Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Guide de survie en territoire zombie de Max Brooks

Posté : 13 mars, 2018 @ 12:58 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : HorreurGuide de survie en territoire zombie

Editeur : Le Livre de poche

Année de sortie : 2011 [2003]

Nombre de pages : 360

Langue d’origine : Anglais (américain)

Synopsis : Ne prenez pas à la légère votre bien le plus précieux : votre vie. Ce livre contient toutes les clés pour survivre aux hordes de morts-vivants qui s’approchent de vous en ce moment même. Proposant des exemples précis et des astuces reconnues par des experts de renommée internationale, le Guide de survie en territoire zombie vous donne la conduite à tenir en toutes circonstances pour vous tirer d’affaire, vous et vos proches. 

CE LIVRE PEUT VOUS SAUVER LA VIE

 

Avis : Je pensais lire ce livre en même temps que d’autres ; je l’ai vu dans la bibliothèque d’un ami et je me suis dit : « J’ai apprécié World War Z, pourquoi pas lire Guide de survie en territoire zombie ? » Je n’avais l’intention de le lire avant de l’avoir sous les yeux.

J’ai été complètement absorbée par ce livre !! Il est écrit comme si la guerre des zombies était réelle, comme si le lecteur devait vraiment se défendre prochainement contre ces créatures ; cela peut complètement détacher certaines personnes du livre, et en happer d’autres. Je fais, visiblement, partie de la deuxième catégorie. Je ne pensais vraiment pas être autant dedans ! Ça en devenait même étrange : je réfléchissais à quelles armes j’allais choisir, qui j’allais prendre dans mon équipe, comment mettre en œuvre les conseils de l’auteur, tout ça ! A un moment donné, je ne pouvais même plus poser le livre, j’avais envie de savoir tout ce que ce livre pouvait m’apporter sur les zombies et la façon de les combattre – très étrange vous dis-je ! Parfois, j’étais aussi sérieuse que le livre est réaliste, et parfois, je me suis surprise à rire, parce que l’auteur avait fait une remarque macabre, ou une blague morbide.

Pour vous parler un peu de la structure du livre : l’auteur commence par une introduction dans laquelle il explique à quoi ce guide va servir, et par une note, dans laquelle il précise que, s’il y a autant d’armes à feu, c’est parce qu’il est Américain, et que celles-ci sont très répandues, contrairement à la situation d’autres pays dans le monde. On peut déjà voir que, comme World War Z, ce guide est très politique : il met régulièrement en avant les défauts des gouvernements, leur lâcheté et leur manque de préparation. Viennent ensuite plusieurs parties : la première sur « Les morts-vivants : mythes et réalités », dans laquelle nous est expliqué ce qu’est un zombie, ses caractéristiques et les différents types d’épidémies ; la deuxième sur les armes et les techniques de combat – là, on m’avait déjà perdu, j’étais complètement dedans ; une troisième sur la défense ; une quatrième sur la fuite et les déplacements ; la cinquième se concentre sur la chasse et le nettoyage ; l’avant-dernière s’appelle « Vivre dans un monde envahi par les zombies » – très réjouissant, comme on peut s’y attendre ! – pour finir avec un recensement des épidémies à travers les siècles et une analyse historique. Cette dernière partie peut faire peur parce qu’elle reste cohérente, et réaliste, comme tout le reste du livre, et comme l’était World War Z, avec ses interviews.

 

Donc, j’ai été happée dans le livre, ce qui en fait une réussite pour moi ! J’ai passé un bon moment dans ce univers parallèle, à me faire peur et à m’imaginer tuer/échapper aux zombies !

 

The Lottery and Other Stories de Shirley Jackson

Posté : 1 mars, 2018 @ 10:21 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Nouvelle, Horreur, ClassiqueNovels and Stories Shirley Jackson

Editeur : Library of America

Année de sortie : 2010 [1949]

Nombre de pages : 239

Titre en français : La loterie et autres nouvelles

Synopsis : « The world of Shirley Jackson is eerie and unforgettable », writes A. M. Homes. « It is a place where things are not what they seem; even on a morning that is sunny and clear there is always the threat of darkness looming, of things taking a turn for the worse. » Jackson’s characters – mostly unloved daughters in search of a home, a career, a family of their own – chase what appears to be a harmless dream until, without warning, it turns on its heel to seize them by the throat. We are moved by these characters’ dreams, for they are the dreams of love and acceptance shared by us all. We are shocked when their dreams become nightmares, and terrified by Jackson’s suggestion that there are unseen powers – « demons » both subconscious and supernatural – malevolently conspiring against human happiness.

