Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

The Constant Princess de Philippa Gregory

Posté : 23 août, 2014 @ 8:17 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 4 commentaires »

The Constant PrincessGenre : Historique

Editeur : Harper

Année de sortie : 2005

Nombre de pages : 486

Synopsis : Desire. Destiny. And a choice that will change history. Katherine of Aragon is betrothed at the age of three to Prince Arthur, son and heir of Henry VII of England. She is raised to be Princess of Wales, and knows it is her destiny to rule that far-off, wet, cold land. Her faith is tested when her prospective father-in-law greets her arrival with a great insult; Arthur seems little better than a boy; the food is strange and the customs coarse. Slowly she adapts to the first Tudor court, and life as Arthur’s wife grows ever more bearable. Unexpectedly in this arranged marriage, a tender and passionate love develops. But when the studious young man dies, she is left to make her own future: how can she now be queen, and found a dynasty? Only by marrying Arthur’s young brother, the sunny but spoilt Henry.

 

Avis : En lisant Deux sœurs pour un roi, je me suis prise d’affection pour la reine Catherine d’Aragon, bafouée par son mari, trahie par sa cour. Puis, j’ai découvert que Philippa Gregory avait écrit toute une série sur les Tudor, mais que seuls deux livres avaient été traduits. J’ai donc commandé toute la saga (ou presque) en anglais, pour avoir le plaisir de me replonger dans le monde de l’Angleterre du XVIe siècle.

J’ai adoré découvrir la vie de Catalina, Infante d’Espagne, Princesse de Galles, puis Reine d’Angleterre. C’était un vrai saut dans le temps, et j’ai découvert l’Espagne et l’Angleterre de l’époque avec grand plaisir. Le style est double : d’un côté, c’est Catherine qui nous parle, d’un autre, nous avons un point de vue omniscient, et pourtant toujours un peu centré sur elle. Sa police d’écriture est stylisée, fine et élégante, comme elle. J’ai beaucoup aimé cette double écriture, qui nous fait entrer dans l’intimité d’une femme d’exception. J’ai vite compris le titre du livre, mais je ne dirais rien, je vous gâcherai votre plaisir ! L’histoire fait partie de l’Histoire, du point de vue de Catherine d’Aragon. C’est un peu la petite histoire dans la grande, et c’est vraiment très intéressant de la découvrir. J’avais presque envie d’y être et de conseiller la jeune fille, que l’on voit évoluer et devenir femme. Je n’ai pas retrouvé l’ambiance de cour de Deux sœurs pour un roi, et je dois dire que cela ne m’a pas gêné. J’ai été très contente de découvrir d’autres atmosphères : celle de l’enfance de Catalina, chaude, douce et sucrée, celle de l’Angleterre, froide, dure et cruelle, puis cette dernière change, et l’on aimerait y être, rien que pour se retrouver dans une chambre qui réconforte, qui réchauffe, qui donne envie de se lover dans les bras de celui qu’on aime. Une seule chose m’a un peu gêné pendant la lecture : au début du livre, Catalina répète toujours la même chose à propos de son destin et de sa vie future. L’Amour est présent ici : cela nous enchante, nous brise le cœur, nous fait rire et nous donne envie de pleurer. C’est beau, c’est cruel, c’est triste, et le pire, c’est que cela a été la vie de Catalina, c’est la réalité. Et cela vaut tous les romans du monde. Enfin, j’ai appris beaucoup de choses sur l’Espagne et la famille royale, sur Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, que je ne connaissais que de nom. J’ai beaucoup aimé l’ambiance espagnole, même si elle n’est présente que pendant peu de temps.

