Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Les Métamorphoses d’Ovide

Posté : 27 juin, 2016 @ 12:49 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Les MétamorphosesGenre : Classique

Editeur : GF

Année de sortie :2010 

Nombre de pages : 395

Synopsis : « Le premier goust que j’eus aux livres, il me vint du plaisir des fables de la Métamorphose d’Ovide. » Montaigne

 

Avis : Cela faisait longtemps que ce livre attendait dans ma PAL ; j’avais très envie de le lire, mais j’avais peur de m’y mettre, peut-être peur d’être déçue, ou de m’ennuyer.  

Je ne me suis jamais autant trompée ! Les Métamorphoses sont divisées en quinze livres qui semblent progresser chronologiquement. On part de l’origine du monde pour arriver au temps de l’auteur et à celui d’Auguste, empereur de Rome. Contrairement à ce à quoi le lecteur aurait pu s’attendre, les histoires s’enchaînent de façon cohérente, et non dans un ordre arbitraire, ce qui, je pense, augmente le plaisir du lecteur : il a l’impression de lire un roman plutôt qu’une succession de petites histoires sans rapport les unes avec les autres. Se trouvent ainsi, dans ce livre, la majorité des mythes grecs : un véritable régal pour ceux qui aiment la mythologie ! Tout y est, d’Orphée à Cassiopée, des Géants à Atlas, de Jason à Hercule, tout le monde y trouve son compte ! Les métamorphoses touchent autant les humains que les demi-dieux, nymphes ou dieux à part entière : souvent, elles sont la conséquence d’un crime, d’un danger encouru par le métamorphosé, ou d’un souhait. La plupart de ces histoires sont touchantes, malgré leur ancienneté : j’ai retrouvé l’origine sans doute de Roméo et Juliette chez Pyrame et Thisbé, et j’ai adoré l’histoire de Philémon et Baucis, si belle. L’émotion ressentie par les différents personnages rejaillit sur le lecteur, positive ou négative : on ressent l’horreur, la tristesse, la joie, l’injustice, que ce soit celle des dieux ou celle des hommes, la pitié, la compassion. Concernant l’écriture : la traduction a l’air très bonne étant donné que tout fait sens, mais le traducteur a également rajouté des effets de style qui collent très bien à l’esprit de la mythologie, qui renforcent son côté « féérique ».

Je ne peux pas vraiment parler de personnages ici ; on en suit plusieurs, dieux, demi-dieux, humains, divinités inférieures. Orphée prend une place importante : il est la voix d’un livre, et sa mort est racontée dans le suivant. Enée, lui aussi, tient un rôle prépondérant, puisque les derniers livres lui sont consacrés, à lui et à sa descendance. La plupart des grandes figures mythologiques apparaissent ici comme Hercule et Ulysse. Les dieux sont évidemment présents, et se montrent assez féroces, que ce soit Jupiter ou Vénus, Junon ou Minerve : leur justice est impitoyable, et les humains qui commettent le péché d’hybris peuvent le regretter tout le reste de leur vie – si on peut appeler certains parcours de ce nom ! Ainsi Arachné, Niobé ou les Danaïdes ! Surpuissants, leur courroux ou leur tristesse entraînent la métamorphose de nombreux autres personnages, et donc l’apparition de nouvelles espèces de fleurs ou d’animaux, de rochers aussi. Pourtant, ils ne sont pas capables de contourner le destin, et ne peuvent pas réparer leurs erreurs, ce qui les poussent à rendre hommage à ceux qui ont souffert par leur faute. Ainsi, les humains sont souvent les victimes des dieux, arrogants ou impuissants, coupables ou innocents.

La fin ramène le « roman » au temps présent de l’auteur, c’est-à-dire, au règne d’Auguste, fils adoptif de César. Cela le rattache à l’histoire romaine, ce que je trouve très intéressant, et ce qui montre l’impact de la religion grecque sur la romaine.

