Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

La Vendetta d’Honoré de Balzac

Posté : 18 août, 2017 @ 11:56 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Drame, Romance

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2015 [1830]

Nombre de pages : 93

Synopsis : La Vendetta, histoire d’un amour contrarié et tragique, est un peu une version « corse » de Roméo et Juliette.

Cette nouvelle, publiée en 1830, présente la singularité d’être un des premiers écrits signé Balzac. Elle inaugure les « Scènes de la vie privée » de La Comédie humaine. Elle marque également l’intérêt que l’écrivain accorde aux liens familiaux et aux unions ratées. Le rôle de l’amour paternel, toujours présent dans son œuvre, et qu’il exploite ici avec beaucoup de brio, sert de révélateur pour dévoiler les non-dits de la nature humaine.

 

Avis : Petit livre à lire pour les cours !

Je n’ai pas beaucoup de Balzac, juste La Fille aux yeux d’or pour les cours, et Le Colonel Chabert. En voyant le résumé, je me suis dit que ce n’était pas très original, et que le lecteur connaissait déjà la fin. Mais programme oblige, je l’ai tout de même lu ! Eh bien je ne regrette pas du tout !! D’abord, La Vendetta se lit très vite, étant donné que la nouvelle ne fait que 93 pages ! Ensuite, c’est vrai que le lecteur connaît déjà l’histoire : deux familles rivales, les enfants de ces familles sont amoureux, mais leur amour est impossible, et a toutes les chances de mal finir. Rien d’original, surtout qu’on voit le problème arriver de très loin – dès le début pratiquement – , et pourtant, on se laisse quand même emporter. Et ce qui nous permet d’aimer, malgré la familiarité avec l’histoire, c’est l’écriture. Tellement tellement belle ! Elle rend la nouvelle authentique, poignante, elle provoqué l’émotion. S’ajoute aussi les réflexions sur l’amour – une comparaison entre l’amour et la mer qui sonne tellement juste ! -, la famille, et notamment sur l’amour parental, un amour parfois exclusif qui empêche les parents de laisser partir leurs enfants. 

Seul point négatif : les personnages sont très stéréotypés ! Ginevra est une belle jeune fille, Louis est un beau jeune homme ; l’un est riche, l’autre est pauvre ; la jeune fille est hors du commun, indépendante et sauvage parce qu’elle est italienne, et le jeune homme est courageux et sensible. Très classiques, et très prévisibles. Les parents aussi le sont : Bartholoméo est possessif, il ne veut pas donner sa fille en mariage, et encore moins à Louis ; Elisa, la mère, est très effacée, soumise à son mari, contrairement à sa fille, qui ose lui répondre et le braver.

La fin est prévisible, et pourtant, elle reste touchante. Encore une fois, tout aurait pu être évité facilement, si les personnages n’avaient pas été si orgueilleux ! C’est ce qui fait toute la tragédie de l’histoire, et c’est aussi ce qui est un peu agaçant parfois !

 

Donc, une très bonne nouvelle, peu originale, mais très bien écrite, qui touche le lecteur malgré sa familiarité avec l’histoire.  

Sense and Sensibility de Jane Austen

Posté : 4 juillet, 2016 @ 8:18 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique, RomanceJane Austen

Editeur : Penguin Classics

Année de sortie : 1996

Nombre de pages : 1336

Titre en français : Raison et sentiment

Synopsis : Enduringly popular, treasured and enjoyed, the seven great novels of Jane Austen. Few novelists have conveyed the subtleties and nuances of their own social milieu with the wit and insight of Jane Austen. Through her vivacious and spirited héroïnes and their circle, she paints vivid portraits of English middle-class life as the eighteenth century came to a close. Each of the novels is a love story and a story about marriage – marriage for love, for financial security, for social status. But they are not mere romances; ironic, comic and wise, they are masterly studies of the society Jane Austen observed. The seven novels contained in this volume cover the literary career of one of England’s finest prose stylists of any century.

 

Avis : J’ai fait la découverte de Jane Austen en mai, avec la lecture de Pride and Prejudice. J’avais hâte de renouveler l’expérience, et j’ai choisi Sense and Sensibility.

