donné à tous de pouvoir passer du monde qui s’ouvre sous la page à celui des profits et pertes, et retour, imperturbable, comme entre le turbin et le Café du Commerce. Je ne sais pas plus sur cette pièce que celui qui arrive à la lire avec attention. Je ne sais pas dans quel esprit je l’ai écrite. Je ne sais pas plus sur les personnages que ce qu’ils disent, ce qu’ils font et ce qui leur arrive. De leur aspect j’ai dû indiquer le peu que j’ai pu entrevoir. Les chapeaux melon par exemple. Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s’il existe. Et je ne sais pas s’ils y croient ou non, les deux qui l’attendent. Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie. Tout ce que j’ai pu savoir, je l’ai montré. Ce n’est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirai même que je me serais contenté de moins. Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé, à emporter après le spectacle, avec le programme et les esquimaux, je suis incapable d’en voir l’intérêt. Mais ce doit être possible. Je n’y suis plus et je n’y serai plus jamais. Estragon, Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n’ai pu les connaître un peu que très loin du besoin de comprendre. Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu’ils se débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes. » Samuel Beckett, Lettre à Michel Polac, janvier 1952.

 

Avis : Je n’avais jamais lu de pièce de Beckett, et je me suis vue dans l’obligation d’en lire une. Je savais que Beckett écrivait surtout de l’absurde, et en ayant lu le synopsis, je me suis posée des questions.

Je n’ai pas du tout aimé. Je me suis ennuyée la plupart du temps, je n’ai pas réussi à lire cette pièce au second degré, même si je me doute qu’il doit y en avoir un. Apparemment, je ne suis pas une grande fan de l’absurde. Je n’ai vu aucun intérêt dans toute l’histoire (mais est-ce qu’il y a vraiment une histoire ?). Bien sûr, Godot peut être Dieu, surtout parce qu’il doit apporter le salut aux deux personnages principaux, Vladimir et Estragon. Cette pièce montre l’attente, et peut-être est-ce aussi une critique de la religion : on attend le salut, on attend le sauveur, mais au fond, il semble ne jamais venir.

Les personnages sont assez difficiles à définir. Vladimir et Estragon semblent amis, et assez vieux. Ils semblent aussi avoir attendu Godot toute leur vie. La journée recommence indéfiniment : l’un oublie la mémoire au fur et à mesure, l’autre semble le seul lucide, mais il est aussi absurde que les autres. Ils ont du mal à avoir une conversation censée, et même à poursuivre une quelconque conversation. Ils se disputent, et se réconcilient aussitôt, ils s’aident à faire des choses absurdes. On a parfois du mal à suivre. Pozzo et Lucky, quant à eux, sont encore plus absurdes que les deux premiers. Pozzo se transforme bizarrement quand il reparaît sur scène, Lucky est un pauvre esclave qui ne parle que pour dire des choses qui ne semblent pas avoir de sens, et qui semblent pourtant profondes. Une pléiade de personnages tous plus étranges les uns que les autres.

La fin est le recommencement de la journée passée. Si la pièce se poursuivait, on revivrait la même journée, la même chose encore une fois. La vie de Vladimir et Estragon est une boucle sans fin.

 

En définitive, je pense sincèrement que je n’ai pas su apprécier cette pièce à sa juste valeur. Je n’ai pas aimé du tout, et je pense que je ne relirai pas de sitôt une nouvelle pièce de Beckett.

La Leçon d’Eugène Ionesco

Posté : 20 avril, 2014 @ 10:04 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

La LeçonGenre : Théâtre

Editeur : Folio

Année de sortie : 1994

Nombre de pages : 131

Synopsis : La Leçon est l’une des pièces les plus jouées et les plus lues d’Eugène Ionesco. Elle commence comme une satire hilarante de l’enseignement, pour faire allusion ensuite à de savantes théories linguistiques ; le ton, alors, change : la farce se termine en tragédie lorsque le professeur tue son élève. Mais cette tragédie est, elle aussi, parodique : chacun lui donne le sens qu’il veut.

 

Avis : Je n’avais jamais lu aucune œuvre d’Eugène Ionesco avant cette pièce. J’avais déjà entendu des avis mitigés sur Rhinocéros, donc j’appréhendais un peu.

J’ai bien aimé cette pièce, même si je ne peux pas dire que j’ai adoré. Elle est très comique, et en même temps tragique. On ne peut pas vraiment la classer dans un genre défini, c’est sans doute pour cette raison que le dramaturge lui-même l’a appelé « Drame comique ». Au début, j’ai beaucoup ri : la situation est vraiment ridicule, et même absurde, et on ne peut pas s’empêcher. Mais vite, on se rend compte que quelque chose d’autre se cache derrière, même si on ne peut pas vraiment mettre de mot dessus. Quelque chose ne va pas, et on sent que ça va mal finir.

