Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Vera d’Elizabeth von Arnim

Posté : 20 avril, 2018 @ 9:45 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Vera

Editeur : Virago (Modern Classics)

Année de sortie : 1989 [1921]

Nombre de pages : 319

Titre en français : Véra

Synopsis : ‘She had the trust in him, he felt, of a child … He was proud and touched to know it, and it warmed him through and through to see how her face lit up whenever he appeared. Vera’s face hadn’t done that’

Lucy Entwhistle’s beloved father has just died; she is twenty-two and alone in the world. Leaning against her garden gate, dazed and unhappy, she is disturbed by the slightly sweaty presence of Mr. Wemyss, also in mourning – for his wife Vera, who has died in mysterious circumstances. Before Lucy can collect herself the middle-aged Mr. Wemyss has taken charge: of the funeral arrangements, of her kind aunt Dot, but most of all of Lucy herself – body and soul.

Elizabeth von Arnim (1866-1941), cousin and friend of Katherine Mansfield, was born in Australia. She had an extraordinary life, spent in Pomerania with her first husband, Count von Arnim, and in England with her second, the 2nd Earl Russell – brother of Bertrand Russell. Most famous for Elizabeth and her German Garden, Vera, first published in 1921, is her masterpiece, a forceful study of the power of men in marriage, and the weakness of women when they love.

 

Avis : J’ai d’abord vu cette auteure sur la chaîne d’Ange (Beyond the Pages), et ses livres m’ont attirée parce qu’ils ont été édités chez Vintage dans leur collection Vintage Classics. Puis j’ai recherché Elizabeth von Arnim et j’ai trouvé Vera.

J’ai vu quelque part – je ne sais plus où – que Daphné du Maurier s’était inspirée de Vera pour écrire Rebecca, un de mes romans préférés. Je me suis dit qu’il serait donc intéressant de le lire, et que j’avais des chances d’aimer ! J’ai bien vu, en lisant Vera, les éléments qui avaient pu intéresser Daphné du Maurier pour son propre livre ; mais elle l’a rendu bien plus gothique que n’est le roman d’Elizabeth von Arnim, et les personnages ne sont pas du tout les mêmes, que ce soient dans leur personnalité ou dans leur relation les uns avec les autres. J’ai beaucoup aimé Vera, et peut-être que je l’aimerais plus encore au fil du temps, mais Rebecca est plus prenant et plus surprenant pour moi, et il a gagné sa place de préféré après quelques réticences de ma part !

Passons à Vera seul maintenant ! D’abord, j’aime beaucoup l’écriture d’Elizabeth von Arnim, donc je sais que je lirai d’autres de ses livres, et même, que je pourrais relire celui-ci – peut-être quand je serai moins en colère !! Cela ne signifie pas du tout que le livre est mauvais ; au contraire, il est capable de me faire ressentir des choses, je me suis sentie impliquée dans l’histoire, et même si je n’adore pas la fin, c’est un très bon roman capable de toucher ses lecteurs. Je suis en colère parce que j’ai absolument DETESTE Wemyss !! Il est arrivé directement sur ma liste de personnages que je déteste le plus en littérature, aux côtés d’Ambrosio dans The Monk et Humbert Humbert dans Lolita. Il est tellement centré sur lui-même, égoïste, dès le début du roman ! Insupportable. Et sa façon de voir les femmes !! [SPOILER] Pour lui, elle ne doit pas penser, ce n’est pas son rôle ; il doit avoir le contrôle total sur absolument tout, son esprit, son âme, son corps ; toute sa vie est à lui ! Et quand Lucy se trouve être sa femme et qu’elle tente de tout partager avec lui, elle découvre que ce n’est pas du tout une bonne idée ! [FIN DU SPOILER] Il est facilement blessé – pour rien, je précise –, il est d’un ridicule, et, en même temps, personne ne lui dit jamais rien, ce qui le laisse diriger tranquillement avec sa vision complètement étriquée des choses ! Il pense qu’il a toujours raison !! Il est très rare de trouver un personnage aussi agaçant [SPOILER]  mais aussi un personnage si ridicule et qui prend pourtant autant d’ampleur. Lucy ne veut pas de lui au début, elle ne l’aime pas ; et, avec sa manière de la plier à sa volonté, de la forcer à faire ce qu’il veut, il parvient à la faire tomber amoureuse, et à la couper de tout le monde. Il n’est pas seulement insupportable, il est aussi dangereux ! [FIN DU SPOILER]

