Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

HHhH de Laurent Binet

Posté : 3 janvier, 2023 @ 2:04 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : HistoriqueHHhH

Editeur : France Loisirs

Année de sortie : 2010 [2009]

Nombre de pages : 441

Synopsis : Prague, 1942. Jozef Gabcik et Jan Kubis, deux parachutistes tchécoslovaques, envoyés par Londres, sont chargés d’assassiner Reinhard Heydrich, également appelé « Himmlers Hirn heisst Heydrich » : le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich ; il s’agit du chef de la Gestapo, du planificateur de la solution finale.

L’action est décidée pour le matin du 27 mai 1942 sous le nom secret d’opération « Anthropoïde ». A la sortie d’un tournant qu’emprunte la Mercedes d’Heydrich pour rejoindre le château de Prague, les deux résistants se posteront, prêts à ouvrir le feu, pleinement conscients qu’ils paieront cet acte de leurs vies.

Mais derrière les préparatifs de l’attentat, une autre guerre se fait jour …

 

Avis : J’ai vérifié : ce livre est dans ma PAL depuis 2013 ! Il était vraiment temps que je le lise !

Depuis un petit moment, j’ai envie de lire des livres sur la Seconde Guerre mondiale. J’ai d’abord pensé aux Bienveillantes, mais j’ai finalement opté pour HHhH, rien que parce qu’il est moins long ! Je n’avais pas relu le synopsis – que, depuis, j’ai relu plusieurs fois en diagonale –, donc je ne me souvenais pas que le « roman » était centré sur Reinhardt Heydrich, le chef de la SD et l’élaborateur de la Solution Finale. Quelqu’un de formidable, donc.

Petit point couverture avant d’aller plus loin : j’aime beaucoup l’idée de « flouter » le visage des personnages historiques qui se trouvent sur le roman – c’est aussi le cas pour Hernan Cortès sur Civilization et Roland Barthes sur La Septième fonction du langage. Cela me donne l’impression que ces hommes sont présents dans le livre sans qu’on touche à leur « essence », sans qu’on parvienne à mettre le doigt sur leur personne intime : le lecteur a conscience que ces livres restent de la fiction et ne représentent pas les hommes qu’ils mettent en scène.

Entrons, enfin, dans le vif du sujet ! Tout d’abord, HHhH traite d’un événement historique dont je n’avais pas connaissance : la tentative d’assassinat sur Reinhardt Heydrich par deux parachutistes résistants, l’un tchèque, l’autre slovaque. Je ne vais pas vous raconter tout le contexte historique ici, mais il suffit de savoir qu’Heydrich était celui qui gérait le Protectorat de République tchèque quand celle-ci a été intégrée au Reich. Je vous laisse imaginer les dégâts. J’ai donc appris pas mal de choses dans ce « roman », que ce soit sur les pays représentés, sur Prague, sur Heydrich ou d’autres officiers nazis, sur l’attentat, sur les Résistants, sur les actes commis en République tchèque par les Einsatzgruppen, etc. Ce n’était pas une perte de temps et cela m’a donné envie de lire encore plus de fictions et de non-fictions sur cette période historique !

Mais pas mal d’éléments m’ont dérangée, à commencer par les commentaires constants du narrateur (voire de l’auteur). Au début, je me suis dit que c’était une manière originale d’écrire, une façon de montrer la genèse de l’œuvre tout en lisant le roman lui-même. En effet, le narrateur/auteur ne cesse d’intervenir et d’interrompre le récit pour réfléchir sur l’écriture du roman historique, sur le fait qu’il est fiction et donc fautif face à l’Histoire. Le débat est intéressant, mais j’ai malheureusement trouvé que le narrateur tombait dans le pédantisme et cela a fini par m’agacer. Entre critiques de livres et focalisation sur « moi, je sais », je me détachais régulièrement du livre, ce qui est dommage. J’ai eu l’impression d’un hybride entre le roman et l’essai et je n’en suis pas sortie convaincue. Une biographie me paraissait plus indiquée, étant donné l’ambition de l’auteur. Ces phases de réflexion coupaient donc l’action et m’ont semblé amoindrir l’émotion que j’aurais pu ressentir. Bien sûr, quand des milliers de morts sont mentionnés ou que l’on assiste à une scène affreuse, on ne peut rester de marbre. Mais c’est plutôt l’émotion provoquée, justement, par un roman qui nous plonge dans la vie des personnages, dans les situations auxquelles ils se heurtent, qui me semble faire défaut ici. Certes, l’Histoire est bouleversante en elle-même, elle n’a pas besoin de fioritures ; mais le roman est aussi là pour nous emporter jusqu’à elle, pour nous la faire vivre. Certaines scènes ont tout de même eu cet effet : le moment de l’attentat – coupé, lui aussi, par une phase de commentaire frustrante –, la fin SPOILER 1. Enfin, j’ai bien compris que les nazis utilisaient un vocabulaire pour le moins charmant, à base d’insultes et d’images vulgaires ; étant donné certains personnages, cela semble vraisemblable. Mais j’ai également trouvé quelques répétitions « gênantes » ou caricaturales, comme « ce porc de Göring », « le gros porc » ou « le gros Göring ». La première description physique suffisait, je trouve que le reste était de trop.

