Mémoires de la forêt, tome 4 : La Saison des adieux de Mickaël Brun-Arnaud
Editeur : L’école des loisirs
Année de sortie : 2024
Nombre de pages : 303
Synopsis : Autour de la famille Renard, on s’active aux préparatifs de l’anniversaire des quatre-vingts ans de la librairie de Bellécorce quand soudain, une branche craque. C’est le premier signe d’une terrible maladie : le croquebois. Pour en venir à bout, une seule solution : couper l’arbre. Mais, ça, Ernest Renard ne peut s’y résoudre. Le vieux chêne abrite les souvenirs et les oeuvres de sa mère, Anouchka. S’il disparaît, c’est aussi elle qui s’en ira encore un peu plus. À moins que l’arbre des souhaits, un pommier magique dont Anouchka lui avait parlé quand il était petit, n’accomplisse un miracle. Sa quête à travers la forêt lui réservera bien des pépins, et la vie à croquer.
Avis : J’ai reçu ce livre en service presse de la part de la maison d’édition ; j’étais tellement contente de l’avoir entre les mains ! J’ai adoré les trois autres tomes, même si le premier reste mon préféré, et j’avais hâte, tout en étant réticente, de lire ce dernier volume des aventures d’Archibald et compagnie.
Et j’avais raison !
Raison d’avoir hâte parce que j’ai également adoré cet ouvrage ; il vient même se placer aux côtés des Souvenirs de Ferdinand Taupe, le premier volume, pour le titre de tome préféré de la série ! J’ai retrouvé tout ce que j’avais aimé : l’écriture de l’auteur, à la fois si poétique, authentique, si fluide et ludique, avec ses jeux sur les mots, sur les noms, ses néologismes ou inventions ; les personnages, même si certains ne sont plus là, même si ce sont d’autres qui occupent ici le devant de la scène – j’ai eu un petit pincement au cœur en constatant que ce n’était pas Archibald le héros de cette aventure, je dois bien l’avouer SPOILER 1 - ; la quête qu’entreprend le héros et qui le mènera à réfléchir, à comprendre un pan de la vie qu’il refusait d’accepter ou de voir. J’aime cette littérature parce qu’elle ne ment pas, parce qu’elle est parfois dure dans ce qu’elle apprend à son lecteur, tout en conservant une douceur enveloppante qui la rend précieuse.
Et c’est pourquoi j’avais aussi raison d’appréhender. Évidemment, j’ai pleuré. Évidemment, j’ai eu mal au cœur, j’ai eu envie que la vie soit différente, toujours douce, toujours tendre, qu’elle ne soit pas si cruelle, qu’elle ne soit pas si brutale : SPOILER 2 J’ai eu envie que SPOILER 3 La fin a été le coup de massue finale et, à nouveau, c’est si beau en même temps ! L’auteur est vraiment parvenu à mêler tristesse et beauté de manière ingénieuse, en livrant une histoire « vraie ». SPOILER 4
Donc, une très conclusion, empreinte de tristesse et de joie, de beauté et de cruauté, à l’image de la vie. Nous y retrouvons une dernière fois nos personnages adorés pour leur dire au revoir parce qu’il est trop difficile de leur dire adieu : ils nous accueilleront de nouveau à la prochaine lecture des Mémoires de la forêt.
SPOILER 1 je me suis laissé surprendre par le fait que c’est lui, en réalité, l’autrice connue sous le nom de Madame Marmotte ! J’ai été ravie de le retrouver et qu’il trouve une place de choix dans ce dernier tome. J’ai aussi tendance à le voir comme un reflet de l’auteur, d’autant plus significatif ici qu’il l’est enfin devenu !
SPOILER 2 la mort d’Anouchka, au début du roman, alors même que nous venons de la rencontrer, alors même qu’elle vient de faire une promesse qu’elle ne pourra pas tenir à son ainé, était dévastatrice. Mais le pire reste la scène où Ferdinand retrouve son trésor : rien que d’écrire ses mots, j’en ai encore les larmes aux yeux. C’était à la fois terrible et si beau.
SPOILER 3 l’arbre de la librairie soit sauvé, même si un spécialiste dit que c’est impossible. Pour autant, j’ai trouvé la quête d’Ernest et la réponse qu’il obtient si belles. Il lui faut accepter que les choses changent, que l’arbre soit aussi soumis au cycle de la vie, qu’il lui faille aussi mourir, et donc qu’il faille déménager et quitter les lieux où sa mère a vécu.
SPOILER 4 Me remettrai-je un jour de la mort de Ferdinand ? Probablement pas. Mon cœur se gonfle-t-il de joie et de tristesse mêlées en voyant tous les personnages, tous les animaux que nous avons croisés au cours de la série, lui rendre un dernier hommage ? Bien sûr. Cette petite taupe m’a rendu cet animal adorable ; je ne peux plus en voir une sans penser à Ferdinand. Mais, surtout, ne prononcez pas le nom de Taupillon en ma présence ; la réaction est instantanée !