Catherine d’Aragon m’a vraiment impressionné. Elle est déterminée, elle sait ce qu’elle veut, elle sait ce qu’elle est, et elle ne semble jamais douter. Je me dis que, moi aussi, j’aimerais parfois être comme elle, ne jamais douter, ne jamais faillir, savoir que je suis dans mon droit, que je fais ce qui doit être fait. C’est une femme très pieuse, qui croit réellement en Dieu, et qui fait tout en son nom. Cela la fait parfois sembler froide et calculatrice, mais, avec son point de vue, on la comprend mieux. Je me suis beaucoup attachée à elle, et j’ai été touchée par tout ce qui lui arrivait. Elle est très courageuse, très forte et croit vraiment en sa bonne étoile. Je pense que c’est une des femmes de l’Histoire qui devrait rester un modèle pour les autres femmes. Elle sait évoluer quand il le faut, et elle est toujours fidèle à sa parole, ce qui est rare désormais (ce qui était déjà rare à l’époque en réalité !). L’on voit les autres personnages à travers son regard et cela nous donne un aperçu peu objectif sur eux. Arthur est d’abord vu comme quelqu’un que Catherine n’aimera jamais, puis il évolue sous nos yeux, et il devient quelqu’un que l’on apprécie vraiment, et que l’on imagine aisément roi d’Angleterre. Henry, quant à lui, est ambivalent. A la fois, on l’apprécie, et on le déteste. C’est un enfant chéri, rendu égoïste par sa famille : il ne se soucie que de son propre bien, le reste lui importe peu. Je l’ai haï à certains moments. D’autres personnages sont importants dans la vie de Catherine : Henry VII, qui m’a touché malgré son comportement par la suite envers sa belle-fille, sa mère Margaret, une vieille dame qui n’a jamais connu que la lutte pour instaurer son fils sur le trône et qui voit chaque nouvelle personne arrivée à la cour comme un ennemi potentiel, Margaret Pole, qui évolue rapidement sous nos yeux et que j’ai beaucoup apprécié, ainsi que le Duc de Buckingham. Anne Boleyn apparaît également ici, et je n’ai pu m’empêcher de la détester, même si c’est un personnage historique que j’apprécie.

La fin m’a beaucoup attristé, parce que, malgré la détermination de Catherine, malgré sa confiance en elle et en son mari, je sais que cela ne va pas se passer comme elle l’espérait. Ce livre ne nous montre pas la mort de Catalina, mais il s’arrête à un moment décisif de sa vie. Pour connaître la suite, il faut lire Deux soeurs pour un roi, qui est à la fois la suite et s’entremêle à ce livre (pour les moments où l’on ne se trouve pas avec Catherine).

 

En définitive, un livre qui m’a marqué et que je relirai avec plaisir. Catherine est un personnage historique à connaître pour toutes les femmes, ainsi que sa mère, Isabelle d’Espagne. Je conseille vivement ce livre !!

L’histoire culturelle de Pascal Ory

Posté : 30 juillet, 2014 @ 8:04 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

L'histoire culturelleGenre : Essai, Historique

Editeur : Puf

Année de sortie : 2004

Nombre de pages : 119

Synopsis : L’histoire culturelle est à la mode. Certains s’en agacent, certains mettent en doute son existence. On parle ici de flou conceptuel, là d’impérialisme. Comment, en effet, rendre compte d’un champ d’investigation qui s’étend des arts plastiques aux arts martiaux, de la sensibilité aux parfums à la spiritualité de Saint Louis ? Cet ouvrage apporte quelques réponses simples à ces questions complexes : oui, il est facile de définir l’histoire culturelle – comme une « histoire sociale des représentations ». Oui, il n’est pas difficile d’en reconstituer les origines. On peut en préciser les objets, dans leur cohérence : la cohérence d’un regard sur les sources, sur leur mode de questionnement, qui est, par là, questionnement du monde.

 

Avis : Je pensais que j’allais plus apprécier ce livre que celui que j’ai lu sur Les paradis fiscaux, et finalement, je me suis ennuyée en le lisant …

Je n’ai pas bien suivi ce livre, je m’y suis un peu perdue. La structure était claire, mais je dois avouer que ça ne m’a vraiment intéressé … C’est plus de la théorie que de l’histoire réelle. Ce qui m’a le plus posé problème, c’est la façon d’écrire de l’auteur : il met des virgules partout, cela coupe ses phrases, et je perdais souvent le fil. Ce qui est très bien en revanche, c’est le nombre d’exemples utilisés par l’auteur, cela permet de mieux comprendre ce qu’il dit, de remettre les idées exprimées dans un contexte concret, en pratique plutôt qu’en théorie.

 

En définitive, un livre intéressant mais auquel je n’ai pas su accrocher. Je préfère les livres sur des exemples concrets, j’ai de plus en plus de mal avec la théorie toute simple.