Contrairement à P&P, je n’ai pas eu de mal à entrer dans l’histoire : je sais que l’installation de l’intrigue doit se faire, même si elle peut paraître longue, ou si elle ne donne pas tout de suite envie de plonger dans le livre. Cette fois, cela ne m’a pas gêné. En revanche, j’ai eu peur de me lasser de cette histoire, au cas où elle ressemblerait à celle que j’avais déjà lue, ainsi que des personnages, que j’allais forcément comparer avec Elizabeth, Jane ou Mary. C’était vraiment méconnaître le talent de l’auteure ! Certes, l’action des deux romans se situent en Angleterre, dans une société bourgeoise et impliquent des histoires d’amour et de mariage, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont identiques ! En effet, les intrigues n’ont pas grand-chose à voir, excepté l’importance de l’amour et du mariage, ainsi que le rôle de la famille et de la société. Si j’ai aimé dès le début, le livre n’a pas eu le même impact que Pride and Prejudice, même s’il est vrai qu’il m’a fait passé par beaucoup d’émotions, notamment la colère et la tristesse face à la situation des protagonistes. Ici encore, même s’il n’y a pas d’action dans le sens de celle qu’on trouve dans les romans d’aventure ou fantastiques, celle-ci réside dans les rebondissements amoureux, les coups bas, le soutien de la famille ou d’amis ; cela bouleverse autant le lecteur que par des scènes d’action pure. L’amour est évidemment central dans ce livre : il est ressenti par tous les personnages à des degrés différents ; certains sont consumés par la passion quand d’autres sont raisonnables à l’excès, se contiennent tant que leurs proches finissent par penser qu’ils ne ressentent rien. Comme pour ma précédente lecture, il n’y a pas de caricature amoureuse, ou alors, elle est révélée par l’auteure en tant que telle : cela fait du bien de lire une histoire d’amour authentique où l’héroïne ne court pas après l’amour, et où elle ne tombe pas invariablement dans les bras d’un éphèbe ténébreux qu’elle seule peut comprendre (non non, je ne ressens aucune hostilité envers les histoires d’amour surfaites haha !). Encore une fois, l’intrigue est assez mystérieuse, dans le sens où le lecteur ne comprend pas tout ce qui se passe, n’a pas toutes les cartes en mains pour démêler les nœuds savamment noués par l’auteure : les rebondissements existent par manque de compréhension de la part des personnages et du lecteur. Concernant l’environnement familial, encore une fois, je me suis sentie bien, comme dans un cocon, tant la famille Dashwood est agréable. On sent la protection et l’amour qui en émane, le lien particulier qui lie les sœurs entre elles. La promiscuité de la famille ne l’empêche pas d’être joyeuse et avenante. Concernant les lieux, j’ai été moins frappée que dans Pride and Prejudice, ils m’ont semblé avoir moins d’importance, mais j’ai tout de même beaucoup aimé me promener avec les sœurs. L’écriture est toujours aussi excellente, j’adore l’ironie que l’on perçoit dans le ton du narrateur, c’est vraiment agréable !

