Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Ils partiront dans l’ivresse de Lucie Aubrac

Posté : 26 février, 2015 @ 8:10 dans Avis littéraires | 4 commentaires »

 

Ils partiront dans l'ivresseGenre : Historique

Editeur : Points

Année de sortie : 2007

Nombre de pages : 266

Synopsis : Mai 1943 – février 1944 : neuf mois de la vie d’une résistante exemplaire, enceinte d’un second enfant, qui aide quatorze personnes à s’évader, passe les douanes en contrebande, ravitaille les clandestins en faux papiers et les collabos en confiture au cyanure. Voici le journal d’un combat pour la liberté, qui est aussi une affaire de vie ou de mort …

 

Avis : J’avais très envie de lire ce livre pour découvrir le point de vue de Lucie Aubrac, une femme résistante, sur l’occupation de la France, sur la Résistance, et sur comment elle l’a vécue. Résultat : mon avis est assez mitigé sur ce livre.

Tout d’abord, l’auteure nous explique que ce livre n’est pas vraiment un journal parce qu’il n’était pas possible d’en tenir un pendant la guerre, et surtout en étant résistante. Elle a donc recomposé la période qu’elle raconte grâce à ses souvenirs et à ceux de ses proches, comme son mari Raymond, ou les personnes qui étaient autour d’elle et qui ont survécu à la guerre. Je ne sais pas pourquoi, mais cela m’a un peu refroidie. J’aurais dû m’y attendre, puisqu’en tant que résistante, Lucie Aubrac ne devait laisser aucune trace de ses activités clandestines, ni même de sa vraie vie : elle prenait le risque que des preuves tombent aux mains des Allemands qui auraient pu démanteler toute la Résistance avec ce qu’elle raconte ici. Mais je pensais retrouver un peu la spontanéité du journal d’Anne Frank, le fait de raconter jour après jour les sentiments que l’on a eu dans la journée, d’être au cœur de l’événement.

Bien entendu, l’auteure nous plonge tout de même en pleine France de 1943-1944, occupée, pillée, rationnée et où les hommes doivent se cacher pour échapper à la Milice ou à la Gestapo. Mais je ne suis parvenue à entrer dans l’histoire qu’à certains moments bien précis, où j’ai pu m’identifier au personnage. Le reste du temps, j’étais ébahie et admirative de tout ce que Lucie Aubrac faisait pour sauver son mari. L’amour qui les unit transpire dans ce livre : il lui permettra de faire évader Raymond trois fois ! L’auteure est vraiment une femme exceptionnelle, même s’il semble qu’elle se sente petite dans tout ce réseau de résistants. Elle pense à toutes les actions héroïques réalisées par d’autres qu’elle, actions qui ne seront jamais célébrées parce que jamais connues et reconnues. Elle nous pousse à de ne pas oublier la solidarité simple qui peut naître dans un village pour sauver une poignée de clandestins, et pour leur permettre d’atteindre l’Angleterre et la sécurité, alors qu’eux restent en France, aux mains de l’occupant, à cacher d’autres hors-la-loi. De plus, l’auteure partage toutes ses aventures avec une écriture simple et facile à suivre. Une seule chose m’a peut-être un gênée : le mélange de noms fictifs et de noms réels (à la fin, je ne savais plus vraiment quels noms étaient les vrais), la surabondance de rues, de quartiers et d’arrêts de métro de Lyon, mais aussi de villages, de villes et de lieux autour de la métropole (ne connaissant pas du tout Lyon et ses environs, je ne savais pas du tout où tous ces endroits se trouvaient).

J’ai trouvé originale l’idée de l’auteure de raconter une période de sa vie de résistante en la liant à sa vie de mère, puisque les neuf mois relatés dans le journal sont les neuf mois pendant lesquels Lucie Aubrac a porté sa petite fille, Catherine. Le début du livre nous raconte d’ailleurs la fin du voyage ! J’ai également apprécié la portée symbolique de ce nom pour la mère et la fille : cette résistance a marqué leur vie entière à toutes les deux.

