Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Memento Mori, anthologie des Imaginales 2024

Posté : 2 juin, 2024 @ 8:00 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Nouvelle, Fantasy, Science-fiction, Dystopie, FantastiqueMemento Mori

Editeur : Au diable vauvert

Année de sortie : 2024

Nombre de pages : 301

Synopsis : Anthologie de la 23° edition des Imaginales

MEMENTO MORI vu par
Christopher Bouix, David Bry, Alain Damasio, Lionel Davoust, Jeanne-A Debats, Jean-Laurent del Socorro, Thomas Gunzig, Ariel Holzl, Justine Niogret, Philippe Pastor, Julia Richard, Thomté Ryam, Plume D. Serves, Anna Triss, Chris Vuklisevic

« Au gré des imaginations des auteurices qu composent ce recueil, nous verrons la limite de la mort s’éloigner, s’apprivoiser. Comme si le fait de parler, échanger, discuter à propos de la plus ancienne et viscérale peur de l’humanité, nous permette de nous senti pousser des ailes, gonflées d’un nouvel espoir. »
Gilles Francescano, directeur artistique des Imaginales, préface

 

Avis : J’ai pris cette anthologie aux Imaginales et je me suis dit que j’allais la lire de suite afin de prolonger un peu mon expérience du festival.

L’introduction est écrite par Gilles Francescano : elle présente efficacement le recueil tout en n’en disant pas trop. Elle est intrigante et donne envie de poursuivre immédiatement avec les premières nouvelles.

Je vais vous faire un retour pour chacune d’entre elles !

Le recueil s’ouvre sur un poème de Chris Vuklisevic appelé « Memento Mori ». Je trouve que c’est assez atypique d’ouvrir une anthologie de la sorte, et aussi assez original. En effet, la poésie n’est pas la forme la plus appréciée par les lecteurs. J’ai trouvé quelques vers particulièrement beaux, mais j’ai plus de mal avec les vers libres, étant très attachée aux rimes et au rythme de la poésie codée, plus classique. J’ai aussi aimé les images utilisées par l’autrice, notamment celle des corbeaux.

Christopher Bouix est l’auteur de la première nouvelle, « Une magnifique et soudaine histoire d’amour ». Il est l’auteur d’Alfie que j’ai lu pour le Plib et pour lequel j’ai voté dans la catégorie adulte : j’avais adoré ! J’étais aux Imaginales pour prendre son nouveau roman, Tout est sous contrôle, qui devrait bientôt être lu ; j’étais contente de voir son nom ici ! Je suis toujours impressionnée par la fluidité de l’écriture, le fait qu’il soit si facile de s’y glisser. Comme dans ces romans, l’auteur nous propose à la fois une histoire SF et une satire sociale, celle d’un monde qui ne sait plus quoi faire d’une partie de sa population SPOILER 1. Je vous laisse la surprise, mais j’ai trouvé la chute énorme ! SPOILER 2

Suit « Le Sage de la montagne » de Jean-Laurent Del Socorro, nouvelle dont l’auteur m’a dit ne pas être fier quand je lui ai fait signer l’anthologie. J’ai trouvé le sujet intéressant notamment, comme c’est toujours le cas avec cet auteur, parce que j’ai appris des choses sur une période et un aspect historique que je ne connaissais pas du tout et parce qu’elle répond au thème de l’anthologie de manière plutôt originale – mon but était de voir en quoi chacune des entrées tordait ou entrait dans le moule du concept de « memento mori ». J’ai aimé que le croisé soit arrogant et SPOILER 3 Pour autant, j’ai eu un peu de mal à accrocher à l’histoire elle-même et aux personnages, gardant toujours les deux à distance et n’entrant jamais vraiment dans le récit.