In this volume Joyce Carol Oates, our leading practitioner of the contemporary Gothic, presents the essential works of Shirley Jackson, the novels and stories that, from the early 1940s through the mid 1960s, wittily remade the genre of psychological horror for an alienated, postwar America. She opens with The Lottery (1949), Jackson’s only collection of short fiction, whose disquieting title story — one of the most widely anthologized tales of the 20th century — has entered American folklore. Also among these early works are « The Daemon Lover », a story Oates praises as « deeper, more mysterious, and more disturbing than « The Lottery »", and « Charles », the hilarious sketch that launched Jackson’s secondary career as a domestic humorist. Here too are Jackson’s masterly short novels The Haunting of Hill House (1959), the tale of an achingly empathetic young woman chosen by a haunted house to be its new tenant, and We Have Always Lived in the Castle (1962), the unrepentant confessions of Miss Merricat Blackwood, a cunning adolescent who has gone to quite unusual lengths to preserve her ideal of family happiness. Rounding out the volume are 21 other stories and sketches that showcase Jackson in all her many modes, and the essay « Biography of a Story », Jackson’s acidly funny account of the public reception of « The Lottery », which provoked more mail from readers of The New Yorker than any contribution before or since.

 

Avis : J’ai lu The Haunting of Hill House (La maison hantée) en janvier, et je garde un souvenir impérissable de cette lecture ! J’ai donc continué ma découverte de Shirley Jackson avec son seul recueil de nouvelles, The Lottery !

J’ai rarement lu une collection d’histoires aussi cruelles !! Toutes ont quelque chose de dérangeant, de perturbant, d’impossible à supporter. La plupart d’entre elles se passe dans une maison ou un appartement, dans un lieu qui est donc censé être sûr, un lieu dans lequel on se sent bien, un chez-soi ; mais les chez-soi ne sont jamais des endroits sûrs avec Shirley Jackson ! Dans chacune de ces nouvelles, je me suis sentie mal à un moment donné. Comme dans la plupart des recueils, certaines histoires sont meilleures que d’autres ; mais, globalement, ce recueil est équilibré. Il est divisé en cinq parties, toutes introduites par un extrait d’une même œuvre – extrait qui m’a toujours paru incompréhensible ! La plupart des noms de personnages reviennent, ce qui crée une petite confusion parfois pour le lecteur – mais, évidemment, c’est le but ! En gros, Shirley Jackson nous invite dans un enfer quotidien, peuplé d’hommes et de femmes violents ou indifférents, où le bonheur n’existe pas, tout comme la tranquillité d’esprit ! Les personnages ne sont jamais en sécurité, jamais stables, menacés soit par la folie, soit par la mort.

La première partie regroupe : « The Intoxicated », étrange par sa représentation d’une génération que la tranche d’âge précédente ne comprend pas ; « The Daemon Lover », une des nouvelles les plus cruelles, dans laquelle une femme attend un homme qui lui a promis de l’épouser ; « Like Mother Used to Make », encore plus cruelle que la précédente, cette nouvelle m’a vraiment donné mal au ventre, et m’a fait reposer le livre un moment ! Cela m’a fait penser que l’auteure affectionne les personnages qui ne réagissent pas, qui ne cherchent pas à se sortir de situations intolérables ! « Trial by Combat » raconte l’histoire d’une femme qui ne sait pas quoi faire contre sa voisine qui  lui vole ses affaires ; « The Villager » est aussi dérangeant, comme certaines autres nouvelles, on assiste à une sorte de vol de vie, d’identité. Encore une fois, Shirley Jackson semble aimer les personnages qui n’ont pas d’identité, et qui sont tentées de s’en forger une autre, ou de voler celle de quelqu’un d’autre pour exister, ce que je trouve assez perturbant ! « My Life with R. H. Macy » était moins bonne, et montre la mécanisation des grands commerces, dans lesquels les employés ne sont plus que des numéros.  

Dans la deuxième partie : « The Witch » que j’ai beaucoup aimé, qui inverse les codes habituels de la sorcière ; « The Renegade », qui traite d’une femme dont le chien est accusé d’avoir tué des poules, et qui tente de réfléchir à comment le sauver. Ces deux nouvelles sont perturbantes parce qu’elles mettent en scène des enfants qui ne se rendent visiblement pas compte de ce qu’ils disent – ou, si c’est le cas, ça fait encore plus peur ! Ils sont extrêmement violents dans ce qu’ils disent vouloir faire, ce que le lecteur n’a pas forcément l’habitude de voir chez des enfants ! « After You, my Dear Alphonse » met encore en scène des enfants, mais ici, c’est surtout la couleur de peau qui est mise en avant. Mrs Wilson veut aider Boyd et sa famille parce qu’ils sont noirs, et est outrée quand il refuse son aide en expliquant qu’ils ont tout ce dont ils ont besoin. Charité mal placée, quand tu nous tiens ! J’ai adoré « Charles », et je me doutais que la chute allait être de ce genre ! [SPOILER] Je me doutais que Charles n’existait pas, et je me demande si le petit est schizophrène ou s’il souhaiterait être comme Charles ! [FIN DU SPOILER] « Afternoon in Linen » fait partie des nouvelles que j’ai moins aimé, à l’inverse de « Flower Garden », encore une fois bien cruelle, et qui traite du racisme de certaines familles, et même, de certains villages entiers ! « Dorothy and my Grandmother and the Sailors » était aussi un peu moins bonne, et traite, pour moi, de manière sous-jacente, de sexualité.