Je ne pense pas vraiment pouvoir parler de personnages ici, puisque les personnes qui apparaissent ont réellement existé. Lucie Aubrac parle énormément de Raymond, son mari, qu’elle tente de faire évader de prison, mais aussi de son fils, Jean-Pierre, qu’elle tente de protéger de sa vie de résistante. L’amour qu’elle leur voue est agréable à lire, et nous montre le courage de cette femme, qui a tout fait pour ceux qu’elle aimait. Elle parle également de nombreux résistants, chefs de mouvements ou « simples soldats ». Comme je l’ai dit, je me suis un peu embrouillée dans les différents noms. J’ai retenu celui de Maurice surtout, très proche de Lucie Aubrac et qui l’aide comme il le peut. Barbie est un homme cruel, qui aime faire souffrir et qui torture pour obtenir ce qu’il veut. Encore une fois, l’auteure reste très courageuse face à lui. De plus, face à des hommes qui décident qu’elle est un homme parce qu’elle a des qualités masculines et qu’elle agit comme eux, elle réagit comme une féministe et les rembarre proprement, ce qui montre aussi son caractère et son tempérament !

La fin montre l’aboutissement de l’attente de Lucie Aubrac : elle est à Londres, avec ceux qu’elle aime, elle est sur le point d’accoucher. Tout ce qui l’attriste est que la France n’est toujours pas libérée, et qu’elle ne peut plus la défendre comme elle le faisait. Son pays, sa région, ses proches lui manquent. Malgré tout, j’ai trouvé dommage qu’on ne sache pas ce qui arrive à certaines personnes qui étaient proches de Lucie Aubrac, comme Maurice, les parents de Raymond, la sœur de Lucie. On ne sait rien d’eux après la guerre. Une postface traite de l’extradition et du transfert de Klaus Barbie à Lyon pour qu’il soit jugé pour ses crimes contre l’Humanité. Il semble que Lucie Aubrac ait publié ce livre pour que celui-ci soit jugé comme il se doit, et non qu’il salisse la Résistance et qu’il minimise les actions des Français en les traitant de terroristes. Elle a voulu montrer la Résistance de l’intérieur, et je trouve qu’elle a bien réussi, même si ce livre n’est pas un coup de cœur pour moi.

 

En définitive, un livre à lire parce qu’il nous fait vraiment entrer à l’intérieur de la France résistante, mais aussi de la France occupée. Même si ce n’est pas un coup de cœur, il vaut le coup, et nous dresse le portrait d’une femme courageuse qui a lutté pour ceux qu’elle aime et pour que son pays retrouve sa liberté.

Un repas en hiver de Hubert Mingarelli

Posté : 5 janvier, 2015 @ 6:32 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Un repas en hiver Genre : Historique

Editeur : J’ai lu

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 124

Synopsis : Pendant la Seconde Guerre mondiale, trois soldats allemands sont envoyés à la chasse à l’homme au fin fond de la forêt polonaise, malgré un hiver d’une extrême rigueur. Ils débusquent presque par hasard un jeune Juif, alors promis à une mort certaine. Tiraillés par la faim, ils vont procéder, dans une ferme abandonnée, à la laborieuse préparation d’un repas avec le peu de vivres dont ils disposent. Confrontés à l’antisémitisme d’un Polonais de passage, un sentiment de fraternité vis-à-vis de leur prisonnier va se réveiller dans le cœur des soldats.

 

Avis : Encore un livre sur la guerre, il faut croire que j’aime ça ! Celui-ci est assez original je trouve ; en tout cas, le synopsis m’a donné envie de voir ce que cela pouvait donner !