Elinor Dashwood est le personnage principal ici. Ainée de la famille, elle semble faire tout ce qui est en son pouvoir pour prendre un peu du fardeau des autres sur elle, pour les soulager de leurs souffrances, sans pour autant leur donner un peu du sien en partage. Si Elinor souffre, c’est en silence, et seul le lecteur est mis au courant et compatit. La raison gouverne complètement le personnage : elle est capable de voir celui qu’elle aime lui échapper sans montrer son désespoir quand elle le rencontre, ou quand on lui parle de lui. J’ai beaucoup aimé ce personnage, j’ai compris sa façon de prendre sur elle, et je n’ai pas pu m’empêcher de trouver cela courageux, même si Elinor n’en est pas consciente. Marianne, quant à elle, est tout le contraire de sa sœur. Tout le monde sait ce qu’elle ressent, elle est incapable de cacher ses sentiments, qu’elle souffre, qu’elle soit heureuse ou dédaigneuse. Malgré cet aspect de sa personnalité qui peut paraître agaçant à certains lecteurs, je l’ai également beaucoup aimé. Ce qu’elle vit est horrible, capable de briser une vie. Elle m’a vraiment fait mal au cœur, presque autant qu’Elinor. Concentrée sur elle-même, elle ne voit pas ce qui se passe autour d’elle, et ne cesse de s’apitoyer sur son propre sort. On a parfois envie que sa grande sœur la secoue : il faut vivre et ne pas perdre de temps pour des gens qui n’en valent pas la peine ! Le titre fait évidemment référence aux deux sœurs et à leurs réactions opposées face à ce qui leur arrive. J’ai eu du mal  à apprécier Edward, d’abord à cause du regard que Marianne porte sur lui, puis avec ce que l’on apprend de sa situation ; j’ai ressenti exactement l’opposé pour Willoughby, que j’ai apprécié, malgré son air arrogant. Colonel Brandon est très touchant, j’ai beaucoup aimé son personnage, qui mérite vraiment le bonheur après ce qu’il a vécu. J’ai également aimé Mrs Dashwood, la mère de la famille, qui m’a un peu fait penser à Mrs Bennet par le fait qu’elle pousse ses filles vers des hommes sans réfléchir et sans se rendre compte que ce n’est peut-être pas une bonne idée ! Margaret est plutôt effacée, mais a l’air de prendre exemple sur Marianne plutôt que sur Elinor. J’ai également aimé le personnage de Mrs Jennings, qui semble simple et joviale, bien qu’une vraie commère ! Il existe également dans ce livre des personnages qui font ressentir au lecteur des sentiments comme l’indignation, le dégoût, la colère, une envie de leur taper dessus ! C’est le cas de Lucy Steele, arrogante et cruelle, méchante de façon pernicieuse, et contre qui Elinor ne peut absolument rien faire, Mrs John Dashwood, qui se croit supérieure à ses belles-sœurs, les traite avec mépris et condescendance et a un tel pouvoir sur son mari qu’elle lui fait faire des choses aberrantes, ce mari, John Dashwood, qui prend des décisions hallucinantes en s’appuyant sur le bon sens (l’avarice surtout) de sa femme, et qui m’a dégoûté par son discours malheureux à des gens plus pauvres que lui et qui ne se plaignent pas !! Mrs Ferrars est également ahurissante : tant de bêtise en une même personne, doublée de cruauté et d’hypocrisie … Le lecteur rencontre également les Palmers, les Middletons et autres …

La fin est un soulagement, un vrai plaisir, le lecteur exulte … et a envie, encore une fois, de lire une suite !!

 

Donc, un excellent roman, fait d’amour (authentique) et de souffrance (contenue ou exprimée) qui mérite vraiment d’être lu !

The Selection, book 5 : The Crown de Kiera Cass

Posté : 30 mai, 2016 @ 11:28 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

The Crown Genre : Romance, Science-fiction, Jeunesse

Editeur : Harper Teen

Année de sortie : 2016

Nombre de pages : 278

Titre en français : La Sélection, tome 5 : La couronne

Synopsis : A Selection can only have one winner. A princess only has one heart. When Eadlyn became the first princess of Illéa to hold her own Selection, she didn’t expect to fall in love the way her parents did twenty years ago. But sometimes the heart has a way of surprising you … and soon Eadlyn must make a choice that feels more impossible – and more important – than she ever imagined.

 

Avis : J’ai adoré la série complète de La Sélection, et j’avais vraiment hâte de lire le dernier tome !!

Avant même d’ouvrir le livre, j’ai eu un instant de pause : je me sentais un peu triste de tenir entre les mains la fin d’une série que j’ai tant aimé depuis le premier tome. Mais je me suis lancée, l’envie de savoir était plus forte que la tristesse ! Pourtant, dès les premières pages, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, et j’ai eu très peur de ne pas du tout y plonger, de ne pas aimer, de rester indifférente face aux hésitations d’Eadlyn. Mais, au fur et à mesure, le roman m’a intéressée, puis absorbée. La politique prend une plus grande importance dans ce tome par rapport au précédent, puisqu’un événement propulse l’héroïne sur le devant de la scène, et que d’autres personnages, politiciens ou non, tentent de mettre des bâtons dans les roues de la famille royale, ou de l’aider. J’ai aimé cet arrière-fond, puisque la romance reste prépondérante sans devenir pour autant dérangeante, ou ridicule. Eadlyn est confrontée à un choix difficile à faire, mais son cœur ne peut que parler de lui-même si elle le laisse faire, ce qu’elle pense dangereux pour elle, les autres, et le royaume. J’avais mon idée sur celui qu’elle choisirait, j’aurais sans doute fait la même chose au vu de ce qui arrive entre eux ! L’écriture est simple et agréable. Pour la couverture : j’aime toutes celles de La Sélection, et les couleurs de celle-ci sont merveilleuses !