La troisième partie comporte : « Colloquy », qui fait deux pages, et qui m’a laissé perplexe ; « Elizabeth », qui montre la journée d’une femme, journée assez morose durant laquelle on se rend compte qu’elle n’a pas du tout la vie dont elle rêvait. La fin laisse présager que cela pourrait s’améliorer … ou que rien ne va se passer ! « A Fine Old Firm » fait partie des nouvelles moins bonnes, et est assez étrange – comme toutes les autres bien sûr mais, j’ai eu un mauvais pressentiment tout le long de cette histoire, comme si un des personnages mentait. Je n’ai pas vraiment apprécié « The Dummy » non plus, encore une nouvelle dérangeante, surtout dans la façon dont la femme du marionnettiste est traitée, et dans le fait qu’elle reste et ne bronche pas ! J’ai aimé « Seven Types of Ambiguity » ; l’action se déroule dans une librairie ! Mais la fin est encore une fois assez cruelle ! Même cas pour « Come Dance with Me in Ireland » : j’ai apprécié l’histoire, et la fin est un petit pied-de-nez au lecteur !

La quatrième partie : « Of Course », assez dérangeant dans le sens où l’héroïne ne peut absolument pas donner son avis ou parler de choses agréables sans que sa nouvelle voisine ne trouve quelque chose à redire ; j’ai aimé la fin ! « Pillar of Salt » raconte le voyage d’un couple à New York. Ici, c’est perturbant parce qu’ils sont censés passer un super moment ensemble, ils ont idéalisé ce voyage, et tout tombe peu à peu à l’eau. « Men With Their Big Shoes » est affreux !!! La dernière phrase tombe comme un couperet, et le lecteur se rend compte que l’héroïne va vivre un enfer ! « The Tooth » raconte le voyage d’une femme à New York pour se faire enlever une dent : assez étrange, et centré sur une dent qui ne veut pas guérir, et qui entraîne sa propriétaire vers un homme qui ne cesse d’apparaître. « Got a Letter from Jimmy » est percutante, puisque la nouvelle ne fait que deux pages, mais assez étrange puisque, sans contexte, le lecteur ne comprend pas tout. Enfin, arrive « The Lottery » ! Il paraît que cette nouvelle a inspiré Hunger Games ; c’est vrai que cela peut vaguement y faire penser. Encore une fois, une histoire cruelle ; je ne m’attendais pas à la fin !

L’épilogue consiste en un poème, « The Daemon Lover » de James Harris, encore l’histoire cruelle d’une femme qui se fait avoir par le diable, dont elle est tombée amoureuse !

 

Donc, un recueil de nouvelles perturbant, intéressant à lire, qui montre un enfer différent.

 

The Haunting of Hill House de Shirley Jackson

Posté : 7 janvier, 2018 @ 1:57 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Classique, Horreur Novels and Stories Shirley Jackson

Editeur : Library of America

Année de sortie : 2010

Nombre de pages : 174 (783 en comptant les autres romans et les nouvelles)

Titre en français : Maison hantée ou Hantise ou La maison hantée

Synopsis : « The world of Shirley Jackson is eerie and unforgettable », writes A. M. Homes. « It is a place where things are not what they seem; even on a morning that is sunny and clear there is always the threat of darkness looming, of things taking a turn for the worse. » Jackson’s characters – mostly unloved daughters in search of a home, a career, a family of their own – chase what appears to be a harmless dream until, without warning, it turns on its heel to seize them by the throat. We are moved by these characters’ dreams, for they are the dreams of love and acceptance shared by us all. We are shocked when their dreams become nightmares, and terrified by Jackson’s suggestion that there are unseen powers – « demons » both subconscious and supernatural – malevolently conspiring against human happiness.

