Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

The Picture of Dorian Gray d’Oscar Wilde

Posté : 26 octobre, 2016 @ 12:33 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

The Picture of Dorian Gray Genre : Classique

Editeur : Penguin English Library

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 231

Titre en français : Le Portrait de Dorian Gray

Synopsis : A story of evil, debauchery and scandal, Oscar Wilde’s only novel tells of Dorian Gray, a beautiful yet corrupt man. When he wishes that a perfect portrait of himself would bear the signs of ageing in his place, the picture becomes his hideous secret, as it follows Dorian’s own downward spiral into cruelty and depravity.

The Picture of Dorian Gray is a masterpiece of the evil in men’s hearts, and is as controversial and alluring as Wilde himself.

 

Avis : J’ai lu ce livre il y a à peu près cinq ans, et je me souvenais avoir adoré ! Je me suis dit que ce serait sympa de le relire en VO – et je devais de toute façon le relire pour le mémoire !

D’abord, applaudissements pour la couverture, que je trouve très belle – comme à peu près toutes les couvertures des éditions Penguin English Library – et qui montre déjà, avec les plumes de paon, le jeu sur l’apparence qui va avoir lieu dans le roman. J’aime aussi la typographie choisie, que ce soit la police d’écriture ou la façon dont les chapitres sont présentés. Entrons dans le vif du sujet ! Qui, au moins une fois dans sa vie, n’a pas rêvé de rester jeune ? Qui n’a pas souhaité conserver sa beauté et sa fraîcheur ? C’est le souhait de Dorian Gray, qui se rend compte de sa beauté hors normes après que son ami Basil Hallward a peint un portrait de lui, mais surtout, après avoir été influencé par Lord Henry Wotton. Sa vie va alors prendre un chemin qu’elle n’était pas destiné à suivre, et le lecteur assiste à la chute graduelle d’une âme pure et innocente. Les thèmes principaux sont simples à déceler : l’importance que l’on accorde à l’apparence, à la jeunesse, destinée à se flétrir ; l’influence, qui est montrée ici sous un jour affreux, puisqu’elle est la cause de la corruption qui peu à peu va gangréner la vie de Dorian ; la débauche et la liberté, l’importance de faire ce qu’on veut quand on veut, et de ne pas se soucier du reste, de ne penser qu’au plaisir, et même, à son propre plaisir, sans penser aux conséquences pour les autres ; la force de l’art, sa capacité à représenter quelque chose de vivant, à prendre quelque chose à ce ou celui qui est peint, et, du côté de l’artiste, à donner aussi quelque chose de soi. J’ai adoré les passages où Basil Hallward parle de son art, ainsi que toutes les réflexions qu’on peut trouver dans le livre : elles rendent les personnages plus profonds, et soulèvent des idées intéressantes, même si ce ne sont pas les nôtres. Mais, ce que j’ai particulièrement aimé dans ce livre, c’est l’importance du portrait, et le fait qu’il devienne reflet. [Si vous n'avez pas lu et que vous voulez la surprise, ne lisez pas la suite jusqu'aux prochains crochets !] Le fait que ce tableau parfait devienne le miroir de l’âme même de Dorian, qu’il évolue au fur et à mesure que lui-même évolue, qu’il se corrompt quand Dorian reste éternellement jeune : j’ai adoré cette idée ! L’évolution du « héros » se fait à cause du portrait, tous ses choix sont tournés vers lui, et la peur que lui inspire la possibilité qu’il soit un jour découvert le rend tout à fait paranoïaque et le pousse à commettre des crimes impensables au début du roman. Sa montée dans l’horreur, et surtout, son indifférence totale fasse à ce qu’il fait et aux conséquences de ses actes m’ont laissé bouche bée. [fin du spoiler !!] J’ai aimé aussi la référence à Narcisse, jeune homme qui tombe amoureux de son reflet aperçu dans une étendue d’eau, et finit par s’y noyer. L’écriture d’Oscar Wilde est merveilleuse, elle m’a donné envie de lire ses autres œuvres, tout comme son imagination pour créer une histoire de ce genre.

