Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Royaume de vent et de colères de Jean-Laurent Del Socorro

Posté : 11 avril, 2021 @ 11:06 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, HistoriqueRoyaume de vent et de colères

Editeur : ActuSF

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 280

Synopsis : 1596. Deux ans avant l’édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s’oppose à Henri IV, l’ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi. À La Roue de Fortune se croisent des passés que l’on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s’essaie à un métier sans arme. Les pions sont en place. Le mistral se lève. La pièce peut commencer.

 

Avis : Du roi je serai l’assassin sort ce mois-ci ; c’est un tome compagnon de Royaume de vent et de colères, donc j’avais envie de le découvrir avant de lire le nouveau roman de Jean-Laurent Del Socorro !

C’est un cas typique de « Pourquoi ai-je tant attendu pour lire ce livre ? » ! C’était phénoménal ! Ça l’est encore davantage quand on comprend que ce roman est le premier de l’auteur alors que j’ai trouvé l’écriture et la structure de l’intrigue presque encore meilleures que celles de Je suis fille de rage, le premier livre que j’ai lu de l’écrivain ! J’ai été impressionnée par la qualité de la plume, le plaisir que j’avais à lire, la complexité et la perfection de la construction du récit. En effet, celui-ci est écrit comme une pièce tragique du XVIe siècle : trois actes, unités de temps, de lieu et d’action, des personnages qui quittent la scène pour que d’autres y montent. C’était EXCELLENT ! J’ai adoré le point de vue multiple et la diversité des personnages : cela permet au lecteur d’entrer d’autant plus dans le roman, de vivre l’histoire auprès de ses différents protagonistes. Comme dans Je suis fille de rage, pas de discrimination de genre ici : les femmes et les hommes sont aussi bien représentés, les femmes sont des personnages d’action et non des poupées effacées, elles se battent, elles vivent véritablement sur la page et elles peuvent mourir comme donner la mort dans le sang. Jean-Laurent Del Socorro est l’un des rares auteurs à les écrire de cette manière ; c’est sans doute la raison pour laquelle, pour moi, il se démarque des autres écrivains. Il inclut également des personnages aux orientations sexuelles et aux origines diverses : c’est donc un grand OUI !

Comme dans Je suis fille de rage, on retrouve les grands éléments qui font que j’adore les romans de cet auteur :
- l’émotion qui naît pour des personnages que l’on côtoie peu de temps mais auxquels on s’attache véritablement ;
- le fait que le lecteur sache que l’écrivain n’a pas peur de tuer ses personnages : cela crée d’autant plus de suspense et rend le récit plus crédible ;
- une forme de poésie dans la parole de certains êtres de papier ;
- l’utilisation du contexte historique et même d’un événement historique parfois oublié par les lecteurs : cela permet de lire un bon roman tout en apprenant des choses sur son propre pays !
- l’action, maîtrisée, bien décrite afin que le lecteur puisse visualiser ce dont il s’agit ;
- le côté Fantasy : j’ai entendu des avis parfois négatifs sur les romans de Jean-Laurent Del Socorro parce qu’ils n’étaient pas assez Fantasy. Au contraire, j’adore ce côté uchronie/Fantasy qui ne change pas pour autant l’issue des événements. J’aime que la magie s’immisce dans l’Histoire, ici, de France et la rende encore plus fascinante !
- une romance que j’ai envie de suivre !

 

En bref, j’ai adoré ce roman que j’ai dévoré en une journée tant j’avais envie de connaître toute l’histoire !

 

La Ville sans vent, tome 1 d’Eléonore Devillepoix #plib2021

Posté : 15 mars, 2021 @ 5:20 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, YALa Ville sans vent

Editeur : Hachette

Année de sortie : 2020

Nombre de pages : 442

Synopsis : A dix-neuf ans, Lastyanax termine sa formation de mage et s’attend à devoir gravir un à un les échelons du pouvoir, quand le mystérieux meurtre de son mentor le propulse au plus haut niveau d’Hyperborée.
Son chemin, semé d’embûches politiques, va croiser celui d’Arka, une jeune guerrière à peine arrivée en ville et dotée d’un certain talent pour se sortir de situations périlleuses. Ça tombe bien, elle a tendance à les déclencher…
Lui recherche l’assassin de son maître, elle le père qu’elle n’a jamais connu. Lui a un avenir. Elle un passé.
Pour déjouer les complots qui menacent la ville sans vent, ils vont devoir s’apprivoiser.