Secrets d’Histoire, tome 2 de Stéphane Bern

Posté : 22 mai, 2014 @ 2:41 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Secrets d'Histoire tome 2Genre : Historique, Essai

Editeur : France Loisirs

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 351

Synopsis : Complots politiques, affaires de mœurs, scandales judiciaires, l’Histoire est un éternel recommencement, un extraordinaire roman vrai, que Stéphane Bern a découvert dès sa plus tendre jeunesse en dévorant les œuvres d’Alexandre Dumas. Dans ce livre, il évoque 34 histoires ténébreuses sur lesquelles on s’interroge toujours. De l’affaire des poisons à celle du collier de la Reine, de la malédiction de Toutankhamon aux « rois maudits » en passant par l’assassinat d’Henri IV, l’identité de Kaspar Hauser, l’enfant sauvage, de Dracula ou de Jack l’éventreur, la disparition de Saint-Exupéry, les amours de François Ier, la mort de Descartes ou d’Agnès Sorel, les bâtards de Louis XIV et de Napoléon Ier, les monstruosités des Borgia … Stéphane Bern nous raconte avec passion et talent ces grandes énigmes du passé où la comédie humaine prend toute sa dimension.

 

Avis : J’étais contente de retrouver Stéphane Bern pour ces nouvelles histoires toutes plus intéressantes les unes que les autres ! J’avais hâte de lire la suite de ses recherches sur les énigmes de l’Histoire, pour la plupart non résolues. Encore une fois, j’ai beaucoup aimé, peut-être un peu moins que le premier parce que je connaissais déjà certaines énigmes, mais c’est toujours intéressant d’approfondir !

J’ai encore appris pas mal de choses sur des sujets variés. Par exemple, je ne savais rien de la mort de Descartes, et je ne connaissais pas du tout Kaspar Hauser. Par contre, je connaissais déjà certains points d’histoire, comme dans les chapitres sur Louis XIV, ou celui sur Dracula. Ce livre permet vraiment de s’ouvrir au monde, de s’interroger sur le passé, et de réfléchir à tous ces points d’interrogation qui jalonnent l’Histoire. En lisant ce deuxième tome, je me suis trouvée bien ignorante sur la majorité des dynasties royales présentées (excepté la France, encore heureux !), et j’ai découvert des choses que je ne soupçonnais même pas, comme (j’ai un peu honte de l’avouer, parce que ça a l’air super connu) l’affaire du collier de la Reine. J’ai pourtant lu une biographie de Marie-Antoinette et je n’en avais jamais entendu parler ! J’ai aussi découvert l’histoire d’Edouard VIII et un pan de celle de Victoria que je trouve très intéressantes, et qui me donnent encore plus envie d’approfondir mes connaissances (bien minces) sur l’histoire de l’Angleterre ! On peut vraiment dire que Stéphane Bern nous révèle la petite histoire de l’Histoire !

J’ai trouvé moins de répétitions cette fois, comparé au premier tome. Les histoires restent souvent mystérieuses, mais de multiples hypothèses sont avancées, et celles qui sont impossibles sont finalement rejetées. Cela donne vraiment envie de découvrir le fin mot de l’histoire, et c’est assez frustrant de découvrir qu’il est rare qu’elles en aient un ! On peut aussi se l’imaginer, mais c’est moins bien que de la connaître. Certaines histoires paraissent aussi assez louches ou un peu tarabiscotées. On se rend facilement compte pourquoi en lisant le chapitre. Souvent, on ne s’était pas posé la question, et pourtant la réponse – plus souvent ici l’absence de réponse – est très intéressante et donne envie d’en savoir encore plus.

Enfin, les personnages abordés ici, qui qu’ils soient, sont montrés sous un autre jour. Certains, qui étaient dans l’ombre comme Harriet Howard, sont mis en pleine lumière ; d’autres, très célèbres, comme Napoléon Bonaparte ou Marie-Antoinette, sont remis en question, ou l’on se demande si tout ce qui leur est arrivé était vraiment un hasard. On prend certains personnages en grippe, d’autres nous semblent attachants, et l’on se dit qu’on aimerait bien lire le tome suivant !

 

En définitive, un deuxième tome toujours aussi intéressant, qui donne envie d’en savoir plus et de mieux s’intéresser à l’Histoire, que ce soit celle de notre pays ou des autres. J’ai vraiment hâte de lire la suite, et j’espère que ce n’est pas fini de sitôt !