Concernant les personnages, le lecteur peut avoir un avis très partagé à propos de Dorian Gray. Au début du roman, il le voit comme un éphèbe inconscient de sa beauté, et de l’attirance des autres pour lui, comme un enfant innocent qui n’a jamais conçu aucune pensée mauvaise. Au fil de son évolution, il grandit, devient plus adulte, mais aussi plus sombre. L’influence de Henry Wotton sur lui est dévastatrice ; on finit par ne plus le reconnaître. Il devient méprisant, indifférent, complètement extérieur à tout sauf à ses plaisirs ; ce qui le rend difficilement appréciable. [spoiler éventuel] Le fait que sa conscience le rappelle à l’ordre peut le rendre plus sympathique, ainsi que ses bonnes résolutions ; mais le lecteur comprend vite que ce n’est que de la poudre aux yeux, que rien ne le fera plus changer, qu’il est mauvais, et qu’il ne peut pas remonter la pente de l’innocence et de la vertu qu’il a descendu avec tant d’allégresse. Il mérite les tourments qui l’assaillent, et pourtant, il semble très facilement s’en défaire. [fin du spoiler éventuel] Lord Henry Wotton, quant à lui, est un personnage que je n’ai pas aimé du début à la fin. Il agit comme le démon qui veut tenter l’ange, mais, en réalité, il ne fait rien de ce qu’il préconise. Il fait le débauché, mais ne l’est pas ; il donne ses opinions, qui semblent très originales et controversées, mais il ne les met jamais en pratique. Il représente, pour moi, le comble de l’hypocrisie. S’il agit ainsi avec Dorian, c’est parce qu’il s’ennuie, et qu’il veut quelque chose de scandaleux à se mettre sous la dent. Basil Hallward, lui, m’a touché. Artiste, il a trouvé son idéal en Dorian, et le jeune homme fait de ses tableaux des chefs-d’œuvre, même quand il n’est pas pris pour modèle. Il est, en quelque sorte, le protecteur du « héros », un protecteur très susceptible d’être rejeté. [spoiler] Et quand ce rejet a lieu, la vie du peintre bascule, sans que Dorian s’en préoccupe. Ce qui arrive ensuite à Basil m’a horrifié : il est celui qui a révélé sa beauté au jeune homme, et il est remercié par un coup de poignard dans la carotide ! Et ce que Dorian fait ensuite de son corps !!!! Il est complètement irresponsable, et ne ressent plus aucun sentiment humain lors de cette scène. Selon lui, c’est lui-même qui souffre, et tout est de la faute de Basil ! [fin du spoiler] Viennent ensuite des personnages plus secondaires, comme Sybil Vane, une actrice prodige qui va connaître un destin aussi tragique que celui des héroïnes qu’elle joue – on comprend d’ailleurs ici l’impossibilité pour Dorian d’aimer quelqu’un de réel -, son frère James Vane, qui veut tout faire pour protéger sa sœur de l’influence des hommes, d’autres membres de l’aristocratie, ainsi que des personnages plus pauvres.

La fin est magistrale. C’est l’accomplissement de la chute, des tourments provoqués par la conscience, et [spoiler] la victoire de cette conscience sur la jeunesse et le vice. La vie reprend ses droits, et l’art retrouve sa pureté originelle. [fin du spoiler]

 

Donc, une excellente lecture, un vrai chef-d’œuvre qui nous présente la chute d’un jeune homme à cause de l’influence d’un homme qui s’ennuie.

Dracula de Bram Stoker

Posté : 19 septembre, 2016 @ 6:44 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Genre : Dracula Fantastique, Classique

Editeur : Penguin English Library

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 440

Synopsis : A chilling masterpiece of the horror genre, Dracula illuminates the dark corners of Victorian sexuality. When Jonathan Harker visits Transylvania to advise Count Dracula on a London home, he makes a horrifying discovery. Soon afterwards, a number of disturbing incidents unfold in England: an unmanned ship is wrecked in Whitby; strange puncture marks appear on a young woman’s neck; and the inmate of a lunatic asylum raves about the arrival of his ‘Master’, while a determined group of adversaries prepares to face the terrifying Count.

 

Avis : Comme je veux faire mon mémoire en rapport avec la littérature gothique, quoi de mieux qu’une relecture de Dracula ?

Eh bien, rien ! Cette deuxième lecture a été encore meilleure que la première !! Même en connaissant l’histoire, même en sachant ce qui va arriver, les frissons et les émotions sont les mêmes !! Je me souviens qu’à la première lecture, j’avais trouvé le début du roman (le voyage de Jonathan Harker en Transylvanie) assez long ; cette fois, ce n’était absolument pas le cas ! Aucune longueur, juste une envie de continuer à lire, de comprendre, mieux que la première fois, tous les ressorts qui font que Dracula est un excellent roman ! L’auteur est capable d’instiller une peur diffuse, une angoisse grandissante chez son lecteur, envahi par l’atmosphère gothique du livre. Entre le Londres des années 1880, Whitby et ses escapades nocturnes, ses rideaux diaphanes, comme des voiles blancs, et la Transylvanie, avec un château en ruines qui donnent des frissons rien qu’à la lecture de sa description, l’ambiance du roman est sombre, parfois même lugubre – y participent brume, brouillard, naufrage, loups et chauve-souris entre autres. Evidemment, certaines scènes sont sanglantes, mais les boucheries nous sont épargnées : le genre est fantastique, épouvante, horreur, mais reste décent. J’ai aussi relu Dracula pour tenter de lier des œuvres ensemble, donc je me suis accrochée à deux thèmes principaux : la folie et la métamorphose, liées et très présentes ici. La figure du vampire est très loin de toutes ses réécritures et adaptations diverses de nos jours : le vampire est un monstre assoiffé de sang, qui tente de répandre son espèce sur Terre, que tout ce qui est sacré effraye, et qui ressent tout de même des émotions. J’ai aimé les explications – assez paradoxales d’ailleurs – de Van Helsing sur la différence entre l’intelligence du vampire et celle des hommes. J’ai aimé aussi l’espèce de postface de John Sutherland à propos de la raison pour laquelle Dracula vient en Angleterre. Autre chose : le format, que je trouve très agréable. J’aime beaucoup les livres écrits sous forme de journaux ou de lettres ; ici, j’étais donc comblée !! Ce format force l’auteur à adopter des écritures différentes pour chaque personnage, ce qu’il est parvenu à faire ! Van Helsing ne parle pas comme Mina, celle ne s’exprime pas comme Jonathan, qui lui, ne parle comme le Dr. Seward. Cette polyphonie est, pour moi, une des forces du roman : elle permet de s’attacher à tous les personnages, de les découvrir tous à la fois, sans narrateur omniscient qui nous permet de savoir à l’avance ce que tous pensent. Maintenant que j’y réfléchis, je regrette de ne pas avoir eu de journal chez Quincy Morris ou Arthur Holmwood, même si ceux-ci écrivent des lettres, et que le lecteur apprend à les connaître à travers les autres personnages. La qualité de l’écriture est excellente, comme l’histoire, ce qui ne peut que faire de Dracula un coup de cœur ! Petit plus : j’aime les éditions Penguin English Library, et leurs couvertures !! Ici, une fleur pour un roman vampirique d’exception !