Eadlyn a été éduquée pour penser d’abord à son peuple, et ensuite à elle, comme la majorité des souverains. Pour elle, sa vie ne lui appartient pas, elle n’est pas libre, elle ne peut pas aimer qui elle veut. Ainsi, le lecteur assiste dans ce livre à une lutte entre la jeune fille et la reine, entre celle qui aime et celle qui gouverne. Elle ne cesse de se répéter qu’elle est puissante, mais la seule chose qu’elle désire, elle ne se laisse pas la possibilité de l’obtenir. Elle ne semble voir que les règles, et pas ce qu’elle peut en faire de sa position. En tant que princesse, elle fait tout son possible pour être parfaite, pour aider ses parents, son peuple, pour être à l’écoute de toutes les demandes, sans penser aux siennes. Le lecteur ne peut qu’imaginer le déchirement intérieur auquel elle doit faire face. Elle n’est pourtant pas seule : les Sélectionnés sont auprès d’elle, et notamment ceux qui font partie de l’Elite. Kile, un camarade d’enfance qui semble pouvoir devenir plus que cela, est très charmant, attachant, drôle, et peut être le choix de certains lecteurs. D’autres peuvent choisir Hale, apprenti couturier, qui a promis de faire quelque chose de bon pour Eadlyn une fois par jour, ou Henri, incapable d’avoir une conversation normale avec la princesse, mais toujours plein d’entrain, joyeux, incapable de ne pas sourire, ou encore Fox, Ean ou Gunner, que le lecteur connaît moins, mais qui sont aussi en lice et peuvent devenir importants. J’aime particulièrement le personnage d’Erik, toujours dans l’ombre, visiblement sensible au charme d’Eadlyn mais qui n’ose rien faire pour le montrer, charmant, sensible, drôle, prévenant. Elle est également secondée par ses parents, Maxon et America, des personnages que j’adore ! Tous deux sont en danger ici, et le lecteur frémit pour eux ! America est toujours aussi courageuse, tempétueuse, aimante, une mère lionne, toujours une femme qui ne se laisse pas faire, mais une femme amoureuse. Maxon, lui, est un bon roi, mais a besoin de prendre du repos. Kaden et Osten sont également présents, deux boules d’énergie positive. Ahren, lui, est parti, et il manque énormément à sa jumelle, qui a besoin de lui. Le lecteur croise d’autres personnages, notamment Marid Illéa, à qui je n’arrivais pas du tout à faire confiance, Lady Brice, également assez mystérieuse, Josie, clairement superficielle, mais qui ne comprend juste pas ce que faire partie de la famille royale implique, Aspen, que je n’aimais pas dans les autres tomes, mais que j’ai apprécié ici, avec sa femme Lucy, Marlee et May, que j’aime beaucoup.

La fin est prévisible, mais formidable. Cela m’a fait plaisir de la lire ! Je suis triste maintenant que ce soit terminé, mais je dois dire que c’était une belle aventure.

 

Donc, un excellent tome pour une série qui fait désormais partie de mes préférées ! Si vous ne l’avez pas encore lu, je ne peux que vous la conseiller !

Pride and Prejudice de Jane Austen

Posté : 15 avril, 2016 @ 2:04 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Pride and PrejudiceGenre : Classique

Editeur : Penguin Classics

Année de sortie : 1996

Nombre de pages : 1336

Synopsis : Enduringly popular, treasured and enjoyed, the seven great novels of Jane Austen. Few novelists have conveyed the subtleties and nuances of their own social milieu with the wit and insight of Jane Austen. Through her vivacious and spirited héroïnes and their circle, she paints vivid portraits of English middle-class life as the eighteenth century came to a close. Each of the novels is a love story and a story about marriage – marriage for love, for financial security, for social status. But they are not mere romances; ironic, comic and wise, they are masterly studies of the society Jane Austen observed. The seven novels contained in this volume cover the literary career of one of England’s finest prose stylists of any century.

