Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Danse Macabre de Stephen King

Posté : 24 avril, 2017 @ 7:29 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Danse Macabre Genre : Essai, Horreur

Editeur : Hodder & Stoughton

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 460

Titre en français : Anatomie de l’horreur (en deux tomes)

Synopsis : There is a reason why Stephen King is one of the bestselling writers in the world, ever; Described in the Guardian as an author who ‘knows how to engage the deepest sympathies of his readers’, Stephen King writes books that draw you in and are impossible to put down.

It was not long after Halloween when Stephen King received a telephone call from his editor. ‘Why don’t you do a book about the entire horror phenomenon as you see it? Books, movies, radio, TV, the whole thing?’

The result is this unique combination of fantasy and autobiography, of classic horror writing honed to an unforgettable edge by the bestselling master of the genre.

DANSE MACABRE ranges across the whole spectrum of horror in popular culture from the seminal classics of Dracula and Frankenstein. It is a charming and fascinating book, replete with pertinent anecdote and observation, in which Stephen King describes his ideas on how horror works on many levels and how he brings it to bear on his own inimitable novels.

 

Avis : Je déteste les films d’horreur. Alors pourquoi ai-je lu ce livre ?

D’abord, si je déteste les films d’horreur, c’est parce que, souvent, je ne les vois que comme des occasions de voir de la boucherie et du sang, sans histoire, et donc, sans intérêt. Et pourtant, je me suis toujours demandée ce qui pouvait attirer tant de gens vers ces films. Quand j’ai vu que Stephen King avait publié un essai sur le genre horrifique - films, livres, etc -, je me suis dit que je pourrais le lire, que peut-être, je comprendrais ce qu’il y a de si fascinant dans l’horreur, ce qui attire certains de mes amis, ce qui fait que ce sont de grands films. Eh bien, j’ai compris.

