Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Au boulot, les robots … édité par Stéphanie Nicot et Jean-François Stich

Posté : 25 novembre, 2024 @ 7:00 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Essai, Nouvelles, Science, Science-FictionAu boulot, les robots

Editeur : ActuSF

Année de sortie : 2024

Nombre de pages : 245

Synopsis : Depuis l’Antiquité, les êtres artificiels sont présents dans les récits d’imaginaire ou dans les expérimentations scientifiques ; apparus au XXe siècle, performants, les robots sont aujourd’hui massivement présents dans l’industrie. Mais après avoir rêvé, dans Blade Runner, de moutons électriques et d’androïdes, la science-fiction s’interroge : les robots seront-ils toujours, pour l’humanité, de fidèles assistants, ou pourraient-ils devenir une menace ?

En deux articles, une interview et huit nouvelles – deux classiques du genre et six fictions inédites –, la fine fleur de l’imaginaire et les meilleurs spécialistes s’interrogent sur la robotique et sur ses possibles évolutions.

Une chose est sûre : les robots et les cobots – ces nouveaux robots coopératifs du XXIe siècle – sont parmi nous. Et pour longtemps !

 

Avis : J’ai reçu ce livre en service presse de la part de la maison d’édition que je remercie de nouveau ! Cette anthologie m’intriguait d’autant plus que j’ai beaucoup aimé Travailler encore ? édité l’année dernière par Stéphanie Nicot.

Ici, nous traitons donc toujours du travail, mais en rapport direct avec la robotique, l’utilisation de robots et la potentielle singularité qui pourrait émerger – traitée depuis des décennies dans les récits de science-fiction. Cela fait un moment que j’apprécie particulièrement les œuvres qui se centrent sur l’IA ou les robots, j’étais donc d’autant plus enthousiaste à l’idée de me plonger dans cette anthologie ! Elle s’ouvre sur une introduction bien écrite et intéressante qui fait un peu un tour d’horizon du robot en SF tout en présentant l’anthologie. Elle m’a donné très envie de me plonger dans ces récits qui attendent souvent depuis des années dans ma PAL ou ma wish-list.

Les deux premières nouvelles n’ont pas été écrites spécialement pour le livre, mais ont été reprises d’autres ouvrages. Pour la première, « Un mauvais jour pour les ventes » de Fritz Leiber, je l’ai trouvée intéressante, surtout avec cette phrase qui clôt l’histoire SPOILER 1. Nous sommes dans un monde futuriste où il existe des robots distributeurs automatiques. Cela pose la question du tape-à-l’œil et du fait que les hommes ne font plus attention à ce qui les entoure ; SPOILER 2 Malgré le fait que ce soit donc intéressant, j’ai eu un peu de mal avec cette nouvelle – peut-être à cause de la fatigue à ce moment-là. J’ai aimé l’analyse qui en est faite plus loin et qui m’a fait reconsidérer mon point de vue après coup. Pour la deuxième nouvelle, « Cap Tchernobyl » de Sylvie Denis, je dois avouer que j’ai été un peu déçue par la finSPOILER 3 Le lecteur suit un père et son fils ; ceux-ci rencontrent un robot de travail qui semble se poser des questions sur la singularité et les éventuels droits des robots. J’ai aimé l’image des tigres qui file le texte, mais je ne suis pas sûre que cette nouvelle me restera.

Toutes les nouvelles qui suivent ont été écrites pour l’anthologie et sont entrecoupées d’entretien ou de petits essais sur les problématiques abordées par l’ouvrage dans son entier.

Vient donc ensuite « Vivants, yeux de sang » de Johan Heliot. Elle traite d’une forme de révolte, mais je ne veux pas trop en dire pour vous laisser la découvrir. SPOILER 4 C’est un sujet que l’on voit beaucoup et que je suis parfois un peu fatiguée de retrouver. La nouvelle est assez bonne, mais un peu laborieuse à lire parfois à cause de certaines formes de phrase. C’est aussi cruel et j’ai, également, été déçue par la fin ; pour moi, c’était un peu : « tout ça pour ça ? » SPOILER 5

Puis, nous avons « Patine » d’Alex Nikolavitch : c’est la première nouvelle de l’anthologie que j’ai vraiment appréciée. Elle est à la fois en lien avec l’actualité sans utiliser de procédés qui m’agacent et elle permet d’aborder le sujet de l’IA et du comportement que les êtres humains adoptent quand ils sont confrontés à elle. J’ai aimé SPOILER 6 Cette nouvelle nous renvoie toujours à l’idée d’un capitalisme écrasant et d’une catastrophe climatique imminente qui pousse les hommes à construire des infrastructures sur d’autres planètes. J’ai beaucoup aimé la fin ! Seul petit défaut : quelques coquilles qui se sont glissées dans le texte, ce qui est un peu dommage.