J’ai adoré Lucy [SPOILER] surtout parce qu’elle finit par se rendre compte de qui est Wemyss, et par ne plus tout à fait lui obéir. Elle découvre qui il est, mais tente de se convaincre qu’elle a tout de même fait le bon choix. J’ai eu pitié d’elle, vraiment, et j’aurais tout de même préféré qu’elle le défie carrément, qu’elle s’affirme, qu’elle lui montre que ce n’est pas parce qu’elle est femme qu’elle ne pense pas ou qu’elle n’a pas le droit d’avoir sa propre personnalité et de faire ses propres choix.  [FIN DU SPOILER] Elle peut paraître agaçante à certains, mais je l’ai trouvée tellement innocente. J’avais tellement envie de l’aider ! C’est peut-être pour cette raison que je me suis pas mal identifiée à la tante Dot – que j’adore également. Elle est tellement généreuse, et elle ne fait que penser, constamment, au bonheur de Lucy. [SPOILER] J’ai aussi fini par aimer Vera elle-même. Elle est, en quelque sorte, une alliée virtuelle pour Lucy face à un mari tyrannique ; c’est vers elle qu’elle se tourne quand elle se sent mal, ou seule. Je l’ai aussi aimée grâce à la façon dont elle est dépeinte par ses habitudes et ses affaires, et non par son ancien mari, qui ne cesse de la diaboliser et de la rabaisser. [FIN DU SPOILER]

La fin était un peu décevante pour moi au début. J’en voulais plus, je voulais savoir ! Mais, je me suis dit que c’était logique que ça s’arrête là. [SPOILER] Le lecteur sait aussi que la tante Dot a raison : Lucy ne tiendra pas aussi longtemps que Vera, elle mourra plus tôt, et Wemyss sera capable de continuer à vivre normalement, à la recherche d’un nouveau « petit amour » ! Il dit à un moment donné qu’il a profondément aimé Vera ; je n’y crois pas une seconde, vu la rapidité avec laquelle il l’a remplacée ! A la fin du roman, j’espère toujours que Lucy ne va pas finir comme la première épouse, mais je n’y crois pas moi-même. D’ailleurs, je suis persuadée que Wemyss a tué Vera, littéralement, que c’est lui qui l’a poussée par la fenêtre ! Je trouve que c’est clair dans les dernières pensées de Wemyss avant la fin du roman. De plus, il a menti sur elle en disant, par exemple, qu’elle refusait de voyager ; dans ce cas-là, pourquoi a-t-elle autant de Baedecker dans sa bibliothèque ? C’est plutôt lui qui devait la retenir, dans une sorte de séquestration, et qui l’empêchait de faire ce qu’elle voulait, exactement comme il compte le faire avec Lucy ! [FIN DU SPOILER]

Petite remarque : j’ai aimé les petites réflexions sur les livres au cours du roman. La différence de perception de la littérature entre Wemyss et Lucy est choquante, et j’ai retenu certaines citations, dont celle-ci, que je vous mets en VO et en français : « The books people read, – was there ever anything more revealing ? » / « Les livres que nous lisons – existe-t-il quelque chose de plus révélateur ? »  

 

Donc, un excellent livre, que je relirai sans doute avec plaisir, malgré ma haine de Wemyss !