Concernant les personnages, Jonathan Harker est le premier à venir sur le devant de la scène, nimbé d’innocence et d’ignorance. On le sent enthousiaste à l’idée de son voyage, et confiant dans la réussite de sa transaction avec le comte Dracula, comte dont il n’imagine même pas la véritable nature. Au fil de son voyage, l’angoisse s’installe en lui, il se rend compte que les habitants des Carpathes le prennent en pitié, ont peur pour lui, sans qu’il comprenne pourquoi. Ce personnage évolue au fil du livre : d’abord, comme je le disais, enthousiaste et plein d’espoir, ce qui lui arrive l’endurcit, et le change même physiquement. Les épreuves qu’il traverse auraient pu le rendre fou, il aurait pu craquer ; la force de ce personnage est impressionnante, même si elle lui vient sans doute du désespoir plus que de l’espoir ! Et tout cela grâce à l’étoile de sa vie, Mina, elle aussi innocente et pure au début du roman. Courageuse, elle fait tout pour aider, même si les hommes la surprotègent énormément – cela confine parfois au sexisme, même si Mina se réclame des New Women. Intelligente et mature, elle réfléchit vite et trouve facilement la solution aux problèmes qui se posent – elle a un « cerveau d’homme » pour les autres personnages, haha ! Je me suis beaucoup attachée à Mina, même si elle est trop infantilisée à mon goût. Elle représente la pureté, et incarne la bravoure même des hommes qui combattent pour sa sécurité. En cela, elle n’est pas très différente de Lucy Westenra, jeune fille elle aussi pure et innocente, même si vraisemblablement plus bavarde et enjouée que son amie. Amoureuse d’un des hommes de la « bande » – à défaut d’un meilleur terme -, elle ne cesse de parler de lui et de sa vie future, jusqu’à un événement qui va bouleverser sa vie et celle de toutes les personnes qui l’entourent. Elle est, elle aussi, très attachante, et ce qui lui arrive fait froid dans le dos. Elle incarne la pureté, mais souillée par le mal ultime, menacée de la perte de son âme, incapable de trouver le repos. J’ai eu mal au cœur pour elle, et je n’ai pas trouvé trace de l’agacement qu’elle m’avait causé à ma première lecture ; j’ai eu plutôt l’impression d’une créature faible, à protéger de toute urgence. Elle l’est notamment par Arthur Holmwood, un de ses prétendants. J’ai trouvé ce personnage plus effacé que les autres dans la mesure où, comme je l’ai dit plus haut, il ne tient pas de journal. Ainsi, il n’est possible de le découvrir qu’à travers les yeux des autres : courageux, brave, capable de mettre sa vie, et sa réputation de lord en danger pour ses proches, une espèce de preux chevalier qui, je me souviens encore, m’avait lui aussi agacé à la première lecture, sans doute parce que je lui préfère le Dr. Seward. J’aime beaucoup ce personnage : solitaire, il est éperdument amoureux de Lucy, qui le rejette – sans doute aussi la raison pour laquelle elle m’a agacé la première fois, la pauvre ! Il se réfugie alors dans son travail, à l’asile, auprès d’un dénommé Renfield, dont je parlerai plus bas. Ces entrées sont orales et écrites, et on le découvre véritablement à travers elles : il est presque dommage de ne pas pouvoir entendre sa voix ! Ce qu’il ressent, sa détresse, m’a touchée, Seward m’a vraiment émue, j’avais envie de le consoler. Il est le sujet d’une branche de l’intrigue principale qui va peu à peu rejoindre celle-ci : en effet, ce que raconte Seward n’a d’abord pas l’air en rapport avec le comte Dracula et les vampires. Mais les pièces du puzzle se rassemblent, et on comprend le génie de l’auteur. Seward est ainsi une pièce maîtresse, ainsi que ses proches, à commencer par son patient Renfield. Fou obsédé par l’ingestion de vies, il m’a d’abord vraiment dégoûté. Son rapport aux insectes et aux animaux donne véritablement envie de vomir. Mais son lien avec l’intrigue principale est réel, et se fait jour peu à peu. Finalement, Renfield, lui aussi, m’a ému, notamment dans la dernière scène dans laquelle il apparaît, où son action est véritablement belle et désintéressée. Puis, l’ami de Seward, Van Helsing, joue, évidemment un rôle prépondérant ! Lui aussi m’a paru très attachant, même si peut-être un peu frustrant dans sa façon de ne rien révéler ni aux personnages, ni au lecteur à propos de l’étrange maladie qui sévit chez une jeune fille. Ces répliques sont parfois difficiles à lire, étant donné qu’il ne parle pas l’anglais parfaitement – chapeau à Stoker pour sa façon de s’adapter au personnage qui parle ! – et il est celui qui va donner toutes les explications, dût-il avoir recours à la philosophie, ou à des théories scientifiques de l’époque. Il a peut-être l’air d’un vieux savant fou, mais il est réellement touchant parfois, surtout dans son attachement pour les autres personnages. Enfin, le dernier ami de Seward, qui est aussi celui d’Arthur, est Quincey Morris, lui aussi plus effacé car sans journal. A travers la description des autres, on comprend qu’il est taciturne mais volontaire, prêt à tout pour sauver ceux qu’il aime, capable de manier les armes aisément, et notamment le Winchester – eh oui, c’est lui qui l’introduit comme arme dans l’arsenal du groupe ! Enfin, le personnage éponyme : Dracula. Comme je le disais, il est présenté comme un monstre qui veut répandre son engeance sur la Terre, et d’abord, en Angleterre. Démon polymorphe, fils de Satan dans les légendes, il semble assoiffé de sang et capable de tout pour arriver à ses fins ! Sa sauvagerie n’a d’égale que sa cruauté : il est entouré de loups, et cherche à rendre la vie de certain personnages impossible, soit en les menaçant physiquement, soit en leur volant ce qu’ils ont de plus précieux. Pourtant, le portrait qui est fait de lui est assez ambivalent. En effet, même si Dracula est un vampire, il sait se comporter en noble, tout ce qu’il y a de plus correct, notamment quand il accueille Jonathan dans son château – une belle image du mal qui se cache derrière de belles apparences. Aussi, la vision qu’a Mina de Dracula fait complètement changer notre perspective du personnage – ainsi que la perspective des autres, qui le voit alors différemment. J’ai aimé la mention de l’expression du visage du comte à la fin. Derniers personnages à mentionner : les trois vampires, représentation de la séduction du mal et de la faiblesse des hommes.