Cette nouvelle est suivie d’un article qui nous permet de découvrir le contexte de son écriture et d’amorcer une réflexion sur la SF, ce à quoi elle « sert », ce qu’elle imagine, mais aussi la raison pour laquelle elle n’a rien à voir avec la Silicon Valley, clairement critiquée ici.

Le lecteur enchaîne avec un autre article, cette fois par Ketty Steward ; il répond au précédent et donne une autre vision du contexte d’écriture des nouvelles. Il en explique la genèse au sein d’un atelier d’écriture dans une entreprise et évoque la raison pour laquelle ces ateliers ont été mis en place.

L’autrice nous livre ensuite une nouvelle, « Collabots ». Elle y utilise l’écriture inclusive, mais je n’ai pas toujours trouvé cela très logique – parfois, elle n’est pas utilisée et je n’ai pas compris pourquoi, mais ce peut aussi être moi, bien sûr, je ne suis pas une experte. Le titre laisse entendre une division entre deux camps et m’a fait penser à la collaboration sous l’OccupationSPOILER 7 Ici, la singularité a déjà eu lieu mais SPOILER 8 C’était un récit bien mené que j’ai aimé suivre, d’autant plus en comprenant que SPOILER 9

Vient alors ma nouvelle préférée – et je m’y attendais un peu, étant donné que j’avais adoré La Séquence Aardtman de cet auteur – : « Extrêmement fébrile, terriblement fonctionnel » de Saul Pandelakis. C’était top et c’était évident que ce le serait ! J’adore l’écriture de cet auteur, à la fois vraie, orale et parfois poétique. Ici, il donne une véritable voix à son personnage qui devient réel pour le lecteur. J’aime aussi l’univers qui est construit autour d’elle : un monde futuriste où il est possible d’avoir un orgabot. Je ne vais pas expliquer ce que c’est parce qu’une partie du plaisir du texte vient de l’absence de compréhension, au début. En effet, notre narratrice ne nous raconte pas les faits de manière linéaire ce qui perd un peu le lecteur quand il commence à lire ; mais tout finit par faire sens, on finit par comprendre très rapidement et l’on est happé par le style de l’auteur qui nous embarque complètement. J’ai beaucoup aimé aussi la typo qui change, l’intégration des émojis, le fait que notre narratrice – que j’ai adorée au fil des pages – SPOILER 10 J’adore aussi le choix des noms, la fin, le ton … Tout ! Je vous recommande fortement cet auteur et ses textes !

Il est très difficile de passer derrière Saul Pandelakis ; heureusement, les récits sont suffisamment différents pour que je ne les compare pas. La nouvelle précédente reste ma préférée, mais j’ai tout de même pu apprécier les suivantes.

Vient ensuite « L’amibot » de Pierre Bordage. C’est une belle nouvelle, peut-être un peu trop rapide dans son déroulé, mais agréable à lire et très touchante. On y rencontre un robot qui va être « engagé » pour suivre la fin de vie d’un petit garçon. SPOILER 11

Puis arrive « De mères en filles » de Floriane Soulas, une très bonne nouvelle, un peu creepy, et c’est aussi ce qui fait son originalité et sa qualité ! On y suit un robot qui doit faire une inspection dans une usine ; il se pose des questions sur une partie de son activité. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère pesante qui se crée peu à peu et la fin est assez glaçante !