 

Goblin Market and Other Poems de Christina Rossetti

Posté : 28 février, 2018 @ 3:20 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : PoésieGoblin Market

Editeur : Dover Thrift

Année de sortie : 1994 [1862]

Nombre de pages : 64

Titre en français : Marché gobelin

Synopsis : An important and often-quoted literary figure, the English poet Christina Rossetti (1830-1894) wrote some of the most beautiful and voluptuous poetry in the English language. Like Emily Dickinson, she lived in self-imposed isolation, writing of God and lost love with a sensuality and passion that seemed to emanate from the soul.

This edition of 53 works combines a number of her best-known sonnets, ballads and shorter lyrics with her long masterpiece, the narrative fable Goblin Market. A haunting fairy tale in verse, Goblin Market was once labeled a children’s poem. Yet its intricate symbolism and themes of temptation, sin and redemption mark it for an adult audience. Among other works included in this choice collection are « The Convent Threshold », « Up-hill », « Cousin Kate », « Winter: My Secret », « Maude Clare », « No, Thank You, John » and « After Death ».

 

Avis : L’un de mes objectifs 2018 est de lire plus de poésie ; il était temps de lire Christina Rossetti et Goblin Market !

Je ne pensais pas être si touchée par ces poèmes ; ils sont parfois d’une tristesse ! Ils m’ont rappelé combien j’aimais ces moments de lyrisme dans lesquels le je lyrique est torturé, et nous fait part de sa souffrance en vers. Bien sûr, ce n’est pas simplement du « J’ai mal, je souffre, je meurs » ; non, c’est joliment dit, et ça touche le lecteur comme il faut. D’autres sujets sont abordés en rapport avec la souffrance, comme le mal d’amour, le rejet ; la nature est également présente. J’ai retrouvé ce que j’aimais à l’époque dans la poésie ! Ces poèmes m’ont laissé une impression féérique.

Le premier poème, Goblin Market, est le plus long : j’ai adoré la relation des sœurs ici. Pour une fois, elles ne sont pas en rivalité, mais l’une tente d’aider l’autre. J’ai aussi aimé le côté symbolique des gobelins. J’ai adoré la plupart des poèmes, même si certains sont ouvertement religieux.

Christina Rossetti s’était apparemment isolée du reste du monde pour se consacrer à la poésie et à Dieu ; cela donne un recueil magnifique, que j’ai déjà hâte de relire !  

 

Donc, un excellent recueil de poèmes !

 

Maurice d’E. M. Forster

Posté : 17 février, 2018 @ 4:08 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Maurice

Editeur : Penguin

Année de sortie : 1972 [1971]

Nombre de pages : 215

Titre en français : Maurice

Synopsis : Maurice is born into a privileged way of life. He grows up confident in status, precise in social ritual. Yet although priggish and conforming, Maurice finds himself increasingly attracted to his own sex. Through Clive, whom he encounters at Cambridge, and through Alec, the gamekeeper on Clive’s country estate, Maurice gradually expériences a profound emotional and sexual awakening.

Completed in 1914, Maurice is a powerful condemnation of the repressive attitudes of British society and a plea for emotional and sexual honesty. Aware that its publication would cause a furore, Forster ensured that it did not appear until after his death in 1970.

 

Avis : Je voulais lire un peu de romance en février – vu que c’est quand même le mois de l’amour, tout ça ! – et je me suis dit que ce pouvait être sympa de découvrir Maurice d’E. M. Forster.

