Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Traité sur la tolérance de Voltaire

Posté : 14 août, 2017 @ 1:51 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Philosophie, Essai Traité sur la tolérance

Editeur : Folio (Sagesses)

Année de sortie : 2016 [1763]

Nombre de pages : 132

Synopsis : Convaincu de l’innocence de Calas exécuté en 1762, Voltaire met sa plume au service de la justice pour demander sa réhabilitation. Le négociant huguenot était accusé du meurtre de son fils qui voulait se convertir au catholicisme.

Avec une ironie mordante et un style inimitable, l’écrivain plaide pour le respect des croyances et l’esprit de tolérance.

 

Avis : Je n’avais pas l’intention de lire ce livre, mais il est au programme de l’année à venir ; donc, pas le choix !

Etrangement, je suis le genre de personnes qui ne lient pas les livres quand ils sont réédités pour une occasion particulière. Après l’attentat contre Charlie Hebdo, tout le monde s’est rué sur Traité sur la tolérance de Voltaire ; je me suis demandée à quoi ça leur servirait. Il était trop tard. J’ai maintenant lu ce livre, et je l’ai trouvé excellent, comme Micromégas, seul autre livre que j’ai lu de Voltaire. Et je me suis demandée ce que ces gens y ont trouvé. Je doute qu’il les ait rassurés, mais je pense qu’il a pu aider ceux qui ne savaient pas quoi penser, qui se retrouvaient bouche bée devant un événement qu’ils ne comprennent pas. Il a pu les empêcher de faire l’amalgame entre terroristes et musulmans, de répondre à la violence par la violence.

Mais parlons du livre en lui-même. Voltaire a écrit ce Traité sur la tolérance à l’époque de l’Affaire Calas, modèle d’intolérance et d’injustice. En effet, Jean Calas, protestant, est accusé d’avoir assassiné son fils parce qu’il voulait se convertir au catholicisme. Sans preuves, le capitoul de Toulouse a condamné Calas à la roue. La justice a tué un innocent à cause de sa religion, parce qu’elle n’était pas la tendance dominante. Peut-on faire plus intolérant, plus injuste et plus absurde ? Même si cette affaire date de 1763, je ne peux pas m’empêcher de m’énerver en y pensant. Mais comment peut-on être aussi cruel, aussi idiot, pour tuer quelqu’un parce qu’il ne pense pas comme nous ? Dans ce cas, si quelqu’un n’aime pas mon livre préféré, je vais le tuer parce qu’il a un avis différent du mien ? Mais, revenons à Voltaire ! Ici, il s’en prend à la religion catholique principalement, montrant en quoi elle a déformé l’histoire pour se faire plaindre – notamment quand Voltaire explique les relations entre Romains et chrétiens -, reproduisant une lettre scandaleuse d’un père de l’Eglise qui demande l’exécution de millions de personnes parce qu’elles sont protestantes. Mais comment peut-on concilier les principes de la religion avec ce genre de propos ?! Voltaire nous montre comment ils y parviennent – par hypocrisie et en jouant sur les mots, ce qui est agaçant au possible !! L’auteur nous parle également de la tolérance dans d’autres pays, et notamment au Japon et en Chine. J’ai vraiment aimé découvrir leur façon de penser, ainsi que l’histoire, racontée par Voltaire. Il nous explique même comment l’intolérance ne devrait pas exister dans la religion catholique, pourquoi, et qui a le droit d’être intolérants selon le texte de sa religion ! Bien sûr, Voltaire écrit avec une bonne dose d’ironie bienvenue ! Pour autant, il reste déiste, et sa prière à Dieu, à la fin du livre, sonne comme une prière aux hommes : réveillez-vous, rendez-vous compte que, si vous croyez en Dieu, et même si vous n’y croyez pas, l’homme n’a pas été créé pour s’entretuer, pour se nuire, pour se détruire. La vie est si courte, et notre passage sur Terre, si insignifiant, qu’il est idiot de passer ce temps dans la haine. J’ai retrouvé des réflexions de Micromégas vers la fin. Un chapitre a été ajouté pour nous parler de la réhabilitation de Calas et de l’indemnisation de sa famille ; ou comment réparer une injustice quand il est déjà trop tard. Je vous avoue que je suis souvent dégoûtée en voyant ce que l’homme est capable de faire à un autre homme pour des raisons ridicules.

 

Donc, ce livre est important, il délivre un message fort, et il est triste qu’il faille attendre un attentat pour qu’on écoute à nouveau Voltaire. Il est même triste qu’on est besoin de l’écouter : la tolérance devrait être acquise depuis le temps. Encore du chemin à faire !