In this volume Joyce Carol Oates, our leading practitioner of the contemporary Gothic, presents the essential works of Shirley Jackson, the novels and stories that, from the early 1940s through the mid 1960s, wittily remade the genre of psychological horror for an alienated, postwar America. She opens with The Lottery (1949), Jackson’s only collection of short fiction, whose disquieting title story — one of the most widely anthologized tales of the 20th century — has entered American folklore. Also among these early works are « The Daemon Lover », a story Oates praises as « deeper, more mysterious, and more disturbing than « The Lottery »", and « Charles », the hilarious sketch that launched Jackson’s secondary career as a domestic humorist. Here too are Jackson’s masterly short novels The Haunting of Hill House (1959), the tale of an achingly empathetic young woman chosen by a haunted house to be its new tenant, and We Have Always Lived in the Castle (1962), the unrepentant confessions of Miss Merricat Blackwood, a cunning adolescent who has gone to quite unusual lengths to preserve her ideal of family happiness. Rounding out the volume are 21 other stories and sketches that showcase Jackson in all her many modes, and the essay « Biography of a Story », Jackson’s acidly funny account of the public reception of « The Lottery », which provoked more mail from readers of The New Yorker than any contribution before or since.

 

Avis : J’appréhendais un peu de lire Shirley Jackson mais, étant donné qu’elle est une figure emblématique du gothique, il fallait bien que j’y mette un jour ! Et ce livre a été un choc …

En fait, je pensais que les œuvres de cette auteure seraient difficiles à lire, qu’elles me prendraient beaucoup de temps, qu’elles seraient exigeantes, et, pour tout dire, que je n’aimerais pas. PREJUGE !! Parce que j’ai ADORE The Haunting of Hill House !! D’abord, j’ai aimé le personnage d’Eleanor, et sa façon de rêver constamment. Elle pense en termes de contes de fées, ce qui rend ses rêveries poétiques et agréables à lire : le lecteur a envie d’entrer avec elle dans l’histoire et de rêver un peu lui aussi. Cela lui permet, en quelque sorte, de se construire une identité ; en effet, un thème important du livre est la perte ou l’absence d’identité. Elle n’a personne (qui l’aime et qu’elle aime) et nulle part, elle n’a pas de vie à elle, puisqu’elle s’occupait de sa mère malade avant que celle-ci décède ; cela rend son histoire déjà très triste, mais son excursion à Hill House va en rajouter une couche … En effet, elle est contactée par le Dr. Montague pour vivre quelques jours dans une maison considérée comme hantée : Hill House. Elle rencontre alors trois personnes avec qui elle va vivre, et, pour la première fois, elle pense qu’elle a trouvé sa place quelque part. [SPOILER] En fait, si ce livre est si triste, c’est parce que le rêve d’Eleanor et la réalité sont tellement différents, et que tout ce qu’elle pense vivre n’est en fait qu’une illusion. Donc, quand la maison tente d’atteindre Eleanor, de lui parler, de communiquer avec elle, elle devient euphorique, même si elle a peur, et même si elle ne veut pas être exclue du groupe qu’elle vient de rencontrer. Elle pense qu’elle a enfin trouvé sa place, qu’elle a trouvé un chez-soi. « Journeys end in lovers meeting », « Les voyages se terminent par la rencontre des amoureux » … mais le seul amour d’Eleanor semble être la maison, Hill House. Difficile d’apprécier les personnages secondaires : Luke est un jeune homme égoïste qui aime s’apitoyer sur son sort et séduire des femmes grâce à cela, et Theodora est une femme tellement haineuse ! Elle semble toujours vouloir être le centre d’attention, et n’apprécie pas le fait qu’Eleanor puisse être choisie par la maison. Elle peut sembler adorable, mais elle est surtout hypocrite. Elle est proche d’Eleanor, mais elle est aussi cruelle, et méchante ; elle la rejette, alors que l’héroïne pensait qu’elle l’appréciait. [FIN DU SPOILER] Même si elles semblent très proches, il semble clairement y avoir une sorte de compétition entre les jeunes femmes : Theodora veut être la plus brave, mais elle veut aussi être celle qu’on a envie de protéger.

J’ai adoré l’atmosphère de ce livre, et de Hill House ! C’est très sombre, mais aussi « cosy » dans les pensées d’Eleanor quelques fois. Hill House est perverse, malveillante, la parfaite maison-personnage de cauchemar, et le lecteur frissonne avec les personnages quand quelque chose arrive. La folie n’est pas loin : le comportement d’Eleanor, Luke, Theodora et le Dr. Montague change au fil des pages, ils poussent des rires hystériques, des petits gloussements nerveux, ils se lancent des regards les uns les autres pour vérifier qui a peur et qui garde son sang-froid, ils tentent d’expliquer des choses inexplicables. Le livre est parsemé de manifestations surnaturelles mais, ne vous attendez SURTOUT PAS à une histoire de fantômes ordinaire ; The Haunting of Hill House est plus psychologique, centré sur les pensées et les réactions des personnages, et surtout celles d’Eleanor.