 

Donc, un excellent livre, que je conseille à tous ceux qui aiment la mythologie, mais aussi à ceux qui aiment les atmosphères un peu féériques, les histoires mêlées de guerre et d’amour, où les humains sont jouets des dieux tout en étant parfois convoités par eux, qui souvent, les repoussent.

Iphigénie de Racine, suivi de Iphigénie à Aulis d’Euripide

Posté : 29 décembre, 2015 @ 7:52 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

IphigénieGenre : Théâtre, Classique

Editeur : Pocket

Année de sortie :2013 

Nombre de pages : 132

Synopsis : 1674. L’helléniste Racine prépare son Iphigénie afin de montrer à la Cour, et « aux siècles à venir » dit-il, comment on écrit une tragédie grecque en français. Dans la rade d’Aulis, un calme plat immobilise la flotte des princes grecs en route pour le siège de Troie. Consulté, le devin Calchas annonce à Agamemnon, leur chef tout-puissant, que les vents ne se lèveront qu’au prix du sacrifice de sa fille Iphigénie. Agamemnon y consent. On fait venir la jeune femme, en lui faisant croire qu’elle va épouser son prétendant Achille. A sa joie de courte durée, succède la résignation. Elle est prête à offrir sa vie pour sa patrie. Mais c’est compter sans l’inconstance des dieux …

 

Avis : Une pièce que je vais prochainement étudier et que j’avais envie de découvrir !

Le synopsis de cette édition est un peu trop complet à mon goût : il dit tout, ce que je trouve dommage. Mais cela n’empêche pas de savourer l’œuvre de Racine. Il reprend ici le mythe d’Iphigénie, fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, qui doit être sacrifiée à la déesse Artémis pour permettre à la flotte grecque de partir en mer attaquer Troie. Racine a déjà repris des histoires mythologiques, comme celle d’Andromaque, ou de Britannicus, mais, cette fois, il s’appuie également sur une œuvre antérieure : Iphigénie à Aulis d’Euripide, présente juste après la tragédie du dramaturge français. C’est donc un double livre, si on peut parler de cette façon, qui nous offre deux œuvres complémentaires. Tout d’abord, l’Iphigénie de Racine : la façon de présenter les actes et les scènes est agréable, ainsi que la manière de mettre en place les répliques. L’écriture de l’auteur est sublime, comme on peut s’y attendre, et ses vers sonnent parfaitement. Quant à Iphigénie à Aulis, la typographie est beaucoup plus serrée, ce qui rebute un peu le lecteur, et ce qui est un peu gênant pour le changement de réplique. On sent également que l’on a affaire à une traduction, les tragédies grecques étant écrites d’une certaine manière. Les paroles des personnages semblent moins naturelles, et les stasimons coupent l’action de la pièce. Les deux œuvres ont des fins différentes ; je ne connaissais moi-même pas la même avant de les lire. Celle de Racine est originale, et fait intervenir un personnage qui, me semble-t-il, a été inventé par l’auteur : Eriphile. Une partie de la tragédie se concentre sur elle, et elle participe à son dénouement.