Louis XIV, tome 1 : Le Roi-Soleil de Max Gallo

Posté : 11 avril, 2014 @ 7:37 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Louis XIV 1Genre : Biographie, Historique

Editeur : Pocket

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 420

Synopsis : « Le roi est mort, vive le roi ! » Ce matin de mai 1643, un nouveau soleil s’est levé sur le royaume de France. Sous l’œil aimant d’une mère rompue à la politique, un roi-enfant découvre la charge que son sang et Dieu lui-même lui destinaient. Il sait pertinemment le poids qu’il lui faudra porter. Très vite, la Fronde vient inaugurer un douloureux apprentissage. Son amour pour sa mère, Anne d’Autriche, son respect pour Mazarin, un père de substitution qu’il ne peut s’empêcher de mépriser, son goût pour l’art, le jeu, les femmes et la chasse, rythment une adolescence à nulle autre pareille. Car, non content de devenir un homme, le jeune Louis doit incarner l’Etat, guider la France vers l’âge d’or qu’il lui a promis. Malgré les embûches, les blessures, les deuils, il lui faudra régner. Seul.

 

Avis : J’adore l’époque de Louis XIV ! Versailles, les bals, la Cour … Cela me faisait rêver, bien qu’il y ait des intrigues de Cour, la débauche, les désirs du Roi et des courtisans. Je me devais de lire ce livre.

C’est vraiment une très bonne biographie de Louis XIV (l’ayant étudié en cours, j’y ai tout retrouvé, jusqu’au boulet de canon qui emporte la tête de Turenne à Saltzburg !). Cette œuvre regorge de détails sur la vie privée et publique du Roi et de la Cour : on sait tout, des secrets d’alcôve aux grossesses, en passant par les tentatives de meurtres et les arrogances des femmes, les sièges, les assauts sur les villes assiégées, les combattants valeureux, ceux qui font de l’ombre au Roi et ceux que le Roi méprise. La façon d’écrire de l’auteur est très intéressante elle aussi : l’on a vraiment l’impression de se trouver dans la tête de Louis XIV, même si le livre n’est pas écrit à la première personne. C’est comme si le Roi nous confiait ses pensées, mais en écrivant à la troisième personne. On sait ce qui lui plaît, ce qui ne lui plaît pas, les personnes qu’il aime, qu’il déteste, les femmes qu’il désire, puis qu’il repousse. On est vraiment pris dans un chassé-croisé entre la vie de Cour, et la vie guerrière du Roi. En revanche, souvent, j’ai trouvé quelques répétitions, comme avec La Voisin, qui revient très souvent il me semble, ou certaines autres allusions. Cela peut presque nous donner l’impression que l’auteur nous prend pour des imbéciles : en le disant une fois, on va s’en souvenir. D’un autre côté, pour ceux qui lisent les livres en plusieurs fois, cela peut être pratique, ils ne seront pas perdus dans leur lecture.

Les personnages de ce livre, pour la grande majorité, sont connus de tous. En ayant accès aux pensées de Louis XIV, on se rend vraiment compte qu’il se pensait investi d’une mission divine, intermédiaire entre Dieu et les hommes. Il est certain de sa supériorité sur les autres hommes et ne supporte pas que qui que ce soit tente de lui arriver à la cheville. Il traite les femmes comme des objets qui doivent assouvir ses désirs : il les aime pendant un temps, mais elles doivent disparaître de sa vie dès qu’il le veut. Il semble un peu corrupteur de la jeunesse dans ce livre : Mme de Montespan lui présente des jeunes filles et il fait ce qu’il veut avec elles. Mais, Louis XIV est surtout un roi attiré vers deux choses : la gloire et la guerre. La deuxième peut lui apporter la première, et celle-ci est ce qui fera de lui le plus grand roi d’Europe, et même du monde selon lui. Tout est fait, à Versailles, pour rappeler la puissance et la gloire du roi, des jardins aux salons. Tout le monde doit obéir au roi, et si quelque chose ne lui plaît pas, il n’y a pas d’alternative : Fouquet sera arrêté par le roi et condamné à perpétuité pour avoir osé embellir Vaux-le-Vicomte et avoir voulu être plus grand que le roi. La guerre, quant à elle, est parfois faite par le roi, mais il jalouse son frère, qui, lui aussi, y participe. Seul Louis XIV a le droit de briller et il le fait clairement savoir. Mme de Montespan est un personnage particulier. On ne peut pas dire qu’on l’apprécie vraiment pendant la lecture : elle ressemble clairement à une vipère et ne veut le roi que pour elle. Elle est prête à tout pour le garder. Le roi a d’autres maîtresses moins importantes comme Louise de la Vallière et Marie-Angélique de Fontanges. La reine Marie-Thérèse est complètement effacée de la vie du roi : elle n’apparaît pratiquement jamais, si ce n’est pour dire qu’elle est présente à table, à un bal, ou que le roi la rejoint après avoir passé la nuit avec sa maîtresse. Mazarin disparaît assez tôt dans l’œuvre. Ce n’est pas du tout un personnage auquel on s’attache, il semble corrupteur et pas du tout tourné vers la religion, malgré son titre de cardinal. Les quelques allusions de Louis XIV a une possible agression le rendent définitivement détestable. Anne d’Autriche, quant à elle, disparaît au milieu du livre. Elle semble avoir été très admirée par son fils, il l’aimait beaucoup, malgré certaines décisions prises apparemment contre elle. Enfin, Mme de Maintenon semble peu à peu gagner le cœur du roi, et on ne sait pas vraiment si telle était vraiment son intention. Louis XIV l’aime par le calme qu’elle lui procure, par sa sensibilité et sa dévotion à la religion. Il se rapproche d’elle à la fin de ce premier tome.