Après cette nouvelle, nous n’avons plus que des articles et un entretien. Thierry Colin et Benoît Grasser écrivent au sujet des cobots et de leur différence avec les robots. C’était intéressant, mais très spécialisé et pas forcément ce que je recherche en lisant ce genre d’anthologie, même si cela apporte un degré de réalité supplémentaire étant donné que ce sont des articles scientifiques et non fictionnels. Alexandre Publié, quant à lui, a accepté un entretien concernant son activité – il est directeur fondateur du groupe O -, notamment l’utilisation de cobots, et le projet d’atelier d’écriture mené dans une de ses usines. Je ne sais pas si c’est moi qui ai mal compris, mais j’ai l’impression que le lien entre l’anthologie, l’atelier d’écriture et le groupe O n’était pas tout à fait clair ; les pièces du puzzle s’assemblent au fil de la lecture, mais ce n’est pas expliqué en amont. A nouveau, le propos de l’entretien est assez spécialisé, mais toujours intéressant. En effet, les cobots semblent des éléments importants dans l’évolution de l’industrie sur différents points (conditions de travail, non remplacement des êtres humains mais véritable collaboration avec eux). Suit un nouvel article de Ketty Steward sur l’atelier d’écriture, ici en lien avec l’entretien précédent. J’ai trouvé intéressante l’idée de faire écrire des gens qui n’en ont pas l’habitude et qui travaillent dans un secteur en lien potentiel avec la science-fiction et j’ai aimé lire les explications de l’autrice sur les raisons qui l’ont poussée à mener à bien ce projet.

L’anthologie se clôt sur une postface écrite par Amandine Brugière et Grégory Plançon. Le début était aussi spécialisé que les différents articles ; par la suite, les auteurs analysent les nouvelles grâce au sujet précis que celles-ci abordent. J’ai aimé ce côté réflexif qui m’a semblé une très bonne conclusion pour l’ensemble de l’ouvrage : il permet de revenir sur les nouvelles, de les voir différemment parfois et de prolonger la réflexion au-delà de l’anthologie pour le lecteur, s’il le désire.

 

 

SPOILER 1 Elle rapproche les hommes des robots et les robots de l’homme. Ce n’est pas le robot qui n’est pas humain, malgré le fait qu’il ne comprenne pas ce qui est arrivé et qu’il continue de tenter de vendre ses produits à des êtres agonisants ; ce sont les êtres humains qui l’ont programmé et ces hommes qui viennent sauver les victimes qui se sont mués en robots de par leur apparence.

SPOILER 2 ils se préoccupent d’apparence, de futilité : ils suivent le robot et ignorent le danger qui vient. Attirés par la publicité et l’appât de la consommation, ils ne sont plus conscients de leur environnement et incapables de réagir quand leur vie est en péril. J’ai vraiment eu l’impression d’êtres obnubilés par un nouveau jouet.

SPOILER 3 Certes, l’enfant et le robot sont ensemble, mais j’ai trouvé que c’était trop peu. Que se passe-t-il ensuite ? Je suppose que l’autrice a voulu laisser le lecteur imaginer ce qui allait arriver : une possible union des robots et l’implication de certains êtres humains dans l’émergence de la singularité ? Pour une fois, je n’ai pas apprécié ce procédé. J’aurais préféré avoir une fin claire, une piste, quelque chose qui permette au lecteur de voir le chemin pris par ces personnages et ce qui pouvait en résulter.

SPOILER 4 Un jeune homme est confronté à l’idée qu’il est une forme de complice du gouvernement quand une grande partie de la population souffre et une autre se soulève pour lutter contre le système oppresseur.

SPOILER 5 Je n’ai vraiment pas aimé que le personnage principal tombe aussi vite amoureux d’une jeune femme dont il ne sait rien dans une forme d’insta love que j’ai beaucoup de mal à supporter dans tout type de récit. Mais le fait qu’en plus, il ne la revoit plus par la suite ? Je me suis vraiment dit que cet aspect ne servait pas vraiment l’histoire ; le fait que son frère soit dans la résistance suffisait pour donner au récit un aspect tragique. 

SPOILER 6 la façon dont Ti-May considère Jackson, le fait qu’elle lui parle correctement, qu’elle ne le traite pas en objet. Le fait aussi que se crée entre eux une forme de relations qui donne à penser au lecteur que Jackson n’est pas qu’un robot, qu’il peut être plus. Même si Jackson patine, elle s’accroche à l’idée qu’il ne doit pas être débranché et regrette le fait qu’il soit amputé d’une partie de sa mémoire. J’ai également apprécié que le robot ne soit pas du tout fautif, mais que ce soit des êtres humains, sur terre, qui, par paresse, ont engendré un trop plein de données pour le robot, lui permettant d’avoir accès à des informations qu’il n’aurait pas dû connaître. C’était un joli pied-de-nez et un rappel que nous sommes faillibles et que, pour l’instant, si nos outils technologiques ont des défauts, ils sont de notre fait, non du leur.