Iphigénie ne change pas entre les deux œuvres : jeune fille qui adore son père, et qui est aimée par lui, elle est douce et courageuse, et la haine ne semble pas pouvoir se trouver dans son cœur. Elle est pure et raisonnable. La seule différence est peut-être l’enthousiasme que dépeint Euripide : la jeune fille se voit comme sauveteur de la Grèce, comme la seule à pouvoir permettre la guerre contre Troie et la réparation des torts d’Hélène. Le lecteur s’attache facilement à Iphigénie, et prend pitié de sa situation : elle ira bien vers l’autel, mais pas comme épouse d’Achille. Agamemnon, à la fois roi et père, se voit déchiré entre ces deux rôles qu’il lui faut jouer. La décision qu’il prend semble inadmissible, comment peut-on tuer sa fille pour aller faire la guerre ? Mais pour les Grecs, c’est un moindre mal : qu’est-ce qu’une fille face à des milliers d’êtres ? De plus, il faut venger Ménélas, qui s’est vu voler son épouse. Agamemnon ne semble donc pas pouvoir trouver d’issue : entre le déshonneur et le crime, c’est le second qu’il choisit. Son cœur parle pourtant, et il ne peut se résoudre à accepter sans broncher le commandement des dieux. Il tente ainsi de les braver dans la pièce de Racine. Loin d’être froid et insensible, c’est la malédiction des Atrides qui pèse sur ses épaules, et dont il ne peut se débarrasser. Il semble aussi porter le poids de sa noblesse, qu’il doit prouver. Clytemnestre, quant à elle, passe de mère heureuse de marier sa fille à femme désespérée qui perd son enfant. Cela annonce les prémisses de sa trahison envers son mari, qu’elle finira par détester. Achille est également présent : il est pris comme prétexte pour attirer Iphigénie à Aulis. Il m’a semblé plus passionné chez Racine que chez Euripide, où il est plus sage et mesuré. Eriphile, personnage apparemment inventé, porte une grande partie de la tragédie. Elément perturbateur et déclencheur, elle joue également un grand rôle à la fin de la pièce. Esclave et désespérée, elle suscite la pitié du lecteur : elle ne sait pas qui sont ses parents, et se voit éprise d’un homme qu’elle n’aurait jamais dû aimer. La fatalité s’acharne sur elle, et les dieux en font leur jouet, autant que les autres personnages. Ménélas n’apparaît que dans la pièce d’Euripide, et son changement d’attitude à l’égard de son frère et de sa nièce ne semble pas cohérent, vu sa rapidité. Il passe pour un frère indigne, puis pour un frère qui se sacrifie, et qui renonce, quand ce n’est plus possible. Ulysse joue ce rôle dans la pièce de Racine : il tente de convaincre Agamemnon avant de compatir à sa douleur.

Il m’a semblé que cette pièce traitait, à travers la fatalité qui touche Agamemnon, du sort qui peut s’abattre sur n’importe qui à n’importe quel moment. Le roi a beau être tout-puissant, a beau tout avoir, il doit renoncer à quelque chose, il doit souffrir et détruire pour obtenir ce qu’il veut. Cela montre un autre aspect de la royauté, derrière les richesses et le bonheur qu’on leur prête. Il faut soumis à des devoirs qui les oppressent, même si leurs droits sont supérieurs à ceux de leurs sujets. Ils sont menacés par le déshonneur à chaque pas, par l’opprobre, par la colère du peuple, qui peut se soulever pour les renverser. Leur sort n’est pas enviable, ils sont torturés psychologiquement, ce qui les pousse vers la folie.  

La fin des deux œuvres tend à réduire la tragédie, même si quelqu’un meurt tout de même, et que de nombreuses morts suivent dans l’histoire de la famille des Atrides. C’était assez original par rapport aux autres tragédies où de nombreux personnages succombent par folie, amour, ou colère divine.

Petit plus dans cette édition : un dossier dans lequel se trouve toute l’histoire des Atrides, avant et après l’histoire racontée dans la pièce. Un vrai plaisir !

 

En définitive, une très bonne tragédie, différente des autres, et qui nous raconte l’histoire d’Iphigénie.

Médée suivi des Troyennes d’Euripide

Posté : 24 décembre, 2013 @ 5:29 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Médée suivi des TroyennesGenre : Théâtre

Editeur : Librio

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 94

Synopsis : « Une femme d’ordinaire est pleine de crainte, lâche au combat et à la vue du fer, mais quand on attente aux droits de sa couche, il n’y a pas d’âme plus altérée de sang. » Après le fabuleux voyage des Argonautes, Jason prend pour femme celle qui l’a tant aidé dans la conquête de la Toison d’or : Médée. De sang royal mais d’origine barbare, elle restera toujours l’étrangère à Corinthe. Est-ce la raison qui pousse Jason, dix ans plus tard, à rompre leur alliance pour une autre plus avantageuse avec la fille du roi Créon ? Outragée et délaissée avec ses deux fils, Médée est prête à tout. Rien n’arrêtera sa violence, et son intelligence redoutable sera au service de la pire cruauté … Première œuvre entièrement consacrée à Médée, la tragédie d’Euripide a donné à ce personnage mythologique une dimension telle qu’il ne cesse, encore aujourd’hui, d’inspirer les plus grands écrivains.

