Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Harry Potter, book 2 : Harry Potter and the Chamber of Secrets de J. K. Rowling

Posté : 18 avril, 2016 @ 11:42 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Harry Potter and the Chamber of Secrets Genre : Fantastique, Jeunesse

Editeur : Bloomsbury

Année de sortie : 1998

Nombre de pages : 251

Synopsis : Harry Potter is a wizard. He is in his second year at Hogwarts School of Witchcraft and Wizardry. Little does he know that this year will be just as eventful as the last …

 

Avis : Depuis un moment, j’ai envie de relire cette série en VO, afin de la redécouvrir, même si je pensais qu’on ne pouvait pas être aussi charmé qu’à la première lecture.

Eh bien, je me suis trompée ! J’ai été complètement emportée dans l’univers d’Harry Potter, et j’étais surprise de plusieurs révélations dont je ne me souvenais pas du tout ! Bien sûr, la lecture est différente parce qu’on connaît déjà la suite, mais aussi parce qu’on est capable de relier, avant qu’elles ne le soient dans le livre, certaines choses entre elles, comme la provenance du carnet, ou le miroir près d’Hermione. On se souvient aussi globalement des grands retournements de situation ; mais certaines choses m’avaient complètement échappé, j’ai dû me concentrer sur autre chose la première fois, et c’était presque comme si c’était inédit. L’ambiance est toujours aussi formidable, et donne envie de vivre dans un monde tel que celui de Harry, un monde de sorciers où notre école est Hogwarts, et nos professeurs nous enseignent la métamorphose ou la confection de potions. Où, aussi, l’action ne manque jamais ! Entre une arrivée fracassante, et une série d’attaques dans l’enceinte du château, plus une sorte d’enquête menée par Harry, Ron et Hermione, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer, ni de compter les pages ! Il découvre aussi des monstres qui peuvent lui rappeler ses pires cauchemars, ou des créatures enchantées ! A la première lecture, il ne sait plus où donner de la tête, ne sait plus quoi penser, doute avec les personnages, cherche à comprendre, et la solution le stupéfie. L’auteure parvient à nous faire voyager totalement dans son monde, nous faisant momentanément oublier le réel, ce qui rend le livre addictif, et laisse le lecteur avec une seule envie : lire la suite !

Harry Potter, le héros, est égal à lui-même : un petit garçon qui doute, qui se demande si sa place est vraiment à Hogwarts et à Gryffondor, s’il a vraiment des amis, alors que la réponse est évidemment oui. Il ne se rend pas compte de son importance, de ce qu’il représente – ce que Dobby est chargé de lui rappeler – de son courage aussi. On oublierait presque qu’il a 12 ans ! Il est encore en plein apprentissage des codes du monde de la magie ; il apprend notamment ce qu’est un Squib, un Mudblood (Sang-de-Bourbe), et Azkaban. Il aimerait être un garçon comme les autres, et n’accepte pas encore ce qu’il est vraiment. Il est toujours accompagné de Ron Weasley, issu d’une famille de sang-pur – contrairement à Harry, qui est sang-mêlé. Il est assez maladroit, et, dans ce tome, casse sa baguette, ce qui va lui valoir tout un tas de mésaventures hilarantes, même si elles font également compatir le lecteur avec lui, qui subit plus qu’il ne rit. Ron ne se rend pas compte des bêtises qu’il fait au moment où il les fait, ou, si c’est le cas, il pense qu’il n’a pas le choix, et cela le met dans des situations délicates. Quant à Hermione Granger, elle est toujours aussi brillante, toujours aussi à cheval sur les règles – jusqu’à un certain point seulement -, et toujours aussi attachante. Je m’identifiais beaucoup à elle au même âge, petit rat de bibliothèque toujours le nez dans un livre, qui tente de faire de son mieux pour être la meilleure. Sans doute une de mes héroïnes préférées ! Le lecteur rencontre également Dobby dans ce livre. Moitié agaçant, moitié adorable, cette dernière partie prend vite le pas sur la première quand on découvre ses motivations pour prévenir Harry du danger. Il est fou de peur qu’il puisse lui arriver quelque chose, ce qui le pousse à faire des choses extrêmement dangereuses à la fois pour lui et pour le héros. Il est très facile de s’attacher à lui, le lecteur a presque envie de le protéger lui-même de ses maîtres et de ses auto-punitions. De nombreux autres personnages se trouvent dans ce livre : Albus Dumbledore, mystérieux directeur de Hogwarts à la première lecture, à la seconde, on le découvre d’une autre façon, un de mes personnages préférés de la série, tout comme Snape, si repoussant et si hargneux envers Harry ; Gilderoy Lockhart, le ridicule et l’arrogance incarnés, un pseudo-professeur énervant, qui est d’autant plus agaçant que même Hermione se laisse piéger ! ; Professeur McGonagall, qui laisse échapper quelques failles sensibles dans ce livre, et à qui l’on s’attache malgré sa sévérité ; les jumeaux Weasley, Fred et George, toujours prêts à la moindre bêtise, à faire rire tout le monde, mais aussi à aider un ami en difficulté ; Ginny Weasley, petite fille amoureuse de Harry, très influençable, et attachante grâce à cette faiblesse même ; Draco Malfoy, la brute de l’école, qui se prend pour un roi, qui se permet tout parce qu’il est riche et qui se protège avec le nom de son père, Lucius Malfoy, deux personnages qu’il est si facile de détester ! ; Tom Riddle, qui incarne la séduction et le fait que les apparences soient trompeuses ; Hagrid, doux géant que l’on apprécie, et dont le passé nous est révélé, expliquant son histoire et sa position actuelle.