Et je suis vraiment contente d’avoir lu ce livre ! J’ai une vision tout à fait différente de l’horreur après l’avoir refermé, même si je pense que tout le monde n’a pas la même façon de considérer ce genre que l’auteur. Bien sûr, comme il parle de sa propre vision de l’horreur, Stephen King parle de lui ici, il évoque certaines anecdotes personnelles qui expliquent pourquoi il écrit des histoires d’horreur, pourquoi il est fan des films d’horreur. J’ai trouvé son essai passionnant – même si, à certains moments, je l’ai trouvé un peu plus long, mais j’expliquerai pourquoi ensuite ! Il rend le genre bien plus profond que juste des litres d’hémoglobine ; il nous fait réfléchir sur ce qui nous fait véritablement peur dans ces histoires, sur ce que ces films/livres représentent réellement, comment nous les voyons. Il étudie ainsi plusieurs films et livres un peu plus en détail par rapport à d’autres, en nous montrant pourquoi ils parviennent à nous faire peur - et ce, en nous spoilant la plupart du temps, à mon grand regret ! Il passe par Dracula, Frankenstein et Dr. Jekyll and Mr. Hyde, ce qui m’a ramené à mon mémoire, confirmant des idées, en ajoutant d’autres. Ces livres sont parmi mes préférés, et ils sont classés dans le genre horrifique, ce que je n’avais jamais vraiment remarqué avant de commencer à travailler sur eux. De plus, il évoque les contes de fées, ce qui peut paraître complètement hors de propos, mais qui ne l’est absolument pas ! J’ai adoré découvrir ce point de vue original, presque paradoxal, et qui pourtant, tient parfaitement la route ! Ce que j’adore aussi dans ce livre, ce sont les tonnes de références que King nous donne ! Ma wish-list a encore explosé avec le nombre de livres que j’y ai ajouté ! Concernant les films, c’est plus compliqué : j’ai plusieurs phobies, dont l’une est le sang ; compliqué quand on veut regarder un film d’horreur ! J’en ai regardé trois : The Grudge, que je n’ai pas réussi à regarder tout le long et qui m’a fait faire des cauchemars pendant des mois ; Scream 4, que j’ai vu au cinéma – quelle idée débile j’ai eu ! ; la tétralogie Alien (à la suite, je précise …), parce que mon compagnon est fan et qu’il voulait absolument que je les vois : résultat, un coussin entre les mains au cas où, et des cris réguliers à chaque fois qu’il y avait du sang – et ces passages sanglants sont nombreux ! Et pourtant, j’ai beaucoup aimé cette dernière série, malgré la peur et les séquences que je n’ai pas réussi à regarder. Stephen King parle du premier Alien, qui était sorti à l’époque où il publie le livre – 1981 -, et le classe parmi les vingt films qui font véritablement peur, pas seulement à cause des aliens en tant qu’êtres physiques, mais pour l’idée d’un être qui se sert des humains pour vivre avant de les tuer – de manière assez dégoûtante, avouons-le – et qui va être ramener sur Terre par le Stromono si les membres d’équipage ne sont pas capables de l’abattre ; également pour l’idée de scientifiques fous qui veulent étudier la créature extraterrestre, au risque de cause la mort de l’équipe chargée de transporter l’être jusque sur Terre, et sans se rendre compte que l’espèce humaine elle-même est en danger. Bientôt sort Alien 5 : Covenant ; mon compagnon m’a déjà proposé d’aller le voir, mais je me demande si j’aurais le courage d’y aller ! Avec cet exemple d’Alien, Stephen King nous montre que les films d’horreur font peur parce qu’ils touchent à des points de pression chez nous, à des choses qui nous terrifient mais qui sont enfouies en nous, que l’on ne veut pas voir en face, comme c’était déjà le cas avec les trois premiers romans dont il parle. J’ai apprécié le fait que Stephen King ne parle, en fait, pas que de l’horreur : il mentionne aussi la science-fiction et la Fantasy qui sont, pour lui, souvent associées à l’horreur ; et je me suis vite rendue compte qu’il avait raison ! Il mentionne aussi le fait que ces trois genres ne soient pas considérés comme de la littérature, soient même mal vus par les critiques, les institutions, etc. Cette façon de diviser la littérature m’a toujours agacé : je considère la Fantasy et la science-fiction comme faisant partie intégrante de la littérature, et pourquoi l’horreur n’y aurait-elle pas sa place ? Ces genres aussi demandent une « analyse », cachent quelque chose de plus que juste une histoire de surface. Eux aussi méritent leur place dans nos bibliothèques ! Enfin, ce que j’ai également beaucoup apprécié dans ce livre, c’est l’écriture de l’auteur : Stephen King s’adresse à son lecteur tout le long, tantôt comme à un invité, tantôt comme à un ami, mais surtout, il reprend la métaphore de la danse du début à la fin, ce qui m’a semblé étrangement poétique de sa part. Il prend la main du lecteur, et le guide à travers la danse macabre du genre horrifique. Il est vrai que, comme il le dit, il marche parfois sur nos pieds, mais il est pardonné, car c’est une maladresse, et non une intention malveillante. Il ne cesse de répéter qu’il ne veut surtout pas être poncif, nous faire un sermon, nous montrer qu’il est un expert ; il veut simplement nous faire part de ses idées, mais surtout, nous faire entrer dans le monde de l’horreur et tenter de nous le faire comprendre. Il donne aussi clairement son avis, qu’il soit positif ou négatif : il peut nous dire beaucoup de bien de certains auteurs, et descendre en flèche d’autres en une seule phrase !

