Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Les Errantes de Jo Witek #plib2023

Posté : 5 novembre, 2022 @ 7:42 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Horreur, Fantastique Les Errantes

Editeur : Actes Sud

Année de sortie : 2022

Nombre de pages : 320

Synopsis : Suzanne, une streameuse survoltée, Saskia, une artiste en proie au découragement, et Anne-Lise, une jeune fille pétrie de spiritualité et en décalage avec son époque, cohabitent au dernier étage d’un immeuble bourgeois. Des apparitions fantomatiques et surnaturelles sèment la peur dans l’appartement.

 

Avis : J’ai découvert cette autrice avec Peur express, que j’avais beaucoup aimé pour son ambiance, son écriture et ses personnages, mais surtout pour sa troisième partie très intéressante. En voyant ce livre dans la présélection du PLIB, je me suis dit qu’il serait sympa de lire à nouveau un roman de Jo Witek ! La couverture et le titre m’intriguaient aussi ; j’ai donc fini par me lancer !

L’écriture m’a happée dès le début – il faut dire que je lisais un autre roman que je trouvais particulièrement mauvais avant, il est possible que ça ait aidé un peu ! C’était fluide, bien construit, j’avais envie de continuer à lire alors que j’étais fatiguée : c’était bien parti ! Au fil des pages, je me suis beaucoup attachée aux personnages, même Suzanne qui pouvait paraître agaçante à certains moments. Peu à peu s’installe une ambiance glauque, poisseuse, avec des scènes qui font froid dans le dos. Je n’ai pas été terrifiée en lisant ce livre, mais j’ai eu des frissons de dégoût – il faut s’y attendre quand sont mentionnées des scènes avec du sang, quel qu’il soit – et des petits moments d’angoisse ! Le lecteur est entraîné dans une histoire qu’il ne comprend pas totalement, notamment parce que les intrigues n’ont pas l’air d’avoir de lien entre elles. SPOILER 1 Pour autant, j’étais complètement dedans, j’avais envie de savoir, envie de continuer à suivre les filles et je fomentais des théories seule dans mon coin pour essayer de percer le mystère du sixième étage !

J’ai beaucoup aimé que les héroïnes soient si différentes : outre le fait que cela permet d’avoir plus de diversité niveau personnalité, culture et milieu, il est ainsi possible d’aborder différents sujets sans que cela semble trop lourd ou artificiel. Je pense que j’ai une préférence pour Saskia, non seulement parce qu’elle est artiste, mais aussi parce qu’elle m’a paru plus douce et rassurante, alors même que ce qu’elle vit est affreux. SPOILER 2 Suzanne était donc celle avec laquelle j’avais le plus de mal, sans doute à cause de sa façon de parler et de son côté « je suis cool » alors que ce n’est qu’une carapace pour se protéger. En fin de compte, c’est elle qui m’a fait pleurer ! Enfin, Anne-Lise est très touchante : hors du monde, elle est méprisée par ses pairs, incomprise par ses parents et incapable d’entrer dans le moule qu’on force sur elle. Elle m’a fait de la peine, mais le roman nous apprend aussi à voir une autre facette de sa personnalité. SPOILER 3 Ces trois héroïnes permettent donc d’aborder trois thèmes différents : l’art pour Saskia, la religion pour Anne-Lise et un autre sujet que je vous laisse découvrir pour Suzanne. Dans tous les cas, le lecteur se voit embarquer dans l’intrigue tout en apprenant : c’est bien mené, sans grosses ficelles.

Mais ce livre est un coup de cœur surtout pour l’émotion qu’il m’a fait ressentir. Cela fait un moment que je ne me suis pas laissée emporter à ce point par un roman et, surtout, que je n’ai pas pleuré en lisant. C’est donc chose faite ! La fin est très émouvante : SPOILER 4

 

Donc, j’ai adoré ce roman qui rejoint la liste de mes 25 sélectionnés pour le prix !

 

SPOILER 1 J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la scène où les filles s’efforcent de trouver des liens entre leurs différentes hantises. C’était à la fois angoissant et réconfortant parce qu’elles sont ensemble dans l’épreuve. Et c’est un des éléments que j’ai ADORE dans ce roman : le fait que les filles soient unies, que, malgré leurs différences, elles s’entraident, même si elles ne se comprennent pas ou que c’est difficile au début. On sent que, peu à peu, une amitié se forme, et c’est, je pense, pour cette raison que je n’ai pas vraiment eu peur pendant ma lecture. Ce groupe, cette espèce de cocon que Saskia forme autour des deux autres filles, m’a donné l’impression qu’elles étaient protégées par leur lien grandissant. J’étais bien avec ces filles, dans le studio de l’artiste, j’avais envie de rester avec elles plus longtemps.