C’est à la relecture que l’on se rend compte des références utilisées par l’auteure. Les créatures qu’elle présente ici viennent de l’imaginaire féérique, d’un bestiaire fantastique qu’elle nous donne envie de découvrir. De plus, le latin est la langue des sorts, et, pour ceux qui en ont fait, c’est un plaisir de comprendre les sorts ou les inscriptions, comme la devise de l’école.

La fin est stupéfiante, et un peu rapide. Des indices ont été donnés au lecteur tout au long du livre, sans qu’il s’en rende compte à la première lecture. Finalement, l’année est finie, et on a hâte qu’une autre commence !!

 


En définitive, un excellent second tome que j’ai adoré redécouvrir, qui me donne envie de continuer à relire. Je conseille vraiment cette saga à tous, elle est formidable !

The Fifth Child de Doris Lessing

Posté : 29 février, 2016 @ 11:54 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

The Fifth Child Genre : Contemporaine, Fantastique

Editeur : Vintage

Année de sortie : 1989

Nombre de pages : 133

Synopsis : In the unconstrained atmosphere of England in the late 1960s, Harriet and David Lovatt, an upper-middle-class couple, face a frightening vicissitude. As the days’ events take a dark and ugly turn nearing apocalyptic intensity, the Lovatts’ guarded contentedness and view of the world as a benign place are forever shattered by the violent birth of their fifth child: Ben, monstruous in appearance, insatiably hungry, abnormally strong, demanding, brutal.

 

Avis : Ce livre m’a été prêté il y a un petit moment, et mon envie de le découvrir a peu à peu augmenté jusqu’à ce que j’en entende parler, comme un signe du destin qui me disait : « Allez, lis-le ! »

Je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai lu ! Je n’avais pas du tout compris que le livre avait un côté fantastique, malgré la référence à Frankenstein dans un commentaire sur l’œuvre ; sans doute à cause de mon habitude de survoler les synopsis pour avoir une légère idée de ce que je vais lire avant de me lancer vraiment. De plus, je m’attendais à l’histoire d’un enfant rejeté, incompris parce qu’il est mentalement différent, comme une espèce d’autiste que sa famille abandonne parce qu’il fait tâche. Or, ce n’est pas tout à fait le cas. C’est d’abord l’histoire d’un couple, Harriet et David ; le livre commence par leur rencontre, assez spéciale, puis continue sur leur amour. Leur façon de voir la vie, à l’époque, – et même, sans doute, ce serait encore le cas aujourd’hui – est spéciale, et les membres de leur famille ainsi que la société n’approuvent pas forcément leurs choix ; cela ne les arrête pas pour autant, ils sont déterminés à vivre leur vie comme ils l’entendent et à être heureux selon leur définition du bonheur. En effet, être heureux, voilà tout ce qui importe pour Harriet et David. Et cela passe par la famille. Cette notion est très importante, le lecteur le comprend dès le titre : The Fifth Child, cela sous-entend que quatre autres enfants sont nés avant lui. Pendant la première partie du livre, j’ai adoré ressentir le bonheur, l’épanouissement des personnages, surtout celui d’Harriet, de qui le lecteur a majoritairement le point de vue. La vie de famille est douce, les problèmes semblent loin ou minimes. Surtout, j’ai adoré l’idée de cette maison, havre de paix et de joie pour tous, qui attire comme un aimant, et dans laquelle on peut réunir autant de monde que l’on veut pour fêter tous ensemble les grands moments du calendrier : un bon prétexte pour être en famille et profiter de chacun, que ce soit le printemps, l’été ou l’hiver. La maison représente un peu un idéal, un endroit rêvé qui réunit même ceux qui se trouvent aux quatre coins du monde. Le bonheur semble parfait, le lecteur se détend dans le texte, et profite lui aussi de ces moments de béatitude. Il en profite parce qu’il sent que cela ne va pas forcément durer, même s’il l’aimerait bien. En effet, survient alors la cinquième grossesse et tout change. C’est un bouleversement total dans la vie de la famille, un retournement de situation qui renverse le bonheur si durement trouvé. Lire la déchéance d’un idéal pareil est difficile : j’étais comme anesthésiée par le texte, je n’arrivais pas à lâcher le livre tant que je ne l’avais pas terminé. Le lecteur garde espoir : impossible qu’un tel paradis disparaisse, il n’y a aucune raison pour. Certains passages sont difficiles à lire, parfois parce qu’ils laissent entendre la violence, parfois parce qu’ils sont des petits chocs psychologiques pour les personnages. Concernant l’écriture, elle est excellente, fluide, agréable à lire, mais aussi, elle a un effet sur le lecteur, elle le pousse à poursuivre la lecture, à ne pas s’arrêter. En effet, le livre ne comporte pas de chapitre, il est un bloc sans séparation, ponctué de dialogue et de narration. Je pensais que cette organisation allait me gêner, mais ce ne fut pas le cas grâce à l’écriture de l’auteure.