Vient ensuite « Nous aurons des lits plein d’odeurs légères » de Thomas Gunzig, nouvelle pour laquelle j’étais déjà bien disposée puisque son titre est extrait d’un poème de Baudelaire, « La Mort des amants », que j’ai reconnu tout de suite ! Ce récit est, lui aussi, une satire de notre société actuelle dans laquelle le travail perd de son sens, les médias nous abreuvent d’horreurs et la vie sociale finit par disparaître. Il est à noter que je déteste l’utilisation de drogues dans les fictions que je lis mais, ici, comme il n’y a pas d’effets proches de celles qui existent chez nous, cela m’a moins dérangée – ce qui me dérange profondément, c’est la perte de contrôle et les dégâts physiques et psychiques que l’usage engendre. J’ai aimé la fin, même si je l’ai trouvée un peu désespérante. SPOILER 4

Anna Triss vient ensuite avec « L’amour à mort », une nouvelle que j’ai trouvé plutôt intéressante même si quelques éléments dans le style d’écriture m’ont un peu gênée – je ne saurais pas exactement dire quoi, c’est plutôt un ressenti et une forme d’écriture qui me gêne vaguement mais qui ne m’empêche pas de lire. J’ai aimé – et j’avais deviné – que SPOILER 5 mais j’ai été un peu dérangée par ce qui arrivait au cours du récit – ce qui était le but, je pense. J’avoue avoir été assez intriguée par la série qui est liée à la nouvelle !

L’une de mes nouvelles préférées de l’anthologie est celle de Lionel Davoust, « Pour se rappeler Mirigor ». Elle traite de deuil et d’amitié homme-animal – rien que les deux thèmes combinés me touchent. C’était à la fois doux et triste, très beau et agaçant quand on voit les conventions humaines et la difficulté de SPOILER 6

Puis, c’est au tour de Julia Richard de nous offrir une « Nec-Romance » que j’ai trouvé – le terme est un peu étrange – assez rafraîchissante ! J’ai adoré son côté SF, son côté gothique et sa réécriture « partielle » de SPOILER 7 J’ai aimé l’écriture, la fluidité des dialogues et l’histoire en général. Cela m’a donné envie de tenter Paternoster de la même autrice – mais pas Carne, j’ai trop de mal avec le cannibalisme !

J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture d’Ariel Holzl avec « La saison de la sorcière ». Le titre m’a tout de suite parlé : en me lançant le défi Writober l’année dernière, j’ai construit la plupart de mes nouvelles autour d’une sorcière. J’ai trouvé la nouvelle très belle, pour l’écriture donc, que je trouve poétique et que j’ai adoré voir se raffiner au fil des romans que sort l’auteur, et pour la fin. SPOILER 8 Elle a rejoint mes préférées avec les récits de Christopher Bouix et Lionel Davoust !

Vient ensuite « L’Arrière-Pays » de Philippe Pastor. Si le concept m’a intriguée SPOILER 9, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit. Le désert est un décor qui ne m’intéresse pas tellement, comme cette espèce d’errance d’un personnage seul que l’on devine SPOILER 10

Puis, Justine Niogret nous offre son « Hay cielos pa’l buen caballo » que mon niveau d’espagnol ne me permet pas de traduire tout à fait mais dont je comprends à peu près l’idée. Si, à nouveau, nous nous trouvons dans une forme de désert et, donc, dans un endroit que je n’affectionne pas dans mes fictions, j’ai suffisamment aimé le style d’écriture pour au moins apprécier la nouvelle. Ce n’était donc pas mon type d’histoire, mais c’était tout à fait ce que j’aime au niveau de la forme. J’ai également aimé cette fin en suspens qui peut être aussi frustrante pour d’autres lecteurs. J’ai trouvé, en fin de compte, que c’était une assez forte image de la vie – je ne peux pas dire « belle », puisque c’est assez horrible en fin de compte – : SPOILER 11

J’ai découvert, grâce à cette anthologie, Plume D. Sevres avec « Apparences du pire ». D’abord, j’adore les narrations à la deuxième personne : je trouve que c’est une façon originale et risquée d’impliquer le lecteur dans une histoire dont il fera partie, malgré lui parfois. L’autrice traite d’un sujet d’actualité : la violence faite aux femmes et aux personnes transgenres. J’ai, pour autant, trouvé que le point de vue était plus intéressant que ce qu’il laisse penser au début de la nouvelle. SPOILER 12 En fin de compte, l’autrice nous propose l’histoire par le filtre d’un narrateur et de personnages qui ne sont pas fiables, ce qui nous pousse à nous poser des questions sur notre version des faits, sur le fait que l’on embellisse, que l’on se victimise, que l’on en rajoute et, surtout, que l’on cherche un bouc émissaire ailleurs, quelqu’un sur qui déposer nos traumatismes pour ne plus avoir à les affronter ou pour les exorciser puisque ceux qui les ont causés ne sont pas punis. Cela dit, nous pouvons aussi voir la fin comme SPOILER 13