Certaines scènes sont assez horribles dans le sens où elles relatent l’état de personnes malades, comme la reine Anne d’Autriche, Mazarin et, sans doute la pire description, Marie-Angélique de Fontanges. Elles font vraiment froid dans le dos !

Enfin, on voit vraiment le côté ambivalent de la vie du roi : d’un côté la vie « privée » et publique, les femmes, la famille royale, les courtisans, et d’un autre côté les affaires d’Etat : les bas-fonds de Paris, les guerres, les alliances. Le roi ne veut pas se laisser abuser, mais les autres tentent d’en faire ce qu’ils veulent, de le manipuler, surtout quand il est petit, et qu’il doit affronter la Fronde. C’est sans doute de cette rébellion que lui vient l’envie de gouverner seul, de prendre le pouvoir et de ne dépendre de personne.

 

Un livre très intéressant, qui retrace bien la vie du roi, et qui s’achève à une période charnière : l’installation définitive du roi à Versailles. J’ai hâte de lire le second tome !

Les sœurs Charbrey, tome 1 : Sans orgueil ni préjugé de Cassandra O’Donnell

Posté : 3 janvier, 2014 @ 1:54 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Genre : Historique, RomanceSans orgueil ni préjugé

Éditeur : J’ai lu

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 253

Synopsis : Le mariage ? Morgana Charbrey ne veut pas en entendre parler. Sa passion dévorante pour les sciences emplit suffisamment sa vie sans qu’elle ait besoin de s’encombrer d’un époux. Cette soif d’indépendance, elle la dissimule derrière une prétendue maladie qui la contraint à rester recluse chez elle, à l’abri des regards courroucés de la haute société. En accompagnant sa jeune sœur Rosalie faire ses débuts à Londres, Morgana était loin d’imaginer que sa beauté et son caractère emporté attireraient l’attention de l’insupportable et ô combien séduisant comte Greenwald …

 

Avis : Je ne m’attendais pas à aimer ce livre, je n’aime pas trop ceux où tout est facile, où tout le monde s’aime, mais c’est vrai que, parfois, ça fait du bien. Je trouvais déjà le sujet intéressant et je me demandais comment l’auteure allait traiter le fait qu’une jeune fille de bonne famille ne veuille pas se marier. La couverture est assez sympathique, la couleur est vive et reflète assez bien le caractère de Morgana. J’aime beaucoup les histoires qui se passent au temps des rois et des reines, et c’est clairement ce qu’annonce ce livre.