Là, vous vous dites : « Mais où est la section « personnages » ?! » J’en parle dans le spoiler plus haut ; je pense ne pas pouvoir vous parler des personnages sans spoiler des éléments du livre. Il est mieux d’entrer dans The Haunting of Hill House en sachant que 1) Eleanor est une jeune fille perdue et empathique qui arrive dans une maison avec trois inconnus, 2) que ce n’est pas une histoire de fantômes, 3) que la maison est démoniaque ! 4) que c’est TRES gothique, 5) que c’est très très bien écrit !! J’ai beaucoup aimé les procédés qu’emploie Shirley Jackson ici : l’absence d’identité, la maison-personnage, mais aussi une espèce de malédiction, la folie qui apparaît peu à peu, la méfiance, le fait que, d’une certaine façon, Eleanor est un narrateur en lequel le lecteur ne peut pas avoir confiance, l’angoisse qui prend le lecteur et les personnages !

La fin … C’est d’une tristesse !! J’ai besoin d’en parler, alors [SPOILER] Pourquoi Eleanor ne peut-elle pas tout simplement trouver le bonheur ? Bien sûr, la maison l’a choisie parce qu’elle n’a personne vers qui retourner, personne à qui elle est attachée et pas de chez-soi vers lequel revenir ; ce bonheur est malveillant – étant donné que la maison a quand même tenté de la tuer ! – et Eleanor doit quitter Hill House. Mais le docteur ne se rend pas compte que, si elle part, elle meurt : où peut-elle trouver le bonheur excepté auprès de la maison, qui ressemble vraiment au « lover » de la chanson qu’Eleanor ne cesse de chanter ? Mon cœur s’est brisé en mille morceaux. [FIN DU SPOILER]

 

Donc, un excellent roman gothique, qui présente Eleanor et Hill House, deux êtres qui me hanteront longtemps.    

The Woman in Black de Susan Hill

Posté : 19 décembre, 2017 @ 5:13 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Classique, Horreur The Woman in Black

Editeur : Vintage Classics

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 207

Titre en français : La dame en noir

Synopsis : ‘I did not believe in ghosts’

Few attend Mrs Alice Drablow’s funeral, and not one blood relative amongst them. There are undertakers with shovels, a local official who would rather be anywhere else, and one Mr. Arthur Kipps, solicitor from London. He is to spend the night in Eel Marsh House, the place where the old recluse died amidst a sinking swamp, a blinding fog and a baleful mystery about which the townsfolk refuse to speak.

Young Mr. Kipps expects a boring evening alone sorting out paperwork and searching for Mrs Drablow’s will. But when the high tide pens him in, what he finds – or rather what finds him – is something else entirely.

 

Avis : J’ai un petit tas de livres gothiques à lire « en urgence » pour le mémoire, alors voici ma première lecture !

Je n’avais pas regardé les notes de ce livre avant de le lire, mais je constate qu’elles sont assez basses comparées à celle que je lui ai mise : c’est un nouveau coup de cœur ! Le mois de décembre est vraiment un très bon mois, si l’on excepte deux livres ! J’ai été complètement transportée par The Woman in Black ! J’étais avec le narrateur dans la maison lugubre d’Alice Drablow, j’essayais de comprendre avec lui le mystère qui entoure la maison ! Bon, c’est vrai, il est assez facile à deviner, mais ce n’est pas le principal intérêt du livre : ce qui fait de ce roman un chef-d’œuvre pour moi, c’est l’ambiance pesante que l’auteur parvient à faire régner en un peu plus de 200 pages ! C’est sombre, c’est étrange, de cette étrangeté familière que Freud a appelé « l’Inquiétante Etrangeté » : ce qui fait peur au narrateur, c’est de se retrouver face à des bruits familiers qui seraient anodins à la lumière du jour. Ce sont les circonstances qui font que le personnage est terrifié, et que le lecteur frissonne avec lui : la nuit, une atmosphère lugubre, pendant une tempête, avec le marécage non loin, les cris d’un enfant – ou est-ce que c’est juste un effet du vent ? -, et une présence dans la maison. L’explication du mystère est très triste, et correspond à une sorte de secret que les habitants de Crythin Gifford ne veulent pas révéler à Arthur Kipps, le narrateur. Quand un enfant est impliqué, c’est toujours une histoire qui va briser le cœur du lecteur, tout en lui mettant la chair de poule. J’ai trouvé des ressemblances entre The Woman in Black et deux autres de mes romans préférés : Bleak House, notamment avec la brume qui entoure Londres, mais aussi la demeure d’Alice Drablow, et Dracula, avec le personnage du clerc de notaire qui part pour un voyage vers l’inconnu, et qui se retrouve face à quelque chose de surnaturel et de malveillant. Enfin, j’ai aimé la façon dont l’histoire est racontée ! Le narrateur commence un soir de Noël, alors que ses beaux-enfants lui demandent une histoire de fantômes. Incapable de la raconter, il se rend compte que, pour s’en débarrasser définitivement, il doit l’écrire, d’où le livre que l’on tient entre les mains ! J’aime ce procédé de mise en abîme !