Le « Looping » de David Bry, très bien écrit, comme tous ses textes, m’a laissé un goût assez amer étant donné la cruauté de son histoire. SPOILER 14 C’est aussi un récit profondément triste, comme sait si bien les construire l’auteur. Surtout, la fin SPOILER 15

Jeanne-A Débats, quant à elle, nous emmène aux Enfers et nous pose la question : « Est-ce ainsi que vivent les AsphodAIles ? ». L’histoire est assez horrible par sa proximité, pour moi, avec SPOILER 16 Cela dit, je l’ai peut-être trouvée un peu trop complexe pour une nouvelle. J’ai eu l’impression que l’autrice nous donnait trop d’informations trop vite ; elles n’ont pas réussi à me parvenir tout à fait, ce qui a occasionné un certain détachement de ma part. Pour autant, j’ai très envie de lire d’autres de ses œuvres !

« Le grand oral » de Thomté Ryam est très court, mais plutôt efficace. Le concept est intéressant et « redevenu » original, pour moi, du fait qu’il soit de moins en moins utilisé. SPOILER 17

L’anthologie s’achève sur « Le trépasseur, le tlot et la grenade » d’Alain Damasio. J’ai récemment terminé Les Furtifs, pour lequel une chronique arrive prochainement. J’ai retrouvé ici l’écriture de l’auteur, très travaillée et très particulière, que j’apprécie et qui, donc, m’a portée pendant ces quelques dernières pages. J’ai trouvé la nouvelle touchante, prenante et j’ai beaucoup aimé la fin ! SPOILER 18

 

 

Donc, j’ai beaucoup aimé cette anthologie que j’ai trouvée bien construite. Elle m’a fait découvrir de nouveaux auteurs et j’ai aimé voire adoré la majeure partie des nouvelles qui la composent, ce qui n’est pas toujours le cas pour ce genre d’ouvrages !

 

 

 

SPOILER 1 et qui propose un concept horrible pour mettre fin à la surpopulation.

SPOILER 2 La cruauté de la fin m’a laissée sans voix : comment peut-on vendre ainsi une expérience de mort en mentant comme un arracheur de dents à une femme qui a décidé de mourir ?!

SPOILER 3 qu’on finisse par le renvoyer à cette arrogance de manière assez ironique puisque c’est parce qu’il croit aux légendes sur les ismaéliens qu’il va aider à forger de nouveau cette légende pour des siècles !

SPOILER 4 Pour retrouver du lien social, le personnage principal finit par se donner la mort.

SPOILER 5 cette jeune femme que le personnage masculin rencontre est la Mort et que l’espèce de prédiction autour de sa vie marquée par la mort était quasiment auto-réalisatrice puisqu’il tue pour protéger la jeune femme, la ramène chez lui, l’épouse et tue ensuite pour que personne ne la convoite.

SPOILER 6 rendre hommage à ces animaux qui vivent avec nous et dont nous sommes plus proches que la plupart des autres êtres humains. Il arrive aussi que ceux qui aiment profondément leurs animaux soient cruellement moqués pour cet amour inconditionnel qu’ils ressentent ; j’avoue n’avoir que mépris pour ces gens incapables de sortir de leur point de vue étriqué sur la valeur de la vie et l’amour et qui se permettent de faire ressentir colère, honte ou chagrin à des êtres qui, eux, se sont ouverts.

SPOILER 7 Frankenstein ! Cette fois, la créature n’est pas un nouveau-né perdu abandonné par son créateur, mais un être en décomposition qui donne l’illusion à ceux qui ont partagé leurs souvenirs avec lui que l’infante est toujours vivante quand elle est en train de pourrir sur pied. Assez glauque, mais très réussi !

SPOILER 8 Je l’ai vue comme un doux hommage, un beau souvenir que la sorcière laisse. J’ai également beaucoup aimé la façon dont les os des petits viennent chercher la jeune femme avec douceur, ce qui contraste bien avec la violence brutale qu’ils utilisent avec son assassin.