SPOILER 7 j’ai beaucoup aimé le côté « machines contre machines » couplé à l’émergence de la singularité. Quand certains robots revendiquent des droits, d’autres semblent complètement dévoués aux êtres humains, ce qui mène à des sabotages, des formes d’ »attentats » contre ces collabots.

SPOILER 8 les robots sont seulement destinés au travail pour l’instant, ce qui entraîne le conflit auquel le lecteur assiste.

SPOILER 9 le narrateur est un de ces collabots qui demande de l’aide aux IA autonomes.

SPOILER 10 parle en réalité à Grobot qui a cessé de fonctionner, après un incident survenu chez Gershwin et impliquant son propre orgabot, Bastrimal.

SPOILER 11 J’ai trouvé que le déclenchement de la singularité était très rapide, ce qui m’a un peu sortie du texte ; mais je comprends que, pour les besoins de la nouvelle, il faut que tout arrive en trois mois.

Come as You Are: the surprising new science that will transform your sex life d’Emily Nagoski

Posté : 7 novembre, 2020 @ 11:17 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Essai, ScienceCome as You Are

Editeur : Scribe

Année de sortie : 2019 [2015]

Nombre de pages : 335

Synopsis : An essential exploration of women’s sexuality that will radically transform your sex life into one filled with confidence and joy.

After all the books that have been written about sex, all the blogs and TV shows and radio Q&As, how can it be that we all still have so many questions?

The frustrating reality is that we’ve been lied to — not deliberately, it’s no one’s fault, but still. We were told the wrong story.

Come As You Are reveals the true story behind female sexuality, uncovering the little-known science of what makes us tick and, more importantly, how and why. Sex educator Dr Emily Nagoski debunks the common sexual myths that are making women (and some men!) feel inadequate between the sheets.

Underlying almost all of the questions we still have about sex is the common worry: ‘Am I normal?’ This book answers with a resounding Yes! We are all different, but we are all normal — and once we learn this, we can create for ourselves better sex and more profound pleasure than we ever thought possible.

 

Avis : A VENIR

Vesper Flights d’Helen MacDonald

Posté : 8 octobre, 2020 @ 10:43 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Essai, MémoiresVesper Flights

Editeur : Grove Press

Année de sortie : 2020

Nombre de pages : 258

Titre en français : pas encore traduit

Synopsis : Animals don’t exist in order to teach us things, but that is what they have always done, and most of what they teach us is what we think we know about ourselves.

Helen Macdonald’s bestselling debut H is for Hawk brought the astonishing story of her relationship with goshawk Mabel to global critical acclaim and announced Macdonald as one of this century’s most important and insightful nature writers. H is for Hawk won the Samuel Johnson Prize for Nonfiction and the Costa Book Award, and was a finalist for the National Book Critics Circle Award and the Kirkus Prize for Nonfiction, launching poet and falconer Macdonald as our preeminent nature essayist, with a semi-regular column in the New York Times Magazine.

In Vesper Flights Helen Macdonald brings together a collection of her best loved essays, along with new pieces on topics ranging from nostalgia for a vanishing countryside to the tribulations of farming ostriches to her own private vespers while trying to fall asleep. Meditating on notions of captivity and freedom, immigration and flight, Helen invites us into her most intimate experiences: observing songbirds from the Empire State Building as they migrate through the Tribute of Light, watching tens of thousands of cranes in Hungary, seeking the last golden orioles in Suffolk’s poplar forests. She writes with heart-tugging clarity about wild boar, swifts, mushroom hunting, migraines, the strangeness of birds’ nests, and the unexpected guidance and comfort we find when watching wildlife. By one of this century’s most important and insightful nature writers, Vesper Flights is a captivating and foundational book about observation, fascination, time, memory, love and loss and how we make sense of the world around us.