On suit trois soldats allemands, le narrateur, dont on ne connaît pas le nom, Emmerich et Bauer. Ils semblent mal supporter la vie qu’ils mènent, une vie faite de fusillades et de froid hivernal. Ce dernier est omniprésent dans la première partie du livre : j’ai eu froid avec eux rien qu’en imaginant ce qu’ils devaient ressentir ! L’image de l’impression d’une baignoire gelée si l’on ouvre un manteau me reste en mémoire … La forêt où les soldats se trouvent m’a semblé assez lugubre, l’atmosphère qui s’y trouve est assez oppressante et donne envie de la fuir plus que d’y flâner. Et pourtant, même si on y passe très peu de temps, l’endroit où les trois soldats vivent semble pire qu’elle ! Dans cette première partie, les Juifs, que les personnages doivent traquer, sont mentionnés, mais jamais par leur nom : on parle d’eux en disant « Il en passe » par exemple, ou « Il en arrive ». J’ai dû relire au début, parce que je me demandais à quoi les personnages se référaient, mais j’ai vite compris qu’ils parlaient de Juifs. La traque est donc toujours présente, même si les personnages parlent de leur vie personnelle plus que de leur vie quotidienne au gymnase. Leur vie personnelle, d’ailleurs, semble assez différente les unes des autres. Celle d’Emmerich est peut-être plus parlante pour certains parce qu’il a un fils auquel il pense sans cesse. Celles de Bauer et du narrateur semblent un peu plus proches, mais on ne sait pas grand-chose de Bauer. Parfois, le narrateur parle d’épisodes futurs, ce qui peut un peu perdre le lecteur. J’ai eu parfois besoin de relire un passage pour bien comprendre où il se situait dans le temps. La misère de la vie de soldat allemand est consternante. Je savais que cela n’avait pas été facile, mais on voit rarement la vie des soldats allemands. On s’imagine souvent qu’ils collaboraient totalement. Ce livre montre que ce n’est pas le cas, et nous pousse à réfléchir sur les généralisations que l’on fait souvent. L’élaboration du repas est très longue, j’ai eu peur de m’ennuyer un peu, mais finalement non. Cette lutte pour manger m’a un peu impressionné. Je ne m’imagine pas du tout dans cette situation.

Le narrateur semble plus rêveur que les autres personnages, et plus capable de s’évader de sa vie de soldat allemand. Il est assez attachant, on s’identifie facilement à lui, même si cela peut paraître difficile de s’imaginer à sa place. Bauer semble plus agressif et plus brut que les deux autres personnages. Il est le seul que l’on « entend » crier dans le livre. Il s’emporte parfois, et prend des décisions sur des coups de tête, des décisions qu’il peut regretter par la suite. Emmerich est également attachant, et ce qu’on apprend sur lui est assez triste. Il est peut-être le personnage auquel on s’attache le plus, au vu de ce qui lui arrive, et des histoires dont il parle à ses deux camarades. Le Polonais, qui apparaît à peu près au milieu du livre, est assez mystérieux, on ne sait pratiquement rien de lui. Il m’a paru très antipathique du fait de son antisémitisme, évidemment. Le passage sur son visage est assez parlant. Quant au Juif, on sait simplement de lui qu’il est jeune, et qu’il se laisse faire, qu’il n’a aucun espoir.

La fin m’a déplu, je l’ai trouvé trop rapide. Je pensais qu’elle serait différente. J’ai trouvé que c’était trop abrupt, c’est un peu dommage.

 

En définitive, un bon livre, mais dont je n’ai pas aimé la fin.

La compagnie des spectres de Lydie Salvayre

Posté : 28 décembre, 2014 @ 3:05 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

La compagnie des spectres Genre : Historique, Drame

Editeur : Points

Année de sortie : 2014

Nombre de pages : 172

Synopsis : La visite d’un huissier, venu dresser un inventaire avant saisie dans leur appartement de Créteil, provoque l’affolement d’une mère et de sa fille. Lorsque la mère, hantée par les figures de Pétain et de Darnand, s’attaque à l’homme à coups d’insultes et d’imprécations hallucinées, la situation dégénère … Un huis-clos à trois voix, délirant, impressionnant d’invention et d’humour. « Ma mère, monsieur l’huissier, ne distingue pas le passé du présent, le jour de la nuit, ni les vivants ni les morts ».