J’avais déjà lu A Room With a View il y a un moment maintenant – en 2014 je crois ! – et j’avais beaucoup aimé l’écriture de l’auteur, sa façon de faire vivre ses personnages. Et je n’avais jamais lu de romance gay entre deux hommes ! Beaucoup d’arguments donc pour lire ce livre !! Ce que j’ai adoré dans Maurice, c’est la découverte sexuelle et amoureuse du personnage principal. Le lecteur sent bien que Forster a compris de quoi il parlait ; il n’en rajoute pas, c’est beau et touchant à lire, c’est subtil et progressif. Maurice met un moment à comprendre ce qui lui arrive, et même alors, il a du mal à l’accepter. C’est aussi ce que j’ai aimé dans ce livre : la dénonciation d’une société complètement hypocrite qui tente de réprimer un amour qui ne serait pas approprié, ce qui crée des situations comme celles de Maurice ou de Clive. J’imagine la réception de l’œuvre si elle avait été publiée en 1914, quand elle a été achevée par l’auteur ! J’ai vu quelques commentaires qui regrettaient que Forster « n’ait pas eu le courage » de publier le livre une fois qu’il l’avait terminé ; mais s’il l’avait fait, il aurait sans doute été très mal vu par la société, ses œuvres suivantes auraient été mal reçues ou non publiées parce qu’il aurait dérangé les bonnes mœurs anglaises. Je comprends tout à fait qu’il ait préféré attendre sa mort pour que Maurice paraisse !

Malgré ces bons côtés, Maurice n’est pas un coup de cœur – décidément, en ce moment, j’ai du mal ! L’écriture est toujours aussi bonne, mais j’ai trouvé qu’elle était parfois difficile à suivre, notamment dans les dialogues – après, c’est peut-être aussi moi qui l’ai lu quand j’étais fatiguée ! Quant aux personnages, aucun n’est vraiment attachant. Maurice est très méprisant avec à peu près tout le monde, surtout avec les femmes et les domestiques, c’est-à-dire les gens qui lui sont inférieurs, ou qu’il considère comme ses inférieurs. Cela entraîne une réflexion sur les classes sociales, et ce qu’elles signifient vraiment : est-ce que Maurice, parce qu’il vient d’une famille riche, est meilleur qu’un jeune homme jardinier dont le père est boucher ? J’ai pu ressentir de la pitié pour lui et le comprendre à certains moments, mais cela n’en fait pas pour autant un de mes personnages préférés. [SPOILER] A la fin, cette façon de traiter ses « inférieurs » disparaît puisqu’il tombe amoureux d’un homme d’un rang social plus bas que lui. [FIN DU SPOILER] Bien sûr, il n’est pas nécessaire que les personnages soient attachants pour qu’un livre soit bon, et le narrateur fait plusieurs remarques sur l’attitude de Maurice qui font acquiescer vigoureusement le lecteur ! Mais ici, j’aurais aimé apprécier le « héros » ; [SPOILER] on peut dire que la fin est un peu une sorte de rédemption pour lui : il est tombé amoureux d’un inférieur, et l’amour fait de cet homme un être qui lui est supérieur, montrant ainsi que les classes sociales ne veulent rien dire sur la valeur des êtres [FIN DU SPOILER]. Ce qui m’a surtout fait tiquer, c’est le personnage de Clive. Le changement qui s’opère chez lui à un moment donné m’a semblé très bizarre, et très improbable : [SPOILER] est-ce parce qu’il ne pouvait pas avoir de véritable relation avec Maurice ? Se pensait-il gay parce qu’il se sentait proche des Grecs anciens et de leur philosophie de vie ? Etait-ce juste une lubie ? On ne décide pas d’être homosexuel ou non, [FIN DU SPOILER] je n’ai vraiment pas compris sa situation et ce qui lui arrive !

J’ai adoré la fin [SPOILER] j’étais si contente que ce soit une fin heureuse ! [FIN DU SPOILER]. C’est en lisant ce genre de livres que le lecteur se rend compte qu’il a de la chance de vivre à une époque où il est permis à deux personnes de même sexe de s’aimer, comparé à l’époque de l’auteur. Forster dédiait ce livre à « a happier year », une année plus heureuse. Bien sûr, dans certains pays, cet amour est encore interdit ; donc l’année est plus heureuse, mais ce n’est pas encore LA plus heureuse.

 

Donc, une bonne lecture, et un livre que je relirai sans doute. Je regarderai le film, en espérant qu’il soit bon !