SPOILER 9 une sorte d’arrière-pays de la mort, comme une antichambre avant le grand saut, une espèce de purgatoire peut-être, dans tous les cas, un endroit intermédiaire où l’on semble attendre qu’elle arrive tout en cherchant une issue,

SPOILER 10 en train de mourir, ce que j’ai trouvé intéressant, mais dont les visites dans l’arrière-pays semblent des boucles sans fin. C’était sans doute le but recherché, mais ce n’est pas ce que j’apprécie dans mes lectures.

SPOILER 11 même si elle ne donne rien à certains, ils s’y accrochent avec la force du désespoir quand on menace de leur ôter.

SPOILER 12 en effet, on pourrait penser que la narratrice, « tu », est une victime de violences et va donc faire de son mieux, au cours du récit, pour surpasser son traumatisme et revenir vers une vie plus saine pour elle, notamment en tentant d’avoir des relations apaisées avec des personnes qui ne seraient ni toxiques ni violentes. Le récit aurait toujours été fort, mais il n’aurait pas forcément été aussi original ou aussi vraisemblable que ce que l’autrice choisit de nous montrer. A la fin, notre narratrice, alors qu’elle-même a recours à la violence, même si elle n’est ni physique ni verbale parce qu’elle n’est pas directe, est à son tour marquée et se rend compte que les femmes qu’elle côtoie et en qui elle croyait sont aussi « sales », aussi souillées que les hommes auxquels elle reprochait leurs violences et qu’elles aussi utilisent des secondes peaux pour cacher leurs marques. Cette narratrice préfère rester dans le déni lorsque le récit s’achève, avec son « pitié, oublie » et se rend compte qu’elle est devenue le monstre qu’elle voyait chez les autres.

SPOILER 13 particulièrement pessimiste : à peu près tout le monde, sauf la jeune femme transgenre qui a servi de bouc émissaire, est le tortionnaire de quelqu’un. Les rôles ne sont plus facilement distribués comme dans les simplifications « homme = violent ; femme = sœur » ; la nouvelle renvoie au côté sombre de tout individu.

SPOILER 14 La solitude, le rejet, l’impossibilité de vivre avec sa culpabilité enferment le personnage principal dans une spirale qui le mènera à la mort après un dernier looping de liberté.

SPOILER 15 est glaçante : cette capitalisation sur le jeu de son ami qui vient de mourir ne fait que rendre Lucas odieux alors même qu’il a refusé son aide à Jasper, allant même jusqu’à lui dire qu’il l’avait prévenu !

SPOILER 16 Matrix. Les êtres humains semblent nés dans une matrice qui leur fait vivre une vie virtuelle sans qu’ils aient conscience, exactement, de ce que cette existence implique.

SPOILER 17 L’auteur imagine l’antichambre de l’au-delà, le moment où les âmes vont être jugées pour être ensuite envoyées au Paradis ou en Enfer. Toutes les confessions semblent réunies pour attendre leur parution devant le tribunal céleste. Le narrateur arrive avec un néonazi – c’est ainsi qu’il est appelé – qui se défend ardemment, clamant son innocence auprès de tous ceux qui se trouvent à proximité. La chute n’en est pas tout à fait une pour moi, même si elle fonctionne : un de ses amis, qu’il a trahi, arrive lui aussi dans cette antichambre, ce qui semble sceller le destin du jeune homme – semble seulement, étant donné qu’un ange avait déjà révélé ce qui lui arriverait au narrateur.

SPOILER 18 J’aime l’idée de la grenade qui me fait penser à Perséphone ; j’aime l’idée de cette plante qui ne mourra que quand les souvenirs et l’amour du personnage mourront, j’aime cette idée de souvenirs à récupérer pour conserver une trace vivace de l’être aimé après sa mort. Mais je trouve aussi cette idée assez cruelle : les trépasseurs risquent leur vie, les souvenirs peuvent ne pas ressurgir comme espéré, le sentiment de solitude et d’abandon pour ceux qui restent peut donc être d’autant plus vivace que la dernière tentative pour « ressusciter » une partie de l’être aimé à échouer.