Passons maintenant à de petites remarques négatives ! N’ayant pas vu / lu les films / livres dont parle l’auteur, comme je l’ai dit, il m’a spoilé la majorité d’entre eux. Cela ne me dérange pas pour les films, que je n’avais pas vraiment l’intention de regarder ; beaucoup plus pour les livres, qui m’ont vraiment intéressé pour la plupart d’entre eux ! Bien sûr, ces spoilers étaient inévitables, donc ce n’est pas vraiment la faute de l’auteur, plutôt la mienne de ne pas les avoir lus avant. Parfois, j’ai aussi senti que l’essai était vraiment fait pour les fans de l’horreur : je ne connaissais pas la majorité des références données, et j’ai parfois perdu dans le livre, notamment à cause de certains termes spécifiques, ou dans certains passages où l’auteur se concentre sur un film, ou sur une série – par exemple, The Twilight Zone – ; il fallait des connaissances préalables que je n’avais pas pour tout comprendre. Enfin, cet essai date de 1981 : de nombreux films et livres horrifiques sont sortis depuis, et j’ai l’impression que certaines remarques de King sont dépassées parce qu’elles ont été résolues entre temps ; par exemple, son regret que la radio ne diffuse plus d’histoires d’horreur peut être pallié par l’audiobook, qui permet de retrouver les sensations ressenties lors des émissions de radio. J’aimerais avoir l’avis de King sur la plupart des œuvres qui sont sorties entre temps : Dracula de Coppola – réalisateur que l’auteur semble véritablement apprécier -, les autres Alien, The Grudge (parce que ce film m’a vraiment fait peur !), mais aussi certains romans, comme les derniers qu’il a écrits, ou Maudits de Joyce Carol Oates – il la mentionne aussi. Aussi, il parle beaucoup des peurs de la société de l’époque, en évoquant de nombreux événements qui ont marqué le genre horrifique : lancement de Spoutnik par les Russes, assassinat de Kennedy, assassinat de Martin Luther King, le massacre de Johnstown ; j’aimerais savoir en quoi l’horreur a évolué maintenant, avec le 11 septembre par exemple. Ce serait formidable d’avoir une version moderne de cet essai ; bien sûr, cela représente un travail colossal, mais je ne peux m’empêcher de l’espérer !

Stephen King conclut avec un chapitre sur la moralité et la magie, en donnant des exemples d’écrivains du genre horrifique à qui des journalistes ont posé des questions du genre : « Comment justifiez-vous de prospérer grâce aux peurs des autres ? » Ce dernier chapitre est composé lui-même de « chapitres » où s’entremêlent la prose de King et des faits-divers dans lesquels des romans ou films d’horreur sont impliqués. Mais n’est-ce pas trop facile de dire que certaines personnes peuvent se servir de la fiction pour commettre des meurtres ? Elles les auraient commis de toute façon, de manière moins originale parce que sans l’appui du film ou du livre, mais elles l’auraient fait. La responsabilité n’est alors pas celle de l’auteur, mais celle de la personne qui s’est mis en tête de refaire ce qu’elle a vu. Stephen King voit plutôt l’horreur comme une catharsis, comme une façon de se faire peur pour éviter d’avoir peur de la réalité, mais aussi, comme l’expression de l’imagination de l’auteur, sa capacité à redevenir un enfant, à retrouver la magie de l’enfance, son innocence et sa crédulité face à quelque chose qui lui fait peur. Le livre s’achève sur une liste de films et de livres, la dernière que je vais m’empresser de regarder après cette chronique, pour achever de faire déborder ma wish-list ! 

 

Donc, un essai convaincant, qui me fait voir le genre horrifique différemment, et qui me pousse à essayer de lire certains chefs-d’œuvre du genre !

L’Empire des signes de Roland Barthes

Posté : 5 avril, 2017 @ 8:07 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Genre : Essai L'Empire des signes

Editeur : Points (Essais)

Année de sortie : 2007

Nombre de pages : 152

Synopsis : « Ne décrivant ni ne définissant, le haïku (j’appelle ainsi finalement tout trait discontinu, tout événement de la vie japonaise, tel qu’il s’offre à ma lecture), le haïku s’amincit jusqu’à la pure et seule désignation. C’est cela, c’est ainsi, dit le haïku, c’est tel. Ou mieux encore : Tel ! dit-il, d’une touche si instantanée et si courte (sans vibration ni reprise) que la copule y apparaîtrait encore de trop, comme le remords d’une définition interdite, à jamais éloignée. Le sens n’y est qu’un flash, une griffure de lumière. »