 

Avis : Comme j’aime beaucoup la mythologie grecque, je me suis intéressée à des mythes comme celui de Médée (j’avoue aussi qu’à cause de certains cours, je suis obligée de lire beaucoup de tragédies grecques …) Je connaissais vaguement l’histoire de Médée et Jason, mais ce livre m’en a encore appris plus. Par contre, je ne connaissais pas du tout la pièce des Troyennes.

Médée. Je comprends tout à fait la haine de Médée pour son mari : qui ne détesterait pas celui qui l’abandonne pour une autre alors que l’on n’a tout sacrifié pour lui ? Il est vrai que Médée est très intelligente : elle joue parfaitement la comédie, elle sait comment utiliser les poisons, comment les rendre indétectables et infliger une mort horrible à ses ennemis. La question de la justice est ici posée : est-ce que les ennemis de Médée mérite vraiment ce qui leur arrive ? Bien sûr, on ne peut pas transposer cette pièce à notre époque, on ne peut pas vraiment s’imaginer ce que cela peut avoir comme conséquences de se faire répudier dans l’Antiquité. De nos jours, chez certaines femmes, les hommes défilent, elles se marient cinquante fois, et cela ne dérange personne : elles font ce qu’elles veulent. Mais à l’époque, une femme n’a de valeur que par rapport à son mari. Lorsque Médée trahit son pays pour Jason, elle lui fait confiance, elle met sa vie entre ses mains. Et lorsqu’il la répudie, il l’anéantit complètement. Elle n’a plus aucune chance d’avoir une vie correcte après ça. Elle n’a nulle part où aller, elle n’a plus de famille à part ses deux fils, elle n’a pas d’alliés excepté Egée. Il est normal qu’elle veuille se venger : après tout, le roi et sa fille connaissent l’histoire de Jason et savent qu’il est marié. Elle peut paraître aveuglée par sa haine, mais l’on se rend compte que ce qu’elle fait est très réfléchi, qu’elle y a longtemps pensé avant de mettre son plan à exécution. Elle s’en prend à ceux qui l’on trahit, à ceux qui l’ont humilié de la pire des manières. Et lorsqu’elle massacre ses enfants, elle explique pourquoi. D’un côté, on peut penser qu’ils n’auront vraiment aucun avenir étant donné ce qu’a fait leur mère. D’un autre, comment une mère peut-elle massacrer ses enfants de cette façon juste pour se venger de son mari ? Ils sont quand même tout ce qui lui reste ! Je me suis aussi dit que son explication était faussée par le début de la pièce, lorsqu’elle regarde ses enfants avec haine : elle les tue peut-être simplement parce qu’elle ne supporte pas leur vue. On peut dire que cette façon d’agir n’est pas juste : eux n’ont pas mérité ça, même si leur mort a des répercussions sur Jason, qui n’a plus rien.