Evidemment, la place de la religion et de la superstition dans ce roman est immense. Tout ce qui peut contrer un vampire est sacré : l’hostie, le crucifix, ou traditionnel : l’ail, le pieux dans le cœur. Le nom de Dieu - ainsi que celui du Christ - est mentionné de nombreuses fois, les personnages prient, en appellent à lui, implorent sa pitié, et veulent rendre l’âme des vampires au Seigneur. Il faut, évidemment, se replacer dans le contexte : aujourd’hui, la religion n’a plus une si grande place, donc il est possible que certains lecteurs soient rebutés par cet aspect de l’histoire, ou le laissent complètement de côté. Ces références ne m’ont pas du tout dérangé.

La fin est « évidente » (qui ne connaît pas cette fin ?) Je ne me souvenais pas qu’elle était si abrupte et rapide, ce qui est, finalement, un peu dommage : est-ce qu’un combat épique n’aurait pas merveilleusement clos ce livre ? On découvre l’identité de celui qui a écrit le premier l’espèce de préface qui explique au lecteur l’ordre des textes, une sorte de narrateur effacé qui nous aurait fait parvenir le dossier complet de l’affaire.

 

Donc, un chef d’œuvre, fait d’actions, d’horreur, de beauté aussi, portée par une polyphonie qui change des romans habituels, et une écriture excellente qu’il est agréable de lire.  

Dr Jekyll and Mr Hyde, followed by The Bottle Imp de Robert Louis Stevenson

Posté : 8 septembre, 2016 @ 9:24 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Dr. Jekyll and Mr. Hyde Genre : Fantastique, Classique

Edition : Penguin English Library

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 106

Synopsis : Published as a ‘shilling shocker’ in 1886, Robert Louis Stevenson’s dark psychological fantasy gave birth to the popular idea of the split personality. Set in a hellish, fog-bound London, the story of outwardly respectable Dr. Jekyll, who unleashes his deepest cruelties and most murderous instincts when he transformed into sinister Edward Hyde, is a Gothic masterpiece and a chilling exploration of humanity’s basest capacity for evil.

This edition also includes Stevenson’s sinister story ‘The Bottle Imp’.

 

Avis : J’avais adoré ce livre la première fois que je l’avais lu, et je me suis décidée à le relire pour mon mémoire, qui pourrait l’impliquer.