 

Avis : J’avais envie de lire un roman de Jane Austen depuis longtemps, et je me suis dit que commencer par Pride and Prejudice n’était pas mal !

J’ai eu peur d’avoir du mal au début, je ne suis pas entrée tout de suite dans l’histoire. J’ai pris le temps de me faire à l’atmosphère, à la famille que l’on rencontre, aux lieux. Et au fur et à mesure, comme Elizabeth, par glissement, et sans vraiment m’en rendre compte, je me suis laissée absorber, j’ai été complètement emportée, c’était comme si j’étais dans le livre, et j’avais hâte de connaître la fin !! Même s’il n’y a pas d’action à proprement parler – dans le sens, comme on l’entend quand on parle d’aventures ou de film d’action – le roman est parcouru de rebondissements, et je me demandais toujours comment la situation allait évoluer, et surtout, être intégrée par les personnages. Même si à peu près tout le monde sait comment l’histoire finit entre Elizabeth et Darcy, c’est tellement plus intéressant de comprendre comment on passe peu à peu d’un sentiment extrême à un autre. L’évolution que le lecteur perçoit chez la jeune femme n’a rien de caricaturale, ou de prévisible. Dans ce sens, j’ai trouvé que c’était un roman d’amour assez différent de ceux que l’on peut lire d’habitude : les sentiments ne sont pas évidents, il n’y a pas de coup de foudre, ni de changement de personnalité profond pour plaire à l’autre. C’est la compréhension de l’autre qui fait que l’on change de point de vue, mais cela n’altère pas la nature profonde, ou le caractère des personnages. En réalité, j’ai eu l’impression de plonger dans la création d’histoires d’amour particulières, tout en découvrant une famille de l’époque. Celle des Bennet est assez spéciale, dans le sens où elle se croit polie, courtoise et supérieure, quand elle est, en réalité, plutôt ridicule, exagérée, et qu’elle ne respecte pas vraiment la bienséance et les conventions. En plus de ses sentiments envers plusieurs autres personnages, Elizabeth ouvre également les yeux sur le comportement de sa famille, qui l’a toujours gênée, et dont elle prend la pleine mesure. Pourtant, à la lecture du roman, j’ai eu envie d’avoir autant de sœurs qu’Elizabeth, et surtout de pouvoir partager une telle complicité avec Jane. Autre élément que j’ai aimé dans le livre : la visite de Pemberley, et les lieux où vivent les personnages globalement : cela fait rêver, on a envie nous aussi de vivre dans des endroits pareils. Concernant l’écriture, elle est excellente, agréable à lire, et je n’ai pas eu de grosses difficultés à comprendre, excepté quand je n’avais pas le vocabulaire nécessaire, et même à ce moment-là, le contexte laissait entendre ce que le mot voulait dire.