 

Avis : Je devais lire ce livre pour assister à une conférence dessus ; je l’ai lu après …

mais heureusement, parce que je n’aurais sans doute pas aimé sans les quelques éclairements apportés par le conférencier. Ici, Barthes nous dit, dans une sorte de préface, que le pays dont il parle est un Japon fictif, son Japon en quelque sorte, et le lecteur s’en rend bien compte au cours de la lecture : la vision littéraire de l’auteur envahit tout ce qu’il dit. Mais surtout, sa théorie structuraliste est appliquée au Japon : comment peut-on faire cela ? C’est un pays : tout ne peut pas être lu comme un texte. J’ai trouvé que c’était trop. De plus, ce Japon est censé être fictif, mais l’auteur parle tout de même de faits, d’événements qui sont arrivés, et il se permet de faire des affirmations qui laissent le lecteur coi. On ne peut pas nier, bien sûr, qu’une partie de son ouvrage est poétique, notamment quand il parle de la paupière des Japonais, qui est comme tracée au pinceau, mais sa théorie, et sa manière assez alambiquée d’écrire, ruine ce qui aurait pu être un beau livre. Dommage. Il semble que le seul livre que je puisse aimer de lui est Fragments d’un discours amoureux !!

 

Donc, globalement déçue, j’ai fini avec un bon mal de tête !!

Vivez mieux et plus longtemps de Michel Cymes

Posté : 3 avril, 2017 @ 2:07 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Essai, Développement personnel Vivez mieux et plus longtemps

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2017

Nombre de pages : 239

Synopsis : La santé est un capital qu’il nous faut chérir en permanence pour qu’il ne se dilapide pas. En tout cas pas trop vite … Convaincu que nous pouvons rester vigilants tout en continuant à nous faire plaisir, Michel Cymes nous rappelle, dans un ouvrage mûri de longue date, et avec bonne humeur, des principes simples mais vertueux, faciles à mettre en pratique quel que soit notre âge.

  • Une approche déculpabilisante qui permet à chacun de se prendre davantage en charge et de modifier en douceur son mode de vie.
  • Une multitude de conseils, d’habitudes préventives à adopter dans divers domaines (alimentation, forme physique, psychologie, etc).

« 1001 recettes pleines d’humour et de bon sens par la star des médecins. » François Cote, Valeurs actuelles.

 

Avis : Depuis sa sortie, je voulais lire ce livre ; je l’ai croisé en poche, je l’ai aussitôt pris, et aussitôt lu !

Je pense vraiment que Vivez mieux et plus longtemps peut aider son lecteur à prendre des bonnes habitudes, à manger plus sainement, mais aussi à reprendre confiance en soi, à reprendre notre vie en mains, à comprendre qu’on peut le faire, même si ça nous paraissait infaisable. On apprend beaucoup de choses, sur le tabac et l’alcool, pour ceux qui ne le savaient pas, sur les aliments et ce qu’ils peuvent nous apporter, sur nos habitudes aussi, en quoi elles sont mauvaises, comment on peut les changer – on se reconnaît dans ce que Michel Cymes dit parfois -, sur le sport aussi, qui revient dans tout le livre : il est la solution à beaucoup de questions et problèmes. Bien sûr, ce livre n’est efficace que si le lecteur l’utilise ; on peut dire tout ce qu’on veut après l’avoir lu : « ça ne marche pas », ou « ça ne marchera jamais », mais le fait est que sans efforts, bien sûr, ça ne marchera jamais ! De plus, l’écriture de Michel Cymes est agréable, il met une touche d’humour dans son essai, il est loin d’être moralisateur, et se place sur le même plan que le lecteur, puisqu’il nous parle lui aussi de ses défauts. Enfin, le livre est divisé en sections, et en  »chapitres » ou paragraphes, qui permettent de s’y retrouver facilement, et de retourner à certaines parties, celles qui l’aideront le mieux.