Ainsi, Arthur Kipps, le narrateur, ressemble-t-il fortement à Jonathan Harker. Rationnel, il ne croit pas aux fantômes et aux superstitions, et trouve ridicules les peurs liées à la maison Drablow des habitants de la petite ville dans laquelle il se retrouve. Persuadé d’avoir raison, il écarte leurs avertissements d’un geste de la main et décide d’affronter la maison, et son occupant. J’ai beaucoup aimé Arthur, qui évolue au fil de l’histoire. J’ai trouvé qu’il passait par les mêmes états que Jonathan dans le château de Dracula : d’abord le déni, il tente de se convaincre qu’il a dû mal voir : puis le bord de la folie, il ne comprend pas comment c’est possible, et il est terrifié ; enfin, l’affrontement, il veut comprendre et, en quelque sorte, remettre le fantôme à sa place. Il passe par une dernière phase [SPOILER] celle de la fuite, puisqu’il sent qu’il va devenir fou ou mourir s’il retourne à Eel Marsh House ! [FIN DU SPOILER] La dame en noir, quant à elle, fait un très bon fantôme !! Elle est effrayante au possible, ne prononce pas une parole, mais son expression suffit à glacer de terreur le narrateur et le lecteur. Une fois que l’on comprend qui elle est, une aura de tristesse encore plus pesante l’entoure. [SPOILER] Elle n’est là que pour se venger de la mort de son fils, en tuant les enfants d’autres personnes, et notamment de ceux qui la voient. Elle a donc une mort aussi triste que sa vie ! [FIN DU SPOILER] D’autres personnages apparaissent comme Mr. Daily, agréable mais mystérieux, qui, comme tous les autres habitants, en sait plus qu’il n’en dit, Keckwick, assez étrange lui aussi, très taciturne, Stella, que l’on ne voit pas beaucoup, mais qui semble rayonnante de vie, et qui est l’équivalent de Mina pour Jonathan, sa seule raison de rester en vie, sain d’esprit. Petite mention spéciale pour Spider, que j’ai beaucoup aimé, qui apporte du réconfort au narrateur comme au lecteur !

La fin est AFFREUSE !! Je m’en doutais, mais je tentais de me convaincre que ça ne pouvait pas arriver ! De plus, [SPOILER] il semblerait que raconter son histoire est drainé le narrateur de ses forces ; le lecteur peut deviner qu’il va mourir juste après avoir fini d’écrire ! [FIN DU SPOILER] On sent toute la difficulté de raconter dans la façon abrupte dont l’histoire se termine.

 

Donc, j’ai adoré The Woman in Black, un nouveau préféré, une histoire de fantômes « efficace » en un peu plus de 200 pages ; le livre se lit vite, mais il ne s’oublie pas aussi rapidement !

Danse Macabre de Stephen King

Posté : 24 avril, 2017 @ 7:29 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Danse Macabre Genre : Essai, Horreur

Editeur : Hodder & Stoughton

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 460

Titre en français : Anatomie de l’horreur (en deux tomes)

Synopsis : There is a reason why Stephen King is one of the bestselling writers in the world, ever; Described in the Guardian as an author who ‘knows how to engage the deepest sympathies of his readers’, Stephen King writes books that draw you in and are impossible to put down.

It was not long after Halloween when Stephen King received a telephone call from his editor. ‘Why don’t you do a book about the entire horror phenomenon as you see it? Books, movies, radio, TV, the whole thing?’

The result is this unique combination of fantasy and autobiography, of classic horror writing honed to an unforgettable edge by the bestselling master of the genre.

DANSE MACABRE ranges across the whole spectrum of horror in popular culture from the seminal classics of Dracula and Frankenstein. It is a charming and fascinating book, replete with pertinent anecdote and observation, in which Stephen King describes his ideas on how horror works on many levels and how he brings it to bear on his own inimitable novels.

 

Avis : Je déteste les films d’horreur. Alors pourquoi ai-je lu ce livre ?

D’abord, si je déteste les films d’horreur, c’est parce que, souvent, je ne les vois que comme des occasions de voir de la boucherie et du sang, sans histoire, et donc, sans intérêt. Et pourtant, je me suis toujours demandée ce qui pouvait attirer tant de gens vers ces films. Quand j’ai vu que Stephen King avait publié un essai sur le genre horrifique - films, livres, etc -, je me suis dit que je pourrais le lire, que peut-être, je comprendrais ce qu’il y a de si fascinant dans l’horreur, ce qui attire certains de mes amis, ce qui fait que ce sont de grands films. Eh bien, j’ai compris.