Elizabeth Bennet est l’héroïne du roman ; son caractère est plutôt bien trempé, et quand elle n’aime pas quelqu’un, elle parvient à le faire comprendre sans être impolie ou grossière. Cadette de la famille, elle adore sa grande sœur, qu’elle considère un peu comme un ange, mais qu’elle trouve parfois trop naïve. Elle sait voir l’hypocrisie chez les autres, leurs mauvaises intentions, et elle ne supporte pas la fierté et les préjugés : tout ce qu’elle voit en Mr. Darcy. Je me suis beaucoup attachée à elle, je partageais la plupart de ses remarques, et j’avais très envie qu’elle trouve enfin le bonheur ! Darcy, quant à lui, évolue beaucoup dans l’esprit du lecteur, car on le voit surtout à travers les yeux de l’héroïne. Il semble à première vue hautain, fait des remarques méprisantes, ne daigne ni converser ni danser avec qui que ce soit parce qu’il semble se penser supérieur aux habitants d’Hertfordshire. Puis, après un certain passage, on commence à le voir tout à fait différemment. La façade tombe, et on découvre vraiment le personnage, ce qui change tout ; et on peut comprendre la honte qu’Elizabeth ressent après tout ce qu’elle a pensé et dit de lui. Finalement, Darcy n’est pas le prince charmant, mais c’est un homme bien, qui a été mal jugé et dont on reconnaît la bonne nature. J’ai également beaucoup aimé le personnage de Jane : ainée de la famille, elle est douce, incapable de penser du mal de qui que ce soit, un véritable ange. Elle voit toujours le bon côté de tout le monde, même quand la personne concernée est tout à fait mauvaise, ou que ses actions parlent d’elles-mêmes. Amoureuse, elle tente pourtant de se contenir, ce qui, à la surprise du lecteur, lui porte préjudice. Les autres sœurs Bennet sont assez différentes des deux premières : Mary est assez réservée et passe son temps avec les livres, elle est plus moralisatrice que toutes ses autres sœurs ; Kitty semble plutôt chercher le plaisir, notamment à travers les bals et la fréquentation d’officier, elle se laisse entraîner par Lydia, la plus jeune sœur, frivole et libre, qui ne connaît pas de lois, que sa mère laisse tout faire, et que son père méprise. Leur éducation laisse à désirer, dans le sens où elles sont libres de faire ce que bon leur semble sans avoir à étudier, ou à faire quoi que ce soit d’intellectuel ou de rationnel. En parlant des parents, Mrs Bennet m’a semblé insupportable. Elle est superficielle, ne comprend pas l’ampleur de certains événements, tend à voir les choses du bon côté quand c’est en sa faveur uniquement, est impolie, excessive, énervante !! J’ai préféré Mr Bennet, même s’il n’est pas non plus un parent parfait. Il est plutôt intellectuel, méprise la plupart de ses filles, se moque un peu – beaucoup parfois – de sa femme, et n’est pas très sociable. Contrairement à ses filles, qui veulent sortir et participer à des bals, il ne semble avoir aucun goût pour cela. Le lecteur rencontre également d’autres personnages dans ce roman, comme Wickham, qu’il encense d’abord avant de le comprendre vraiment ; Mr Bingley, un jeune homme jovial et attachant, qui semble être tout le contraire de Darcy ; Miss Bingley, assez détestable, méprisante et qui se sent clairement supérieure aux familles qu’elle rencontre ; les Gardiner, que j’ai beaucoup aimé, qui sont les metteurs en scène de ce qui finit par arriver ; Mr Collins, au combien ridicule et énervant ! ; Charlotte Lucas, amie d’Elizabeth, que l’on apprécie, et avec qui l’on finit par compatir !

Le titre est vite compris à la lecture du livre : il s’applique à plusieurs personnages. D’abord, à Darcy : c’est la façon dont Elizabeth le voit ; puis à elle-même, qui se rend compte qu’elle est sujette à ce dont elle accuse les autres. A peu près tous les personnages sont victimes de leur fierté ou de préjugés, ce qui entraîne des situations telles celle d’Elizabeth, ou des réactions comme celles de Mrs Bennet.

La fin fait plaisir à lire, et donne envie d’une suite !!

 

En définitive, un excellent roman que je ne m’attendais pas à autant aimer, qui ne montre pas un amour inconditionnel et évident, mais des sentiments qui évoluent peu à peu. Un vrai régal !!

Princess Diaries, book 11 : Royal Wedding de Meg Cabot

Posté : 31 mars, 2016 @ 4:27 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Royal Wedding Genre : Romance

Editeur : William Morrow

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 435

Synopsis : For Princess Mia, the past five years since college graduation have been a whirlwind of activity: living in New York City, running her new teen community center, being madly in love, and attending royal engagements. And speaking of Michael, managed to clear both their schedules just long enough for an exotic (and very private) Caribbean island interlude where he popped the question! Of course, Mia didn’t need to consult her diary to know that her answer was a royal oui. But now Mia has a scandal of majestic proportions to contend with: her grandmother had leaked « fake » wedding plans to the press that could cause even normally calm Michael to become a runaway groom. Worse, a scheming politico is trying to force Mia’s father from the throne, all because of a royal secret that could leave Genovia without a monarch. Can Mia prove to everyone – especially herself – that she’s not only ready to wed, but ready to rule as well?

 

Avis : Je ne savais pas qu’un onzième tome de Journal d’une princesse sortait ; c’était vraiment la série de mon adolescence, je me souviens avoir beaucoup ri en lisant les aventures de Mia. J’ai donc sauté sur l’occasion de la retrouver (en VO cette fois !) !