 

Donc, un livre intéressant, qui aidera son lecteur s’il suit ses conseils.

Talk to the Snail de Stephen Clarke

Posté : 29 mars, 2017 @ 4:50 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Essai, Humoristique Talk to the Snail  

Editeur : Black Swan

Année de sortie : 2007

Nombre de pages : 258

Titre en français : Français, je vous haime

Synopsis : With useful sections on :

  • Making sure you get served in a café
  • Harassing French estate agents
  • Living with bacteria
  • Pronouncing French swear-words
  • Surviving the French driving experience
  • Falling in amour, Paris-style

And beaucoup, beaucoup more!

Don’t go to France without reading this book!

The only book you’ll need to understand what the French really think, how to get on with them and, most importantly, how to get the best out of them.

 

Avis : Cela fait un moment que je voulais lire un livre de cet auteur, je me suis finalement lancée avec celui-ci !

Tout d’abord, il n’y a pas dix commandements, mais onze, ce qui est formidable quand on aime le livre, beaucoup moins quand on ne l’apprécie pas. Heureusement pour moi, je fais partie de ceux qui ont adoré ! J’ai imaginé Talk to the Snail entre les mains de certains Français, et je me suis dit que ceux-ci ne riraient pas du tout, mais râleraient en disant qu’ils ne sont pas comme ça, que ce sont des clichés, etc. Bien sûr, tous les Français ne sont pas comme décrits ici, mais la plupart des remarques faites par l’auteur sont vraies, il est difficile de le nier ! Oui, les Français pensent qu’ils ont toujours raison, sans doute la raison pour laquelle ils sont si chauvins ! Oui, ils conduisent mal, et râlent dès que possible ; oui, les administrations sont mal faites, etc. J’ai aussi été surprise de constater des choses que je fais tous les jours, et qui ne sont pas naturelles en Angleterre, qui ont parues étranges à l’auteur du livre quand il est arrivé en France, comme les différentes façons de se dire bonjour, le fait de dire bonsoir, la politesse/impolitesse de laquelle on peut user parfois. Je ne pensais vraiment pas que c’était « typiquement » français. De plus, il faut vraiment avoir de l’humour pour lire ce livre et, quand on est Français, de l’autodérision ! J’ai éclaté de rire parfois, tant je ne m’attendais pas à ce que j’ai lu ; j’ai écarquillé les yeux en me demandant si tous les étrangers voyaient les Français de cette façon – parce que nous ne sommes pas vraiment sympathiques au premier abord visiblement ! - ; j’ai acquiescé quand je me rendais compte que l’auteur avait raison. De plus, tout ce qui est écrit est étayé d’un ou plusieurs exemples, souvent drôles et révélateurs. Je me suis aussi rendue compte qu’il n’était pas si évident pour un étranger de se retrouver en France et de comprendre tous les usages, de ne pas faire de faux pas ; j’ai adoré la partie sur la prononciation ! Le français est difficile à apprendre, et difficile à prononcer car nous sommes à peu près les seuls à dire le son [r] tel que nous le faisons : c’est impossible pour un Anglais ou un Italien de parvenir à le dire correctement du premier coup ! J’ai aimé ce décorticage du comportement des Français et des Françaises, mais aussi celui de leur culture : l’auteur en parle comme de quelque chose de vieux, qui stagne d’un côté, et comme (ce sont ses propres mots) de la merde d’un autre côté, en ce qui concerne la culture contemporaine. Bien sûr, encore une fois, il ne généralise pas, mais on comprend bien les points qui l’agacent – en littérature, les auteurs qui racontent leur vie ; en cinéma, ceux qui font des films à propos de divorce dans des appartements parisiens ! J’ai appris pas mal de choses que je ne savais pas ! Il parle également de notre système éducatif, qui, pour lui, laisse les élèves livrer à eux, sans parler de la fac, qui décourage les étudiants dès la première année avec des profs qui se fichent complètement d’eux. Il évoque aussi les grèves, la solidarité dans les mouvements sociaux, la sexualité des Français, l’amour à la française, les hommes politiques, nos habitudes culinaires. Malgré les moqueries légères qu’on peut sentir un peu partout, le lecteur sent également l’amour ressenti pour le pays, l’admiration parfois. Tout n’est pas négatif, loin de là. Souvent, les Français sont eux-mêmes « victimes » de ce dont parle l’auteur (quand il parle de la Poste, j’avais presque envie de poser virtuellement mon bras sur ses épaules pour lui dire que je le comprenais !!). Enfin, il conclut sur le fait qu’au fond, nous nous aimons bien, Anglais et Français, mais que nous ne l’avouerons jamais, préférant cette relation mi-admiration mi-répulsion.