Cette fois, j’ai préféré lire Dr. Jekyll and Mr. Hyde en anglais, dans une édition que je trouve magnifique, la Penguin English Library. Les couvertures sont toujours très belles, et en rapport avec l’histoire, comme ici, le matériel scientifique. J’ai toujours peur des relectures : et si je n’avais plus la même impression, et si je n’aimais plus, et si le livre ne me faisait plus rien ? Heureusement, ici, ce ne fut pas le cas, même si je n’ai pas eu, évidemment, la surprise de la première lecture ! Comme dans la plupart des œuvres gothiques, le lecteur ne suit pas tout de suite le personnage principal, à savoir, ici, le docteur Jekyll ; il suit un personnage secondaire, Mr. Utterson, avocat ami du docteur, à qui celui-ci a laissé son testament. L’action n’est pas non plus d’abord dirigée vers Jekyll ou Hyde : à l’entrée dans le livre, deux hommes se promènent et passent devant une maison sombre à l’air abandonné. Par la suite, en suivant Utterson, et par le récit de plusieurs autres personnages, on rencontre Hyde, le mal en personne, on rencontre Jekyll, doux et bienveillant. L’action se déroule sur plusieurs années, une ellipse importante étant réalisée à un moment donné. Ce qui m’a le plus surprise en lisant Dr. Jekyll and Mr. Hyde, c’est l’impact que peut avoir un si petit livre sur le lecteur. En 80 pages, il est conquis, il est bouleversé, il n’en revient pas. En seulement 80 pages. En si peu de temps, l’auteur a réussi à écrire une histoire prenante, captivante, intrigante, dans laquelle le lecteur ne sait pas où il va, mais se laisse guider, porter par l’enquête d’Utterson. Et quelle histoire ! Le Dr. Jekyll, éminent médecin, connu pour sa bienveillance, [SPOILER si vous ne connaissez pas l’histoire] décide de séparer son bon et son mauvais côté, afin de pouvoir vivre pleinement chacune des deux identités, sans qu’elles empiètent l’une sur l’autre. Mais, peu à peu, il se rend compte que son expérience ne marche pas tout à fait comme il l’aurait voulu, et Hyde envahit petit à petit la vie de Jekyll. [FIN DU SPOILER] J’ai adoré la réflexion sur la dualité, sur le fait que l’homme, au fondement, est double, et que c’est un de ses côtés qui prend le dessus quand il vit normalement. La scission est impossible parce qu’une identité est censée être insécable. Si elle est divisée, elle n’est plus elle-même, la personnalité est altérée. La tentative de Jekyll est honorable d’une certaine manière, mais elle montre aussi la limite de la science. D’un point de vue religieux, c’est un peu comme dans Frankenstein : Dieu a créé l’homme d’une certaine façon, et vouloir le changer ne fera que causer la perte du blasphémateur. Aussi, au fur et à mesure de l’histoire, Jekyll devient comme pris de folie, comme Hyde quand il « apparaît ». Cette folie semble inhérente à la transformation qui s’opère chez le docteur, métamorphose qui altère la raison, la vie sociale, la vie en elle-même. Aussi, on peut voir dans ce récit les préambules de la schizophrénie : cette dualité de l’homme peut aller jusqu’à la maladie, la fragmentation réelle de l’âme, mais dans l’esprit seulement, sans changer de forme physique. L‘écriture est très bonne, agréable à lire ; j’ai aimé le fait que le point de vue interne à la première personne n’arrive qu’à la fin, cela change des livres écrits tout entier d’un seul point de vue ! Enfin, l’atmosphère de Londres enveloppé de brumes ne fait que rehausser le côté gothique du livre, même si celui-ci est peut-être un peu trop court pour vraiment s’en imprégner.

Le docteur Jekyll est un personnage plutôt attachant. Scientifique éminent, il veut tenter l’impossible, ce que personne avant lui n’est parvenu à réaliser. Quand cela réussit, il est heureux, il est devenu un maître scientifique, il a découvert un aspect de la science complètement inconnu. Pourtant, il se rend vite compte de son erreur. Dans son compte rendu final, ses émotions varient grandement : il était d’abord égoïste, complètement indifférent à ce que pouvait faire Hyde qui, pour lui, n’était pas lui, mais désormais un être à part entière ; puis il est bouleversé mais soulagé, car ce qui arrive le force à rompre avec Hyde définitivement ; il est ensuite désespéré de la tournure que prennent les choses, de son manque de contrôle sur elles : tout lui échappe, et tout est sa faute en fin de compte. Il m’a fait mal au cœur : foncièrement bon, mais avec un petit côté méchant, comme tout homme, côté qu’il refoulait, il voulait simplement vivre pleinement les deux aspects de sa personnalité sans que cela empiète sur sa réputation. Quant à Hyde, il est, évidemment, détestable. Décrit comme le mal incarné, déformé, engeance du diable, le lecteur ne peut, comme les autres personnages, ressentir que du dégoût pour lui, une répulsion aussi forte peut-être que l’attachement à Jekyll. Ils sont différents qu’ils ne peuvent pas être la même personne dans l’esprit des autres personnages. Le lecteur peut aussi ressentir de la pitié pour Hyde : après tout, comme le monstre de Frankenstein, il n’a pas choisi de naître, ni d’être ainsi, c’est son essence, son être profond, il ne peut rien faire contre, il n’a pas le choix du bien ou du mal. D’autres personnages se trouvent dans ce livre, notamment Utterson, personnage plutôt sympathique, principal dans la narration puisque le lecteur le suit, conscient que son ami Jekyll a un problème et désireux de l’aider de toutes les manières possibles. Confident de ses deux amis, c’est lui qui reçoit leurs confessions, ce qui amène les deux dernières parties du livre, et la révélation finale de ce qui est réellement arrivé ; Lanyon, le second ami, est lui aussi médecin, contre ce qu’il appelle les élucubrations de Jekyll, qu’il aime beaucoup mais dont il ne peut pas tolérer les égarements médicaux ; Poole, personnage agréable et rassurant, majordome de Jekyll.