Et je suis vraiment contente d’avoir lu ce livre ! J’ai une vision tout à fait différente de l’horreur après l’avoir refermé, même si je pense que tout le monde n’a pas la même façon de considérer ce genre que l’auteur. Bien sûr, comme il parle de sa propre vision de l’horreur, Stephen King parle de lui ici, il évoque certaines anecdotes personnelles qui expliquent pourquoi il écrit des histoires d’horreur, pourquoi il est fan des films d’horreur. J’ai trouvé son essai passionnant – même si, à certains moments, je l’ai trouvé un peu plus long, mais j’expliquerai pourquoi ensuite ! Il rend le genre bien plus profond que juste des litres d’hémoglobine ; il nous fait réfléchir sur ce qui nous fait véritablement peur dans ces histoires, sur ce que ces films/livres représentent réellement, comment nous les voyons. Il étudie ainsi plusieurs films et livres un peu plus en détail par rapport à d’autres, en nous montrant pourquoi ils parviennent à nous faire peur - et ce, en nous spoilant la plupart du temps, à mon grand regret ! Il passe par Dracula, Frankenstein et Dr. Jekyll and Mr. Hyde, ce qui m’a ramené à mon mémoire, confirmant des idées, en ajoutant d’autres. Ces livres sont parmi mes préférés, et ils sont classés dans le genre horrifique, ce que je n’avais jamais vraiment remarqué avant de commencer à travailler sur eux. De plus, il évoque les contes de fées, ce qui peut paraître complètement hors de propos, mais qui ne l’est absolument pas ! J’ai adoré découvrir ce point de vue original, presque paradoxal, et qui pourtant, tient parfaitement la route ! Ce que j’adore aussi dans ce livre, ce sont les tonnes de références que King nous donne ! Ma wish-list a encore explosé avec le nombre de livres que j’y ai ajouté ! Concernant les films, c’est plus compliqué : j’ai plusieurs phobies, dont l’une est le sang ; compliqué quand on veut regarder un film d’horreur ! J’en ai regardé trois : The Grudge, que je n’ai pas réussi à regarder tout le long et qui m’a fait faire des cauchemars pendant des mois ; Scream 4, que j’ai vu au cinéma – quelle idée débile j’ai eu ! ; la tétralogie Alien (à la suite, je précise …), parce que mon compagnon est fan et qu’il voulait absolument que je les vois : résultat, un coussin entre les mains au cas où, et des cris réguliers à chaque fois qu’il y avait du sang – et ces passages sanglants sont nombreux ! Et pourtant, j’ai beaucoup aimé cette dernière série, malgré la peur et les séquences que je n’ai pas réussi à regarder. Stephen King parle du premier Alien, qui était sorti à l’époque où il publie le livre – 1981 -, et le classe parmi les vingt films qui font véritablement peur, pas seulement à cause des aliens en tant qu’êtres physiques, mais pour l’idée d’un être qui se sert des humains pour vivre avant de les tuer – de manière assez dégoûtante, avouons-le – et qui va être ramener sur Terre par le Stromono si les membres d’équipage ne sont pas capables de l’abattre ; également pour l’idée de scientifiques fous qui veulent étudier la créature extraterrestre, au risque de cause la mort de l’équipe chargée de transporter l’être jusque sur Terre, et sans se rendre compte que l’espèce humaine elle-même est en danger. Bientôt sort Alien 5 : Covenant ; mon compagnon m’a déjà proposé d’aller le voir, mais je me demande si j’aurais le courage d’y aller ! Avec cet exemple d’Alien, Stephen King nous montre que les films d’horreur font peur parce qu’ils touchent à des points de pression chez nous, à des choses qui nous terrifient mais qui sont enfouies en nous, que l’on ne veut pas voir en face, comme c’était déjà le cas avec les trois premiers romans dont il parle. J’ai apprécié le fait que Stephen King ne parle, en fait, pas que de l’horreur : il mentionne aussi la science-fiction et la Fantasy qui sont, pour lui, souvent associées à l’horreur ; et je me suis vite rendue compte qu’il avait raison ! Il mentionne aussi le fait que ces trois genres ne soient pas considérés comme de la littérature, soient même mal vus par les critiques, les institutions, etc. Cette façon de diviser la littérature m’a toujours agacé : je considère la Fantasy et la science-fiction comme faisant partie intégrante de la littérature, et pourquoi l’horreur n’y aurait-elle pas sa place ? Ces genres aussi demandent une « analyse », cachent quelque chose de plus que juste une histoire de surface. Eux aussi méritent leur place dans nos bibliothèques ! Enfin, ce que j’ai également beaucoup apprécié dans ce livre, c’est l’écriture de l’auteur : Stephen King s’adresse à son lecteur tout le long, tantôt comme à un invité, tantôt comme à un ami, mais surtout, il reprend la métaphore de la danse du début à la fin, ce qui m’a semblé étrangement poétique de sa part. Il prend la main du lecteur, et le guide à travers la danse macabre du genre horrifique. Il est vrai que, comme il le dit, il marche parfois sur nos pieds, mais il est pardonné, car c’est une maladresse, et non une intention malveillante. Il ne cesse de répéter qu’il ne veut surtout pas être poncif, nous faire un sermon, nous montrer qu’il est un expert ; il veut simplement nous faire part de ses idées, mais surtout, nous faire entrer dans le monde de l’horreur et tenter de nous le faire comprendre. Il donne aussi clairement son avis, qu’il soit positif ou négatif : il peut nous dire beaucoup de bien de certains auteurs, et descendre en flèche d’autres en une seule phrase !

Passons maintenant à de petites remarques négatives ! N’ayant pas vu / lu les films / livres dont parle l’auteur, comme je l’ai dit, il m’a spoilé la majorité d’entre eux. Cela ne me dérange pas pour les films, que je n’avais pas vraiment l’intention de regarder ; beaucoup plus pour les livres, qui m’ont vraiment intéressé pour la plupart d’entre eux ! Bien sûr, ces spoilers étaient inévitables, donc ce n’est pas vraiment la faute de l’auteur, plutôt la mienne de ne pas les avoir lus avant. Parfois, j’ai aussi senti que l’essai était vraiment fait pour les fans de l’horreur : je ne connaissais pas la majorité des références données, et j’ai parfois perdu dans le livre, notamment à cause de certains termes spécifiques, ou dans certains passages où l’auteur se concentre sur un film, ou sur une série – par exemple, The Twilight Zone – ; il fallait des connaissances préalables que je n’avais pas pour tout comprendre. Enfin, cet essai date de 1981 : de nombreux films et livres horrifiques sont sortis depuis, et j’ai l’impression que certaines remarques de King sont dépassées parce qu’elles ont été résolues entre temps ; par exemple, son regret que la radio ne diffuse plus d’histoires d’horreur peut être pallié par l’audiobook, qui permet de retrouver les sensations ressenties lors des émissions de radio. J’aimerais avoir l’avis de King sur la plupart des œuvres qui sont sorties entre temps : Dracula de Coppola – réalisateur que l’auteur semble véritablement apprécier -, les autres Alien, The Grudge (parce que ce film m’a vraiment fait peur !), mais aussi certains romans, comme les derniers qu’il a écrits, ou Maudits de Joyce Carol Oates – il la mentionne aussi. Aussi, il parle beaucoup des peurs de la société de l’époque, en évoquant de nombreux événements qui ont marqué le genre horrifique : lancement de Spoutnik par les Russes, assassinat de Kennedy, assassinat de Martin Luther King, le massacre de Johnstown ; j’aimerais savoir en quoi l’horreur a évolué maintenant, avec le 11 septembre par exemple. Ce serait formidable d’avoir une version moderne de cet essai ; bien sûr, cela représente un travail colossal, mais je ne peux m’empêcher de l’espérer !

Stephen King conclut avec un chapitre sur la moralité et la magie, en donnant des exemples d’écrivains du genre horrifique à qui des journalistes ont posé des questions du genre : « Comment justifiez-vous de prospérer grâce aux peurs des autres ? » Ce dernier chapitre est composé lui-même de « chapitres » où s’entremêlent la prose de King et des faits-divers dans lesquels des romans ou films d’horreur sont impliqués. Mais n’est-ce pas trop facile de dire que certaines personnes peuvent se servir de la fiction pour commettre des meurtres ? Elles les auraient commis de toute façon, de manière moins originale parce que sans l’appui du film ou du livre, mais elles l’auraient fait. La responsabilité n’est alors pas celle de l’auteur, mais celle de la personne qui s’est mis en tête de refaire ce qu’elle a vu. Stephen King voit plutôt l’horreur comme une catharsis, comme une façon de se faire peur pour éviter d’avoir peur de la réalité, mais aussi, comme l’expression de l’imagination de l’auteur, sa capacité à redevenir un enfant, à retrouver la magie de l’enfance, son innocence et sa crédulité face à quelque chose qui lui fait peur. Le livre s’achève sur une liste de films et de livres, la dernière que je vais m’empresser de regarder après cette chronique, pour achever de faire déborder ma wish-list ! 

 

Donc, un essai convaincant, qui me fait voir le genre horrifique différemment, et qui me pousse à essayer de lire certains chefs-d’œuvre du genre !

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