 

Avis : La Ville sans vent est un des finalistes du Plib ! Je l’avais reçu en livre voyageur il y a un moment : je l’ai enfin lu !

Il faut tout d’abord que je m’arrête sur la couverture ! Si je lisais mes bouquins pour leur beauté extérieure, j’aurais certainement craqué pour celui-ci il y a longtemps ! Je la trouve très réussie, non seulement parce qu’elle est assez sobre au niveau des couleurs, avec seulement du noir, du blanc, du gris et de l’or, mais aussi parce qu’elle est très sophistiquée et très fidèle au niveau de la représentation d’Hyperborée ! Elle donne clairement envie, comme Arka le fait, d’entrer dans la ville pour la découvrir !

Commençons par l’univers ! J’ai adoré Hyperborée, ses niveaux, l’agencement de la ville, la façon dont on s’y déplace – qui m’a fait penser à Pratchett tout le long. Je l’ai trouvée originale et surprenante tout en étant une ville dans laquelle il est difficile d’avoir envie de vivre. Hyperborée est percluse d’inégalités et de violence, qu’elle soit physique ou sociale, que ce soit au premier ou au dernier niveau. Au fil des pages, le lecteur se rend compte qu’il n’est pas bon être né.e pauvre ou femme dans la ville, ce qui est rapidement révoltant. J’ai également adoré le côté politique du roman : Lastyanax, le jour-même de sa soutenance, va devoir naviguer les eaux troubles d’Hyperborée, tout en résolvant le mystère de la disparition de son mentor. Rapidement, le lecteur pense comprendre qui est responsable de ce qui arrive dans la ville, mais le « complot » est plus vaste et plus surprenant que ce à quoi il s’attendait ! J’ai été surprise par les révélations finales, même si elles m’ont semblé peut-être un peu trop énormes.

Peut-être que le nom « Hyperborée » vous a déjà mis sur la piste : j’ai adoré l’influence grecque que l’on sent un peu partout dans le livre. Que ce soit au dernier niveau, avec les mages vêtus de leur toge, avec l’école de magie ou sa bibliothèque, avec les noms des personnages et de la ville, avec la mention des Amazones : tout rappelle la Grèce antique et c’était un vrai plaisir ! (à part le côté misogyne de la société grecque, bien sûr !) J’ai donc beaucoup aimé l’école et les quelques cours auxquels nous assistons avec les personnages ; j’ai aimé assister aux épreuves de l’Attribution, qui m’ont donné envie de relire Hunger Games ou Ready Player One ; j’ai aimé la fin, qui met parfois le lecteur au désespoir. Tout cela est porté par une écriture que j’ai trouvée très agréable !

Concernant les personnages : j’ai rapidement apprécié Lastyanax, même s’il est parfois clairement à côté de la plaque au niveau émotionnel. Je l’ai trouvé attachant et j’ai eu envie de le suivre dans son enquête mais aussi dans sa vie de tous les jours. Ambitieux, Lastyanax se rend bien compte qu’il fait certaines choses qui le mettent mal à l’aise pour arriver à une position méprisée par ses pairs. Il est aussi très perspicace et intelligent, capable de nouer rapidement les fils de l’intrigue pour comprendre comment tout fonctionne. Il va croiser le chemin d’Arka, une petite fille de treize ans qui cherche son père à Hyperborée. J’ai eu beaucoup plus de mal avec elle qu’avec Lastyanax, je ne sais pas exactement pourquoi. J’ai trouvé les premiers points de vue qui la concernaient assez agaçants et j’ai eu du mal, par la suite, à m’attacher à elle. J’ai fini par y parvenir, mais ce n’est toujours pas mon personnage préféré, loin de là. Le lecteur rencontrera également le groupe qui gravite autour de Lastyanax ainsi que celui qui se trouve auprès d’Arka. J’ai beaucoup aimé Pyrrha et Pétrocle : l’une se bat contre la misogynie d’Hyperborée, l’autre semble assez peu concerné par l’école et la politique tout en étant encore plus attachant que Lastyanax !

La fin donne envie de lire le tome 2 : pas d’urgence, mais comme une démangeaison qui commence à se faire sentir !

 

Donc, un excellent premier roman qui mérite amplement sa place parmi les cinq finalistes ! Une histoire prenante et des personnages haut en couleur qui font passer un très bon moment aux lecteurs !

#ISBN9782017108443

Steam Sailors, tome 1 : L’Héliotrope d’Ellie S. Green #plib2021

Posté : 11 mars, 2021 @ 5:10 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, JeunesseSteam Sailors

Editeur : GulfStream

Année de sortie : 2020

Nombre de pages : 377

Synopsis : Il fut un temps où les Alchimistes nourrissaient le Haut et Bas-Monde de leurs inventions merveilleuses, produits de magie et de science. Un temps de machines extraordinaires, de prodiges électriques et d’individus aux pouvoirs fantastiques. Une époque révolue depuis que les Industriels ont éradiqué les Alchimistes et leur formidable savoir. Pourtant, on raconte qu’à l’aube de leur disparition, ils auraient caché leur fabuleux trésor dans une cité secrète…

Quatre siècles après la Grande-Fracture, les habitants du Bas-Monde traversent une ère obscure et rétrograde, tandis que le Haut-Monde, figé depuis l’extinction des Alchimistes, demeure inaccessible et fait l’objet de tous les fantasmes. Originaire du Bas-Monde, Prudence vit en paria car elle voit l’avenir en rêves. Une nuit, son village est attaqué par des pirates du ciel. Enlevée et enrôlée de force à bord de l’Héliotrope, un navire volant à la sinistre réputation, la jeune orpheline découvre un nouvel univers, celui du ciel et des pirates. Prudence fait la connaissance des membres de l’équipage, qui ne tardent pas à lui révéler leur secret : ils détiennent un indice, menant à une série de « clefs » disséminées dans le monde, qui permettait de retrouver la cité des Alchimistes…

 

Avis : J’ai reçu ce roman en livre voyageur pour le Plib : merci encore aux organisatrices pour ce procédé et à la jurée qui a proposé de prêter Steam Sailors !

Honnêtement, quand j’ai vu le résumé, je n’étais pas très emballée : une aventure sur un bateau pirate ne me disait pas grand-chose.

Quelle erreur ! J’ai passé un excellent moment !

Le lecteur suit Prudence, une jeune fille qui vit dans le Bas-Monde. Marginale, elle vit seule à cause de quelque chose qui la différencie des autres. Rejetée, elle est propulsée dans le monde des pirates quand l’Héliotrophe descend vers Murs-Mouillés pour une mission. J’ai beaucoup aimé l’héroïne : elle est très attachante et c’est un plaisir de la voir évoluer au fil des pages. Ses capacités sont également fascinantes et donnent envie d’en apprendre plus sur ses origines ! J’ai également adoré qu’elle sache manier les plantes et qu’elle SPOILER 1

Quant aux autres personnages, on va dire qu’ils se répartissent à peu près en deux catégories : les pirates et les autres.
Je me suis globalement attachée à tous les pirates, plus particulièrement à Gareth, Petrus et Mousquet. Chacun a une personnalité bien à lui, mais chacun est aussi proche des autres grâce à ce lien qui unit tous les membres de l’équipage. Bien sûr, nous sommes en présence d’un groupe soudé donc j’étais JOIE ! J’ai aimé que les pirates ne soient pas édulcorés malgré la présence de Prudence : ils aiment boire, sont parfois (souvent ?) sales, aiment faire la fête et aller dans les maisons de compagnie quand ils mettent pied à terre, sont prêts à tuer pour survivre ou pour réussir une mission, ne font pas de quartier ni de prisonniers, s’opposent à l’autorité royale et se moquent d’à peu près tout – ou semblent le faire, en tout cas. Cela permet de s’immerger complètement dans un univers complexe et réaliste dans lequel le lecteur a envie de rester encore et encore !
Quant aux autres … A partir du moment où le lecteur est attaché aux pirates, il est difficile pour les personnages qui s’opposent à eux de se faire apprécier. Certains ressortent particulièrement à cause de leur personnalité explosive – Jin-Feng – ou de leur arrogante stupidité – Germain Grandford. SPOILER 2 

L’un des énormes points positifs de ce roman est l’Héliotrope. Comme j’aimerais pouvoir, l’espace d’un instant, me trouver sur le bateau !! Il fait quasiment partie des personnages tant il est important dans ce roman. Lieu de vie permanent des pirates, il est aussi un un lieu plein de surprises pour Prudence qui finit par le découvrir. J’ai adoré certaines scènes, notamment celle de la bibliothèque ou SPOILER 3 Il fait sans doute déjà partie de mes lieux littéraires préférés !

Penchons-nous maintenant sur l’intrigue ! J’ai aimé que l’action arrive rapidement – dès le prologue ! -, que les rebondissements soient nombreux, mais que cela n’empêche pas le roman de comporter des passages plus chargés d’émotion. J’ai eu l’impression d’un dosage parfait : pas de longueurs, des passages de description aux bons moments, des séquences variées, des décors différents au fil des aventures. J’ai beaucoup voyagé en quelques pages ! En plus de tout cela, plusieurs mystères se glissent dans le roman : tout d’abord, le capitaine du bateau ; puis la particularité de Prudence ; enfin, quelque chose de plus important, une grande quête vers laquelle chacun semble tendre. J’ai aimé que l’intrigue prenne ainsi de l’ampleur petit à petit. SPOILER 4 A cela s’ajoute un univers prenant, peuplé d’êtres qui ressemblent à ceux de notre monde sans l’être tout à fait.

Un petit mot sur l’écriture, que j’ai trouvé très agréable, fluide, facile à suivre et de grande qualité ! Elle ne fait pas que raconter l’histoire, elle la porte et la sublime !

La fin laisse présager un tome 2 bourré de nouvelles aventures fascinantes et de grandes révélations ! J’ai hâte !

 

Donc, un premier tome très réussi, qui donne envie de rester plus longtemps sur l’Héliotrope avec ses membres d’équipage !

 

SPOILER 1 finisse par occuper le poste de guérisseuse. Elle m’a fait penser à ces femmes que l’on qualifiait de sorcières parce qu’elles étaient capables de soigner/guérir les gens, ce qui me l’a rendu d’autant plus sympathique ! J’ai également adoré la relation qu’elle tisse avec certains personnages, notamment Gareth et Petrus, mais aussi Ezekiel et Mousquet ! 

SPOILER 2 Seul Magnus Stettwald échappe à ce traitement ; en effet, le lecteur peut se douter que quelque chose de particulier va lui arriver étant donné qu’il est l’un des rares, voire le seul, personnages dont le lecteur connaît les pensées alors qu’il n’est pas un pirate. J’ai fini par l’apprécier, sans doute grâce à Prudence et Gareth.

SPOILER 3 la partie de … grodruning (?) que j’ai trouvé géniale à lire !

SPOILER 4 Comme j’ai envie de lire la suite pour en apprendre davantage sur les Alchimistes !!

 

#ISBN9782354887752

Vampyria, tome 1 : La Cour des ténèbres de Victor Dixen #plib2021

Posté : 28 février, 2021 @ 3:46 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, UchronieVampyria

Editeur : Robert Laffont (Collection R)

Année de sortie : 2020

Nombre de pages : 491

Synopsis : « Tu vas t’épanouir à Versailles telle une fleur exotique. Les vampyres du palais raffolent de tout ce qui sort de l’ordinaire. Mais attention : la Cour des Ténèbres a ses codes, ses pièges mortels, et le moindre faux pas s’y paye au prix du sang…

EN L’AN DE GRÂCE 1715, le Roy-Soleil s’est transmuté en vampyre pour devenir le Roy des Ténèbres. Depuis, il règne en despote absolu sur la Vampyria : une vaste coalition à jamais figée dans un âge sombre, rassemblant la France et ses royaumes vassaux. Un joug de fer est imposé au peuple, maintenu dans la terreur et littéralement saigné pour nourrir l’aristocratie vampyrique.

TROIS SIÈCLES PLUS TARD, Jeanne est arrachée à sa famille de roturiers et catapultée à l’école formant les jeunes nobles avant leur entrée à la Cour. Entre les intrigues des morts-vivants du palais, les trahisons des autres élèves et les abominations grouillant sous les ors de Versailles, combien de temps Jeanne survivra-t-elle ?

 

Avis : Quand j’ai appris la sortie de ce livre, il était évident qu’il fallait que je le lise. Louis XIV changé en vampire et régnant sur la France, figée dans l’Ancien Régime depuis trois siècles ? JE VEUX !

J’ai donc évidemment aimé l’idée que l’on reprenne l’Ancien Régime, la Cour, Versailles, l’étiquette, etc, dans ce roman : cela crée bien l’ambiance feutrée et mesquine des cours, où chacun cache son jeu pour atteindre son objectif. J’ai également beaucoup aimé l’idée d’une école dans laquelle les jeunes nobles apprennent tout ce qui leur permettra de s’intégrer à la Cour, y compris l’art vampyrique, parfois clairement immonde.
Bien sûr, si des vampires sont présents, je suis encore plus contente ! J’adore que l’on reprenne cette créature et qu’elle soit toujours aussi vivante sur la page, toujours aussi double, entre la noblesse et la sauvagerie. Autant d’éléments qui m’ont fait apprécier ce roman ; s’ajoute à cela le fait que l’intrigue est très prenante ! Rapidement, il devient difficile de poser le livre tant l’on a envie de savoir ce qui arrive ensuite !

Pourtant, ce livre n’est pas un coup de cœur et j’hésite à le faire figurer dans la liste de mes finalistes pour le Plib 2021.
Tout d’abord, même si j’ai adoré certains personnages, comme Poppy ou Naoko, et que j’ai été touchée par d’autres, comme Rafael ou un autre jeune homme, j’ai détesté Jeanne qui, au fil des pages, devient tout bonnement insupportable. Narratrice de sa propre histoire, elle m’a agacée dès les premiers chapitres à cause du ton employé dans la narration. Percluse de points d’exclamations, de doutes et d’exagérations, elle est aussi minée par des pensées qui tournent parfois en rond et des décisions pour le moins douteuses. Au début du roman, Jeanne voit les choses de manière très binaire : les nobles, vampyres et mortels, d’un côté, le peuple de l’autre. Cela la rend arrogante : elle sait tout mieux que tout le monde, son but à elle est glorieux alors que celui des autres autour d’elle est minable. Des nuances apparaissent au fil du récit, mais Jeanne devient de pire en pire. SPOILER 1 Comme elle est narratrice, c’est aussi dans sa bouche que l’on trouve des perles de réflexion qui m’ont laissée perplexe ou m’ont agacée. Par exemple, elle est capable de penser que quelqu’un de malade, qui souffre donc et qui a besoin d’une drogue-médicament pour se soulager un peu, est un « esclave de la drogue ». Joli. Enfin, dernier élément qui m’a agacée dans ce roman : la romance. SPOILER 2 Comme j’ai été agacée de la voir s’inviter dans le récit ! Je me doutais qu’elle venait, mais cela ne l’a pas rendu plus agréable. J’ai même cru voir l’ébauche d’un triangle amoureux – avec un amour à sens unique, certes, mais quand même ! SPOILER 3

Malgré ces éléments que je n’ai pas appréciés, j’ai aimé la fin. Elle était complètement inattendue, absolument imprévisible et elle me donne très envie de lire le tome suivant ! SPOILER 4

Une dernière remarque qui me semble importante : l’auteur, contrairement à certains autres que j’ai pu lire et qui écrivent des romans classés YA, n’a pas peur de tuer ses personnages et d’écrire des scènes particulièrement violentes et sanglantes – parfois avec des détails dont je me serais bien passée ! On aurait pu s’en douter avec un livre dont certains personnages sont des vampires, mais je tiens quand même à le préciser, autant pour avertir ceux à qui cela pourrait déplaire que pour le signaler à ceux qui seraient lassés de romans YA dans lesquels tout le monde survit comme par miracle.

 

Donc, un roman dont l’intrigue était prenante, tout comme l’ambiance, mais qui enfermait aussi quelques éléments qui m’ont déplu.

 

SPOILER 1 J’ai fini par vraiment la haïr quand elle trahit Poppy puis Orfeo d’une manière si laide et abominable que j’avais envie de jeter le livre le plus loin possible de moi. ET ces trahisons sont considérées comme acceptables puisque le Grand Ecuyer, qu’elle a failli tuer dans son élan pour rejoindre la dernière épreuve et obtenir la Gorgée du Roy, la regarde avec admiration quand il la retrouve. Admiration ? Elle a failli te tuer et n’a fait que trahir tout le monde depuis le début du roman, et tu ressens de l’admiration ? Certes, son but est « pour le bien commun », mais cela ne la pardonne pas à mes yeux.

SPOILER 2 (en exceptant celle de Rafael et Suraj, la seule qui m’intéresse et m’importe !)

SPOILER 3 La scène du baiser de Tristan et Jeanne … Et Jeanne qui revient presque illico à ses manigances après s’être avouée qu’elle était amoureuse de Tristan … Bouh !

SPOILER 4 Cela donne une autre dimension à la Fronde, qui n’est pas seulement celle de Jeanne et de sa famille, mais aussi celle des nobles qui veulent toujours plus de pouvoir. Cela cache un nouvel aspect binaire qui s’était insinué dans le roman. Cette fin met aussi fin (haha) à la romance, qui était clairement sirupeuse, avec un Tristan transi d’amour. Mais, surtout, cette fin présage de l’arrivée d’un groupe !! Groupe dans lequel se trouvent Poppy, Rafael et Suraj !! JE DIS OUI !

 

#ISBN9782221250570

Diamants de Vincent Tassy

Posté : 23 février, 2021 @ 1:50 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : FantasyDiamants

Editeur : Mnémos

Année de sortie : 2021

Nombre de pages : 373

Synopsis : D’un hiver sans fin naît l’espoir d’un printemps radieux
L’Or Ailé, de la cité immortelle, est descendu des cieux.

Seigneur ou roturier, lequel deviendra son suivant ?
Serviteur, conseiller, dévoué ou confident
Dans le labyrinthe d’Œtrange, il devra le guider
Du royaume de Ronces, aux Brumes emplies de danger.

De l’hiver au printemps, de l’obscurité à la lumière
Percerez-vous les secrets de L’Or Ailé venu sur Terre ?

 

Avis : J’ai lu Apostasie l’année dernière, à peu près à la même période où j’ai lu Diamants : j’avais adoré, même si certaines scènes avaient empêché ce roman d’être un coup de cœur ! Je m’attendais donc à adorer ce nouveau livre !

Malheureusement, cette fois, la magie n’a que partiellement opéré.