Capitale du Nord, tome 1 : Citadins de demain de Claire Duvivier

Posté : 2 juin, 2024 @ 5:13 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Citadins de demainGenre : Fantasy

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2023 [2021]

Nombre de pages : 371

Synopsis : Amalia Van Esqwill est une jeune aristocrate de Dehaven issue d’une puissante famille progressiste. Dans le but de moderniser la ville et d’en chasser les dernières traces d’obscurantisme, ses parents lui ont offert, ainsi qu’à d’autres enfants de la citadelle, une instruction fondée sur les sciences et les humanités. Mais un jour, Amalia découvre que son fiancé a retrouvé la trace d’un ancien rituel magique, et qu’il est bien décidé à le reproduire.
Alors que la tension accumulée dans les faubourgs explose et qu’une guerre semble prête à éclater dans les colonies d’outre-mer, la magie refait son apparition dans la ville si rationnelle de Dehaven. Et malgré toute son éducation, Amalia ne pourra pas empêcher le sort de s’abattre sur ceux qui lui sont chers.

 

Avis : J’ai pris ce premier tome en même temps que Le Sang de la cité, puisque les deux trilogies sont complémentaires. Les auteurs m’ont conseillé de commencer par celle de Guillaume Chamanadjian, puis d’alterner les tomes jusqu’à la fin – notamment pour suivre la sortie poche des romans. J’ai donc commencé cette série tout en ayant très envie de plonger tout de suite dans Trois lucioles !

Au départ, le synopsis de Citadins de demain m’intéressait plus que celui du Sang de la cité : le côté politique me semblait davantage mis en avant et j’aimais l’idée de suivre des personnages de noble extraction.
Et si, effectivement, l’histoire m’a plu, j’ai eu plus de mal avec l’écriture. En effet, j’ai eu des difficultés à me faire à l’usage du passé simple, notamment dans les dialogues. Cela donnait un rendu assez rigide et peu naturel qui me sortait régulièrement du roman. J’ai donc moins accroché à cette nouvelle trilogie.

Pour autant, j’ai apprécié certains éléments :
– le fait que les personnages soient nobles, comme je l’ai dit, mais aussi la tentative de leurs parents de les élever différemment pour, en fin de compte, SPOILER 1 ;
– le côté politique, qui m’a pourtant semblé, finalement, moins prononcé que dans Le Sang de la cité, même si on le sent poindre dans SPOILER 2 ;
– le SPOILER 3, présent à sa manière grâce au miroir d’Hirion, un objet mystérieux qui SPOILER 4.
Je ne sais pas trop ce que je pense de l’introduction de Yonas : j’ai eu l’impression, pendant un moment, qu’il SPOILER 5. J’ai eu peur d’un SPOILER 6 qui n’arrive jamais vraiment et j’ai été un peu surprise de SPOILER 7. Surprise parce que c’était dit à mi-mots, comme sans oser, et que ça restait ouvert à interprétation SPOILER 8.

Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, même si j’en affectionne certains particulièrement, comme la mère d’Amalia, Aliss. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle j’ai moins aimé ce tome ; je n’ai pas forcément besoin de m’attacher à qui que ce soit, mais c’est mieux pour l’impact recherché par certaines scènes, notamment la dernière : j’ai eu l’impression de la vivre de très loin, de manière détachée. C’était SPOILER 9.

Donc, un bon premier tome que je m’attendais à aimer davantage, mais qui m’a suffisamment intriguée pour que je lise la suite, que j’ai déjà dans ma PAL !

 

 

SPOILER 1 leur demander d’entrer dans un moule qu’ils finiront par refuser, évidemment

SPOILER 2 l’agitation qui secoue peu à peu certains quartiers

SPOILER 3 Nihilo de Gemina

SPOILER 4 semble avoir des propriétés étranges sur son porteur ; est-ce que ce ne serait pas lui qui rend le jeune homme fou au point de le pousser à commettre des meurtres en série ?

SPOILER 5 pouvait être le frère caché d’un de ses camarades, notamment avec l’histoire que raconte le père d’Amalia à sa fille

SPOILER 6 potentiel triangle amoureux

SPOILER 7 l’évocation subtile de la sexualité entre les trois jeunes gens

SPOILER 8 jusqu’à ce qu’Amalia en reparle à Hirion

SPOILER 9 très violent sans crier gare ; je ne sais pas si j’ai aimé. Le côté surprenant, peut-être ; la façon dont tout arrive, un peu moins. C’était très abrupt et assez horrible – l’idée de ce peigne … -, puis rideau.