Pour les personnages, j’ai beaucoup aimé le personnage d’Harriet. Elle est à la fois forte et fragile, parce qu’elle assume ses choix, même s’ils la blessent. Elle semble faite pour être mère et veut rendre tout le monde heureux comme elle l’est. On sent son évolution au fil des années : elle mûrit, elle grandit, s’épanouit, comprend le bonheur dont elle est la détentrice. Mais aussi, elle doit subir le jugement des autres, qu’ils soient de sa famille ou pas. Elle a décidé d’être mère avant tout, elle ne travaille pas, et semble un peu négligente ; en effet, elle déclare qu’elle espacera ses grossesses, or, ce n’est pas du tout ce qu’elle fait. Elle ne semble pas le faire exprès, mais, une fois devant le fait accompli, elle préfère assumer que de se repentir. J’ai trouvé qu’elle était très forte également en ce qui concerne le cinquième enfant. Elle semble d’abord s’effondrer, puis elle tente de reprendre le contrôle de la situation, même si rien ne sera jamais plus comme avant. Le lecteur sent bien que c’est « quelqu’un de bien », qu’elle est juste, qu’elle a une conscience avec laquelle elle doit vivre. David, quant à lui, m’a semblé un peu flou parfois. Il partage les choix d’Harriet, c’est même lui qui les présente le premier à leur famille, mais il semble que l’on n’ait jamais son point de vue, ce qui le rend difficile à complètement cerner. Il semble être un mari et un père aimant, amoureux de sa femme, et tendre avec ses enfants ; mais une fois le cinquième né, il ne sait plus vraiment comment réagir. Il semble perdu, et reporte sa colère sur sa femme ; elle est tenue pour responsable de la naissance de l’enfant, ce qui est – évidemment ! – ridicule. Apparaît également Dorothy, la mère d’Harriet, qui va l’aider dans son choix de vie. Elle semble désapprouver sa fille, mais est présente pour la soutenir, quoi qu’il arrive. C’est une femme forte, qui travaille dur. On dirait une grand-mère poule. Les quatre premiers enfants sont tous adorables : ils sont charmants, beaux, intelligents, font rire ; de vrais petits anges, surtout le dernier garçon, selon la description que l’on a de lui. Arrive enfin le cinquième enfant : dès la grossesse, il est difficile, brutal, une tornade, un torpilleur. Une fois né, rien ne s’arrange. Il semble fait pour torturer, faire le mal. Avec la référence que j’avais vu à l’arrière du livre, c’est vrai qu’il m’a fait pensé au monstre de Frankenstein, mais en pire tout de même : le monstre a une conscience, l’enfant ne semble pas en avoir. Ce qu’il fait est assez traumatisant, terrifiant en tout cas ! Impossible de l’aimer, mais aussi, impossible de le haïr : il provoque une sorte de fascination d’horreur, on veut le comprendre et l’aider, le voir évoluer tout en comprenant que ce n’est peut-être pas possible. Il nous fait indéniablement peur, et l’on regrette sa venue quand on va le bonheur qu’il détruit. D’autres personnages apparaissent, comme la famille au grand complet, composés de parents qui tentent d’aider de leur mieux, de sœurs, de cousines, d’amis. On découvre aussi John, qui jouera un grand rôle dans la vie du cinquième enfant.