 

Avis : Depuis que j’ai vu Olive de la chaîne abookolive parlait de H Is for Hawk (M pour Mabel), j’ai très envie de lire Helen MacDonald. Quand j’ai vu ce livre sur NetGalley, je ne pouvais pas résister ! 

Vesper Flights est un recueil d’essais courts sur différents sujets, majoritairement centré sur la nature, les animaux et notre relation avec eux. Certains d’entre eux traitent également de « chez-soi« , d’immigration, du changement climatique, de nos émotions et de notre façon de les projeter sur la nature et les animaux, de chercher des signes là où ne se trouve, en réalité, qu’une brève rencontre entre deux espèces qui ne se comprennent pas et qui partagent leur vie pendant une seconde, une minute.

Ce livre m’a fait voir la vie, la nature, les animaux différemment – l’essai avec l’autruche vers la fin du recueil m’a mise assez mal-à-l’aise, m’a un peu choquée, comme la personne qui accompagne l’autrice à ce moment-là d’ailleurs. J’aime comme Helen MacDonald explique que les animaux ne sont pas là pour nous donner des leçons mais le font tout de même parce que nous leur prêtons un sens particulier, parce qu’ils représentent quelque chose de symbolique pour nous. J’ai adoré qu’elle tente de parler de leur vie sans mentionner les hommes. Nous ne pouvons pas les comprendre parce que nous tentons d’expliquer leurs comportements à travers nos filtres humains. Le monde est beaucoup plus riche et Helen MacDonald tente de nous montrer cette richesse.
J’ai complètement adhéré ! J’ai beaucoup appris, je me suis émerveillée parfois. Je dois l’admettre tout de même, au début, je me suis demandé pourquoi je lisais ce livre sur les oiseaux – parce que je pensais qu’ils étaient le sujet principal – alors que je ne savais rien d’eux ! J’ai vu le monde d’une autre façon, j’ai découvert des choses auxquelles je n’avais jamais pensé, comme l’effet d’une nuée d’oiseaux sur un groupe de personnes ou ce que l’on ressent lors d’une éclipse et pourquoi, ce que signifie un « chez-soi » ou le fait que les oiseaux puissent voler pendant des mois sans s’arrêter …

La valeur de ce livre réside surtout pour moi dans son authenticité : il m’a émue, il était « vrai ». J’ai plusieurs fois été proche des larmes pour différentes raisons.
Certains essais sont assez tristes : le monde change et les gens détruisent le milieu naturel sans le savoir. Des espèces disparaissent et c’est une joie mêlée à une tristesse profonde que ressentent à la fois l’autrice et le lecteur quand ils ont la chance de voir un oiseau particulier dans un endroit spécifique – il peut être le dernier. Il peut aussi être perturbant de lire des « articles » à propos de chasseurs, d’ornithologues amateurs, de propriétaires d’oiseaux et d’essayer de les comprendre – je n’y parviens toujours pas pour les chasseurs.
Mais il est émouvant de passer un moment avec des bébés faucons, de les voir marcher de manière titubante, de rencontrer un ami qui aide à sauver et à relâcher dans la nature des oisillons tombés du nid. J’ai ressenti une telle allégresse en imaginant, en vivant cela au fil des pages.

Vesper Flights n’est pas seulement un recueil d’essais, c’est aussi, en partie, les mémoires de l’autrice. En effet, elle écrit en partant de son expérience personnelle ce qui ajoute encore au ton authentique de l’œuvre. Elle paraît proche du lecteur - en tout cas, je me suis sentie proche d’elle. J’avais envie de continuer à lire pour la retrouver, pour continuer à apprendre et à voir le monde à travers ses yeux, avec ses mots. 

 

Donc, ce livre est une belle découverte et je compte bien lire son premier ouvrage dès que possible !

No(s) futur(s) : Imaginer les possibles du changement climatique sous la direction d’Aline Aurias, Roland Lehoucq, Daniel Suchet et Jérôme Vincent

Posté : 6 octobre, 2020 @ 12:05 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Essai, Nouvelle, Science-fictionNo(s) futur(s)

Editeur : ActuSF (Les 3 Souhaits)

Année de sortie : 2020

Nombre de pages : 529

Synopsis : Sous la direction d’Aline Aurias, Roland Lehoucq, Daniel Suchet & Jérôme Vincent

Préface de Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe n°1 du GIEC.