Capitale du Sud, tome 1 : Le Sang de la cité de Guillaume Chamanadjian

Posté : 11 mai, 2024 @ 4:46 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : FantasyLe Sang de la Cité

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2022 [2021]

Nombre de pages : 406

Synopsis : Enfermée derrière deux murailles immenses, la Cité est une mégalopole surpeuplée, constituée de multiples duchés. Commis d’épicerie sur le port, Nox est lié depuis son enfance à la maison de la Caouane, la tortue de mer. Il partage son temps entre livraisons de vins prestigieux et sessions de poésie avec ses amis. Suite à un coup d’éclat, il hérite d’un livre de poésie qui raconte l’origine de la Cité. Très vite, Nox se rend compte que le texte fait écho à sa propre histoire. Malgré lui, il se retrouve emporté dans des enjeux politiques qui le dépassent, et confronté à la part sombre de sa ville, une cité-miroir peuplée de monstres.

 

Avis : J’ai longtemps résisté à ce livre : il était plutôt populaire auprès des lecteurs que je côtoyais donc, comme d’habitude, mon esprit de contradiction me poussait dans l’autre sens. Je trouvais la couverture très belle, mais le titre et le résumé ne me disaient rien.

Alors que je n’avais pas repensé à ce livre depuis un moment, j’ai rencontré l’auteur lors d’un festival. Sur un coup de tête, j’ai pris le premier tome de sa série et le premier de la série compagne, Capitale du Nord, Citadins de demain de Claire Duvivier.

Je n’avais aucune attente et j’ai passé un excellent moment ! Dès le début, j’ai été transportée dans les rues de Gemina avec Nox. J’ai d’ailleurs été un peu perturbée, en commençant, par les scènes pendant lesquelles il se déplace dans la ville : l’action est décrite de manière précise, je pouvais visualiser ses déplacements … sauf que je ne connaissais pas assez le plan de Gemina pour tout à fait « voir » ses mouvements, où il allait. Pour autant, rapidement, je me suis fait à cette façon d’écrire et j’ai aimé suivre Nox partout, par les toits ou sur le sol, SPOILER 1

J’ai aimé le côté politique de l’intrigue, les conflits potentiels entre les duchés et la paix relative trouvée depuis la découverte de SPOILER 2 J’aurais peut-être aimé en voir plus à ce niveau, mais je pense que cela viendra avec les tomes suivants, Nox n’étant pas tout à fait au cœur de la politique de Gemina dans ce premier volume ou, en tout cas, ne comprenant pas tout à fait ce qui se joue.

J’en viens donc aux personnages. J’ai apprécié Nox, jeune homme qui cherche sa place dans une ville dans laquelle il se sent différent des autres. J’ai aimé qu’il en apprenne plus sur ses origines au fil des pages – et le lecteur avec lui – mais aussi qu’il ne semble pas toujours comprendre tout ce qui se joue autour de lui. Il est fin, mais il est aussi persuadé de vivre en sécurité auprès du duc. J’ai aimé le voir évoluer, le voir réfléchir ; j’ai moins aimé le voir douter, notamment parce que j’ai trouvé qu’il devenait boudeur. Évidemment, quelque chose se joue autour de lui et de sa sœur, personnage assez difficile à cerner : est-elle folle ou manipulatrice ? comment comprendre sa façon de s’adresser à son frère ? dans quel « camp » se trouve-t-elle ? J’avoue avoir eu du mal avec elle SPOILER 3 J’ai également aimé les personnages de Guenaillie, Symètre et Tyssant. Pour autant, aucun ne m’a semblé sortir vraiment du lot, je ne me suis pas encore vraiment attachée à un personnage ; le seul qui me semblait prometteur était Carl Russmor. SPOILER 4

J’ai beaucoup aimé la mise en avant, dans ce roman, de la poésie et de la métrique. C’était assez inattendu, innovant : j’ai aimé voir se tisser un rapport entre ces deux éléments et les origines de la cité, ainsi que celles de Nox. J’ai aussi aimé l’introduction du jeu de la Tour de Garde, même si je ne vois pas encore tout à fait son importance : j’aime l’idée qu’il relie les deux cités et j’ai hâte de voir les pièces du puzzle s’emboîter peu à peu.