Le fantastique est bien présent ici, malgré le fait que je n’y avais pas fait attention dans le synopsis. Il est d’abord incarné par la chambre, il semble avoir des pouvoirs sur le couple. Mais c’est surtout le cinquième enfant autour de qui se cristallise cette notion. En effet, à plusieurs reprises, il est qualifié d’être non-humain : extraterrestre, monstre, créature légendaire, mais jamais un humain. Son aspect physique est repoussant, ses capacités dépassent largement celles d’un humain, et sa façon de grandir est surprenante. Tout est étrange chez lui : il ne semble pas avoir de sentiments, ne reconnaît pas ses parents, ne sait pas apprendre et ne fait qu’imiter. Il n’est pas rejeté dès le début du livre ; la famille tente de l’intégrer en son sein. Le fantastique bascule facilement vers l’horreur quand Harriet comprend ce que l’enfant fait et est capable de faire. Elle finit par être sous-entendue quand l’enfant grandit : elle se trouve dans les pensées de Harriet, dans ce qu’elle pense – sait ? – que l’enfant fait. La morale est également évoquée : la famille va commettre un acte affreux – mais nécessaire ? – afin de tenter de retrouver le bonheur perdu. On ne peut pas même imaginer ce que l’on aurait fait à leur place, l’idée est tellement horrible qu’il vaut mieux ne pas y penser.

La fin est en demi-ton : on se demande ce qui peut se passer ensuite, si ce que veut Harriet va effectivement arriver. Le lecteur peut l’espérer. Il existe une suite au livre, que je pense lire sous peu, mais pas maintenant. Le choc du premier tome est encore présent, je vais attendre qu’il s’atténue un peu pour poursuivre. J’aurais tout de même aimé savoir ce qu’il advient ensuite d’Harriet, de David, et des autres membres de la famille.

 

En définitive, un très bon roman, qui montre l’impact d’un petit livre sur le lecteur : pas besoin de beaucoup de mots pour raconter une histoire qui marque celui qui la lit. Un bonheur idéal qui s’effondre peu à peu, une mère attachante et un enfant affreux. A découvrir !

Loup, y es-tu ? de Henri Courtade

Posté : 8 janvier, 2016 @ 3:49 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Loup, y es-tu ? Genre : Conte, Fantastique

Editeur : Folio

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 388

Synopsis : Et si les personnages maléfiques des contes de notre enfance existaient réellement ? Sans doute ces créatures vampiriseraient-elles notre planète. Elles seraient de tous les génocides, manipuleraient les plus grands dictateurs … Tapies dans l’ombre de Hitler ou sous le feu des projecteurs des plateaux de télévision, elles tiendraient dans leurs mains expertes le devenir de l’humanité. Sinistre tableau ! Si de tels monstres vivaient, il serait à souhaiter que leur alter ego bienfaisant existe également ; qu’en ce début de XXIe siècle ces personnages merveilleux s’éveillent et décident de se battre. Et alors … qui sait de quel côté la balance pencherait ? Premier roman de l’auteur, Loup, y es-tu ?, fable moderne mâtinée de thriller, joue avec les codes du conte de fées et du fantastique pour entraîner le lecteur dans une aventure captivante.

 

Avis : Ce livre attend dans ma PAL depuis un certain temps, et j’ai enfin décidé de me lancer ! La couverture est superbe, et présageait déjà une bonne réécriture des contes, un peu plus sombre que la version originale !

Tout d’abord, comme certains lecteurs, j’ai été un peu surprise de découvrir un roman, alors que je pensais lire un recueil de nouvelles. Cela ne m’a pas déçue, au contraire, j’avais envie de me laisser embarquée dans l’histoire au plus vite ! Et dès le début, le charme a opéré. J’ai plongé dans le livre avec plaisir, découvrant des héroïnes féeriques remises au goût du jour, dans une modernité à laquelle elles se sont adaptées, et même, de laquelle elles font partie pour certaines ! Cette adaptation est très originale, différente de toutes celles que j’ai lues pour le moment. Les contes sont pris tels quels et transposés dans la réalité, d’où la mention de l’Histoire. Des événements mondiaux, tels que la Seconde Guerre mondiale ou le 11 septembre 2001, sont utilisés pour montrer la malfaisance des personnages maléfiques du livre. Le lecteur se sent directement impliqué dans le livre grâce à cela, il entre à la fois dans les contes de son enfance et dans la Grande Histoire ; l’auteur parle des expérimentations des nazis sur des hommes vivants à travers le docteur Fringgs, inspiré d’une personne réelle. Cette intrigue annexe se greffe à la quête des héros des contes, qui, comme dans les histoires originales, doivent lutter contre un mal absolu qui veut les éliminer en raison de leur bonté. Petit bémol par rapport à l’histoire : deux héroïnes n’apparaissent que très brièvement, ce que j’ai trouvé dommage. J’aurais aimé voir plus longtemps leur nouvelle vie, le livre aurait été encore plus passionnant ! L’écriture est fluide, simple, donc plutôt agréable à lire ! Enfin, les contes, dès l’origine, n’ont pas abouti : l’histoire s’est arrêtée à un moment donné, elle a été mise en sommeil et reprend dans le monde moderne. Petit plus pour moi : je l’ai déjà dit, je n’aime pas Blanche-Neige, et Loup, y es-tu ? est le deuxième livre à me la faire apprécier ! Ce ne peut donc être qu’un bon livre !