10 textes de science, 10 textes de fiction : 20 regards issus de la rencontre entre scientifiques et créateurs d’imaginaire, pour explorer et expliquer les possibles du changement climatique. Inspiré par les rapports du GIEC, Nos futurs donne à voir et à penser les innombrables facettes du lien entre le climat et nos sociétés : inégalités, biodiversité, urbanisme, santé, industrie … Un mélange original, éclairant et stimulant, et plus que jamais nécessaire : car chaque demi-degré compte, chaque année compte, chaque choix compte …

Mathieu Auzanneau, Anne Barre, Audrey Berry, Philippe Bihouix, Pierre Bordage, Claire Chenu, Chloé Chevalier, Isabelle Czernichowski-Lauriol, Jeanne A-Debats, Catherine Dufour, Claude Ecken, Estelle Faye, Laurent Genefort, Raphaël Granier de Cassagnac, Marie-Jeanne Husset, Sylvie Lainé, Jane Lecomte, Jean-Marc Ligny, Pascal Maugis, Véronique Moreira, François Moutou, Sylvain Pellerin et Vincent Viguié.

 

Avis : J’ai reçu No(s) futur(s) en service presse de la part des éditions ActuSF que je remercie encore !

Ce livre est un recueil de vingt textes sur le changement climatique : dix textes scientifiques, dix textes de fiction. A chaque fois, la nouvelle fictive est écrite suite à une collaboration entre écrivain.e et expert.e scientifique. Rien que pour cette idée, j’étais très intriguée !

J’ai adoré le fait que les sujets, tout en restant focalisés sur le changement climatique et le développement durable, soient tout de même divers – qu’il n’y ait pas, par exemple, trois ensembles qui traitent d’un même thème. Sont évoqués les ODD, Objectifs de Développement Durable, tout le long du recueil : aucun n’est traité deux fois, même si certains se recoupent ou mentionnent un autre ODD. Le texte scientifique vient toujours avant la nouvelle : il permet d’expliquer les bases mais aussi le problème rencontré ainsi que les solutions possibles – et les futurs qui en découlent. Le lecteur apprend donc beaucoup de choses sur tous ces sujets ou se voit offrir un rappel sur des éléments qu’il peut avoir oublier ! En ce qui concerne les nouvelles, j’ai découvert de nouveaux auteurs et de nouvelles autrices que je n’avais jamais lu.e.s, comme Estelle Faye ou Chloé Chevalier ! J’ai trouvé très intéressante l’articulation entre les deux textes, la fiction reprenant des éléments expliqués dans la partie scientifique pour montrer aux lecteurs le futur possible.

Mais, pour autant, j’ai trouvé cette lecture parfois fastidieuse – je pense que c’est aussi la période qui fait, en partie. Je suis sûre de ne pas avoir tout compris des textes scientifiques, soit parce que mon cerveau n’était pas entièrement disponible au moment de la lecture, soit parce que les auteurs et autrices sont, comme je l’ai dit, des expert.e.s et donc emploient des termes et expliquent des choses qui sont sans doute évidentes pour eux, mais qui ne le sont pas du tout pour nous. Pour autant, comme je l’ai dit plus haut, cela permet au lecteur d’apprendre beaucoup !

J’aurais dû m’en douter en lisant le titre et son sous-entendu, no future : certaines nouvelles – et même certains textes scientifiques – sont assez déprimants. Évidemment, nous le savons, la situation n’est pas du tout idéale, et même loin de là. Les scientifiques nous expliquent comment on peut endiguer le changement climatique sans l’arrêter, mais ce qui m’a surtout déprimée, c’est la prise de conscience que les individus peuvent faire tout ce qu’ils veulent, tant que les gouvernements et les industries ne mettent pas clairement la main à la patte, les chiffres ne bougeront pas suffisamment. Et c’est en partie ce qu’on peut reprocher à ceux qui culpabilisent les consommateurs. C’est très bien de mettre en place des politiques écologiques, de demander aux individus de réduire leur consommation de carburant, de passer au vert, de trier, de faire ceci et cela : ils ont parfois l’impression d’être une souris face à un troupeau d’éléphants qui eux polluent sans vergogne et ils se sentent impuissants. Un des textes scientifiques évoquent cela, ce que j’ai vraiment apprécié ; d’autres mettent en avant des politiques qui doivent prendre en compte la justice sociale, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de la taxe carbone. L’un d’entre eux, celui sur l’ODD « Villes et communautés durables », évoque un futur qui m’a paru utopique avant d’évoquer l’inverse, un futur dystopique et cauchemardesque. Autant vous dire que le moral n’était pas toujours au beau fixe pendant la lecture ! Enfin, j’ai trouvé quelques coquilles qui n’ont pas gêné ma lecture, mais que j’ai remarqué tout de même !