La fin m’a surprise, tout s’est accéléré et je n’avais qu’une envie après avoir fini ce premier tome : lire la suite ! Je me suis un peu freinée et j’ai décidé de lire le premier tome de la série compagne, afin de mettre les deux trilogies en parallèle.

Enfin, après avoir fini le roman, je me suis demandé si SPOILER 5

 


Donc, un très bon premier tome de série qui m’a donné très envie de poursuivre et de rester immergée dans l’univers créé par l’auteur, tissé de politique, de secrets et de chant.

 

 

SPOILER 1 jusque dans le Nihilo.

SPOILER 2 Nox et sa sœur, Daphné, sous une trappe du Moineau.

SPOILER 3 à sa cause de sa cruauté mais aussi parce qu’elle brûle la Demoiselle. Certes, c’est pour mettre fin à une bataille désordonnée entre deux duchés ennemis, mais cet acte semble signer une ère sombre pour la cité. De plus, cette scène est assez déchirante : Nox comprend qu’il avait raison quand il est trop tard pour sauver l’olivier, mais aussi que la légende aux origines de la Cité n’en est pas une.

SPOILER 4 Sa mort m’a chagrinée, j’étais vraiment triste de voir disparaître ce personnage si vite – et de manière aussi horrible. 

SPOILER 5 il n’existait pas un jeu de mots entre le titre, « Le Sang de la Cité », et le « Chant de la Cité » que perçoit Nox. Le titre a-t-il été modifié pour montrer que la désharmonie dans le Chant créait une période de troubles sanglants ? Ou Nox a-t-il un rôle particulier à jouer dans l’élaboration d’une paix durable pour la Cité étant donné qu’il entend son « Chant » ? 

L’Epée, la famine et la peste, tome 1 d’Aurélie Wellenstein #plib2023

Posté : 24 août, 2023 @ 5:38 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : FantasyL'épée, la famine et la peste

Editeur : Scrineo

Année de sortie : 2022

Nombre de pages : 394

Synopsis : Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall s’enfonce dans un âge sombre : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas tissent dans l’esprit des hommes, les condamnant à s’étioler dans la mélancolie et les idées noires.

Trois êtres brisés deviennent la cible d’une population aux abois.

Un garçon possédé par l’esprit d’un loup, une jeune fille soupçonnée d’avoir les pouvoirs d’une araignée, un ancien soldat qui a tout perdu, persuadé que son fils vit dans l’œil d’un cerf…
Pourchassés par le chef de l’Inquisition et son archère, ils vont devoir s’allier pour survivre. Mais sont-ils des bouc-émissaires ou, au contraire, trois redoutables fléaux qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant ?

 

Avis : J’ai lu ce livre dans le cadre du Plib 2023, puisqu’il est finaliste dans la catégorie adulte.

J’avais déjà lu un livre d’Aurélie WellensteinMers mortes, qui a gagné le Plib 2020 et que j’avais adoré ; j’avais tenté Yardam, sélectionné l’année dernière, mais je n’avais pas réussi à le terminer tant les thèmes abordés étaient pénibles pour moi. Ici, je dois dire que j’ai été un peu déçue.

Le résumé me faisait très envie malgré SPOILER 1 Pour autant, je n’ai pas réussi à m’investir dans l’histoire. Les personnages ne m’ont pas semblé attachants, même Erin, dont je préférais les chapitres, non pas pour elle, mais pour ce que le lecteur apprend quand il se trouve avec elle. Leur côté brisé m’a semblé un peu forcé. J’ai tout de même apprécié le fait que les tarentas soient associées à des personnages « typiques » en fantasy : SPOILER 2 Pour autant, j’ai trouvé que l’idée n’était pas suffisamment exploitée : SPOILER 3 Ma déception concernant la Tisseuse a un lieu avec l’endroit où elle se trouve : SPOILER 4

Quant à l’horreur, j’ai trouvé qu’elle se transmettait davantage par des scènes sanglantes et très violentes que par le développement d’une atmosphère. C’était davantage dégoûtant qu’effrayant, pour ma part : entre le sang, les tripes et les os brisés, le lecteur ne baigne pas dans la peur comme on aurait pu s’y attendre.