La fin répond à toutes les questions du lecteur, sans exception me semble-t-il. C’est enfin le principal intéressé qui a la parole, et il s’explique, même s’il ne rentre pas dans le détail de, par exemple, la potion qu’il met au point. Ainsi, le côté fantastique de l’histoire est gardé, elle ne devient pas pleinement scientifique.

Petit plus : j’ai vu une adaptation théâtrale de ce roman (nouvelle, vu qu’il est si court ?) il y a quelques années, et j’avais adoré l’utilisation du miroir pour figurer la métamorphose, c’était très ingénieux !! (surtout, à la relecture, en voyant l’importance et le malaise que crée celui qui est réellement dans le livre).

 

Donc, une excellente relecture, qui me conforte dans l’idée que ce livre est un chef-d’œuvre !

 

Cette édition contient aussi une nouvelle qui s’appelle « The Bottle Imp« . J’ai adoré !! Je n’ai pas envie de vous raconter, ça risquerait de vous gâcher le plaisir : je peux juste vous dire que le suspense est à son comble jusqu’à la fin, que c’est très bien imaginé, et très bien écrit, que la nouvelle parle d’amour, et de ce qu’on est capable de faire pour celui qu’on aime. Le fantastique est très présent, et cette bouteille, après être devenue un rêve, devient très vite un cauchemar ! Les personnages sont très attachants, Keawe, qui cherche juste à être heureux, et Kokua, adorable, la joie incarnée. La fin est excellente ; je vous laisse découvrir ! Une des meilleures nouvelles que j’ai lues !!

 

Peter Pan de J.M. Barrie

Posté : 18 août, 2016 @ 6:56 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

couv55756244Genre : Classique, Jeunesse

Editeur : HarperDesign

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 250

Synopsis : « She asked where he lived. « Second to the right », said Peter, « and then straight on till morning. »" Let your imagination take flight as you journey with Peter Pan, Tinker Bell and the Darling children to the magical island of Neverland in this beautiful new unabridged gift edition of J.M. Barrie’s classic story. All-new original illustrations and ten exclusive interactive elements from the award-winning design studio MinaLima create an enchanted adventure for readers of all ages – all you need is to think lovely thoughts and use a little bit of fairy dust.

 

Avis : Ce livre fait partie du giveaway que j’ai gagné il y a quelque temps sur Instagram, avec The BFG de Roald Dahl et Neverwhere de Neil Gaiman. J’avais déjà été attiré par cette édition que je trouve originale et enchanteresse.

Je connaissais l’histoire de Peter Pan à travers le dessin animé Disney : le petit garçon qui ne veut pas grandir et qui, un jour, emmène avec lui les enfants Darling au Pays Imaginaire. On peut dire que l’œuvre originelle est tout de même assez différente, et c’était étrange de la découvrir d’une certaine façon : j’avais un vague sentiment de familiarité avec toutes les scènes sauf celle de la fin qui m’a achevée. Tout le long du livre, le narrateur accompagne le lecteur, et même, l’histoire qu’il raconte est déjà terminée puisqu’il le prévient de se tenir sur ses gardes, ou fait des commentaires sur la fin d’une scène qui n’a pas encore commencé. Avant même le départ des enfants, le lecteur obtient ainsi la réaction des parents ; le narrateur, omniscient, expose son jugement et répète à celui qui lit que tous deux ne sont que des spectateurs non souhaités et non connus par les personnages. J’aime toujours ce genre de jeu du narrateur avec le lecteur, cela implique d’autant plus ce dernier dans le livre, il se sent concerné d’emblée, c’est à lui particulièrement que l’on adresse la parole. Lire ce roman adulte le fait voir d’une façon tout à fait différente : Peter Pan devient un symbole, les actions des personnages prennent une dimension allégorique, et le lecteur lit entre les lignes. La petite Wendy qui devient Maman et parle de Papa en désignant Peter laisse penser à un jeu d’enfants qui découvrent la vie ; Peter qui refuse de grandir parce que cela signifie vieillir puis mourir. Certains passages concernant Peter m’ont émue : il n’a pas de mère, dit ne pas en vouloir, et pourtant, c’est tout ce qu’il cherche et que jamais il n’obtient. A travers une lecture d’adulte, il est aussi facile de retomber en enfance, de se laisser porter par l’histoire, de se croire au Pays Imaginaire avec Peter et Wendy. C’est un sentiment très agréable et, pendant le temps de la lecture, on se sent immunisé contre le temps, qui se rappelle à nous à travers l’histoire même ! J’ai adoré l’écriture de J.M. Barrie, à la fois grâce au jeu du narrateur (qui permet l’humour également), mais aussi à sa façon de raconter, aux mots qu’il emploie. Je ne sais pas si les mots rajoutés pour en expliquer d’autres viennent de l’auteur, mais parfois, ils m’ont paru drôles. Concernant les illustrations, je les ai beaucoup aimées, j’ai trouvé qu’elles allaient bien avec l’histoire, et les éléments interactifs étaient un bon ajout, que j’ai aimé manipuler. J’adore la couverture !! Aussi, j’ai adoré les histoires liées aux fées, comment elles naissent et meurent, la poussière de fée, leur langage, leur façon d’être (assez excessive) : enchanteur.