 

Lady Audley’s Secret de Mary Elizabeth Braddon

Posté : 21 janvier, 2018 @ 1:29 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ClassiqueLady Audley's Secret

Editeur : Oxford (World’s Classics)

Année de sortie : 2012 [1862]

Nombre de pages : 380

Titre en français : Le secret de Lady Audley

Synopsis : ‘it only rests with yourself to become Lady Audley, and the mistress of Audley Court’

When beautiful young Lucy Graham accepts the hand of Sir Michael Audley, her fortune and her future look secure. But Lady Audley’s past is shrouded in mystery, and to Sir Michael’s nephew Robert, she is not all that she seems. When his good friend George Talboys suddenly disappears, Robert is determined to find him, and to unearth the truth. His quest reveals a tangled story of lies and deception, crime and intrigue, whose sensational twists turn the conventional picture of Victorian womanhood on its head. Can Robert’s darkest suspicions really be true?

Lady Audley’s Secret was an immediate bestseller, and readers have enjoyed its thrilling plot ever since its first publication in 1862. This new edition explores Braddon’s portrait of her scheming heroine in the context of the nineteenth-century sensation novel and the lively, often hostile debates it provoked.

 

Avis : Ce livre faisait également partie de la petite liste que je m’étais concoctée pour le mémoire !

Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais pas à ça : quelle déception ! Tout d’abord, Lady Audley n’est pas l’héroïne du livre ; c’est Robert Audley qui en est le personnage principal, et je l’ai trouvé assez agaçant, presque inintéressant, je n’arrivais pas à m’attacher à lui ou à l’apprécier. Ses remarques sur les femmes m’ont agacée aussi ; le narrateur les justifie ou les excuse, avec « ce n’est pas sa faute, il est un peu faible, ou il se cherche un bouc émissaire ». Eh bien presque tous les personnages féminins le deviennent à ses yeux !! Et que Madame a fait ci, et que celle-ci a fait ça, et qu’elles sont mauvaises, et dangereuses, et frivoles, et impossibles ; genre les hommes sont parfaits, et ne sont pas aussi pervers et pernicieux que les femmes. Bonjour les généralités ! Je n’accuse pas ici l’auteur, bien sûr, mais bien le personnage !! Ensuite, tout était prévisible, il n’y avait aucune surprise, et je pensais vraiment qu’il y en aurait tout de même quelques-unes ! A la rigueur [SPOILER] le fait que George n’est pas mort en réalité peut être une surprise, mais après un roman complet sans, c’est un peu faible. [FIN DU SPOILER] Le lecteur est censé être complètement sonné par le fameux secret de Lady Audley ; eh bien non. Quand je l’ai découvert, je me suis dit : « D’accord, et ensuite ? » De plus, l’explication de l’attitude de Lady Audley m’a profondément agacée ! [SPOILER] Heureusement, cette explication est partiellement rejetée par la suite : Lady Audley n’est pas folle, elle est dangereuse, et il faut tout faire pour qu’elle ne nuise plus à personne. [FIN DU SPOILER] Je n’ai pas particulièrement aimé l’écriture, sans doute parce que l’histoire ne m’a pas captivée. J’ai trouvé le début assez long, et quand le « crime » arrive enfin, il était trop tard, j’étais distraite et absolument plus concernée par l’action. Je n’avais même plus envie de reprendre la lecture parfois ; je l’ai terminé parce que je voulais tout de même connaître ce secret … et la fin ! 

Je n’ai réussi à apprécier que trois personnages : George Talboys, que j’ai trouvé rafraîchissant, tout comme Alicia Audley, qui m’a semblé tellement négligé ici ! Enfin, Michael Audley est adorable dans sa façon d’adorer sa femme. Je les ai tous plaint pour leurs différents liens avec Robert et Lady Audley ! J’ai rarement aussi peu apprécié un personnage féminin : vaine, concentrée sur son apparence physique et sur la richesse, indifférente au sort des autres, égoïste. Quand je l’ai lu le titre, je m’attendais à tomber sur une vraie lady, et sur une femme intéressante et appréciable. En un sens, le lecteur peut comprendre pourquoi elle en est arrivée là, mais elle ne met pas devenue plus agréable pour autant !