 

Avis :  Ce livre m’avait l’air très intéressant. La couverture est très étrange, je ne savais pas trop à quoi m’attendre.

C’est un vrai huis clos dans lequel on entre ici. Un huis-clos sale, sombre et dans lequel le temps n’a pas vraiment sa place. J’en suis même venue parfois à me demander qui parlait de qui, notamment à la fin, si c’était la narratrice qui parlait de sa mère, ou celle-ci qui parlait de la sienne. On entre dans une dimension où le passé se confond avec le présent, où les morts reprennent vie, ou restent parmi les vivants sous forme de spectres qui terrifient la mère de la narratrice. Cela nous donne à penser, nous fait réfléchir sur la guerre, ses conséquences. Doit-on vivre dans le passé ? Ou simplement se souvenir sans que cela nous ronge et nous empêche de vivre ? Ce livre nous montre la vie d’une femme que la guerre a transformée. Et sa fille, la narratrice, semble en avoir pâti toute sa vie, et en pâtir encore pendant qu’elle raconte. Le récit est déclenché par l’arrivée d’un huissier qui répertorie tout ce que possèdent les deux femmes. En réalité, en lisant le livre, j’ai vu cet huissier comme un prétexte. La narratrice raconte sa vie à quelqu’un parce qu’elle en a besoin, parce qu’elle n’a aucune vie sociale, comme on le découvre peu à peu. C’est assez terrifiant de lire cette histoire en réalité, car on a du mal à s’imaginer à sa place. Comment aurions-nous vécu ? Serions-nous restés ? Ce livre est vraiment frappant de par la force des mots employés par l’auteur. L’écriture est très bonne, pleine de poésie parfois, malgré le sujet traité.

Concernant les personnages, la narratrice m’a un peu ému. Sa vie est tellement triste. Elle ne fait absolument rien, ne parle à personne et rêve d’histoires d’amour et de relations sexuelles parce qu’elle n’en a vécu aucune. Je dois avouer que j’ai ressenti de la pitié pour ce personnage. Quant à la mère, elle m’a fait de la peine elle aussi. Elle vit dans un autre monde, avec des personnes mortes depuis longtemps, et elle reste coincée dans un passé révolu. Elle ne fait pas que se souvenir, elle vit réellement dans le passé, ce qui est assez troublant. Cela a même influencé sa vie de femme et de mère, puisqu’il semble qu’elle n’a pas été la mère idéale pour la narratrice. En ce qui concerne le personnage de l’huissier, je l’ai plutôt vu comme un prétexte. Il n’a pas vraiment de profondeur, il ne fait qu’inventorier des objets et se fiche de ce que la narratrice lui raconte. Il ne montre pratiquement aucun signe d’intérêt, ne parle presque pas, et finit par disparaître comme il est apparu. J’ai aimé le personnage de la grand-mère de la narratrice, une femme qui a tenté de se soulever mais que tout le monde a réprimé. Le personnage de l’oncle Jean est central dans cette histoire, même si on ne connait pas grand-chose de lui. La mère de la narratrice est obnubilée par son frère qu’elle a vu mourir. Les autres personnages sont tous un peu caricaturés, comme les jumeaux Jadre, miliciens par excellence.

La fin est très abrupte, et soudaine, comme si la narratrice n’avait plus rien à raconter et que le prétexte ne servait plus à grand-chose. J’ai été un peu déçue par cette fin.

 

En définitive, un livre très intéressant, qui nous fait réfléchir, et nous fait un peu peur. L’écriture m’a beaucoup plu, mais j’ai été un peu déçue par la fin, trop rapide à mon goût.

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard

Posté : 24 décembre, 2014 @ 7:52 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphantsGenre : Historique

Editeur : Actes Sud

Année de sortie : 2010

Nombre de pages : 154

Synopsis : En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose – après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci – de concevoir un pont sur la Corne d’Or ? Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s’empare d’un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage. Troublant comme la rencontre de l’homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d’orfèvrerie, ce portrait de l’artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l’acte de créer et sur le symbole d’un geste inachevé vers l’autre rive de la civilisation. Car à travers la chronique de ces quelques semaines oubliées de l’Histoire, Mathias Enard esquisse une géographie politique dont les hésitations sont toujours aussi sensibles cinq siècles plus tard.