Les Troyennes. J’ai trouvé cette pièce très émouvante, comparée aux autres pièces antiques que j’ai déjà pu lire. La détresse des Troyennes est horrible, tout d’abord parce qu’elles n’ont rien fait pour mériter ça. Elles ne sont que les victimes d’Hélène, qui prétend avoir été enlevée par Pâris, alors qu’Hécube fait remarquer qu’elle n’a pas tenté de fuir de Troie, ni d’alerter quelqu’un pendant son enlèvement. Le désespoir des femmes est principalement exprimé par Hécube, qui a tout perdu : son royaume, son mari, ses enfants, sa dignité, sa liberté. Elle sera emmenée en esclavage en Grèce, comme les autres femmes. Le cas de plusieurs Troyennes célèbres est évoqué ici. L’on voit Andromaque être emmenée par le Grec qui l’a choisi. Son fils, Astyanax lui est arraché car il est susceptible de rebâtir Troie quand il sera plus grand, étant donné qu’il est le fils d’Hector. Leur séparation est vraiment émouvante. L’on s’imagine très bien la scène. Cassandre apparaît également, et je pense que son cas est particulièrement affreux : elle est une des prêtresses d’Apollon, mais il l’a maudite car elle s’est refusée à lui. Jamais personne ne l’écoutera et ne croira ce qu’elle dit. Ainsi, elle a juré d’être chaste toute sa vie, et elle prédit tout ce qui arrivera à Troie sans que personne ne l’écoute jamais. Elle voit également la mort de sa mère, la sienne et celle de celui qui va l’emmener en Grèce, Agamemnon. Elle voit même la malédiction des Atrides. Lorsqu’elle apparaît dans la pièce, tout le monde pense qu’elle est en délire total, alors qu’elle voit simplement l’avenir. Elle sera emmenée par Agamemnon qui la prend pour femme, et souhaite, évidemment, consommer son mariage. Ainsi, Cassandre se voit comme celle qui maudira la lignée des Atrides. Elle parle de sa mort par la hache, ainsi que de la vengeance d’un fils, Oreste, sur sa mère, Clytemnestre. Sa détermination est déchirante, parce que tout ce qui a constitué sa vie jusqu’à maintenant, elle doit l’abandonner. Enfin, l’on voit le sort d’Hélène, celle à cause de qui Troie a été détruite, qui est censée être mise à mort en Grèce sur ordre de son mari, Ménélas. En voyant cela, on peut se demander pourquoi la guerre de Troie a eue lieu, à quoi elle a servi, dans la mesure où à la fin, l’objet de la guerre est finalement détruit.

 

En définitive, deux pièces très instructives, dont la deuxième est vraiment émouvante. Je les conseille à ceux qui aiment la mythologie grecque, mais aussi à ceux qui s’interrogent sur la justice et l’intérêt de la guerre.  

L’Orestie : Agamemnon, Les Choéphores, Les Euménides d’Eschyle

Posté : 18 octobre, 2013 @ 8:03 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

L'Orestie : Agamemnon, Les Choéphores, Les Euménides d'Eschyle dans Avis littéraires couv24516833-180x300Genre : Théâtre

Editeur : GF

Année de sortie : 2001

Nombre de pages : 409

Synopsis : Elle est l’unique trilogie dramatique que l’Antiquité nous ait léguée. Elle est l’œuvre de l’aîné des trois grands tragiques athéniens. Elle témoigne de la souveraine maîtrise d’un poète qui fut aussi un metteur en scène sûr de ses moyens et de ses effets, composant et montant son spectacle à soixante ans passés, fort d’une expérience théâtrale sans égale. Ombre, sang et lumière : la scène est à Argos, dans le palais des Atrides … Agamemnon _ Où la chute de Troie est annoncée après une attente de dix ans. Où l’on assiste au retour triomphal du roi Agamemnon dans sa cité d’Argos. Où la captive Cassandre, prophétesse que nul ne croit, annonce sa mort. Où Clytemnestre tue son époux et en expose les raisons. Les Choéphores _ Où Electre prie sur la tombe de son père pour que se lève un vengeur. Où Oreste, son frère, revient dans son pays sur ordre d’Apollon. Où Clytemnestre est égorgée par son fils. Où les Erinyes, déesses de la vengeance, se déchainent contre Oreste. Les Euménides _ Où Oreste, purifié à Delphes, doit subir une longue errance. Où Athéna fonde un tribunal pour juger son acte. Où les Erinyes et Apollon opposent leurs conceptions du droit. Où les vieilles déesses, déboutées, deviennent les bienveillantes Euménides.

 

Avis : Dans le genre synopsis énervant, je pense qu’on ne fait pas mieux. Je ne me suis pas arrêtée à ça, et je me suis dit que, comme j’aimais la mythologie, il fallait que je me laisse porter par le texte. La couverture montre une main tenant une flèche, sans doute celle d’Apollon, ce qui montre l’importance de ce Dieu dans la vie des Atrides, maudits par le sacrilège subis par Thyeste et ses enfants.