En fin de compte, ce qui m’a le plus gênée, c’est d’avoir l’avis du narrateur dans un récit historique. J’avais envie de lire l’histoire de l’attentat, simplement, pas d’avoir l’avis de celui qui le raconte. Ces parasitages constants me sortaient du livre : or, c’est aussi pour cela que je lis, pour vivre l’hHistoire. Cela n’a donc que partiellement fonctionné ici. Je suis restée sur ma faim, déçue.

 

Donc, un roman qui m’a appris des choses que je ne savais pas, mais qui ne m’a pas plu à cause du narrateur qui m’a paru pédant et qui interrompait sans arrêt le récit pour parler de lui, de son savoir, de sa perception du « roman ».

 

SPOILER 1 Ne connaissant pas l’issue du siège, j’ai cru jusqu’au bout à la survie des parachutistes. J’avoue avoir eu le cœur serré en comprenant que les quatre survivants allaient se suicider pour ne pas tomber entre les mains de la Gestapo.

Royaume de vent et de colères de Jean-Laurent Del Socorro

Posté : 11 avril, 2021 @ 11:06 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, HistoriqueRoyaume de vent et de colères

Editeur : ActuSF

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 280

Synopsis : 1596. Deux ans avant l’édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s’oppose à Henri IV, l’ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi. À La Roue de Fortune se croisent des passés que l’on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s’essaie à un métier sans arme. Les pions sont en place. Le mistral se lève. La pièce peut commencer.

 

Avis : Du roi je serai l’assassin sort ce mois-ci ; c’est un tome compagnon de Royaume de vent et de colères, donc j’avais envie de le découvrir avant de lire le nouveau roman de Jean-Laurent Del Socorro !

C’est un cas typique de « Pourquoi ai-je tant attendu pour lire ce livre ? » ! C’était phénoménal ! Ça l’est encore davantage quand on comprend que ce roman est le premier de l’auteur alors que j’ai trouvé l’écriture et la structure de l’intrigue presque encore meilleures que celles de Je suis fille de rage, le premier livre que j’ai lu de l’écrivain ! J’ai été impressionnée par la qualité de la plume, le plaisir que j’avais à lire, la complexité et la perfection de la construction du récit. En effet, celui-ci est écrit comme une pièce tragique du XVIe siècle : trois actes, unités de temps, de lieu et d’action, des personnages qui quittent la scène pour que d’autres y montent. C’était EXCELLENT ! J’ai adoré le point de vue multiple et la diversité des personnages : cela permet au lecteur d’entrer d’autant plus dans le roman, de vivre l’histoire auprès de ses différents protagonistes. Comme dans Je suis fille de rage, pas de discrimination de genre ici : les femmes et les hommes sont aussi bien représentés, les femmes sont des personnages d’action et non des poupées effacées, elles se battent, elles vivent véritablement sur la page et elles peuvent mourir comme donner la mort dans le sang. Jean-Laurent Del Socorro est l’un des rares auteurs à les écrire de cette manière ; c’est sans doute la raison pour laquelle, pour moi, il se démarque des autres écrivains. Il inclut également des personnages aux orientations sexuelles et aux origines diverses : c’est donc un grand OUI !