Cette pièce donne une très mauvaise image de l’éducation de l’époque (qui, paraît-il, a encore empiré), et de l’homme, qui n’a aucune patience, et ne sait pas faire d’efforts. Le professeur, au fil de la pièce, s’énerve de plus en plus, et ne se calmera qu’une fois que le pire aura été commis. La bonne cherche à le tempérer, à prévenir ce qui va arriver, mais toujours en vain. Elle ne peut rien faire contre le vice du professeur. Il s’insinue et finit par faire des dégâts.

La fin est prévisible au fur et à mesure que l’on a compris ce que le professeur « manigance ». Ses cours sont incompréhensibles, l’élève est terrassée avant même la fin de la pièce. Et l’on découvre encore pire … Tout s’explique bien sûr à la fin !

 

En définitive, une pièce agréable, absurde, à lire, je suppose, pour avoir un aperçu du théâtre moderne.

Sur Racine de Roland Barthes

Posté : 20 avril, 2014 @ 8:41 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Sur RacineGenre : Essai, Théâtre

Editeur : Points

Année de sortie : 2005

Nombre de pages : 167

Synopsis : Parler de Racine, ce n’est nullement proposer une vérité définitive de Racine, c’est participer à notre propre histoire en essayant sur Racine notre langage : celui qui est utilisé ici doit à la psychanalyse et au structuralisme, sans cependant prétendre les accomplir l’une et l’autre.
Voici donc réunis des textes qui constituent finalement une réflexion sur la critique littéraire, soit d’une façon directe lorsque l’auteur demande à la critique universitaire d’assumer la psychologie sur laquelle elle se fonde, soit indirectement, lorsqu’il confronte Racine à l’un des langages possibles de notre temps.

 

Avis : En étudiant la littérature, comment ne pas passer par Roland Barthes ? Il semble avoir écrit sur tout, et donc sur le théâtre aussi. J’appréhendais parce que j’ai déjà lu du Barthes et c’est … souvent incompréhensible.

Dans ce livre, j’ai trouvé énormément de choses intéressantes, et j’ai (pratiquement) tout compris. Il est divisé en trois parties : L’homme racinien, Dire Racine et Histoire ou littérature ? J’ai préféré la première partie, sans doute parce qu’elle parle clairement des œuvres et des personnages créés par le dramaturge. L’analyse est très fine, mais on sent clairement l’influence de la modernité et celle de la psychanalyse. Peut-être un peu trop. Ce n’est plus objectif (est-ce que cela l’a déjà été ?) et on sent que quelque chose est délaissé, oublié, remplacé.

C’est ce livre qui a déclenché la querelle de la Nouvelle Critique. Vivant à notre époque, il est compliqué de comprendre pourquoi : sans doute parce que les codes ne sont pas du tout les mêmes, peut-être parce que les lectures psychanalytiques des œuvres classiques ne sont pas acceptées, ou encore parce que les analyses n’ont jamais été aussi loin. Difficile de savoir.

Les « résumés » des pièces de Racine dans la première sont ce qui m’a le plus intéressée. Ils semblent expliquer pas mal de choses dans les œuvres que j’ai lues, et on découvre des choses que l’on aurait jamais pensé trouver. Aussi, on se rend compte que, souvent, l’on ne lit pas du tout comme les théoriciens : ce que Barthes se dit sur Bérénice ou Phèdre par exemple, souvent, je ne me le suis pas dit. Il est vrai que Bérénice se fait clairement chasser, et que Phèdre incarne un monstre et une victime à la fois, mais certaines théories sont vraiment poussées, et le lecteur lambda ne peut certainement pas se dire ce genre de choses à la lecture des textes. Parfois, je me dis que le lecteur est quand même le plus important car, sans lui, il n’y aurait pas de lecture : alors pourquoi chercher à théoriser ? Bien sûr, la théorie est très intéressante, et explique beaucoup de choses, mais elle n’est pas toujours nécessaire pour la lecture. Elle sert parfois à comprendre ce que l’on ressent, par exemple, quand on lit un poème et qu’on se dit qu’il est magnifique, ou quand on sent une certaine poésie dans un roman ; mais je pense qu’elle ne doit pas empiéter sur le territoire de la lecture.

Les deux autres parties sont plus complexes à appréhender et m’ont clairement moins intéressée. J’avoue que je n’aime pas trop chercher à savoir ce qui se cache derrière un auteur, je préfère laisser faire le texte, et j’aime lire par moi-même, sans analyse et sans théorie.

 

En fin de compte, un livre intéressant, mais pas abordable pour tout le monde, et qui laisse une vision très particulière des pièces de Racine.

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