Micromégas de Voltaire

Posté : 20 septembre, 2016 @ 10:12 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Micromégas Genre : Philosophie

Editeur : Folioplus classiques

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 37

Synopsis : Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d’une lecture d’image, écho pictural de l’œuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : Mouvement littéraire : Voltaire et les Lumières ; Genre et registre : Le conte philosophique et les armes du comique ; L’écrivain à sa table de travail : Elements pour une histoire de la publication de Micromégas ; Groupement de textes : Voyages et estrangement ; Chronologie : Voltaire et son temps ; Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture.

 

Avis : J’ai choisi ce livre par qu’il était petit, que je ne mettrais pas trop de temps à lire, et qu’un ami m’en avait parlé en me disant qu’il était très bon.

Mais quelle intelligence !! Voltaire nous offre ici une petite leçon d’humilité, tout en nous faisant rire ! En effet, à travers l’histoire du géant Micromégas, le philosophe nous fait comprendre notre orgueil et la limite à laquelle nous nous heurterons toujours en ce qui concerne la connaissance. On ne peut pas tout savoir, et même si l’on possédait plus de sens, si l’on pouvait percer dans plus de domaines de la science, il y aurait toujours un angle mort, un coin aveugle que l’on ne pourrait pas connaître. De plus, les mentions de la brièveté de la vie sont aussi très intéressantes : même si l’on vivait mille ans, cela ne nous suffirait pas ni pour tout connaître, ni pour être satisfait. J’ai adoré le passage de la fin où l’habitant de Saturne s’extasie sur la connaissance extérieure qu’ont les terriens ; quand il leur parle de la connaissance de l’âme, ils sont incapables d’être d’accord, incapables de donner une réponse correcte. En effet, on connaît mieux ce qui extérieur à nous ! Quel comble quand on le lit dans la bouche d’un extraterrestre ! J’ai également adoré la façon qu’a Voltaire de rabattre le caquet des autorités de l’époque en mentionnant la censure et autres bêtises en parlant d’un auteur qui n’existe pas, Micromégas. Je ne pensais pas trouver ce texte drôle, et finalement c’était bien le cas !

 

Donc, une excellente surprise, un texte qui nous fait réfléchir, et qui m’a fait rire quand je ne m’y attendais pas !

La peste d’Albert Camus

Posté : 1 juin, 2016 @ 11:08 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

La peste Genre : Philosophie, Classique

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 1967

Nombre de pages : 247

Synopsis :   »C’est moi qui remplace la peste », s’écriait Caligula, l’empereur dément. Bientôt, la « peste brune » déferlait sur l’Europe dans un grand bruit de bottes. France déchirée aux coutures de Somme et de Loire, troupeaux de prisonniers, esclaves voués par millions aux barbelés et aux crématoires, La Peste éternise ces jours de ténèbres, cette « passion collective » d’une Europe en folie, détournée comme Oran de la mer et de sa mesure.
Sans doute la guerre accentue-t-elle la séparation, la maladie, l’insécurité. Mais ne sommes-nous pas toujours plus ou moins séparés, menacés, exilés, rongés comme le fruit par le ver ? Face aux souffrances comme à la mort, à l’ennui des recommencenments, La Peste recense les conduites ; elle nous impose la vision d’un univers sans avenir ni finalité, un monde de la répétition et de l’étouffante monotonie, où le drame même cesse de paraître dramatique et s’imprègne d’humour macabre, où les hommes se définissent moins par leur démarche, leur langage et leur poids de chair que par leurs silences, leurs secrètes blessures, leurs ombres portées et leurs réactions aux défis de l’existence.
La Peste sera donc, au gré des interprétations, la « chronique de la résistance » ou un roman de la permanence, le prolongement de L’Étranger ou « un progrès » sur L’Étranger, le livre des « damnés » et des solitaires ou le manuel du relatif et de la solidarité – en tout cas, une oeuvre pudique et calculée qu’Albert Camus douta parfois de mener à bien, au cours de sept années de gestation, de maturation et de rédaction difficiles…

 

Avis : Cela fait un certain temps que j’aimerais lire ce livre, et pourtant, j’avais une petite appréhension. J’avais peur de ne pas du tout accrocher, ou de ne pas tout comprendre. 