J’ai également été un peu déçue par la fin qui m’a semblé un peu rapide et peut-être peu cohérente ? SPOILER 5 J’ai tout de même envie de lire le tome suivant, notamment parce que le lecteur obtient le point de vue d’autres personnages, mais je vais laisser passer un peu de temps.

 

Donc, un roman très violent et sombre qui s’avère être une déception pour moi.

 

 

SPOILER 1 la possibilité que des araignées soient les antagonistes. Non seulement j’ai un peu de mal avec elles dans la vraie vie, mais, surtout, j’ai lu d’autres romans qui les placent comme protagonistes, ce que j’ai beaucoup aimé ! J’avais donc un peu peur du stéréotype de la « méchante » araignée. Ce n’est pas (vraiment) ce qui se passe ici, heureusement. J’ai également aimé que les différentes araignées inoculent différents types de « maladie » ou de pouvoirs.

SPOILER 2 les sorcières. On retrouve certaines caractéristiques de ces personnages comme le fait qu’elles flotteraient, la torture qui leur était imposée quand elles étaient soupçonnées, la recherche de la marque du diable – l’endroit où elles ne sont pas sensibles à la douleur -, les sorts - souvent d’ordre sexuel – qu’elles jetteraient aux hommes. J’ai beaucoup aimé cette association, plutôt originale ici grâce à la métamorphose de ces femmes mordues en femmes-araignées – mais on peut aussi considérer que l’association est traditionnelle, certaines sorcières étant souvent représentées avec des araignées et ces dernières étant souvent associées au mal.  

SPOILER 3 une seule tarenta métamorphosée est rencontrée par nos personnages, nous la voyons en action une fois et elle disparaît rapidement du roman. Quant à Onora, elle m’a un peu déçue : j’attendais autre chose d’un personnage considéré comme la reine des tarentas, la Tisseuse. Je ne pensais pas qu’elle serait sans failles, sans défauts, mais ici, elle est, en fin de compte, celle qui trahit, elle travaille pour le Moine écarlate, et cela m’a laissé un goût amer en bouche. 

SPOILER 4 Irrichill. Je m’attendais aux toiles et à la ruine, mais aussi à une communauté plus saine, à une construction quelconque de société, une sorte de havre de paix pour tarentas. J’étais donc un peu déçue de constater, comme je l’ai dit plus haut, qu’Onora était de mèche avec celui qui est censé être son ennemi et qu’elle tuait les tarentas qui venaient se réfugier chez elle. 

SPOILER 5 Je n’ai pas cru au rapprochement entre les personnages, tout comme je n’ai pas cru au sauvetage des enfants par Sulyvahn. La toute fin m’a également déplu : le titre tombe comme un cheveu sur la soupe et la solution reste plus de violence et de sang. 

 

#ISBN9782381671321

Là où règnent les baleines de Jolan C. Bertrand

Posté : 27 juillet, 2023 @ 1:43 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, JeunesseLà où règnent les baleines

Editeur : L’école des loisirs (Médium)

Année de sortie : 2023

Nombre de pages : 296

Synopsis : Roanne adore les romans d’horreur et la natation synchronisée, d’accord, mais elle avait vraiment d’autres projets que de partir passer l’été chez son oncle Kierzic, qu’elle ne connaît même pas !

Cet homme aussi grincheux que mystérieux vit en solitaire dans un phare planté au large de la côte Atlantique, avec pour toute compagnie une mouette rieuse et les rumeurs de l’océan. Dès son arrivée, Roanne est déterminée à s’en aller au plus vite de ce tas de caillou désert.

Désert, vraiment ? Dans la bourgade du coin, on raconte que des naufrages auraient lieu les soirs de pleine lune. Au même moment, un bateau de pêche est porté disparu. Et d’où vient cette voix d’enfant qui l’appelle chaque nuit ? Plus le temps passe, plus Roanne se demande si Kierzic ne serait pas un…

 

Avis : A VENIR

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