SPOILER 2 Elle est la première à se ressaisir, à faire le lien, à accepter ce qui lui arrive tout en restant lucide et capable de frayer avec la société, de faire des choix cohérents qui ne lui valent pas l’asile ou la prison. Elle est réfléchie et douce. Son éducation lui donne un côté encore plus rassurant avec ces chansons qu’elle fredonne, ses remèdes et sa façon d’aider Suzanne à comprendre ce qui lui arrive. Saskia m’a aussi fait très mal au cœur après sa rencontre avec le galeriste, mais il semblait évident qu’elle ne pouvait pas en rester là. Et, grâce à elle, j’en ai appris davantage sur Hilma af Klint que j’avais croisée dans un livre sur les femmes oubliées de l’histoire !

SPOILER 3 J’ai beaucoup aimé le passage où Saskia la voit en guerrière sans peur alors que, plus tôt, elle ne voyait qu’une adolescente perdue, internée contre son gré par ses parents.

SPOILER 4 Déjà, la mention de Saskia qu’elle voudrait parler à sa grand-mère m’a serré le cœur, mais alors quand Suzanne comprend qui est Odette, c’étaient les grandes eaux ! Pire encore quand, dans l’épilogue, le lecteur découvre Gisèle, son point de vue et le fait que les filles lui envoient des mots, des cadeaux, pensent toujours à elle et accordent de la valeur à cette femme à côté de qui tout le monde est passé … Le fait de découvrir que Saskia est une artiste connue, que Suzanne est une grande influenceuse dans son domaine, qu’Anne-Lise a entrepris des études de théologie : cela ne fait que mêler les pleurs et la joie. C’était une fin saine, une fin dans laquelle on se sent bien, comme dans ce groupe que l’on sent encore soudé malgré la fin de l’aventure.

 

#ISBN9782330167868

La Princesse au visage de nuit de David Bry #plib2021

Posté : 20 août, 2021 @ 5:36 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : FantastiqueLa Princesse au visage de nuit

Editeur : Editions de l’Homme sans Nom

Année de sortie : 2020

Nombre de pages : 280

Synopsis : Dans les bois vit la princesse au visage de nuit ; ses yeux sont des étoiles et ses cheveux l’obscur.

Hugo, enfant violenté par ses parents, s’est enfui avec ses amis dans la forêt, à la recherche de la princesse au visage de nuit, qui exaucerait les vœux des enfants malheureux… Il est ressorti du bois seul et sans souvenirs, et a été placé dans une famille d’accueil.

Vingt ans plus tard, alors qu’il a tout fait pour oublier son enfance, Hugo apprend la mort de ses parents. Mais, de retour dans le village de son enfance, il découvre que ses parents auraient été assassinés, et d’étranges événements se produisent. La petite voiture de son enfance réapparaît comme par magie. De mystérieuses lueurs brillent dans les bois. Les orages soufflent des prénoms dans le vent.

 

Avis : J’ai reçu ce livre pour le Plib 2020 ; j’avais déjà entendu parler de l’auteur mais je n’avais rien lu de lui.

J’avais entendu beaucoup de bien de La Princesse au visage de nuit et je ne suis pas surprise qu’il soit finaliste cette année : c’est une lecture intense, touchante et marquante.

L’intrigue donne déjà le ton : Hugo, vingt ans après la disparition de ses amis, revient dans son village natal où ses parents viennent de mourir, parents qui le maltraitaient. Entre la souffrance d’Hugo, celle des autres personnages, la réaction inconcevable des adultes, la violence qui se multiplie et se déplie au fil des pages, qui se découvre et qui révulse le lecteur, continuer à lire n’est pas toujours facile tant l’émotion nous étreint parfois. On aimerait entrer dans le livre pour réconforter, pour se faire justicier. On assiste parfois à des scènes difficilement soutenables, on prend connaissance de faits impardonnables. Ce n’est clairement pas une lecture de tout repos ! L’ambiance est parfois oppressante, parfois envoûtante : les images utilisées pour mettre en place l’atmosphère fantastique sont enchanteresses SPOILER 1

J’ai également beaucoup aimé la fin qui m’a émue aux larmes. SPOILER 2 Jusqu’à elle, le lecteur doute des éléments surnaturels présentés dans le roman, ce que j’ai adoré !

Le seul bémol que j’ai trouvé peut-être serait le fait que, parce que les personnages tournent en rond dans leur enquête, une partie du roman semble un peu longue. Mais cela ne suffit pas pour gâcher une telle lecture !

 

Donc, un excellent roman qui me donne envie de découvrir d’autres œuvres de cet auteur !