 

Donc, un livre que j’ai adoré, qui m’a beaucoup fait rire ! J’ai hâte de découvrir les autres livres de l’auteur !

A Room of One’s Own de Virginia Woolf

Posté : 18 janvier, 2017 @ 8:58 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Genre : EssaiA Room of One's Own

Editeur : Penguin (Great Ideas)

Année de sortie : 2004

Nombre de pages : 132

Titre en français : Une chambre à soi

Synopsis : Virginia Woolf’s blazing polemic on female creativity, the role of writers and the silent fate of Shakespeare’s imaginary sister remains a powerful reminder of a woman’s need for financial independence and intellectual freedom.

 

Avis : Ce livre me revenait si souvent entre les mains que je me suis dit qu’il fallait enfin que je le lise !

Je m’attendais à un essai standard, ce qu’A Room of One’s Own n’est pas vraiment. En effet, Virginia Woolf met en place une fiction pour faire comprendre ses idées à ses lecteurs. Elle prend un autre nom, se place dans une ville imaginaire, mais garde la mentalité de notre monde réel. Et dès le début, on comprend l’oppression faite aux femmes quand elles veulent entrer dans la sphère intellectuelle : l’auteur commence par nous le montrer de manière subtile, avec des métaphores intéressantes (une pelouse, une bibliothèque) pour représenter cette sphère interdite. Mais aussi, Virginia Woolf veut nous faire comprendre que, si les femmes écrivains ne sont pas aussi nombreuses que les hommes, c’est parce qu’elle manque de la liberté que cela demande, ainsi que de l’apport financier nécessaire. Dès le début, les pensées de la narratrice inventée tentent de s’élever, mais sont repoussées vers des questions plus triviales par la société autour d’elle, par des nécessités alimentaires ou par des membres de sa famille autour d’elle : elle n’a pas de chambre à elle, de pièce où elle puisse être seule pour donner de l’ampleur à ses idées, et pour commencer à écrire. L’auteur évoque aussi la question de la supériorité des hommes, et aussi de leur besoin de repousser les femmes, de les rabaisser, ce que j’ai trouvé vraiment intéressant : elle nomme cela « colère ». J’ai aussi aimé son décorticage de l’écriture féminine, et notamment de celle des écrivains les plus connus, comme Jane Austen, ou les sœurs Brontë. Elle nous montre la différence avec les hommes, les raisons pour lesquelles on peut sentir que ce sont des femmes, ou sentir qu’elles ne sont pas complètement libres de laisser libre cours à leur génie. Seul bémol : peut-être que la langue m’a un peu freiné cette fois pour tout comprendre. La fin est une exhortation pour que les femmes réagissent, qu’elles prennent les droits qui leur reviennent, qu’elles montrent qu’elles sont capables de penser et d’écrire comme les hommes, et qu’elles ne se cantonnent pas aux tâches domestiques.

 

Donc, un essai qui m’a permis de découvrir les conditions de la femme écrivain avant et à l’époque de Virginia Woolf, et les difficultés qu’elle rencontre pour s’affirmer.

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