 

Donc, ce livre permet d’alimenter la réflexion sur le changement climatique et les futurs possibles au vu de notre situation actuelle. Peu sont optimistes, même si certains textes scientifiques évoquent des possibilités de futurs non catastrophiques. Une lecture que j’ai … « appréciée » n’est sans doute pas le bon verbe, mais je suis contente d’avoir lu ce livre et d’avoir appris autant de choses !

Stories in the Stars: An Atlas of Constellations de Susannah Hislop

Posté : 16 septembre, 2020 @ 12:18 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Mythologie, ScienceStories in the Stars

Editeur : Penguin

Année de sortie : 2015 [2014]

Nombre de pages : 214

Titre en français : Atlas des constellations

Synopsis : A beautifully illustrated Penguin Hardcover that invites readers to travel the night sky and discover the universe of stories in the stars

To those who can decipher it, the night sky is alive with gods and goddesses, animals and mythical creatures—an endless carnival played out in shining constellations. Amidst this jet-black canvas pricked with white dots, a hunter leaps in pursuit with his dogs at his heels, a sea monster threatens a maiden in distress, and a pair of twins lives forever.

In Stories in the Stars, writer and stargazer Susanna Hislop and international artist Hannah Waldron present an imaginative journey through the heavens. Leaping between centuries, cultures, and traditions, they explore each of the night sky’s eighty-eight constellations through gorgeous illustrations and vivid descriptions that will linger in readers’ minds long after they’ve closed the book and stepped outside on a starry night.

 

Avis : Amoureuse de mythologie et d’étoiles, je ne pouvais qu’aimer ce livre !

Et pourtant, ça n’a pas très bien commencé. En effet, je pensais lire un livre sur les constellations, certes, mais plus tourné vers le côté scientifique ; ce livre est centré sur les histoires des constellations. Et heureusement ! Le peu de matériau scientifique a failli me perdre ! Rien que le mot « astérisme » m’a laissé perplexe pendant une bonne partie du livre avant que je comprenne enfin à quoi il correspondait ! 

Stories in the Stars fait exactement ce qu’il promet dans le titre : il raconte les histoires des amoncellements d’étoiles, les mythes ou légendes (ou autres !) qu’ils représentent. J’ai adoré en découvrir certaines – même si je ne parviens toujours pas à reconnaître les étoiles bêta ou gamma ! J’ai adoré que l’autrice ne se concentre pas uniquement sur la mythologie grecque et qu’elle mentionne d’autres cultures, qu’elle nous parle de Lacaille et de ses objets scientifiques, qu’elle évoque l’interprétation des étoiles à travers Alice au pays des merveillesqu’elle mentionne parfois quand et où l’on voit ces constellations – expliquant au passage la raison pour laquelle certaines d’entre elles sont vues différemment dans les hémisphères nord et sud. J’ai adoré la façon dont l’autrice raconte : différents formats sont utilisés – il n’y en a qu’un seul qui ne m’a pas intéressée. J’ai également beaucoup aimé le ton : l’autrice nous donne parfois son avis, ce que j’ai vraiment apprécié ! Elle ne se cache pas derrière l’objectivité et n’hésite pas à nous dire ce qu’elle pense.

Le seul élément gênant pour moi : le fait qu’en format numérique, on ne voit pas très bien les illustrations, qui, pourtant, ont l’air très belles ! Je pense prendre un exemplaire papier – ce livre est très beau et très intéressant à feuilleter je pense ! – donc je finirai par les voir, mais j’étais un peu frustrée à cause de ça !

 

Donc, un excellent livre pour découvrir les histoires de chacune des quatre-vingt-huit constellations répertoriées ! 

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