Déjà, j’aime beaucoup la couleur de la couverture : elle aurait très bien pu être rose, ce qui aurait déjà fait caricature du mariage rose bonbon de la princesse parfaite. Puis, j’ai retrouvé tout ce que j’avais aimé dans la série : de l’humour, des supports textuels différents qui impliquent le lecteur, un journal dans lequel Mia s’adresse à lui, comme à un psychologue, des situations incroyables et un peu exagérées (mais l’idée de départ l’est déjà, donc peu importe !), des personnages que l’on retrouve avec plaisir – certains plus que d’autres ! Bien sûr, ce qui arrive est prévisible – le titre le dit déjà – mais, ça fait parfois du bien de lire  un roman qui ne fasse que nous détendre et nous faire rire. Evidemment, l’histoire va tourner autour d’un mariage, mais je trouve que le synopsis en dit déjà trop – heureusement que j’ai la sale manie de ne pas les lire !! – et il est même un peu mensonger au regard de ce qui se passe vraiment dans les « intrigues parallèles ». Sinon, l’écriture de l’auteure est agréable à lire, plutôt fluide.

Mia, l’héroïne, m’a semblé égale à elle-même. Elle a grandi depuis le temps, et mûrie bien sûr, mais elle a toujours tendance à voir le mauvais côté des choses, et à exagérer la situation. Ce qui arrive dans le roman n’est pas commun, c’est vrai, mais elle peut parfois paraître agaçante à certains lecteurs - même si elle m’a surtout fait rire ! Elle tente souvent de se raisonner, mais c’est plus fort qu’elle : elle stresse, elle a peur, elle n’a pas confiance en elle. Il est facile de s’identifier à elle si le stress nous est familier, et si on fait des montagnes de nos problèmes. Evidemment, elle va trouver les solutions au fur et à mesure, mûrir encore, se découvrir une confiance en elle insoupçonnée. L’élu de son cœur est toujours Michael, un personnage que l’on côtoie depuis le début de la série, et qui est, évidemment, fait pour être avec l’héroïne, malgré les difficultés qu’ils rencontrent. C’est l’homme parfait, gentleman, un peu sombre, mais toujours attentionné, qui est prêt à tous les sacrifices pour sa dulcinée : un vrai prince charmant ! Lilly est également toujours présente dans le livre : toujours aussi intelligente, un peu folle, prête à tout elle aussi pour aider et obtenir ce qu’elle et ses amis veulent. C’est un peu le stéréotype de l’amie franche et honnête qui dit ce qu’elle pense vraiment, que ça blesse ou non, qui ne va rien cacher à son amie, même si on le lui a demandé, et qui a tendance à ne pas la croire quand elle lui annonce des nouvelles énormes. Tina, elle, est plutôt l’amie romantique qui vit sur un nuage, qui voit la vie en rose, qui aime les « trucs de filles ». Lilly et Tina sont un peu le démon et l’ange sur l’épaule de Mia : de vraies amies sur qui elle peut compter, mais qui ont souvent des avis divergents ! La mère de Mia est toujours aussi féministe et attachante, son père toujours aussi effacé et triste – même si sa situation évolue par la suite -, et sa grand-mère, toujours aussi mêle-tout et tout sauf affectueuse. On croise également Fat Louie, le chat de Mia, Rocky, son demi-frère, Lars, son garde du corps, Lana, la peste du lycée, J.-P. Reynolds Abernathy IV, son ex. Il y a peu de nouveaux personnages, mais ils sont de taille !

Ce que j’avais aimé dans cette série quand je l’avais lue, c’est qu’elle montre aux lecteurs que ce n’est pas parce qu’on est une princesse qu’on est forcément heureux. Le bonheur n’est pas une question d’argent, c’est une question de comment on voit la vie, comment on aborde chaque jour, comment on pense, de façon positive ou négative. C’est un peu ce que rappelle la métaphore des « diamond shoes » de Paolo : Mia n’a pas de raison de se plaindre, beaucoup aimeraient être à sa place, et pourtant, elle se plaint, elle a des problèmes, et elle ne profite pas de ce qu’elle a. Un peu comme nous !

La fin est prévisible, romantique évidemment. En refermant le livre, je me suis rendue compte qu’il m’avait vraiment fait du bien !

 

Donc, un très bon dernier tome, d’autant plus que je ne connaissais pas du tout son existence. Une incursion dans mon adolescence et un moment de détente qui fait du bien !

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