Comme dans Je suis fille de rage, on retrouve les grands éléments qui font que j’adore les romans de cet auteur :
- l’émotion qui naît pour des personnages que l’on côtoie peu de temps mais auxquels on s’attache véritablement ;
- le fait que le lecteur sache que l’écrivain n’a pas peur de tuer ses personnages : cela crée d’autant plus de suspense et rend le récit plus crédible ;
- une forme de poésie dans la parole de certains êtres de papier ;
- l’utilisation du contexte historique et même d’un événement historique parfois oublié par les lecteurs : cela permet de lire un bon roman tout en apprenant des choses sur son propre pays !
- l’action, maîtrisée, bien décrite afin que le lecteur puisse visualiser ce dont il s’agit ;
- le côté Fantasy : j’ai entendu des avis parfois négatifs sur les romans de Jean-Laurent Del Socorro parce qu’ils n’étaient pas assez Fantasy. Au contraire, j’adore ce côté uchronie/Fantasy qui ne change pas pour autant l’issue des événements. J’aime que la magie s’immisce dans l’Histoire, ici, de France et la rende encore plus fascinante !
- une romance que j’ai envie de suivre !

 

En bref, j’ai adoré ce roman que j’ai dévoré en une journée tant j’avais envie de connaître toute l’histoire !

 

Cicero, book 3: Dictator de Robert Harris

Posté : 27 février, 2021 @ 3:58 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : HistoriqueDictator

Editeur : Cornerstone

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 464

Titre en français : Cicéron, tome 3 : Dictator

Synopsis : ‘Laws are silent in times of war.’
Cicero

There was a time when Cicero held Caesar’s life in the palm of his hand. But now Caesar is the dominant figure and Cicero’s life is in ruins.

Exiled, separated from his wife and children, his possessions confiscated, his life constantly in danger, Cicero is tormented by the knowledge that he has sacrificed power for the sake of his principles.

His comeback requires wit, skill and courage – and for a brief and glorious period, the legendary orator is once more the supreme senator in Rome.

But politics is never static and no statesman, however cunning, can safeguard against the ambition and corruption of others.

Riveting and tumultuous, Dictator encompasses some of the most epic events in human history yet is also an intimate portrait of a brilliant, flawed, frequently fearful yet ultimately brave man – a hero for his time and for ours. This is an unforgettable tour de force from a master storyteller.

 

Avis : A VENIR

Vincent qu’on assassine de Marianne Jaeglé

Posté : 19 février, 2021 @ 1:26 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : HistoriqueVincent qu'on assassine

Editeur : Folio

Année de sortie : 2018 [2016]

Nombre de pages : 342

Synopsis : « Tu es trop jeune pour le savoir, ajoute-t-il à voix basse : un peintre peint non seulement avec de la couleur mais aussi avec de l’abnégation, des renoncements à soi et le cœur brisé. »

Auvers-sur-Oise, juillet 1890. Vincent Van Gogh revient du champ où il est allé peindre, titubant, gravement blessé. Il n’a pas tenté de se suicider, comme on le croit d’ordinaire. On lui a tiré dessus. Qui est responsable de sa mort ? Comment la légende du suicide a-t-elle pu perdurer si longtemps ?

Inspiré par les conclusions des historiens Steven Naifeh et Gregory White Smith, ce roman montre Van Gogh aux prises avec ceux qui l’entourent et ses démons intérieurs, et rend ainsi justice à un homme d’exception que son époque a condamné à mort.

 

Avis : Je suis tombée sur ce livre par hasard alors que je visitais un musée. Je ne l’ai pas pris sur le coup, mais il est resté dans un coin de ma tête. Quand j’ai croisé à nouveau son chemin, je n’ai pas hésité. Il est reparti avec moi !

Je ne savais pas grand-chose de Vincent Van Gogh avant de lire ce roman. Qu’il s’est coupé une oreille. Qu’il a peint La Nuit étoilée. Qu’il est un des plus grands peintres du XIXe siècle, si ce n’est le plus grand peintre, tous siècles confondus. Qu’il n’était pas reconnu de son vivant. Et qu’il s’est suicidé.

Vincent qu’on assassine propose au lecteur de se retrouver dans la tête de Vincent, mais aussi dans celle de son frère Théo, celle de Paul Gauguin et de quelques autres. Bien sûr, c’est une fiction ; cela ne m’a pas empêchée de m’attacher à Vincent, de me révolter face à la façon dont il est traité par tous sauf Théo, de sentir mon cœur se serrer face à sa solitude, son isolement, son incompréhension, sa chute. De détester, mais vraiment, détester Paul Gauguin pour son arrogance, pour sa méchanceté, pour sa jalousie.

J’ai aussi été surprise par le synopsis la première fois que je l’ai lu : Vincent ne s’est pas suicidé ? Mais, alors, pourquoi dit-on que c’est le cas ? Le roman arrive à la conclusion de manière logique. Effectivement, à entendre les autres personnages, comment aurait-il pu se tirer dessus de cette façon ? Où est l’arme ? Où sont les marques de brûlure ? C’est là que la magie de la fiction se fait sentir : ce qui arrive dans ce roman est réel pour le lecteur qui assiste au meurtre de Vincent, puis à ce qui vient ensuite avec effarement, dégoût, et un sentiment d’injustice qui lui laisse un goût amer dans la bouche.

Ici, Vincent Van Gogh est présenté comme un homme bon, qui aime profondément la nature et les gens, mais qui ne se sent pas à l’aise en société. Il ne connaît pas – ou ne comprend pas – les codes sociaux, ce qui l’empêche de se faire accepter par la majorité. Et quand je dis « l’empêche de se faire accepter », je veux dire : « pousse les autres à le haïr ». Il est haï par ceux qui l’entourent, sans que le lecteur comprenne vraiment pourquoi. Oui, il est étrange, il est peintre et il se donne complètement à la peinture. Mais j’ai eu du mal à comprendre ce déferlement dont il est l’objet. Cela paraît tellement facile et tellement … mal (le mot wrong m’est venu, je ne parviens pas à traduire ce que j’ai ressenti autrement). En plus de cela, il n’est pas reconnu pour son travail, bien au contraire : sa manière de peindre est décriée et il est considéré comme un fou incapable de subvenir à ses besoins. Quand je vous dis que ce livre m’a brisé le cœur, je ne vous mens pas : c’était si dur de constater que les gens autour de Vincent le haïssent ou se moquent ouvertement de lui, qu’il s’en rend compte, mais qu’il pardonne, sans même y penser. A cela s’ajoutent la honte et la culpabilité qu’il ressent parce qu’il est entretenu par son frère. Cela donne ce genre de passages : « — Oui. J’ai peint votre fauteuil », répond-il, espérant que Paul entendra ce qu’il s’efforce de dire malgré tout. Qu’il lui manque, que Vincent regrette ce désaccord qui s’installe et s’approfondit entre eux. » Dans le roman, sa peinture est clairement montrée comme son moyen de communication : sans jamais le dire avec des mots, il peint sa tristesse, sa joie, sa souffrance, son manque, sa honte, la façon dont il voit la vie, les gens. Au fil des pages, le lecteur le comprend ; pas certains personnages, comme Paul, qui sont convaincus qu’il a tort de peindre de cette manière, qu’il est un bon-à-rien, qu’il ne sera jamais un grand peintre.

Je pense que vous l’aurez compris : Vincent qu’on assassine est un coup de cœur qui m’a donné encore plus envie de lire la biographie de Vincent Van Gogh écrite par Steven Naifeh, ainsi qu’un roman sur la relation entre Vincent et Théo. Je n’en ai pas parlé, mais l’histoire est portée par une écriture agréable, qui m’a permis de traverser le livre plus vite que je ne l’aurais voulu. L’émotion est vibrante sur le papier, elle se transmet au lecteur, comme les œuvres du peintre nous font ressentir ses propres émotions. Ce roman est, par conséquent, un bel hommage à Vincent Van Gogh tout en étant un livre intéressant sans être passionné par le peintre.

 

Donc, un excellent roman qui permet de mettre en perspective la vie de Vincent Van Gogh mais aussi d’imaginer l’homme qu’il était vraiment.

 

Daisy Jones and the Six de Taylor Jenkins Reid

Posté : 16 décembre, 2020 @ 7:59 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : HistoriqueDaisy Jones & the Six

Editeur : Arrow

Année de sortie : 2019 [2020]

Nombre de pages : 398

Titre en français : même titre

Synopsis : A gripping novel about the whirlwind rise of an iconic 1970s rock group and their beautiful lead singer, revealing the mystery behind their infamous break up.

Everyone knows Daisy Jones & The Six, but nobody knows the real reason why they split at the absolute height of their popularity…until now.

Daisy is a girl coming of age in L.A. in the late sixties, sneaking into clubs on the Sunset Strip, sleeping with rock stars, and dreaming of singing at the Whisky a Go-Go. The sex and drugs are thrilling, but it’s the rock and roll she loves most. By the time she’s twenty, her voice is getting noticed, and she has the kind of heedless beauty that makes people do crazy things.

Another band getting noticed is The Six, led by the brooding Billy Dunne. On the eve of their first tour, his girlfriend Camila finds out she’s pregnant, and with the pressure of impending fatherhood and fame, Billy goes a little wild on the road.

Daisy and Billy cross paths when a producer realizes the key to supercharged success is to put the two together. What happens next will become the stuff of legend.

 

Avis : A VENIR

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