J’ai bien aimé Agamemnon, même si la pièce est courte, et que le roi n’a pas le temps de revenir qu’il est déjà mort. Les personnages sont difficiles à imaginer : au théâtre, on ne les connait qu’à travers leurs paroles donc on a du mal à se faire une idée de ce à quoi ils ressemblent. Grâce aux mythes, on les connait déjà et on sait déjà comment cela se terminera, mais c’est intéressant de découvrir comment Eschyle raconte le mythe. Agamemnon est présenté comme un roi triomphant, et j’ai l’impression que l’on oublie un peu qu’il a donné sa fille, Iphigénie, en sacrifice à Artémis, pour apaiser la déesse du sacrilège qu’il avait commis. On ne parle pas de son crime, on le vénère comme un dieu, et même s’il refuse cet honneur, et qu’il regrette le sacrifice, il est tout de même coupable et personne ne l’accuse à part sa femme, Clytemnestre. Et même s’il a commis ce sacrifice pour la déesse, il a tout de même fait tué sa fille. Je comprends donc la réaction de la mère qui perd son enfant. Le crime de Clytemnestre est d’avoir trompé son mari avec Egisthe ; mais j’ai trouvé normal qu’elle venge la mort de sa fille. J’aime beaucoup le personnage de Cassandre : elle représente la victime des dieux, puisqu’elle s’est refusée à Apollon et qu’il la punit en lui laissant son don de prophétesse, mais en la maudissant : personne ne croit ce qu’elle dit. Elle sait donc tout ce qui arrive sans pouvoir avertir les personnes concernées, et elle ne peut pas non plus se prémunir contre sa propre mort, liée à celle d’Agamemnon. Je me souviens de la première fois où j’ai entendu parler d’elle : j’ai lu Le miroir de Cassandre de Bernard Werber, que je conseille à tous !!

Les Choéphores est basée sur les enfants d’Agamemnon, Electre et Oreste, qui vont décider de venger leur père. Oreste est fidèle à son père, comme sa sœur, et il sait qu’il est de son devoir de venger son père, tué par sa mère. Il sait qu’il a sacrifié sa sœur, mais, encore une fois, personne ne semble s’en soucier. Quand Clytemnestre essaie de lui en parler, il l’a fait taire en lui disant qu’il ne veut rien entendre. Dans la civilisation grecque, l’homme avait tous les droits : bien sûr, on ne peut pas juger cette civilisation par rapport à la nôtre, et ici, chacun doit être puni pour son crime. Ainsi, Oreste finit par tuer sa mère, ce qui revient en un cercle vicieux : chacun tue quelqu’un, donc chacun doit être puni en conséquence. Electre n’apparait qu’au début de la pièce, et ne reparait plus après avoir donné son avis sur la question : son père doit être vengé, sa mère est indigne de vivre, tout comme son amant Egisthe. Oreste est ensuite maudit par sa mère, ce qui annonce Les Euménides.

Dans cette pièce, il est poursuivi par les Erinyes. Apollon, qui le protège depuis le début et lui a dit de tuer sa mère, apparait pour la première et lui annonce qu’il expiera son crime petit à petit, mais que les Erinyes finiront par le laisser : il doit aller jusqu’à Athènes, où Athéna le protègera. Il finit par y parvenir, et un tribunal est mis en place pour juger le cas d’Oreste : doit-il mourir parce qu’il a tué sa mère, ou acquitté parce qu’il a vengé son père ? Nous découvrons deux visions du droit qui se valent, mais, de nos jours, l’argument d’Apollon sur les femmes ne tient plus (encore une fois, il faut lire la pièce dans son contexte : la Grèce antique). Finalement, tout se finit bien.

 

En définitive, une trilogie intéressante pour ceux qui aiment les mythes grecs et veulent la découvrir, ainsi que la vision des Grecs sur certaines choses. 