L’histoire est donc intéressante, le sujet peut appeler un tas de possibilités. Il est traité de façon simple, avec des retournements de situations auxquels on peut s’attendre, mais que l’on apprécie de lire tout de même. En réalité, j’ai été emportée par l’histoire, j’avais vraiment envie de savoir comment tout allait se terminer (même si je m’en doutais quand même), et je ne pouvais pas m’empêcher de reprendre le livre dès que je pouvais. Les déboires de Morgana sont captivants, elle se laisse assez (peut-être même trop) facilement séduire par le comte Greenwald, qui semble lui aussi très attiré par la jeune fille. Concrètement, rien ne les sépare, mais Morgana pense sincèrement qu’elle ne peut pas se marier, jusqu’à faire des propositions assez particulières au comte. L’histoire entremêlée de Rosalie est moins captivante, mais tout de même intéressante. La jeune fille « cherche » un mari, ne semble pas vraiment disposée à en trouver un ; tous l’ennuient, et l’un d’eux est clairement condescendant. L’histoire évolue, et parfois, on se rend compte de certaines ellipses temporelles. Le cadre du livre est enchanteur : tout d’abord, la demeure Charbrey, qui semble idyllique, puis Londres et ses bals, qui font rêver. Cela donne envie d’y être.

Les personnages font beaucoup dans ce livre. Morgana est une héroïne courageuse, qui n’a aucune confiance en les hommes et qui pense que les femmes ont exactement les mêmes capacités mais qu’elles ne sont pas reconnues à raison de leur sexe. Elle s’adonne aux sciences, sa passion, et ne se soucie absolument pas du regard des autres. Même lors des bals où elle accompagne sa sœur, elle s’habille comme bon lui semble, parle au comte comme elle le veut et ne prend de gants avec personne. L’idée du mariage ne l’effleure pas un instant à cause de ses nombreuses responsabilités. Elle est indomptable, et le comte le remarque vite. Honnêtement, je ne pense pas que ce genre de situations ait été possible à cette époque, mais on peut toujours rêver, ou espérer que cela l’ait été. Morgana est attachante, elle ne m’a pas du tout agacée, contrairement aux héroïnes féminines habituelles. Par contre, je trouve qu’elle se laisse très vite séduire pour une femme complètement contre le mariage et le comte. Quant à lui, il est assez imposant, et on se dit, au début, que l’on n’aimerait pas rencontrer quelqu’un comme lui un jour. Il est inconvenant, dépravé selon sa réputation, et coureur de jupons. Morgana pense même qu’il méprise les femmes, et elle se fait une idée trop rapide de lui (préjugé). Elle niera longtemps son amour pour lui, et c’est au moment où tout semble fini qu’elle se l’avoue (orgueil). Parfois, le comte est impressionnant dans sa façon d’agir, mais l’on se rend compte qu’il aime sincèrement Morgana. Rosalie, partie à Londres sur ordre de sa sœur, est un personnage aimant, qui ne se sent bien que chez elle. Les deux fillettes, Daphné et Marie, sont un peu plus absentes, surtout Daphné. L’on a un simple aperçu du caractère de Marie à la fin, où elle se révèle d’ailleurs très attachante elle aussi.

Ayant lu Cinquante nuances de Grey récemment, j’ai réussi à faire un petit rapprochement qui m’a amusé ; mais les deux livres n’ont rien à voir du tout, il ne s’agit pas de dominant et de soumise, de sadomasochisme ou de quoi que ce soit qui y ressemble. Il y a deux scènes sexuelles, mais rien de bien choquant. 

Ce livre traite bien sûr du rôle des femmes dans la société à l’époque : elles ne sont considérées que grâce à leur mari, elles n’ont pas les mêmes droits que les hommes, et, comme Morgana le dit, les hommes peuvent faire ce qu’ils veulent (coucher à droite à gauche, s’adonner aux sciences) sans que rien ne leur soit dit, mais les femmes n’en ont strictement pas le droit. Morgana fait bien sûr exception à la règle, mais je ne suis pas sûre que cela se soit passé en réalité à cette époque. Ce livre montre un peu ce qu’une femme comme Morgana aurait pu faire, mais cela n’a sans doute pas réellement existé. La famille Charbrey aurait été la famille idéale, où les femmes peuvent choisir leur mari et rester libres de faire ce que bon leur semble.

La fin est prévisible, mais tout de même belle. On aimerait que toutes les histoires se finissent de cette façon. Certains diront que c’est trop facile (ce n’est pas faux), mais cela redonne de l’espoir, ou au moins fait sourire.

 

En définitive, un livre sympathique, qui traite un sujet intéressant. Le fait que la fin soit prévisible ne gâche pas du tout le plaisir que l’on a à lire ce livre. Je lirai sans doute la suite. 

 

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