Parlons tout d’abord de l’écriture : dans Apostasie, je l’avais trouvée exquise, si belle et poétique qu’elle m’avait, dès le début, laissé entendre que cette lecture serait une de ces merveilleuses rencontres que les romans nous offrent parfois. Ici, je ne l’ai que partiellement retrouvée. Elle se cachait parfois au détour d’une phrase, parfois un paragraphe entier me faisait frissonner comme l’avait fait Apostasie. Parfois, je retrouvais cette impression que l’auteur exprimait quelque chose qui se trouvait aussi en moi, quelque chose de profondément triste, mais contre lequel on ne peut rien. Mais, pour la majorité du récit, j’ai trouvé des espèces de tics d’écriture qui m’ont un peu gênée. J’ai également eu du mal avec certaines répétitions. Je n’ai pas su me laisser à nouveau envoûter par le style de l’auteur, et encore moins par l’intrigue.

Je ne vais pas trop vous en dire, étant donné que le synopsis fait ici parfaitement son travail – nous intriguer sans rien nous dévoiler. L’histoire se centre sur un royaume dans lequel apparaît ce que l’on appelle L’Or Ailé, un être mystérieux dont on ne sait rien. Son apparition va déclencher tout un tas d’événements plus importants les uns que les autres. SPOILER 1 Mais j’ai eu énormément de mal à m’attacher aux personnages, à entrer dans l’intrigue et à m’adapter à l’ambiance assez éthérée et étrange du roman. Je ne ressentais aucune sympathie pour Mauront, qui m’agaçait plutôt qu’il ne m’intéressait ; j’ai eu énormément de mal avec le côté « évaporé » de certains personnages, ainsi qu’avec SPOILER 2 Les seuls personnages que j’ai appréciés sont Savannah et Daphnéa, davantage pour leur relation sororale que pour leur personnalité individuelleSPOILER 3 J’ai également apprécié la magie présente dans ce monde : les passages que j’ai préférés sont les moments où elle apparaît. Elle est diverse et spectaculaire, poétique en un sens SPOILER 4

En fin de compte, j’ai eu du mal à m’accrocher suffisamment au récit pour me maintenir à flot. Malgré ses qualités, son étrangeté ne m’a pas permis de l’apprécier à sa juste valeur, ce que je regrette. 

 

Donc, un bon roman, fait de dichotomie et de violence, qui saura ravir ses lecteurs. 

 

SPOILER 1 J’ai apprécié le moment où les personnages remettent toute l’histoire de leur monde en perspective et comprennent qu’en fait, L’Or Ailé est un ange qui leur apporte l’oubli et efface leurs mémoires ; cela permet une réflexion sur la nature humaine et le fait qu’elle soit si violente et pourtant si belle. J’ai aimé cette dichotomie entre les Anges avec leur silence, leur immobilité presque, leur quasi absence de sentiments et d’émotions, et les êtres humains avec leurs guerres, leur cupidité, leurs flots de sang et leur éternelle convoitise pour le pouvoir.

SPOILER 2 leur silence et leur lenteur. J’ai également un avis mitigé sur le côté « je ne sais pas si je veux vivre, mais je ne veux pas mourir » de certains personnages, comme Viviana ou tous les habitants des Ronces. Je comprends l’idée et je la trouve parfois belle, mais ici, certains moments m’ont davantage gênée qu’ils ne m’ont fascinée. 

SPOILER 3 Daphnéa fait partie de ces personnages évaporés avec lesquels j’ai eu du mal, mais sa relation avec sa sœur permet de la rendre plus sympathique. Savannah est sans doute mon personnage préféré : elle ne comprend pas ce qui arrive en Vaivre, mais elle est prête à aider, même si cela veut dire qu’elle doit mourir pour cela. Elle est prête à affronter la forêt qui protège Ronces, à aller y chercher son père qui l’a abandonnée, à devenir reine s’il le faut, même pour un temps très court. Les deux sœurs sont l’opposée l’une de l’autre : Daphnéa est loin de la réalité, dans un monde de lumière qui la rend tout à fait heureuse ; Savannah ressent la peur, le désespoir, une fois qu’elle s’est éloigné d’Avigdor. 

SPOILER 4 - en tout cas, je trouve poétique le fait de tirer sa magie de gemmes ou de faire jaillir de soi des fleurs. 

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