C’était une lecture plutôt difficile. D’abord, par le sujet traité, la peste. Elle en fait un livre lourd de maladie et de morts, dans lequel le lecteur n’imagine que trop bien l’état physique des patients, le désespoir de ceux qui restent et qui tentent d’aider, le sentiment d’emprisonnement des habitants d’une ville désormais en quarantaine. Elle offre ainsi une myriade d’émotions différentes à celui qui lit, et qui traverse la lecture comme les personnages la peste, dans un huis-clos sombre et pesant qui ne laisse aucune chance d’évasion. L’atmosphère, lourde à certains moments, est allégée par des moments de dialogue et de révélation entre les personnages, mais aussi par un espoir sous-jacent constant. En effet, le narrateur ne cesse de croire en la bonté de l’homme, en l’espoir, en l’amour, et ne veut pas se résigner à ce que le bonheur soit perdu pour tous. Parlant de lui, dès le début, il semble instaurer une sorte de jeu avec le lecteur, lui parlant directement et se nommant lui-même « narrateur », sans nous dévoiler son nom. Il fait partie de la ville, est un personnage à part entière du livre, mais reste mystérieux jusqu’à la fin sur sa véritable identité. Cela donne l’effet d’un carnet qui se retrouverait entre les mains du lecteur, et qu’il serait le seul à lire, comme une espèce de rapport de la peste destiné à être lu par quelqu’un, d’où les nombreuses mentions du terme même de « narrateur ». Par ce procédé, on peut également ressentir une sorte d’impersonnalité, une envie de ne pas s’impliquer et de rester objectif malgré ce qu’il a ressenti. Ainsi, les faits sont rapportés de façon précises, concises, il n’y a pas d’artifices qui embelliraient à l’excès l’écriture. Lorsqu’il est question de la séparation, de la difficulté qu’ont les habitants à se dire qu’ils ne reverront peut-être plus jamais ceux qu’ils aiment et qui ne vivent dans à Oran, une véritable réflexion est introduite : celle de l’exil, des sentiments, de l’ignorance et de la méchanceté, des conséquences d’une telle catastrophe à long terme. Mais ce qui rend également la lecture difficile, c’est un parallèle que j’y ai vu, peut-être à tort, mais auquel je n’ai pas pu m’empêcher de penser. La peste ressemble étrangement à la Seconde Guerre mondiale, notamment en ce qui concernent les Juifs. Le fléau serait les nazis, qui décimeraient autant que possible ceux qu’ils jugent inférieurs. La mention de la séparation d’avec les êtres chers, des mères séparés de leurs enfants et les amants de leurs aimées, les fours crématoires, la peur, l’horreur, l’impossibilité de revenir à la vie « normale » après une catastrophe de ce genre, la notion d’exil, tout m’a fait penser à la Seconde Guerre mondiale, même la date de publication, 1947. Les hommes qui tentent de contrer la maladie sont même appelés « résistants » à un moment donné. C’est une façon particulière de voir la Shoah, comme une chose contre nature et qui n’a aucune raison d’être.

Le narrateur est la voix off qui nous relatent les événements d’Oran, en 194.. Je n’ai pas réussi à deviner qui il était réellement, mais il semble avoir été proche de plusieurs autres personnages dont il nous parle très souvent. Il tente d’être objectif, de ne pas laisser transparaître ce qu’il pense vraiment ; il ne sombre pas dans la défaite, mais parle constamment de la bonté inhérente aux hommes. Un des personnages principaux de son récit est le docteur Rieux. Au fur et à mesure de l’épidémie, il semble sombrer dans la défaite à travers une indifférence croissante envers les scènes de mort qui l’environnent. Il fait tout son possible pour endiguer la maladie, après l’avoir fait accepter en tant que telle à des hommes qui n’y croient pas, pour mettre en place des mécanismes afin de l’empêcher de se propager. Cela semble le vider de son énergie vitale, de son âme ; au fur et à mesure, les sentiments lui manquent, il ressemble de plus en plus à un fantôme, et ne semble tenir que grâce aux autres hommes autour de lui, comme Tarrou. Voyageur coincé dans la ville au moment de la déclaration de la maladie, il semble toujours joyeux, jamais dépassé par des émotions négatives ou positives. Il aide de bonne grâce les médecins à tout faire pour lutter contre la peste, il s’épuise à la tâche, et se révèle peu à peu à la fois à Rieux et au lecteur à travers lui. Celui rencontre également Rambert, journaliste français bloqué à Oran, qui cherche désespérément à s’évader. Il ne se sent pas à sa place dans la ville, se sent deux fois plus en exil que les autres habitants, et ne pense qu’à sa femme. Viennent ensuite Grand et Cottard. Le premier est attachant ; il travaille à la mairie et à une œuvre mystérieuse qui n’avance pas. Il s’épuise à tenter d’aider les médecins ; quant au second, il semble apprécier l’état de peste. Il peut facilement représenter le collaborateur, à qui l’état de guerre et d’occupation sied parfaitement. Il fait des affaires, profite de la maladie pour s’enrichir, et craint sa fin autant que les autres l’espèrent. On croise d’autres personnages comme M. Othon, juge d’instruction, venu à Oran avec sa femme et ses enfants, assez strict ; Mme Rieux, la mère du docteur, arrivée la veille de la fermeture des portes, une présence rassurante dans la vie du médecin, étant donné que sa femme est partie avant la peste.