Concernant les personnages, je vais tenter de vous garder la « surprise » en ne donnant que leur prénom. Dans tous les cas, elles sont toutes attachantes, même s’il peut être difficile de s’identifier à elles, parce qu’elles restent inaccessibles car exceptionnelles. Aussi, je les ai toutes trouvées un peu naïves : le mal est sous leurs yeux et elles ne le voient pas, ce qui peut être énervant. Albe est l’héroïne qui est la plus mise en avant, et celle que j’ai préféré. Elle représente très bien l’héroïne d’origine : pure, délicate, courageuse, résolue, douce. Elle est faite pour être aimée, mais aussi pour être protégée, bien qu’elle sache se débrouiller seule. Elle est restée assez « vintage », si je peux dire ; elle a des valeurs, et rêve au prince charmant. Elle est également touchante, émouvante. En revanche, je la voyais peu dans le métier qu’elle finit par exercer, beaucoup plus dans le premier présenté dans le livre. Virginia, quant à elle, est un peu l’opposée d’Albe : rebelle, sarcastique, ironique, elle sait ce qu’elle veut et ne se laisse pas faire. Elle est beaucoup moins innocente que l’héroïne d’origine, et beaucoup plus moderne. Le métier qu’elle exerce est très bien choisi, je trouve, ça lui va très bien ! Il est peut-être plus facile pour le lecteur de s’identifier avec elle parce qu’elle ne croit pas tout de suite à ce qu’on lui révèle sur ses origines et son histoire : elle ne se voit pas du tout dans un conte de fées. Cindy semble assez naïve, pour le peu que j’ai vu d’elle : elle rêve de gloire, et tente tout pour y parvenir. Quant à Isabelle, elle avait l’air très intéressante, je suis sûre que j’aurais adoré son personnage s’il avait été plus exploité ! Rien que le début entrevu a l’air passionnant ; rien que son lieu de vie fait rêver ! Toutes ses héroïnes ont l’air bien faible à côté des « méchants » de l’histoire. Elles n’ont pas de pouvoir offensif, ne maîtrisent pas la magie, et n’ont aucun souvenir de leur passé, quand leurs adversaires se souviennent de tout, un avantage de taille ! Ainsi, Marilyn est la sorcière de l’histoire. Elle est très belle, la plus femme du monde, et elle ne supporte pas la concurrence. Elle veut régner sur le monde par le mal, et se trouve derrière les grands événements mondiaux, comme la Seconde Guerre mondiale. On apprend par la suite qu’elle a deux sœurs, Ogota et Zita, qui œuvrent bien moins qu’elle pour le mal. Elle n’a rien d’humain, méprise même les hommes, incapables de se défendre : elle les manipule, et exerce son pouvoir grâce à la technologie qui a envahi le monde. Elle possède un allié de taille : le Loup, une bête horrible, aux crocs aiguisés, aux griffes acérées. Sauvage, hostile à l’homme, il s’allie tout de même à la sorcière pour obtenir ce qu’il veut. Son aspect n’est révélé aux personnages qu’à la fin du livre. Il n’y a rien de bon en lui : tout n’est que brutalité, sauvagerie et violence pour lui. Il vit dans un monde noir, à part, où la beauté et la pureté n’ont pas du tout leur place. Ces « méchants » sont surpuissants par rapport aux jeunes femmes qui les « affrontent ». Elles ont pourtant des alliés : Franz et Albert, le premier très touchant, qui semble assez fragile, le second qui a l’air plus sûr de lui, plus déterminé, plus courageux ; le Traqueur, mystérieux, sombre, blessé profondément sans que l’on sache vraiment par quoi, attachant, étrange parfois, il est clair qu’il cache quelque chose ; Mae Zinn, personnage que l’on sait issu des contes, mais dont le nom m’a surpris agréablement. D’autres personnages humains se trouvent dans ce livre : Frédéric, assez effacé, mais sympathique, le père d’Albe, touchant, que l’on apprécie facilement, les employés de Marilyn. J’ai adoré le petit clin d’œil de l’auteur aux écrivains originaux avec le nom d’un des personnages, assez attachant d’ailleurs ! J’ai aimé la révélation sur un des personnages, même si j’ai fini par m’y attendre avec quelques allusions dans la narration et chez les autres héros ; c’est très original, un peu logique et inattendu au début.

Dans ce livre, se trouve des réflexions sur le mal ordinaire, sur le mal en général, notamment à propos des camps pendant la Seconde Guerre mondiale. L’auteur, à travers ses personnages, rappelle qu’il faut toujours se souvenir, ne jamais oublier pour ne jamais reproduire. Il n’y a pas d’excuses quand on agit mal : on a toujours le choix, il suffit de faire le bon, même si cela veut dire que le chemin emprunté est plus difficile à arpenter. J’ai l’impression que c’est le destin qui m’a fait lire ce livre au moment de la réédition critique en Allemagne de Mein Kampf, une façon bien plus douloureuse de se souvenir.

La fin est d’abord surprenante, avec la révélation dont j’ai parlé un peu plus haut. Sinon, elle est logique, prévisible quelque part. C’est aussi le dénouement, on comprend tout ce qui pouvait sembler obscur, tout entre dans l’ordre. Bémol : pas de « grande bataille » magique, ou épique, tout se termine un peu vite. Enfin, un épilogue qui donne envie de lire une suite potentielle !! (ou qui laisse en tout cas imaginer une suite possible)

 

En définitive, un excellent roman, presque un coup de cœur !

La Dérivante, tome 2 de Dale Peck

Posté : 4 janvier, 2016 @ 9:31 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

La Dérivante, tome 2Genre : Jeunesse, Fantastique

Editeur : Albin Michel (Wiz)

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 346

Synopsis : Perdus sur l’océan du Temps ! Charles et Susan revoient enfin leur oncle Farley et son étonnante maison-bateau, La Dérivante ! A peine sont-ils arrivés qu’un raz de marée venu de l’océan du Temps entraîne La Dérivante, séparant les enfants. Avant même d’avoir compris ce qui se passait, Charles se retrouve perché sur un arbre avec un livre et un perroquet pour unique compagnie. Susan et l’oncle Farley, eux, dérivent à bord de la maison-bateau sans savoir où elle les mène. Le pire est à venir : ils ne sont pas seulement séparés dans l’espace, mais aussi dans le temps ! Comment se rejoindre, et où ? Et s’ils n’étaient plus jamais réunis ?

 

Avis : J’ai lu le premier tome de cette série il y a longtemps, et je n’arrivais pas à trouver celui-ci. Dès que je l’ai vu, j’ai sauté sur l’occasion !

J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire dès le début. On se trouve à New-York, chez Susan et Charles, qui se disputent. Ils font alors la rencontre du concierge de leur immeuble, qui semble immédiatement étrange au lecteur. Dès cette scène, les personnages m’ont agacé, et ça ne s’est pas amélioré pendant la lecture. Les dialogues sonnaient faux, je n’ai pas retrouvé ce que j’avais aimé dans le premier tome, comme le vocabulaire « précieux » répertorié par Charles, qui m’avait semblé prendre plus de place dans Les Sirènes. L’écriture était assez lourde, un peu comme dans Le Monde de Narnia, et cela m’a gêné : il n’y a pas vraiment de fluidité. Aussi, les dérives temporelles m’ont peu à peu perdue : je ne voyais pas où l’auteur voulait en venir, et ça a fini par m’agacer. Pourtant, dans la scène où les cités perdues apparaissent dans un des salons de la Dérivante, je me suis dit que l’histoire commençait, et qu’elle allait devenir très intéressante. De plus, j’ai également apprécié l’idée d’un livre ensorcelant qui guide les personnages où bon lui semble, qui les attire et les séduit, sans qu’ils sachent quel est réellement l’impact de ce sort. Il tient une grande place dans le dénouement, qui m’a semblé au combien tiré par les cheveux ! On découvre aussi de nouveaux environnements dans ce livre, mais ils ne sont pas exploités à fond : on ne les approche qu’en surface.

Susan et Charles sont les personnages principaux du livre. Ils ne cessent de se disputer, et finissent par se méfier l’un de l’autre. Leur hostilité les mène à s’éloigner ; pourtant, avec l’avertissement de M. Zenubian pour Charles, je m’attendais à quelque chose de plus grave entre les deux enfants, de plus radical, qui les éloigne définitivement l’un de l’autre, qu’ils ne se considèrent quasi plus comme un frère et une sœur. Mais cette animosité est oubliée dès que les deux enfants sont séparés. Susan est l’aînée de la famille, ce qui fait d’elle l’enfant qui obtient toutes les responsabilités une fois que les adultes sont partis. Elle semble abuser de ce « pouvoir », ce qui exaspère son frère. De plus, étant donné que l’on semble plus avoir le point de vue de Charles que le sien au début, elle semble parfois hystérique. Elle s’énerve pour montrer qu’elle est la plus âgée, qu’elle a donc plus de droits que son frère, ou en tout cas, autant que lui sur le livre. Charles, quant à lui, est convaincu que le livre n’est destiné qu’à lui, et le surveille jalousement. Sa sœur l’agace, il ne comprend pas pourquoi elle aurait plus de droits que lui parce qu’elle est plus grande de quelques années. Il veut prouver sa valeur, et vivre une aventure comme celle de Susan dans le premier tome. Dès qu’il pense vivre une aventure, il se prend pour un héros, se montre arrogant, et la situation dans laquelle il se trouve alors le fait vite redescendre sur terre. Il est intelligent, et se rend vite compte du pétrin dans lequel il se trouve. Oncle Farley est un personnage ambigu : on peut le trouver attachant et réconfortant, comme on peut le voir comme irresponsable, inutile, et craintif. Capitaine de La Dérivante, il accueille les enfants pour l’été dans sa maison flottante. Il n’a aucune autorité sur ses neveux, il ne semble pas très courageux, ni débrouillard, et la scène de son arrivée à Osterbygd montre à quel point il est ridicule. Président Wilson est un perroquet parlant, qui ne cesse de râler ou de donner des leçons aux autres. C’est peut-être le personnage que j’apprécie le plus. Murray est toujours aussi étrange et mystérieux, dérangeant même peut-être. On ne comprend pas trop comment il en arrive là où il se trouve, et le fait qu’il soit prisonnier du temps rend ses apparitions d’autant plus étranges. D’autres personnages se trouvent dans ce livre, comme Iacob que j’ai apprécié, même s’il est aussi agaçant que les deux autres enfants parfois, Tankort, représentant d’une culture différente de la nôtre, l‘Errant, personnage mystérieux, Mme Applethwaite, que l’on ne voit toujours pas.

La fin montre un nouvel aspect de l’Histoire, et explique le pourquoi d’un geste. Après celle-ci se trouve le glossaire du vocabulaire précieux de Charles, qui m’a aidé à comprendre ce qu’était un umiaq et une ziggourat.

 

En définitive, une petite déception.

La Fin des temps de Haruki Murakami

Posté : 23 novembre, 2015 @ 1:40 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

La Fin des temps Genre : Fantastique

Editeur : Points

Année de sortie : 2004

Nombre de pages : 534

Synopsis : Le narrateur, un informaticien de très haut niveau, qui effectue des missions spéciales, apporte un jour sa collaboration à un vieux savant dont le laboratoire se situe dans les sous-sols obscurs d’un immeuble. Dès lors, il est entraîné dans une aventure terrifiante. Parallèlement à ce Hard-boiled wonderland, interviennent en alternances les chapitres de La Fin des temps : le narrateur se trouve prisonnier d’une ville onirique, peuplée de licornes au pelage doré. Les deux intrigues se rejoindront finalement. De même que son personnage flirte avec d’anodines jeunes filles, Haruki Murakami courtise ici le mythe – ce qui nous vaut une fable d’une prenante étrangeté.

 

Avis : C’est le premier livre de Haruki Murakami que je lis, et j’attendais de le lire depuis un moment. Je m’étais fait tout un avis dessus avant même de le commencer, avis qui m’a peut-être empêchée d’entrer tout de suite dans le livre.

En effet, j’ai eu du mal au début : je trouvais l’histoire trop étrange, et très éloignée de l’idée que je m’en étais faite. Je m’attendais à un univers un peu féerique, qui se mêlerait peu à peu au monde réel. J’ai donc eu peur de ne pas aimer du début à la fin. Dans ce livre, l’histoire est double, ce qui la rend originale, mais déroutante. Le lecteur ne voit pas tout de suite le lien entre les deux, puisqu’il se fait au fur et à mesure de la lecture. C’est un véritable emboîtement ingénieux auquel on ne s’attendait pas, qui montre tout le talent de l’auteur. L’étrangeté est continue dans ce livre. Je l’ai d’abord trouvé dans la vie même du personnage principal, celui qui se trouve dans « Le pays des merveilles sans merci », dans sa façon de vivre et d’appréhender la vie. Il m’a semblé qu’il était assez résigné, qu’il ne se battait pas vraiment, parce qu’il pensait que c’était perdu d’avance. Ensuite, elle se trouve dans le second monde, où le narrateur ne comprend pas ce qui lui arrive, et doit faire des choses qui ne semblent pas avoir de but précis. La perte est le thème le plus important du livre. J’y ai un peu vu l’utopie d’un retour à ce que l’on a perdu dans ce qui arrive au narrateur, même si les retrouvailles ne sont pas claires. Cela mène à une réflexion sur la vie, le cœur, la perfection, la perte, et la mort, sur l’inutilité du matériel, et l’importance du spirituel et des sentiments. En effet, le monde de « La fin du monde » semble froid parce qu’il n’y existe pas de sentiments. Il est dur de s’imaginer vivre dans un monde pareil, où l’existence n’a pas de but, où l’amour n’est pas. C’est ici que semble principalement se trouver le fantastique, mais un fantastique qui ne serait pas vraiment réel, avec des licornes, des « vieux rêves », et des murs qui empêchent les habitants de la ville de fuir. Quand au monde « réel », il entre lui aussi dans le fantastique, avec un certain objet, ainsi que des créatures terrifiantes, mais aussi dans la science-fiction et l’absurde, notamment avec ce qui arrive à l’appartement du narrateur et qu’il ne comprend pas. La SF est présente avec l’histoire du cerveau du narrateur, de sa conscience, et de l’informatique, qui a pris une tournure assez radicale. Ce monde donne au lecteur une impression d’irréalité, tout comme celui de la fin du monde. Je ne m’imagine pas du tout la vie réelle de cette façon. Autre chose : la nourriture a une place relativement importante, dans la mesure où une des filles est grosse, et l’autre mange comme quatre sans prendre un gramme. Parfois, j’ai eu faim rien qu’à lire certaines pages ! Enfin, le narrateur donne quelques références musicales et littéraires que j’ai appréciées !

L’écriture m’a semblé un peu répétitive, je me suis dit que ce devait être un problème de traduction. Elle est également poétique parfois  surtout quand le narrateur parle de sentiments et de perte. Elle est également spontanée, dans le sens où elle dit les choses telles qu’elles sont, sans passer par quatre chemins.

Concernant les personnages, le narrateur du monde « réel » mène une vie étrange, et possède des pensées bien à lui. J’ai trouvé que l’auteur avait su en faire un être unique qui ne ressemble à personne. Il n’a pas de prénom, ce qui est assez déroutant. Sa vie tourne aussi du sexe et de l’alcool mais cela semble cacher le sentiment de perte qu’il ressent. Pour lui, il ne fait que ça : perdre tout ce qu’il a possédé, jusqu’à sa propre vie, jusqu’à sa dignité. Il a également un métier qui semble réel dans notre monde, informaticien, mais il utilise des techniques futuristes assez effrayantes. Le lecteur peut avoir l’impression qu’il aime la vie, sans en profiter à fond. Le narrateur de la fin du monde, quant à lui, ressent également un terrible sentiment de perte : ses souvenirs ont été effacés, on lui a arraché une partie de lui-même, et il comprend peu à peu que les gens autour de lui ne peuvent pas ressentir l’amour dont lui a tant besoin. Il est aussi partagé entre l’envie de quitter la ville, et celle d’y rester à jamais, en paix, sans sentiments négatifs, même si cela implique l’absence de leur contraire. D’autres personnages évoluent dans ce livre, comme la « grassouillette« , qui est régulièrement appelé de cette façon par le narrateur. Une fille sans gêne, intelligente, qui a l’habitude de contrôler sa vie. Elle est un peu trop spontanée, sympathique, mais parfois un peu agaçante. Son grand-père est celui qui a mis en marche toute l’histoire. Il m’a semblé hallucinant : c’est un génie, mais il ne semble avoir aucune responsabilité scientifique. Il ne se rend compte que trop tard que ce qu’il fait peut coûter la vie à beaucoup de gens. Par là, ce livre montre à la fois les dégâts de la science sur l’homme, et les avancées qu’elle pourrait lui faire faire. J’ai trouvé la fille de la bibliothèque attachante, sans tout à fait savoir pourquoi : sans doute parce qu’elle a l’air d’avoir besoin d’amour, qu’elle semble fragile mais forte, qu’elle est intelligente et réfléchie, et qu’elle travaille dans une bibliothèque !

La fin est rapide et prévisible, annoncée. Elle m’a semblé efficace, mais aussi un peu frustrante. Les personnages ont-ils réussi ce qu’ils voulaient accomplir ? Qu’est-il finalement arrivé au narrateur ?

 

En définitive, un bon roman, le premier de Murakami que je lis. J’aimerai en découvrir d’autres, en espérant tout de même qu’ils soient un peu moins étranges !

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