 

SPOILER 1 que ce soit les lucioles ou les enfants qui deviennent des animaux en enfilant les oripeaux. La nature les protège et les guide comme elle peut, j’ai trouvé cela beau. 

SPOILER 2 Je me doutais un peu qu’une partie d’Hugo enfant était passée de l’autre côté et que c’était lui qui avait tué ses parents. J’ai trouvé leur rencontre très émouvante. 

 

#ISBN9782918541721

The Harpy de Megan Hunter

Posté : 12 novembre, 2020 @ 7:49 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantastique, ContemporaineThe Harpy

Editeur : Grove Press

Année de sortie : 2020

Nombre de pages : 202

Titre en français : pas encore traduit

Synopsis : Lucy and Jake live in a house by a field where the sun burns like a ball of fire. Lucy has set her career aside in order to devote her life to the children, to their finely tuned routine, and to the house itself, which comforts her like an old, sly friend. But then a man calls one afternoon with a shattering message: his wife has been having an affair with Lucy’s husband, Jake. The revelation marks a turning point: Lucy and Jake decide to stay together, but make a special arrangement designed to even the score and save their marriage–she will hurt him three times. As the couple submit to a delicate game of crime and punishment, Lucy herself begins to change, surrendering to a transformation of both mind and body from which there is no return.

 

Avis : A VENIR

The Turn of the Screw de Henry James

Posté : 5 septembre, 2020 @ 11:54 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Nouvelle, Fantastique The Turn of the Screw

Editeur : Dover Thrift

Année de sortie : 1991 [1898]

Nombre de pages : 87

Titre en VF : Le Tour d’écrou

Synopsis : The story starts conventionally enough with friends sharing ghost stories ’round the fire on Christmas Eve. One of the guests tells about a governess at a country house plagued by supernatural visitors. But in the hands of Henry James, the master of nuance, this little tale of terror is an exquisite gem of sexual and psychological ambiguity. Only the young governess can see the ghosts; only she suspects that the previous governess and her lover are controlling the two orphaned children (a girl and a boy) for some evil purpose. The household staff don’t know what she’s talking about, the children are evasive when questioned, and the master of the house (the children’s uncle) is absent. Why does the young girl claim not to see a perfectly visible woman standing on the far side of the lake? Are the children being deceptive, or is the governess being paranoid? By leaving the questions unanswered, The Turn of Screw generates spine-tingling anxiety in its mesmerized readers.

 

Avis : J’ai lu cette nouvelle en prévision de la sortie de la saison 2 de The Haunting of … qui s’appelle donc The Haunting of Bly Manor !

J’attendais tant de cette nouvelle ! Depuis que j’ai appris que la suite de The Haunting of Hill House serait inspirée de cette œuvre, j’avais vraiment hâte de la lire ! Peut-être que j’en attendais beaucoup trop ou que je m’attendais à quelque chose qui se rapproche du roman de Shirley Jackson niveau ambiance. The Turn of the Screw n’avait rien à voir.

J’ai aimé le début et le fait que le premier narrateur nous lise ce que quelqu’un d’autre a écrit – et donc, nous avons un second narrateur, qui est en fait le narrateur central. J’ai aimé que cette nouvelle relève clairement du genre fantastique et que nous ne soyons jamais sûrs que le narrateur est bien fiable. D’étranges événements ont lieu, mais est-ce son imagination ou est-ce réel ?
J’ai également aimé l’espèce de dualité des enfants : SPOILER 1 Dernier élément que j’ai aimé : la relation entre la narratrice et Mrs. Grose. SPOILER 2

La seule scène qui m’a fait peur est SPOILER 3

Mais, plus j’avançais dans ma lecture, plus j’étais déçue.

Le style d’écriture d’Henry James est lourd et j’ai eu du mal à comprendre certaines phrases du premier coup, je devais les relire pour saisir tout à fait le sens. Cela a ralenti ma lecture et ne m’a pas permis d’entrer complètement dans l’histoire. Je m’attendais à quelque chose qui n’est jamais venu. J’ai lu quelque part que cette nouvelle est plus métaphorique que littérale – mais métaphorique pour quoi exactement ? Je n’ai pas saisi.

J’espérais que la maison allait prendre une grande place dans l’histoire, comme c’est le cas de Hill House dans le roman et la série TV. C’est simplement un décor, rien de plus. Une ambiance flotte pendant un moment, mais la maison n’en fait pas partie. Elle n’est rien de plus d’un bâtiment laid pour la narratrice, rien d’obsédant ou d’effrayantSPOILER 4 Je sais bien que toutes les maisons ne peuvent pas être du même calibre qu’Hill House, Eel Marsh House (The Woman in Black) ou Manderley (Rebecca), mais, étant donné que cette nouvelle a été choisie pour être adaptée en une série qui se concentre sur les maisons hantées, je m’attendais vraiment à plus !