La fin est douce-amère, marquée par l’injustice et l’espoir, comme le reste du livre. J’avoue que je ne m’attendais à rien de ce qui s’y passe.

 

Donc, un excellent roman qui représente la Shoah de manière allégorique, mettant en relief l’horreur de la situation, le désespoir des habitants, appelés aussi « prisonniers », mais garde quand même l’espoir d’un bonheur futur.

Le Banquet de Platon

Posté : 21 octobre, 2015 @ 10:43 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Le BanquetGenre : Philosophie

Editeur : GF

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 179

Synopsis : Ils sont allongés sur des lits et parlent de l’amour et de la Beauté. Leurs discours se succèdent, parfois se répondent : car il y a plusieurs Amours et plusieurs manières de désirer le Beau. A ces hommes vivant en un temps et un lieu où l’éducation des garçons est indissociable de la sexualité qui règle les rapports du maître et du disciple, une étrangère, Diotime, oppose un modèle féminin de la procréation du savoir. A travers elle, Socrate dessine les étapes de l’apprentissage du philosophe capable de se détacher d’un monde sensible pour devenir l’ »amant » par excellence qui guide l’ »aimé » dans sa quête du Vrai et du Beau. Par-delà les interprétations prudentes du Banquet que nous a léguées la tradition philosophique, cette traduction inédite invite à une lecture renouvelée du dialogue : un Banquet parfois extravagant, à l’image de son objet, d’une richesse stylistique exubérante, souvent cru dans son langage, foisonnant enfin dans sa recherche du bonheur véritable.

 

Avis : J’ai étudié certains passages de ce livre il y a deux ans, et je voulais le découvrir en entier. De plus, il peut être utile de le lire dans le cadre d’un cours sur l’amour en poésie.

Je trouve qu’il existe peu de livres sur l’amour, qui est souvent jugé par beaucoup comme un thème qui n’est pas sérieux. Mais en réalité, et en lisant cette œuvre, le lecteur s’en rend compte, il régit tout. Même Socrate en parle, l’homme qui pousse les autres à découvrir la vérité à travers lui sans la connaître lui-même (selon lui). J’ai trouvé la description de l’amour et de son sentiment excellente. Le lecteur est frappé de se retrouver dans ce que disent les personnages, notamment concernant le mythe d’Aristophane, celui des androgynes. L’amoureux est choqué de se comprendre lui-même en lisant, de se découvrir, de mettre des mots (ou au moins des images) sur ce qu’il ressent et qu’il ne parvient pas à exprimer. Le lecteur se retrouve aussi dans le discours de Diotime : par ces deux « explications », c’est bien ce que l’on ressent qui est exposé, dévoilé, mis à nu. D’ailleurs, en étudiant ces textes il y a deux ans, je me suis sentie assez mal à l’aise, embarrassée : j’avais l’impression que l’on mettait à nu ce que je ressentais devant tous les autres élèves, et c’était assez dérangeant. De plus, le discours de Diotime est plus lucide que celui d’Aristophane, or, souvent, quand on est amoureux, on n’est pas lucide du tout, on préfère même parfois s’illusionner plutôt que d’affronter la réalité. Le lecteur amoureux ne veut pas croire à ce discours, même s’il sent qu’il est proche de la vérité.

Plusieurs amours sont présentés ici avec des gradations, des corrections. Certains personnages s’accrochent au personnage d’Eros, quand d’autres s’intéressent à Eros dans la nature et chez les hommes. L’éloge du dieu Amour est fait de façons différentes : par exemple, l’un d’eux divise Eros en deux, de la même manière qu’Aphrodite, le Vulgaire et le Céleste. Un autre montre Eros dans la nature, chez les animaux, dans leur férocité à défendre leurs petits. Socrate, quant à lui, à travers Diotime, va parler d’une hiérarchie dans l’Amour : celui d’un beau corps, puis des beaux corps, ensuite d’une belle âme, et enfin, des belles âmes.