 

Avis : Je n’avais jamais entendu parler de ce livre avant il y a quelques semaines. Il m’a intrigué, et je me suis dit que j’allais en apprendre encore beaucoup sur l’art de Michel-Ange.

Je ne m’attendais pas à ce que j’ai lu ; je pense que je me suis trop imaginée ce que j’allais lire. Le premier chapitre m’a bien accroché, moins le second. J’ai surtout aimé les passages où un personnage que l’on ne connaît pas vraiment s’adresse à Michel-Ange. La poésie de cette écriture m’a enchanté. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée en lisant les chapitres qui correspondent à la vie de l’artiste à Istanbul. J’ai aimé certaines scènes, comme celle de la danseuse. Mais ce livre se lit très vite, je n’ai pas eu le temps de vivre l’histoire. Je n’ai pas eu le temps de m’imaginer convenablement les rues arpentées par Michel-Ange, l’atmosphère de la Turquie de l’époque. En revanche, ayant eu la chance de visiter Sainte-Sophie, j’ai adoré le passage qui la concernait. L’écriture est vraiment très bonne, elle est fluide et se lit toute seule, on ne bute pas sur les mots ou les phrases. Je dois dire que, si l’histoire ne m’a pas totalement conquise, l’écriture, elle, l’a fait.

Concernant les personnages, j’ai particulièrement apprécié Michel-Ange et Mesihi. Le premier est une légende, et on s’imagine parfois comment il a pu vivre, ce qu’il a pu vivre, et comment il est devenu ce mythe de l’art. Même si c’est un roman, on s’imagine que c’est la réalité, et cela fait tout de même quelque chose. De plus, à la fin, l’auteur dit ce qui est avéré et ce qui ne l’est pas. Mesihi m’a plu, je ne saurais pas vraiment dire pourquoi. Peut-être pour son sens du sacrifice, son amour discret et doux, mais qui le pousse vers la passion. Les autres personnages m’ont moins frappé : Manuel m’a semblé un peu effacé, on ne sait pas grand-chose du grand vizir et du sultan, sinon que ce sont des personnages puissants qui font ce que bon leur semble. Une mauvaise image du pape Jules II est donnée, des puissants et des artistes en général aussi : Michel-Ange se sent maltraité et insulté par les deux. La danseuse est aussi un personnage marquant : je ne dirais pas pourquoi, vous le découvrirez au fur et à mesure de l’histoire !

La fin est ce que j’ai préféré ! Elle m’a vraiment fait apprécié le livre. On découvre « vraiment » le personnage qui parle à Michel-Ange depuis le premier chapitre, et tout se passe très vite.

 

En définitive, un livre très intéressant, que j’ai apprécié, mais ce n’est pas le coup de cœur auquel je m’attendais.

Les Regrets suivi des Antiquités de Rome et du Songe de Joachim Du Bellay

Posté : 18 septembre, 2014 @ 6:11 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Les RegretsClassique, Poésie, Historique

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 187

Synopsis : En juin 1553, Du Bellay arrive à Rome que les troupes de Charles Quint ont mise à sac vingt-six ans plus tôt ; il y accompagne le cousin de son père, le cardinal Jean Du Bellay, auquel le roi Henri II a confié la mission de négocier avec le pape une alliance contre Charles Quint. C’est pendant ce séjour romain qu’il compose – outre des poèmes en latin – l’essentiel des Regrets, des Antiquités et du Songe qu’il fait paraître en 1558, après son retour de Paris. Les sonnets des Regrets disent la plainte d’un exilé à Rome – en même temps que la pérégrination de l’âme sur terre accompagne le thème du voyage ; mais l’élégie se double aussi d’une satire contre la cour pontificale. Après quoi ce n’est plus l’exilé qui importe dans Les Antiquités, mais la Ville elle-même, son illustre passé comme sa déchéance présente. Vision d’un destin où le sac de 1527 annonce un châtiment plus grand : après une réflexion sur la lente dégradation de Rome, Le Songe peut alors proposer le cauchemar d’une destruction brutale.