Au bout d’un moment, j’ai eu du mal avec le point de vue de la narratrice concernant les enfants. SPOILER 5

La fin … Mais pourquoi ? SPOILER 6

 

Donc, je suis déçue …

 

SPOILER 1 d’un côté, la narratrice les trouve parfaits, elle les idéalise complètement. Ce sont d’innocents angelots, si purs. D’un autre côté, ils ne sont pas du tout innocents et purs. Ils pourraient avoir des liens avec des fantômes et ils peuvent se montrer « méchants » – mais c’est très subtil et jamais vraiment mauvais. 

SPOILER 2 A un moment donné, elles ressemblent à des sœurs. J’ai aimé qu’elles soient si proches et qu’elles se serrent les coudes.

SPOILER 3 celle où Quint apparaît à la fenêtre. Je me suis imaginée à la place de la narratrice et j’ai eu des frissons !

SPOILER 4 seule la description des tours pourrait suggérer quelque chose de plus, mais ce n’est qu’une piste qui n’est pas suivie par la suite.

SPOILER 5 Elle est beaucoup trop « gentille » avec eux, elle les idéalise trop, elle leur pardonne tout. Je ne sais pas si cela fait partie de l’atmosphère ou une façon de montrer qu’ils l’ont charmée, mais, en fin de compte, je n’ai pas aimé cela. Et Miles … Son attitude est si agaçante à un moment donné, même si elle continue à dire qu’il est un ange. Il est arrogant, voilà tout !

SPOILER 6 Le lecteur n’obtient aucune explication, l’histoire complète n’est pas racontée, et Miles meurt ?! Comme ça ?! Peut-être que Quint l’a tué pour enfin le ramener de son côté ? Peut-être que Miss Jessel a fait la même chose à Flora sur la route pour rejoindre son oncle ? Peut-être qu’ils sont morts tous les deux ? Mais POURQUOI finir la nouvelle comme ça ? J’en voulais plus ! Je voulais, peut-être, une dernière rencontre entre la gouvernante et l’oncle ! Même une explication vague ou une théorie ! Le lecteur n’obtient rien à la fin et c’était très frustrant pour moi cette fois.

La Vénus d’Ille suivi de La Partie de tric-trac de Prosper Mérimée

Posté : 13 février, 2020 @ 4:18 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Nouvelle, FantastiqueLa Vénus d'Ille

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2019 [1835]

Nombre de pages : 95

Synopsis : « Il est impossible de voir quelque chose de plus parfait que le corps de cette Vénus ; rien de plus suave, de plus voluptueux que ses contours ; rien de plus élégant et de plus noble que sa draperie. » Ainsi en juge l’archéologue venu de Paris pour admirer le remarquable bronze antique mis au jour par M. de Peyrehorade dans son domaine du Roussillon. Cependant, l’ironie méchante exprimée par le beau visage suscite le malaise, non moins que l’inquiétante inscription latine gravée sur le socle de la statue. Les événements des jours suivants confirmeront cette impression …

Dans cette nouvelle aux accents fantastiques, Mérimée, par la voix d’un narrateur qui lui ressemble beaucoup, distille une angoisse qui culmine dans le fatal dénouement.

 

Avis : Cela faisait un moment que je n’avais pas lu de nouvelles fantastiques !

J’ai aimé La Vénus d’Ille : le seul problème, c’est que le titre révèle déjà le rebondissement de l’histoire, en quelque sorte. Le lecteur sait déjà qui sera le coupable s’il arrive quelque chose. Il n’y a donc pas de réel suspense, même si le lecteur peut avoir quelques frissons parfois, surtout quand [SPOILER] le narrateur entend les pas dans l’escalier. [FIN DU SPOILER] Mais, même avec cela, je n’ai pas retrouvé l’atmosphère que j’aime dans les nouvelles/récits fantastiques. C’est bien écrit, mais peut-être trop court pour parvenir à créer une réelle ambiance ?

Pour la seconde nouvelle, « La partie de tric-trac » : à nouveau, une belle écriture, et un récit plutôt engageant ; mais comme la fin est frustrante !! On dirait presque une blague de l’auteur !

Enfin, dans les deux nouvelles, les femmes sont considérées soit comme des femmes au foyer qui n’ont rien à dire sur quoi que ce soit, soit comme des femmes intéressées seulement par l’argent. 

 

Donc, un peu déçue, je m’attendais à davantage de frissons ! 

12345...13
 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes