Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Game of Thrones : une fin sombre et pleine de terreurs de Marianne Chaillan

Posté : 20 décembre, 2019 @ 11:56 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Essai, Philosophie Game of Thrones : une fin sombre et pleine de terreur

Editeur : Editions des Equateurs (Philosophie) 

Année de sortie : 2019

Nombre de pages : 228

Synopsis : « Si vous pensiez que ça finirait bien, c’est que vous n’avez pas été très attentifs. » La réplique du cruel Ramsay Bolton résonne autrement depuis la conclusion de la saga au succès mondial, Game of Thrones. Comment interpréter cette fin jugée, par de nombreux fans, terriblement décevante ? Les créateurs de la série ont-ils manqué de souffle ou porté jusqu’au bout une certaine vision de l’homme ? Et si l’analyse philosophique, en nous offrant des clefs de compréhension, nous aidait à surmonter notre déception ? Eclairant cette fin douce-amère, elle permet aussi de dresser, à la manière du Hall of Faces – la galerie des visages du temple de Braavos -, un portrait définitif des merveilleux personnages qui ont peuplé la série. Héros d’une nouvelle mythologie, leurs trajectoires, riches d’enseignements, portent la leçon philosophique de cette formidable histoire de glace et de feu. De quoi Daenerys est-elle le nom ? Que nous a appris Cersei Lannister ? Quelle leçon de sagesse nous livrent Jon Snow ou Arya Stark ? Bref, à travers sa conclusion et ses personnages, il est temps d’expliciter la sagesse de Game of Thrones.

 

Avis : J’ai reçu ce livre en service de presse par les éditions des Equateurs, que je remercie à nouveau !!

En effet, comment ne pas remercier quand on peut lire un livre de cette qualité ?! Tout est excellent ! Mais, allons-y doucement, et commençons au commencement ! 

Ce n’est pas un secret : j’ai été profondément déçue par la saison 8 de Game of Thrones. Tellement que cette série n’est plus ma préférée. J’ai ressenti un profond malaise à la regarder, notamment l’épisode The Bells, qui est tout simplement un cauchemar. J’avais envie de pleurer, et je me demandais si je ne rêvais pas, si c’était bien réel. Révoltée, dégoûtée, triste, en colère, déçue. Globalement déçue. Alors, lire dans le résumé d’une non-fiction sur GoT que l’autrice va traiter de cette déception, pour moi, c’était assez rassurant. Parce que cela veut dire : 1) que je ne suis pas la seule dans mon cas, donc, 2) que mon opinion n’est pas illégitime et 3) que d’autres ont tenté de comprendre pourquoi une telle déception. Et après le coup de cœur monumental qu’a été pour moi Ainsi philosophait Amélie Nothomb, je me suis dit que Marianne Chaillan était la plus à même de m’aider.

Donc, quand une abonnée m’a parlé de ce livre, je me suis lancée et j’ai demandé à la maison d’édition si je pouvais le recevoir en service de presse. Quelle joie de les voir accepter, et de recevoir très rapidement ce livre ! J’avais envie de le commencer tout de suite, mais j’avais aussi envie de le faire durer un peu : j’ai avalé Ainsi philosophait Amélie Nothomb en une journée, et je sentais que Game of Thrones : une fin sombre et pleine de terreur allait subir le même sort ! Spoiler : j’avais raison ! Finalement, après plusieurs jours sans coups de cœur, et un roman en cours qui ne m’attire pas, je me suis décidée à le commencer !

Comme je l’ai dit plus haut, ce livre est EXCELLENT ! Tout est bon sincèrement ! L’autrice part de son expérience personnelle pour nous expliquer pourquoi elle a décidé d’écrire ce livre : sa déception, sa frustration, sa colère face à la saison 8, sentiments partagés par des milliers de fans à travers le monde. Après réflexion, elle s’est dit que les scénaristes ne pouvaient pas simplement massacrer leur série de cette façon, et a tenté de comprendre le message de GoT, la philosophie DE Game of Thrones, comme elle le dit, et plus la philosophie DANS Game of Thrones, comme c’était le cas dans son premier essai sur la série, Game of Thrones : une métaphysique des meurtres - que j’ai encore plus envie de lire maintenant que j’ai fini ce livre !! Les analyses philosophiques sont claires, sensées, expliquées de façon à ce que le lecteur comprenne bien où l’autrice veut en venir : j’ai appris énormément de choses, et ce livre permet d’offrir un nouvel éclairage à la série, éclairage qui permet de comprendre ce qui passe facilement pour incohérent. Bon, il reste tout de même quelque chose d’incompréhensible, [SPOILER] et j’ai aimé retrouver mes mots dans la bouche de Marianne Chaillan : un des personnages est bien mort avant sa mort physique, parce qu’il est méconnaissable à partir de ce moment ! [FIN DU SPOILER] J’ai adoré les nombreuses références et la façon de présenter les choses de l’autrice : comme avec Ainsi philosophait Amélie Nothomb - mais en un peu moins prégnant – on retrouve un ton qui invite le lecteur à entrer dans « l’histoire » que nous raconte Marianne Chaillan. La deuxième partie, le « Hall of faces », est introduite de telle façon que le lecteur a l’impression de se promener dans une pièce en compagnie de l’autrice ! A ce moment-là, chaque personnage important est passé au crible, afin de déterminer quelle est la leçon qu’il nous apprend en particulier. La première partie, elle, se concentre sur les leçons de la série en général : c’est très pessimiste, mais ce n’est pas étonnant ! L’autrice reprend des citations de G.R.R. Martin, mais aussi des personnages, pour appuyer son propos. Elle rapproche ces leçons de théories philosophiques, comme celles de Kant, Nietzsche, Spinoza, et d’autres encore ; elle fait même des personnages les « candidats » des philosophes, ceux pour qui ils auraient « voté » ! Pour ne rien gâcher, j’adore l’écriture de l’autrice : c’est fluide à lire, ce peut aussi être poétique, surtout l’introduction et la conclusion ! On ressent toute l’émotion de l’autrice face à cette série, émotion partagée à cent pour cent ! Au fil de la lecture, j’ai aussi cru comprendre que, certes, la déception s’est atténuée, mais elle est toujours présente en fond, malgré un amour sincère pour la série, et pour ce qu’elle apporte.

J’aurais envie de vous détailler ici tout ce que j’ai appris, tout ce qui m’a intéressée ou émue ; mais je vais vous laisser lire le livre ! Marianne Chaillan le dit bien mieux que moi !

En fin de compte, Game of Thrones : une fin sombre et pleine de terreur m’a permis de me réconcilier avec cette série, et de mieux la comprendre. J’ai maintenant envie, non de revoir la saison 8, je pense que ça n’arrivera jamais, mais de relire la série ; j’avais tenté de la recommencer mais la déception était si grande que je n’arrivais pas à apprécier ! J’ai également hâte de tenir ENFIN entre mes mains le sixième tome d’A Song of Ice and Fire – en 2020 ? *prière* 

 

Donc, un excellent essai philosophique, qui donne envie de se replonger dans la série, mais également de lire toutes les œuvres de l’autrice ! Quel talent ! 

La Mythologie selon Game of Thrones de Gwendal Fossois

Posté : 23 novembre, 2019 @ 12:45 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Essai, Mythologie, Fantasy La Mythologie selon Game of Thrones

Editeur : Les Editions de l’Opportun

Année de sortie : 2019

Nombre de pages : 158

Synopsis : George R. R. Martin s’est inspiré des plus grands mythes pour composer la toile de fond de son roman incontournable adulé dans le monde entier. L’univers de Game of Thrones est rempli de références mythologiques : des hommes ressuscités par on ne sait quel mystère, des personnages qui ne meurent pas dans le feu ou qui sont capables de changer d’apparence, des dragons, des loups-garous et des hordes de morts-vivants congelés jusqu’à l’os… Que serait Daenerys sans ses dragons ? Qui s’intéresserait à la Garde de Nuit s’il n’y avait pas d’étranges Marcheurs blancs de l’autre côté du Mur ? Et Mélisandre, d’où sort-elle au bout du compte ?

Dans Game of Thrones, les références aux mythologies grecque et romaine (mais aussi nordiques, anglo-saxonnes et arthuriennes) sont légion. Tout autant que les clins d’œil aux religions et croyances païennes qui donnent cette dimension unique à cette saga que nous adorons tous ! Gwendal Fossois vous invite ici à (re)découvrir l’univers mythologique de Game of Thrones. Vous n’êtes pas au bout de vos surprises…

 

Avis : Je pense que j’avais besoin d’un petit shot Game of Thrones, et ce livre a parfaitement satisfait cette envie !

Je pense que vous le savez, j’adore la mythologie ; alors voir un livre qui allie une de mes séries préférées avec un de mes sujets préférés, autant vous dire qu’il n’a pas fallu grand-chose de plus pour me convaincre ! Et j’ai vraiment beaucoup aimé La Mythologie selon Game of Thrones ! On retrouve différentes mythologies, et l’auteur associe à la série des mythes auxquels je n’avais pas du tout pensé parfois, comme Arya et Antigone, ou Jon et Œdipe ! J’ai aussi découvert un mythe que je ne connaissais pas ! J’ai donc passé un très bon moment, et ce bouquin a réussi à me donner envie de relire les livres, exactement comme l’avait fait Les Mystères du Trône de fer de Thierry Soulard ! Cela permet d’avoir un autre éclairage sur A Song of Ice and Fire et d’approfondir la réflexion sur les sources, mais aussi sur ce qui pourrait arriver aux personnages dans les tomes suivants ! Ce livre ne prend pas en compte la saison 8 de la série TV, puisqu’il est sorti juste avant, en avril 2019 ; donc certaines phrases, comme « Bran pourrait être la clé », m’ont fait réagir ! 

Pour autant, j’ai trouvé que cette non-fiction manquait parfois de fluidité : on passe parfois d’une idée à une autre de manière un peu artificielle. On peut également trouver quelques répétitions, mais elles sont plutôt rares. Il existe également quelques fautes, du genre « horreur » désigné comme un adjectif, la création « d’un nouveau Frankenstein », alors que c’est le nom du docteur, ou l’emploi de versus à la place d’alias. Ce ne sont que des détails, mais ils m’ont frappée ! Aussi, j’ai eu l’impression de sentir l’opinion de l’auteur parfois, notamment sur Daenerys ! Enfin, je pense qu’on peut davantage approfondir ce sujet ! C’est sans doute la raison pour laquelle la construction m’a parue artificielle : on lie les mythes et la série, mais on ne creuse pas plus, et on passe rapidement à autre chose. J’ai eu un sentiment d’inachevé !

 

Donc, un très bon moment passé à voir les liens entre mythologie et GoT ! Je pense qu’il y a encore à faire sur le sujet, je vais tenter de trouver d’autres livres qui le traitent !

Are We Smart Enough to Know How Smart Animals Are? de Frans de Waal

Posté : 22 juillet, 2019 @ 12:11 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Genre : Essai, ScienceAre We Smart Enough to Know How Smart Animals Are

Editeur : W.W. Norton & Company

Année de sortie : 2017 [2016]

Nombre de pages : 275

Titre en français : Sommes-nous trop « bêtes » pour comprendre l’intelligence des animaux ?

Synopsis : Hailed as a classic, Are We Smart Enough to Know How Smart Animals Are? explores the oddities and complexities of animal cognition – in crows, dolphins, parrots, sheep, wasps, bats, chimpanzees, and bonobos – to reveal how smart animals really are, and how we’ve underestimated their abilities for too long. Did you know that octopuses use coconut shells as tools, that elephants classify humans by gender and language, and that there is a young male chimpanzee at Kyoto University whose flash memory puts that of humans to shame? Fascinating, entertaining, and deeply informed, Frans de Waal’s landmark work will convince you to rethink everything you thought you knew about animal – and human – intelligence.

 

Avis : Cette année, un de mes objectifs est de lire plus de non-fiction ; j’en ai très envie, mais je trouve souvent ces livres plus intimidants que les romans ! J’ai tout de même fini par me lancer dans la lecture de Are We Smart Enough to Know How Smart Animals Are ?, que j’ai en PAL depuis 2017 !

J’aime déjà beaucoup le titre : on ne remet pas en cause le fait que les animaux soient intelligents. Et c’est d’ailleurs ce qui m’a attiré vers ce livre ! J’entends/je lis souvent des commentaires qui dénigrent toute intelligence aux animaux de tout type, et je me suis toujours dit que ce n’était pas comme ça que je les considérais personnellement. J’avais très envie de les comprendre ! Et d’avoir de petits arguments quand je défends avec passion les animaux haha !

Je pense que je n’ai pas du tout choisi le bon moment pour lire ce livre : je l’ai commencé dans le train, avec, autour de moi, des gens qui parlaient plus ou moins fort. J’ai eu du mal à me concentrer à certains moments, je suis donc persuadée que certaines choses m’ont échappé. J’ai tout de même insisté, et j’ai adoré ce livre, malgré les circonstances de lecture !

La réponse à la question du titre est rapidement donnée : oui, nous le sommes, mais nous n’utilisons pas les bonnes méthodes pour comprendre les animaux. Ils nous montrent, tous les jours, leur intelligence ; mais celle-ci n’est pas la même que celle des hommes, elle n’a pas les mêmes buts, et elle n’est, surtout pas, dirigée vers l’homme. Ce n’est pas parce qu’un chat n’obéit pas à un être humain qu’il est inintelligent, contrairement au chien, adulé parce qu’il obéit. C’est parce que nous jugeons, en partie, l’intelligence des animaux par rapport à leur comportement avec nous que nous les taxons d’intelligent ou non. L’auteur parle d’une expérience avec des chiens et des loups ; certains pensaient que les loups étaient moins intelligents. Ce n’est pas le cas ; encore une fois, c’est une question de méthode, de milieu et, aussi, de lien. L’auteur évoque aussi différents types d’intelligence, de cognition. J’avoue que j’ai un peu de mal avec ce mot, mais, on peut le remplacer par « facultés intellectuelles », le fait de connaître, de comprendre, de résoudre des problèmes. C’est, en tout cas, comme ça que je l’ai compris tout le long du livre. J’ai adoré les moments où il descendait – gentiment quand même haha – certaines branches scientifiques qui dénigrent les animaux, leur intelligence, leurs capacités. J’ai aimé qu’il s’appuie sur de nombreux exemples, parfois des observations, parfois des expériences, sur des animaux en captivité, mais aussi concernant des animaux sauvages. J’ai aimé qu’il cite Darwin, et un grand nombre de scientifiques que, pour la grande majorité, je ne connaissais pas, et qui ont œuvré toute leur vie pour mieux comprendre les animaux, et prouver qu’ils ne sont pas des robots, des machines naturelles, sans émotion, sans intention, sans but.

J’ai appris énormément de choses à propos de différents animaux. Et je précise tout de même que, si l’auteur emploie des termes compliqués, il les explique, et que tout est compréhensible ! Frans de Waal s’occupe plus spécifiquement des primates ; grâce à lui, j’ai enfin compris la différence entre singes et primates, entre monkeys, apes et primates. En français, on ne fait pas tellement la différence, si ce n’est qu’on ajoute « grands » devant « singes » ; mais on les place dans la même catégorie que les ouistitis en gros. Ici, l’auteur nous rappelle dans quelle catégorie se trouvent les primates : les hominoïdes. Je ne connaissais pas du tout ce terme !! Pour autant, l’auteur ne nous parle pas uniquement des animaux dont il s’occupe, et donc, ceux qu’il connaît le mieux. Il évoque aussi les oiseaux, notamment les corvidés, donc la famille des corbeaux, corneilles, pies, etc ; certains animaux marins, comme les orques, les pieuvres, les dauphins ; et d’autres encore, comme les chauves-souris, les rats, ou même les guêpes ! Je savais certaines choses, comme le fait que les dauphins et les chauves-souris utilisent l’écholocation ; mais j’en ai tout de même appris plus sur cette capacité impressionnante ! J’ai été très surprise d’apprendre que, par exemple, les guêpes se reconnaissent par les marques qu’elles portent sur la tête ; c’est là que je me suis rendu compte que j’avais encore du chemin à faire, puisque je suis encore percluse de préjugés ! En revanche, je n’ai pas été surprise d’en apprendre plus sur les capacités des primates : j’ai déjà vu un reportage sur Koko par exemple.

Une chose qui m’a agacée au fil de la lecture : l’hypocrisie de certains scientifiques qui veulent absolument rabaisser les animaux pour prouver que l’homme est unique, une exception dans la chaîne de l’évolution, supérieur en tout point. Ce qui est drôle – ou pas –, c’est qu’au lieu de prouver cette supériorité, ces scientifiques donnent du grain à moudre aux éthologues comme Frans de Waal : ils n’utilisent pas les mêmes méthodes pour tester les enfants et les singes par exemple ; ils mettent les animaux sous pression, ce qui les rend incapables de faire quoi que ce soit le moment venu ; ils ne font pas des tests adaptés à l’espèce. Tout cela donne des résultats biaisés, incorrects, et il faut tout recommencer ! Au contraire, j’ai adoré la méthode des éthologues : imaginer ces hommes suivis par des myriades d’oiseaux m’a réchauffé le cœur, tout comme les imaginer jouer avec des singes, tester leurs capacités tout en les brusquant jamais. Frans de Waal explique qu’on ne peut pas obtenir de résultats probants en violentant les animaux, et je suis cent pour cent d’accord. Sa logique de respect et d’amour est belle à lire : on sent qu’il a de l’estime pour tous les animaux qu’il rencontre. Agacée aussi par ces gens qui critiquent le travail des éthologues sans être eux-mêmes des spécialistes. Mais pourquoi vouloir à tout prix que l’homme soit unique ?! J’ai adoré ces parties où Frans de Waal explique la peur des scientifiques face à des animaux intelligents ; comme s’ils avaient peur d’être rejoints un jour ! J’ai aussi adoré les moments où l’on évoque la spécificité de l’homme sans pour autant élaborer, puisque ce n’est pas le sujet du livre ; car oui, tout de même, l’homme a quelque chose de spécial. Mais ce n’est pas pour autant qu’il est surpuissant, et qu’il doit être arrogant.

A la fin du livre, je me pose encore tout un tas de questions ! Par exemple, Frans de Waal parle de la taille du cerveau qui a une influence sur la capacité cognitive de l’espèce : que fait-on des cerveaux plus gros que les nôtres dans ce cas ? Cela veut-il dire qu’objectivement et scientifiquement, nous ne sommes pas « les plus intelligents » ? Qu’il existe des intelligences plus complexes que celle de notre cerveau ? J’ai tellement envie d’en savoir plus !! La bibliographie fournie par l’auteur est énorme ; je vais donc m’y plonger pour voir si je peux dénicher des perles compréhensibles à mon niveau !


Donc, un livre rafraîchissant, qui m’a fait du bien, et qui m’a appris énormément de choses ! Hâte de lire les autres œuvres de Frans de Waal !

 

Les Mystères du Trône de Fer de Thierry Soulard

Posté : 1 juillet, 2019 @ 11:49 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Essai, FantasyLes Mystères du Trône de Fer

Editeur : Pygmalion

Année de sortie : 2019

Nombre de pages : 325

Synopsis : Words are wind, « Les mots sont du vent ».

C’est une phrase qui peu à peu s’installe entre les pages de la saga de George R.R. Martin, A Song of Ice and Fire, connue en français sous le titre Le Trône de Fer. On la retrouve aussi bien dans la bouche de Tyrion Lannister que de Daenerys Targaryen ou de Jon Snow, dans des contextes très différents. Mais sous la plume de George R.R. Martin, cette expression devient indice. Les mots sont du vent, c’est le rappel que les mots sont magiques, car polysémiques. Chargés de sens, mais de sens multiples et changeants.

Avant d’être un monde de dragons, de complots et de trahisons, l’univers du Trône de Fer est un monde de mots. Décrypter ces mots, et les multiples indices littéraires laissés par George R.R. Martin, permet de mieux comprendre les intrigues du livre et la portée de l’œuvre.

George R.R. Martin est-il vraiment un écrivain à l’imagination fertile mais au style basique, comme on le croit trop souvent ? Comment a-t-il fait pour captiver autant de lecteurs avec des mots d’apparence si simples ?

Des procédés littéraires de l’auteur culte aux différentes théories qui en découlent, Les Mystères du Trône de Fer est un ouvrage incontournable pour comprendre pourquoi et comment George R.R. Martin a révolutionné l’écriture et la littérature de Fantasy.

 

Membre de La Garde de Nuit, fan obsessionnel du Trône de Fer, Thierry Soulard est journaliste, producteur de contenus et nouvelliste. 

 

Avis : J’ai appris l’existence de ce livre par une amie qui l’a lu, et a adoré ! Il m’a été offert peu de temps après ; j’ai décidé de le lire après les oraux, histoire de pouvoir me concentrer pleinement sur la lecture !

En effet, Les Mystères du Trône de Fer est le type de livre qui demande un peu de réflexion, étant donné que l’auteur analyse les procédés littéraires, et notamment langagiers, de George R. R. Martin dans sa série Fantasy. J’adore l’analyse littéraire, et j’adore aussi faire des théories sur ce qui va arriver dans une série : ce livre était donc parfait pour moi ! J’ai appris certaines choses que je ne savais pas du tout sur Le Trône de Fer, notamment la partie sur les Moutons, les Léviathans et les Fous ! Il faut dire que je n’ai lu la série qu’une seule fois et que je ne l’ai jamais analysée ; donc, j’aime lire ce genre d’essais, et même des thèses, qui analysent pour moi. Je peux alors relire l’œuvre, et je détermine si je suis d’accord ou non avec ce qui m’a été proposé. Et je peux vous dire que Les Mystères du Trône de Fer m’a donné très envie de me replonger dans A Game of Thrones, la première intégrale de A Song of Ice and Fire ! J’ai envie de trouver de petits indices, d’examiner les prophéties et les rêves des personnages, d’y trouver peut-être autre chose. J’ai déjà commencé, et j’adore !!

Un autre élément que j’ai adoré dans ce livre : l’auteur nous montre à quel point George R. R. Martin est un auteur intelligent, qui manie la langue avec brio pour jeter ses lecteurs sur de plus ou moins bonnes pistes. J’ai souvent entendu dire que la Fantasy était un genre moins noble à cause de l’écriture de ses auteurs : ils sont moins bons, moins poétiques, moins littéraires, etc. Ce livre nous « prouve » le contraire. Il est tout à fait possible d’analyser et de travailler sur ses oeuvres. Elles ont, comme les classiques ou les romans plus littéraires, leurs secrets ; leur interprétation n’est pas aussi évidente qu’elle peut le paraître au premier abord. Et, rien que pour ça, j’aime ce livre ! Je n’ai, personnellement, jamais pensé ça ; j’ai toujours aimé l’écriture simple, mais belle, de George R. R. Martin, et j’adore sa façon de jouer avec les mots ; mais j’ai déjà eu une conversation avec quelqu’un à la fac qui dénigrait George R. R. Martin et sa série parce qu’elle était, pour lui, mal écrite, et qu’elle n’avait, en gros, pas de valeur littéraire ! 

Cet essai est divisé en cinq parties : la première est plus une sorte d’introduction générale selon moi, une « vue d’ensemble », pour reprendre le titre du troisième chapitre. La deuxième se concentre sur les prophéties, rêves et autres visions : cela permet de découvrir que l’auteur anticipe beaucoup, et livre effectivement des indices lors de ces passages ; on peut également y trouver des événements qui ne se sont pas encore produits, et donc créer des théories fondées sur ces passages de l’œuvre. La troisième traite des mensonges en général, que ce soit sur l’identité, ou des mensonges effectifs, prononcés. L’auteur évoque les chanteurs, qui embellissent souvent les faits, ainsi que la fameuse prophétie sur Azor Ahaï ! La quatrième partie se concentre sur les chiffres et les lettres, donc les sortes de codes qu’on peut trouver dans l’œuvre, une écriture cryptée qui permet de faire passer des messages secrets que le lecteur ne comprend pas toujours. Et la cinquième et dernière partie traite de l’onomastique, donc les noms employés pour désigner tel ou tel personnage. J’ai adoré cette dernière partie, excepté la dernière théorie qui, comme l’avoue l’auteur, est un peu tirée par les cheveux.

J’ai aussi aimé l’ajout d’un chapitre bonus sur Fire and Blood, puisque la deuxième partie sortait en français en même temps que ce livre, chez le même éditeur. J’ai adoré également les passages dans lesquels l’auteur analysait Fire and Blood. J’ai eu du mal avec ce livre, parce que je me suis demandé pourquoi George R. R. Martin ne l’avait pas écrit comme A Song of Ice and Fire. En effet, Fire and Blood est écrit par un Maester, et donc, se lit plus comme une non-fiction historique que comme un roman Fantasy haletant. L’analyse de Thierry Soulard à propos de ce livre m’a semblé excellente, et m’a, en quelque sorte, réconcilié avec le roman !

La seule chose qui m’a un peu gênée dans ce livre : la répétition. En effet, l’auteur ne cesse d’écrire les mêmes phrases à travers tout l’essai, et c’est bien dommage ! On dirait qu’il pense que le lecteur peut oublier ce qu’il est en train de lire ; j’en ai eu un peu marre de lire, sans cesse, la phrase : « Les mots sont du vent », ou « Les meilleurs mensonges sont épicés de vérité ». A force, cela m’a agacée !

 

Donc, à part la dernière théorie à laquelle je n’adhère pas du tout, et les répétitions, j’ai vraiment apprécié cette lecture, qui m’a appris beaucoup de choses, et qui m’a donné très envie de relire Le Trône de Fer ! Je vous déconseille ce livre si vous n’aimez pas les théories ou l’analyse littéraire bien sûr ! 

 

Utopies réalistes de Rutger Bregman

Posté : 24 mars, 2019 @ 2:22 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Essai, Sociologie Utopies réalistes  

Editeur : Points 

Année de sortie : 2018 [2016] 

Nombre de pages : 330

Titre en VO : Publié en néerlandais et en anglais à une année d’intervalle : Gratis geld voor iedereen : en nog viff grote ideeën die de wereld kunnen veranderen OU Utopia for Realists, and how we can get there 

Synopsis : Ouvrir grand les frontières, établir une semaine de travail de quinze heures ou le revenu universel de base. Des idées naïves et dépassées ou bien la force de l’utopie renouvelée ? Résolument anti-décliniste, Utopies réalistes tombe à pic et nous explique comment construire un monde idéal aujourd’hui et ne pas désespérer ! D’une ville canadienne qui a totalement éradiqué la pauvreté à l’histoire d’un revenu de base pour des millions d’Américains sous Richard Nixon, Bregman nous emmène dans un voyage à travers l’histoire et défend des idées qui s’imposent par la force même de l’exemple et le sérieux de la démarche historique.

A la fois pédagogique et percutant, à contrecourant du pessimisme ambiant, cet essai brillant a rencontré un formidable succès mondial. 

 

Avis : Je vous annonce que cette chronique va être écrite par une personne convaincue que ce livre est le Graal perdu depuis des siècles. Vous êtes prévenus !

Ce livre m’a laissée bouche bée ! C’était comme un premier éclair dans la nuit telle que je perçois la situation mondiale. Parfois, je l’avoue, je désespère en entendant/voyant certaines choses, certaines idées. Alors ce livre … j’ai vraiment du mal à trouver les mots corrects. Je pense qu’il a complètement révolutionné ma façon de penser. Je ne savais même pas que je pensais ça avant que Rutger Bregman pose le doigt sur l’idée, et me montre/exprime avec des termes clairs, sans filtre. Je voulais lire ce livre parce que je voulais croire que la situation actuelle peut être améliorée. Que nous ne sommes pas dans un cul-de-sac, que nous n’avons pas les mains liées, qu’il est possible de changer. Quand je suis tombée sur Utopies réalistes, avec ces phrases d’accroche sur la couverture – « Un monde sans frontières », « En finir avec la pauvreté », « La semaine de travail de 15h » – je me suis dit : « Pourquoi pas ? Ça ne peut pas me faire de mal ! »

Eh bien, en fait, si. Parce que ce livre est à la fois déprimant et motivant.

D’abord déprimant parce qu’il décrit, en quelque sorte, l’état actuel du monde, et qu’il est, avouons-le, déprimant par plusieurs aspects. Fermeture des frontières, xénophobie, difficultés à finir les fins de mois dans les pays occidentaux, pauvreté extrême toujours existante dans le monde … Et quand on apprend que la pauvreté aurait pu être éradiquée il y a des années, que ce soit au Kenya ou au Canada, il y a de quoi être agacé, et même, franchement énervé, puis déprimé. Et même si dans les pays occidentaux, le niveau de vie est plus élevé, que nous sommes plus riches que dans des temps plus anciens, nous ne sommes pas plus heureux. Notre façon de considérer le travail est tout sauf saine, et les métiers qui devraient, logiquement, être valorisés, parce qu’ils portent le pays, ne le sont pas du tout, au profit de « boulots de merde » (expression utilisée dans le livre !) Nous sommes englués dans un état des choses qui ne nous permet pas de voir plus loin, malgré le souvenir de meilleures valeurs.

Mais il est aussi super motivant ! En refermant le livre, j’ai eu envie de faire bouger les choses comme jamais auparavant. Parce que je me disais que ce n’était pas raisonnable, que je ne savais rien en la matière. Et qu’on se moquerait invariablement de moi avec ce genre de bourgeons d’idées. Surtout, je ne parvenais pas à trouver une solution, je ne trouvais ni les mots, ni les concepts. C’est comme de voir la lumière au bout d’un tunnel : après ce livre, on se dit que c’est possible, que tout n’est pas noir, et que tout ne va pas pour le pire ! On peut en sortir, on peut changer les choses : il suffit de bouger !

Sinon, si on parle un peu du reste : c’est bien écrit et fluide, l’auteur explique très bien ce qu’il veut dire sans utiliser de mots compliqués (ou il les explique après et donne des exemples). Surtout, il donne TOUTES ses sources ! Rien n’est écrit sans que Rutger Bregman cite ensuite un livre, un article, une étude, et ne donne la référence en note de bas de page pour le lecteur puisse vérifier ses dires, ou approfondir le sujet ! Evidemment, de nouveaux livres ont rejoint ma wish-list, c’était inévitable ! Parfois, le ton peut être léger, ce qui est rafraîchissant quand on traite de ce genre de sujet !

Honnêtement, je pense vraiment que tout le monde devrait lire ce livre : c’est gagnant-gagnant pour tout le monde, et il y a tellement moyen de faire quelque chose avec plus de voix ! J’ai vraiment l’impression d’avoir attendu Utopies réalistes pendant des années !!

 

Donc, excellent, à lire, ALLEZ L’ACHETER/L’EMPRUNTER MAINTENANT !!!

 

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