 

Avis : J’aime beaucoup la poésie, mais je dois avouer que je n’étais pas enchantée d’apprendre que j’allais étudier ce livre cette année. Les quelques poèmes que j’avais déjà lus étaient très beaux, mais j’avais peur de ce que cela pouvait donner avec un recueil complet.

Je pense que l’on est forcé de reconnaître que Du Bellay écrit très bien : il utilise la forme la plus codée de la poésie, le sonnet, pour nous faire part de son mal-être à Rome. Il se sent exilé, loin de sa patrie, de ses amis, et du Roi, à la Cour duquel il se lamente ne pas pouvoir être. Dans Les Regrets, il adresse de très nombreux poèmes à ses amis, et notamment à Ronsard qui, lui, a la chance de se trouver à la Cour d’Henri II. On peut dire que le recueil est coupé en trois parties bien nettes : une partie concerne les élégies, où Du Bellay se plaint de vivre à Rome, une ville qui se dégrade, où l’Eglise n’est plus ce qu’elle était, où l’Anjou, sa région natale, lui manque. La seconde partie est composée de satires : il critique très fortement Rome, mais surtout le Cardinal Caraffa. Un certain anticléricalisme véhément apparaît à ce moment dans le recueil. Les traits d’esprit qu’il lance contre ceux sur qui il écrit m’ont parfois fait rire. La dernière partie est globalement consacrée aux louanges, et notamment celles de Marguerite de Navarre, sœur du roi. Du Bellay utilise beaucoup d’images, celles de la nature comme celle de l’architecture pour parler de l’exil, mais aussi de la corruption qui s’étend sur Rome, autrefois maîtresse du monde. Les Antiquités de Rome traitent surtout la déchéance matérielle et intellectuelle de la ville, qui n’est plus ce qu’elle était. Le Songe m’a semblé plus délirant, plus imaginaire, comme si Du Bellay relatait vraiment des rêves. J’ai particulièrement apprécié, dans les trois recueils, la présence de très nombreuses références mythologiques et littéraires, comme Hercule, Diane, Ulysse, Jason … Je trouve que la mythologie donne du relief à l’œuvre et permet d’apprécier la forme du sonnet dans toute sa splendeur. 

Ayant dû étudier Les Regrets, je ne peux pas dire que je l’ai adoré dès la première lecture. Du Bellay parle beaucoup par images, et il faut souvent réfléchir à ce qu’il a réellement écrit avant même d’analyser les procédés littéraires. A force d’expliquer chaque poème, j’ai trouvé qu’il se répétait beaucoup : il dit à peu près toujours la même chose,  il utilise simplement des images et des mots différents, l’idée est la même. Cela n’enlève rien à la beauté du texte, au rythme des vers et à la qualité de l’œuvre. Simplement, si vous voulez lire le recueil, je vous conseille de ne pas le lire d’un coup, de lire poème par poème, petit à petit, pas d’un bloc. Je pense que, de cette façon, l’on apprécie mieux la poésie. Je pense qu’étudier le livre m’a un peu freiné dans mon appréciation personnelle. J’ai préféré les deux recueils qui suivaient, sans doute parce que je ne les ai pas étudiés. Je pense que je relirai Les Regrets dans quelques années, j’aurais sans doute un avis différent.

 

En définitive, un très beau recueil que je n’ai pas su apprécier à sa juste valeur. Même si j’ai vraiment aimé les images mythologiques et littéraires, la redondance des thèmes m’a un peu lassée. Je le relirai plus tard en espérant avoir un avis différent (après tout, il paraît que nos lectures des œuvres changent avec les années !)

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