Je ne sais pas trop quoi penser de la fin de Lady Audley’s Secret : [SPOILER] Dans un sens, c’est vrai, Lady Audley est dangereuse, et ne doit plus être capable de faire du mal autour d’elle ; mais dans ce cas-là, qu’on laisse justice être faite. Ici, la situation tourne à l’hypocrisie : on cache la femme dangereuse dans une maison de santé belge pour qu’elle y finisse sa vie. Dans un autre sens, c’est assez facile : si chaque femme dangereuse devait être traitée de cette façon … Elle voulait améliorer son statut, et le lecteur peut comprendre cela, sans pour autant qu’elle lui devienne un personnage agréable : la société ne lui a pas laissé le choix, elle devait absolument faire un bon mariage pour vivre correctement. C’est facile de rejeter la faute sur elle quand c’est tout de même George qui l’a abandonnée. Elle s’est concentrée exclusivement sur le statut social, sur la richesse, jamais sur l’amour, parce qu’elle n’en a jamais reçu. Elle n’a pensé qu’à elle, parce que personne ne pensait à elle. Elle est sans cœur et dangereuse, mais elle a été façonnée de la sorte par la société, la pauvreté et le manque d’éducation. Donc, je ne sais pas trop quoi penser en fin de compte. [FIN DU SPOILER] Ce livre me laisse un goût amer ; c’est aussi le genre qui m’a fait douter de la littérature ou de ma sensibilité littéraire. Je me suis dit qu’il n’était pas normal que je ne ressente rien – depuis, j’ai commencé un livre qui m’a rendu tout cela !! 

 

Donc, déçue, et, en un sens, triste parce que je pensais vraiment aimer ce livre !

Fireworks d’Angela Carter

Posté : 21 décembre, 2017 @ 5:17 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Nouvelle, Fantastique Fireworks

Editeur : Vintage Classics

Année de sortie : 2017

Nombre de pages : 133

Titre en français : Feux d’artifice

Synopsis : ‘Fizzing with allegory, symbolism and surprises’ The Times

‘I started to write short pieces when I was living in a room too small to write a novel in.’ So says Angela Carter of this collection, written during a period living in Tokyo. These exotic, sensuous stories represent Carter’s first major achievement in the short story form. Lush imaginary forests, a murderous puppet show and an expressionistic vision of Japan: each one instantly conjures an atmosphere, dark and luminous in turn, and from the recognisably daring imagination of one of the great twentieth-century stylists.

 

Avis : Deuxième livre pour le mémoire !

J’ai récemment lu The Bloody Chamber (La compagnie des loups) d’Angela Carter, et j’ai ADORE ! J’ai aimé sa façon de reprendre les contes de fées pour les réécrire de manière plus adulte, plus brutale, tout en conservant une écriture poétique. Elle est capable de vous écrire une petite histoire tout en poésie, puis elle lâche une phrase bien crue à laquelle le lecteur ne s’attend pas du tout, et il reste bouche bée. Fireworks (Feux d’artifice) n’a rien à voir, dans le sens où Angela Carter ne reprend pas vraiment de contes de fées, même si le recueil comporte quelques réécritures, comme le mythe d’Adam et Eve ou l’histoire de Robinson Crusoé. Ici, elle mêle nouvelles réalistes et nouvelles fantastiques ; on pourrait penser que cela va donner un recueil « fouillis », mais j’ai plutôt trouvé qu’il était diversifié. Certaines histoires sont très étranges - cela m’a d’ailleurs fait penser à The Beginning of the World in the Middle of the Night de Jen Campbell ! Mes préférées sont « The Loves of Lady Purple » et « Master » ! Encore une fois, j’ai adoré l’écriture d’Angela Carter, toujours aussi poétique que dans le premier recueil que j’ai lu, même si elle appelle toujours un chat un chat ! Son langage peut alors paraître cru, en comparaison de certaines images qu’elle emploie. J’ai adoré qu’elle développe le thème du miroir, je le trouve fascinant ! Elle traite aussi des femmes, de leur relation avec les hommes, toujours violentes visiblement, ou au moins malheureuses.

La première nouvelle, « A Souvenir of Japan« , est une des trois nouvelles réalistes, avec « The Smile of Winter » et « Flesh and the Mirror« . Elles se situent toutes au Japon, et j’ai eu du mal, en les lisant, à faire une distinction claire entre l’auteur et la narratrice ; en effet, Angela Carter a vécu là-bas alors qu’elle écrivait ce recueil. Elles traitent toutes de l’amour, de l’apparence, de la société japonaise ; j’ai appris de nouvelles choses. L’apparence est si importante qu’elle finit par remplacer la réalité, même en amour ; cela m’a semblé très triste. La narratrice ne sait plus vraiment si ses réactions sont naturelles ou sur-jouées, si elle joue un rôle ou si elle est elle-même. Difficile d’avoir une relation stable dans ce cas-là. Les réflexions que l’auteur met en avant sont très intéressantes, notamment dans « Flesh and the Mirror » qui traite du double, de l’apparence qu’on se choisit, même pour soi-même, au point de nous duper nous-mêmes.

« The Executioner’s Beautiful Daughter » était si cruel !! Il était assez affreux de lire une histoire concernant cette société primitive, cette communauté rejetée parce qu’elle pratiquait l’inceste ; lire leur folie, leur ignorance, leur espèce de non-existence. Et découvrir ce que fait le bourreau pendant ce temps-là …

« The Loves of Lady Purple » était une sorte de contes de fées pour adultes, si on peut dire. Le lecteur suit un vieil homme qui continue à faire des spectacles de marionnettes malgré son âge, et le déclin de ses forces. Il est particulièrement attaché à Lady Purple, une marionnette dont l’histoire est très intrigante. J’ai adoré la fin, et je me doutais que cela arriverait !! Elle est à la fois cruelle, et « logique » [SPOILER] j’ai aimé que l’histoire se répète, et que la femme-marionnette ne sache pas si elle était auparavant une femme, ou si le personnage de bois reproduit juste l’histoire qu’il a appris ! [FIN DU SPOILER]

« Penetrating to the Heart of the Forest » est une belle histoire qui nous fait réfléchir à notre façon de voir la nature et l’enfance laissée libre. J’ai aimé les images de la forêt luxuriante, l’évolution des personnages, qui découvrent leur sexualité. Une de mes préférées aussi !

La meilleure est sans doute « Master« . A la fois brutale, cruelle et satisfaite [SPOILER] par la revanche de la fin, et par la transformation qui s’opère [FIN DU SPOILER], cette nouvelle m’a fait penser à une des réécritures de La Belle et la Bête dans The Bloody Chamber. C’est vraiment une histoire réussie !!! Le lecteur déteste le personnage principal, il veut le faire payer le mal qu’il fait autour de lui ; il tente de vaincre la nature en partant en Amazonie. Cette nouvelle interroge le lecteur, à nouveau, sur les relations homme/femme, ce que les femmes sont capables de faire.

Vient ensuite « Reflections« , sans doute la nouvelle la plus étrange. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, mais j’ai aimé la fin. Cela m’a aussi un peu fait penser à la mythologie grecque, j’ai aimé l’idée de ce lien entre deux mondes, et de cet équilibre à préserver.

La dernière histoire, « Elegy for a Freelance« , traite du terrorisme. J’étais un peu mal à l’aise tout le long ; l’auteur est morte en 1992, elle ne pouvait donc pas savoir comment il se développerait de nos jours. J’ai eu du mal à apprécier cette nouvelle, honnêtement !

 

Donc, j’ai beaucoup aimé cette collection, elle est proche du coup de cœur !!  

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