Peter Pan est le personnage éponyme du roman. Comme je le disais au-dessus, vu par un adulte, il devient un symbole. Il refuse de grandir et de retourner dans le monde normal, préférant vivre dans le Pays Imaginaire et vivre des aventures qu’il oublie au fur et à mesure qu’elles arrivent. En effet, ce personnage est assez spécial : il change d’humeur très vite, préfère faire semblant que faire vraiment, méprise les adultes, et surtout les mères, dont il jure qu’il n’a pas besoin, se montre souvent égoïste et parle principalement de lui, cache ses sentiments derrière une façade d’indifférence qui finit par être véritable. Ce n’est pas du tout un héros classique comme on peut en voir dans la plupart des livres pour enfants ou YA, un héros qui fait preuve de grandeur d’âme et de courage, qui se sacrifie pour les autres ou montre ses sentiments. Peter est téméraire, et il aime se vanter, il veut se montrer plus intelligent que le Capitaine Crochet, ou que les autres enfants – donc personne ne peut savoir quelque chose qu’il ignore -, dont il est le chef incontesté. Il ne semble avoir peur de rien, ce qui en fait un objet d’admiration pour les enfants perdus, perdus parce que sans mère. Au début, j’ai eu du mal à me faire au caractère de Peter, assez agaçant finalement ; mais, petit à petit, il m’a vraiment émue, tout comme il a ému Wendy. La petite fille sait que Peter se cache derrière une façade, elle tentera même de le ramener avec elle dans le monde normal. Au Pays Imaginaire, elle est la seule fille : elle devient donc Maman, et se retrouve à prendre soin de tous les garçons autour d’elle. Ce rôle, pour moi, la pousse à grandir, alors même que c’est ce que Peter ne veut pas. Chargée de raconter des histoires aux enfants, elle est aussi celle qui console Peter sans qu’il le sache, qui voit ce que les autres ne voient pas. Elle s’éveille ainsi à la vie dans un monde qui n’est pas le sien. Je me rappelle ne pas du tout avoir aimé Wendy dans le dessin animé ; ici, j’ai apprécié le personnage, qui, elle aussi, est un peu un symbole. Elle est accompagnée de ses frères, John et Michael, qui m’ont semblé assez effacé. Ils font vite partie de la bande des enfants perdus ; ils perdent peu à peu leurs souvenirs, ne se rappellent pas leur mère et leur père, leur vie d’avant. Les autres enfants perdus sont plus ou moins touchants ; j’ai particulièrement aimé Tootles, qui n’a pas confiance en lui, mais qui finit par prendre le dessus sur sa timidité. Les autres ont tous un caractère différent, comme par exemple, Slightly, qui se vante de tout savoir, et, surtout, de se souvenir de sa vie d’avant dans le monde normal, et donc de sa mère. D’autres personnages apparaissent comme les Darling, la mère, que j’ai beaucoup aimé, qui tient à ses enfants plus que tout et qui possède une magie propre à toutes les mères, le père, qui m’a un peu agacée avec ses façons de montrer qu’il est le chef de famille, et qui, finalement, m’a fait mal au cœur lui aussi à la fin ; Nana, que j’avais aimé dans le film, et que j’ai aimé à nouveau dans ce livre ! ; Captain Hook, très sombre, et pourtant assez ambivalent, pas vraiment le méchant en puissance qu’on peut imaginer puisqu’il ressent des choses qu’il écarte aussi vite pensées, c’est un personnage avec des sentiments, des peurs qu’il cache, et une haine inextinguible pour Peter Pan, ce qui m’a un peu fait penser au capitaine Achab dans Moby Dick ! ; ses membres d’équipage, des pirates qui aiment tuer à la fois les enfants perdus et les Indiens, dont un, Smee, qui ne semble pas du tout avoir l’âme d’un pirate et inspire finalement plutôt la sympathie ; Tinker Bell, personnage que j’aime beaucoup malgré ses humeurs excessives et ses coups bas, qui m’a fait mal au cœur elle aussi puisque Peter ne la comprend pas du tout, qui est prête à se sacrifier pour lui, ce qu’on apprend d’elle à la fin m’a brisé le cœur, c’est trop soudain et dit avec trop d’indifférence ! ; les Indiens, dirigés par Tiger Lily, personnage que j’aime beaucoup également, sur lequel il existe un livre YA que j’aimerais beaucoup lire, Tiger Lily de Jodi Lynn Anderson.