L’Odyssée d’Homère

Posté : 27 août, 2013 @ 6:02 dans Avis littéraires | 1 commentaire »

L'Odyssée d'Homère dans Avis littéraires couv74320198-178x300Genre : Classique

Editeur : Folio Classique

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 512

Synopsis : « Vous avez le choix : Ulysse ou le Cyclope. Vous choisissez Ulysse. Au péril de votre vie, après dix années de combats, vous avez pris la ville de Troie. C’est votre surnom : « preneur de Troie ». Sur le chemin du retour, vous avez perdu nombre de vos compagnons. Les uns, le Cyclope les a engloutis. Les autres se sont noyés. Ils ont mangé les vaches du Soleil, en dépit de vos recommandations. Ils ont goûté à des fruits étranges qui procurent l’oubli. Ils ont fait l’expérience de vivre en cochons. Mais vous, Ulysse, vous avez dû lutter. Vous avez percé l’œil du Cyclope, le fils de Poséidon. Vous n’aviez pas le choix. De là vient l’acharnement de Poséidon à vous nuire. Pauvre Ulysse, incapable de profiter de l’immortalité toute proche que Calypso vous offre sur un plateau en or. Courage, les déesses vous protègent, et la terre n’est plus très loin !…
Vous avez bientôt l’âge de Télémaque, celui d’Ulysse, puis celui de Laërte : déjà vous savez que votre vie s’est jouée quelque part entre Troie et Itaque. » Philippe Brunet.

 

Avis : Couverture typique pour une œuvre antique : il n’y a aucune surprise. En réalité, sans lire L’Odyssée, on connait déjà l’histoire : Ulysse est parti pour Troie ; à la fin de la guerre, il veut rentrer chez lui en Ithaque mais Poséidon fait tout pour que cela n’arrive pas ; il veut venger son fils, le Cyclope Polyphème, duquel Ulysse a percé l’œil. De plus, ce livre n’a pas été écrit par son auteur : Homère était un poète et racontait ses histoires aux Grecs. Elles constituaient la mythologie grecque.

Ce livre était très intéressant. On apprend les détails des aventures d’Ulysse, les problèmes et les personnages mythologiques qu’il rencontrât. Etant amoureuse de la mythologie, j’ai aimé. Mais, en ayant lu des extraits de L’Iliade, je pense que ce livre est plus intéressant. Tout d’abord, il y a plus d’actions, par exemple, les nombreux combats entre Troyens et Grecs. Mais, en plus, il me semble que les formules utilisées sont moins répétées. Dans L’Odyssée, les personnages répètent souvent la même chose. A un moment, j’ai même cru que l’éditeur avait réimprimé la même page ! Mais, en réalité, non : un personnage répétait une prédiction d’Athéna. Et tout le long du livre, les mêmes formules sont répétées, comme par exemple, pendant les scènes de banquet. Cela alourdit le récit. C’est sans doute à cause de la traduction. Mais cela m’a donné envie de vite finir ce livre. A force, je me suis ennuyée … J’ai trouvé la première partie du livre, celle du voyage de Télémaque moins intéressant que la suite, où il y a plus d’actions, mais où tout le monde répète la même chose.   

On apprend beaucoup de choses sur les Dieux dans cette œuvre : en effet, Homère nomme ici les attributs des Dieux pour la première fois, et il montre quels Dieux sont favorables au héros, Ulysse, et lesquels le détestent. On en apprend également beaucoup sur la généalogie des Dieux et des héros. De plus, on apprend l’histoire d’autres héros, comme Agamemnon, Ménélas, Nélée, et beaucoup d’autres. 

Certains personnages sont attachants comme la « Sage Pénélope » ou Télémaque. D’autres sont exécrables, comme Antinoos. En réalité, dans ce livre, les personnages sont assez caricaturés. Ils sont bons ou mauvais, il n’y a pas vraiment de demi-mesure. La réaction d’Ulysse à la fin est compréhensible mais assez extrême : pourquoi tous les tuer ?

 

En fin de compte, un livre qui devient lourd mais qui nous apprend beaucoup de choses et qui s’avère intéressant. Un classique à lire !

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