Aussi, ici, Socrate n’est pas le maître du discours : c’est une femme qui l’est. Il avoue qu’elle comprend mieux l’amour que lui ; elle le lui explique donc en employant, comme lui avec les autres, la maïeutique. L’amour est lié à l’enfantement, il est vu du côté féminin, contrairement au discours précédent. De plus, la culture grecque est très différente de la nôtre ; à l’époque, la pédagogie est assez choquante pour nous aujourd’hui : la sexualité est en effet liée à l’enseignement, les jeunes hommes sont initiés par leurs maîtres. De plus, l’homosexualité est tout à fait normale pour eux, et c’est même étrange si un homme n’est pas attiré par d’autres hommes car ils sont considérés comme les seuls êtres intelligents, les femmes n’étant pas reconnues comme telles … à part Diotime, qui surpasse Socrate ! Cela semble vouloir dire que l’amour est plus facile à appréhender pour les femmes car elles ont déjà l’expérience de l’enfantement, prépondérant en amour, et elles peuvent mieux le comprendre dans sa profondeur.  

La fin montre encore la supériorité de Socrate sur tous les autres hommes, on dirait vraiment un surhomme !

 

En définitive, un trésor de savoirs et de mots pour parler de l’Amour !

Utopia de Thomas More

Posté : 11 septembre, 2015 @ 11:04 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

UtopiaGenre : Philosophie

Editeur : Penguin Classics

Année de sortie : 2003

Nombre de pages : 113

Synopsis : ‘At present very few people know about this island, but everyone should want to, for it’s like Plato’s Republic, only better.’ In Utopia, More paints a vision of the customs and practices of a distant island, but Utopia means ‘no place’ and his narrator’s name, Hythlodaeus, translates as ‘dispenser of nonsense’. This fantastical tale masks what is a serious and subversive analysis of the failings of More’s society. Advocating instead a world in which there is religious tolerance, provision for the aged and state ownership of land, Utopia has been variously claimed as a Catholic tract or an argument for communism, and it still invites each generation to make its own interpretation. This revised and updated edition of Paul Turner’s vibrant translation from the original Latin features a new chronology and a further reading list. The revised introduction explores the impact of Utopia on subsequent literary générations and highlights the contradiction between More’s beliefs and the propositions put forward in his book.

 

Avis : Je devais lire ce livre pour les cours, et je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, même si j’en avais entendu parler. Je trouve la couverture très belle, extraite d’une œuvre de Fra Angelico.

J’ai d’abord trouvé ce livre très bien écrit : l’auteur est simple et agréable à lire, il n’y a pas d’artifices dans son écriture. Pourtant, j’ai aussi trouvé qu’il y avait quelques longueurs, surtout pendant la première partie, et sans doute à cause du fait que l’histoire est racontée dans un monologue. Peut-être qu’un dialogue aurait été un peu plus fluide. Dans la seconde, ce sont les répétitions assez fréquentes qui m’ont un peu gênée. Malgré ces petits bémols, l’œuvre est très intéressante. Je me suis retrouvée dans certaines idées de l’auteur, ce qui m’a assez surprise. Elles font également réfléchir sur certains aspects de la vie : la propriété, l’égoïsme, le respect, l’argent surtout, qui est tout sauf le centre de la vie sur Utopia. La vie sur l’île paraît vraiment idyllique parfois : pas besoin de payer pour manger, ou pour des choses vitales, pas besoin de se préoccuper de son compte en banque, ni de la bienveillance de ses voisins, une vie avec sa famille, une vie tranquille, de travail, mais aussi de culture et de repos. Le paradis … Certains aspects sont pourtant assez étranges, notamment la présentation des deux futurs mariés, la place de la femme, mais on ne peut pas en vouloir à More, étant donné qu’elle n’est pas encore respectée comme il se doit à son époque. Aussi, le gouvernement change complètement à Utopia : plus de chef incontesté. Tolérance et communauté sont les maîtres mots. Ce livre est une belle critique de la société de l’époque, une critique à travers une utopie inexistante encore aujourd’hui, et qui, apparemment, était le rêve de l’auteur, sinon, pourquoi l’appeler Utopia ?

Concernant les personnages, il m’a semblé clair que More se cache ici derrière Raphaël Nonsenso. En écrivant ce livre, il risque sa tête face à Henry VIII d’Angleterre, qui ne supporte pas grand-chose, et encore moins la critique. Il expose donc son utopie sous un nom absurde, quelqu’un en qui on ne peut pas vraiment avoir confiance, et il en rajoute à la fin du livre, et disant qu’il a tout un tas d’objections, mais qu’il ne les fera pas tout de suite, parce que le narrateur est fatigué, et pas prêt à argumenter avec lui.

 

En définitive, une œuvre très intéressante, qui nous fait réfléchir, et dont je vais relire certains passages régulièrement je pense !

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