Le thème de l’enfance est évidemment premier. Le narrateur nous rappelle la capacité qu’ont les enfants de s’émerveiller, de s’étonner, de croire en des choses magiques comme les fées, tout ce qu’ils perdent en grandissant. Cette idée est si triste … et pourtant plutôt vraie. La plupart des adultes perdent leur faculté à rêver et à s’imaginer des choses incroyables, magiques, surnaturelles. Ils sont si ancrés dans la réalité qu’ils perdent une part de leur innocence et de leur imagination. C’est tellement dommage ! Quelque part, on peut comprendre Peter qui ne veut pas grandir !

La fin n’a rien à voir avec celle du dessin animé, et je comprends pourquoi. Elle est très triste, déchirante, elle m’a fait monter les larmes aux yeux. Toute la détresse de la situation frappe le lecteur, qui ne peut que se sentir mal.

 

Donc, un excellent classique, pour enfants mais aussi pour adultes, dans une édition illustrée qui communique bien la magie de l’histoire.

The BFG de Roald Dahl

Posté : 12 août, 2016 @ 10:23 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

The BFGGenre : Jeunesse

Editeur : Puffin

Année de sortie :2016 

Nombre de pages : 197

Titre en français : Le BGG

Synopsis : « We is in dream country. This is where all dreams begin. »

 

Avis : J’avoue, j’ai voulu lire ce livre quand j’ai vu qu’il allait être adapté en film ; je ne m’y étais jamais intéressée avant. Mais, en voyant la bande-annonce, je me suis que ce devait être une superbe histoire ! Et le destin a parlé : j’ai reçu ce livre (avec Peter Pan de J.M. Barrie et Neverwhere de Neil Gaiman) après une participation à un giveaway sur Instagram ; imaginez ma joie !! C’est une édition limitée avec des illustrations inédites, la jaquette est merveilleuse, tout comme la couverture en dessous !

Il y a des moments où on se demande : « mais pourquoi je n’ai pas lu ce livre avant ?! Il était fait pour moi ! » C’est exactement ce que je me dis actuellement ! Ce livre est merveilleux, et j’ai la nette impression qu’il est fait pour moi ! J’ai été si touchée par le BFG, j’ai eu envie de redevenir une enfant et de croire en son existence ! Ses jeux sur la langue m’ont enchanté, ses histoires et secrets m’ont emportée, j’ai ri, j’ai frémi, j’ai eu les larmes aux yeux. J’ai aimé les illustrations qui accompagnent le récit. Une journée m’a suffi pour lire le roman, et j’aurais voulu qu’il dure encore. Je suis retombée en enfance, j’ai voyagé. Quel réconfort de lire un livre pareil ! Et les leçons que ce livre apporte !! L’humilité, la modestie, le fait de comprendre que l’homme n’est pas omniscient, omnipotent, que la sagesse se trouve parfois là où on ne la cherche pas, dans cet être inconnu que Sophie rencontre et à qui elle croit apprendre des choses qu’elle-même ne sait pas. Et aussi, la façon qu’a le BFG de parler des hommes, violents, pires que les géants en quelque sorte, qui ne croient que ce qu’ils voient, et qui refusent de se laisser porter par leur imagination. L’humour est très présent dès le début avec la liste des personnages, et surtout grâce au narrateur ainsi qu’au BFG et à sa façon décalée mais brillante de voir le monde !

Le BFG est un des personnages les plus attachants qu’il m’ait été donné de rencontrer. Drôle, sage, émouvant, intelligent, il est aussi orphelin que Sophie quand il la rencontre, et son histoire avec et auprès des autres géants est triste à pleurer. Son secret à propos des rêves est féérique ! Mais son monde est entaché par les agissements de ses pairs. Il lui faut un élément perturbateur pour lui faire comprendre qu’il peut agir : une petite humaine, orpheline, qui déteste le lieu où elle vit. Sophie est une petite fille courageuse qui, au premier abord, a peur du BFG. Puis elle tente de lui apprendre à parler correctement alors même qu’une partie de son charme vient de cette façon chantante de jouer avec les mots, de les reformer, de les faire résonner l’un avec les autres, de leur faire dire autre chose. Elle comprend vite les leçons, explicites ou non, que lui inculque le BFG. D’autres personnages plus secondaires apparaissent, comme les autres géants, dont les noms sont tous plus horribles les uns que les autres, rustres et effrayants, pourtant intelligents, ce qui fait d’eux des monstres, la reine d’Angleterre, celle qui peut sauver le monde, Mr. Tibbs, qui paraît à la fois digne et ridicule, et qui m’a vraiment fait rire, Mary, qui apparaît brièvement et qui représente bien la femme de chambre, les représentants de l’armée et de l’Air Force, imbus d’eux-mêmes et opportunistes comme jamais, persuadés d’avoir la solution, qui créent des problèmes là où il n’en existe pas, et qui méprise le BFG parce qu’il est différent ; eux aussi m’ont fait rire quand ils sont remis à leur place !

La fin est belle !! J’aime beaucoup cette façon de mettre en avant l’éducation et l’écrivain lui-même. Et cette manière qu’ont les histoires pour enfants de finir ! Le BFG est définitivement un de mes personnages préférés !!

 

Donc, une excellente lecture, une de mes favorites, qui éveille l’enfant en nous, et nous présente un personnage que le lecteur n’est pas près d’oublier ! Quelques leçons à retenir, et un écrivain dont le travail m’intéresse de plus en plus ! 

 

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