Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer

Posté : 3 septembre, 2018 @ 12:41 dans Avis littéraires, Challenge | Pas de commentaires »

Genre : Romance, Contemporaine Quand souffle le vent du nord

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2012 [2006]

Nombre de pages : 348

Titre en VO : Gut Gegen Nordwind

Synopsis : Un homme et une femme.

Ils ne se connaissent pas mais échangent des mails. Jusqu’à devenir accros. Jusqu’à ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre, sans se rencontrer pour autant …

Savoureuse et captivante, cette comédie de mœurs explore avec finesse et humour la naissance du sentiment amoureux. 

 

Avis : Encore un livre que j’ai depuis longtemps dans ma PAL !

Je ne pensais pas vraiment que j’allais aimer ce livre, étant donné que c’est clairement une romance, et que ce n’est pas vraiment (pas du tout !) un genre que j’affectionne. Mais il fait partie de ces livres qui sont dans ma PAL depuis une éternité, et auxquels il faut que je donne une chance, sous peine de les laisser partir sans avoir tenté de les lire !

D’abord, je ne savais pas que c’était un roman épistolaire, et j’adore ça ! Evidemment, le risque est que ce soit mal écrit ou que ça ne sonne pas authentique ; j’ai aimé l’écriture, et c’était naturel. Donc, ça partait plutôt bien ! D’ailleurs, ce roman est traduit de l’allemand, et cela ne se sent pas ! L’histoire est assez originale (en tout cas, je n’ai jamais rencontré ce genre d’histoires avant, mais peut-être est-ce parce que je ne m’intéresse pas à ce genre ?) : Emmi envoie un mail à Leo par erreur. De là va découler une longue conversation qui va les mener vers une relation faite de mots, d’illusions, d’images mentales. J’adore l’idée de ce pouvoir des mots, de la suggestion, de l’imagination. Et j’ai trouvé que les réflexions, que ce soit sur l’amour naissant, sur le mariage, ou sur la sexualité, étaient pertinentes, sonnaient parfois très justes !

Passons aux personnages. Leo et Emmi sont tous les deux soit très agaçants, soit très attachants. Ils sont sarcastiques, ironiques, méchants, revanchards ; mais aussi mignons, sensuels, adorables, désespérés. Leurs réactions sont parfois insupportables : Leo sur le mariage, ou Emmi sur la sexualité. Ils n’ont peut-être toujours tort, mais ils semblent tellement arrogants, ou centrés sur eux-mêmes dans ces moments-là ! Le lecteur est témoin de la naissance de leurs sentiments respectifs, et se prend au jeu. Les clichés sont repris, l’auteur joue avec eux, les démantèle ou les met en avant. J’ai aimé les moments où les deux personnages se disputent : ça donne de très bonnes reparties, et des mots tellement blessants ! C’est le sel de leur relation, mais aussi le fil sur lequel ils marchent ; qu’ils aillent trop loin, et plus personne ne se trouve au bout du clavier !

Seul problème : cela devient répétitif à un moment donné, juste avant une évolution bienvenue. Et les dates ne sont pas mentionnées, il n’y a que « Trois minutes plus tard », « Deux jours plus tard ». Il est assez difficile au lecteur de se repérer avec une telle chronologie.

La fin !!!! Je me suis rendue compte que j’avais aimé ce roman quand il s’est abruptement fini, et que j’en voulais plus ! Tant de frustration !!! [SPOILER] Pas de rencontre, et, je dois l’avouer, à la fin, j’avais envie qu’il se passe quelque chose entre eux !! [FIN DU SPOILER] Je vais aller chercher le deuxième tome bientôt, j’ai très envie de connaître la suite, puisqu’elle existe !!

 

Donc, une romance plutôt originale, qui joue avec la modernité, qui fait réfléchir le lecteur, et qui le frustre énormément ! 

 

 

Pumpkin Autumn Challenge

L’Echappée belle d’Anna Gavalda

Posté : 25 août, 2018 @ 6:48 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine L'Echappée belle

Editeur : Le Dilettante 

Année de sortie : 2009 [2001 chez France Loisirs]

Nombre de pages : 166

Synopsis : Simon, Garance et Lola, trois frère et sœurs devenus grands (vieux ?), s’enfuient d’un mariage de famille qui s’annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d’un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle.

Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s’offrir une dernière vraie belle journée d’enfance volée à leur vie d’adultes.

Légère, tendre, drôle, L’Echappée belle, cinquième livre d’Anna Gavalda aux éditions Le Dilettante, est un hommage aux fratries heureuses, aux belles-sœurs pénibles, à Dario Moreno, aux petits vins de Loire et à la boulangerie Pidoune.

« Nous avons parlé des mêmes choses qu’à dix ans, qu’à quinze ou vingt ans, c’est-à-dire des livres que nous avions lus, des films que nous avions vus ou des musiques qui nous avaient émus … […] Allongés dans l’herbe, assaillis, bécotés par toutes sortes de petites bestioles, nous nous moquions de nous-mêmes en attrapant des fous rires et des coups de soleil. » 

 

Avis : J’ai plusieurs livres d’Anna Gavalda, comme J’aimerais que quelqu’un m’attende quelque part, ou Ensemble c’est tout. Je me suis dit que j’allais retenter l’expérience avec L’Echappée belle.

Je me souviens qu’à l’époque des lectures de ses précédents romans/recueils de nouvelles, j’avais apprécié l’écriture d’Anna Gavalda, les sujets dont elle traitait, comment elle les traitait. Ici, j’ai eu un peu de mal. Ce n’est pas un mauvais livre, et il peut paraître rafraîchissant vu d’une certaine façon ; mais je pense qu’il n’est pas (plus ?) fait pour moi.

D’abord, le positif ! Je me suis beaucoup attachée à Simon ! J’ai adoré son personnage ; sa philosophie de vie est exactement celle que j’aimerais atteindre. Il est sage, ne s’énerve pas, choisit ses combats. Seul problème avec lui : il a besoin d’une pause. En fait, le livre tend à montrer qu’il a tort en quelque sorte, que sa façon de considérer les gens et la vie n’est pas adaptée, qu’il sera toujours déçu, et qu’il ne peut pas être heureux comme ça, qu’il est un peu lâche peut-être. Et là commencent le négatif.

J’ai trouvé L’Echappée belle trop court : je m’attendais à ce que le périple des frères et sœurs au château dure tout le livre, et ça m’a paru écourté. Je n’ai pas du tout aimé le personnage de Garance ; c’est un peu typiquement le genre de personnages que je n’aime pas en fait. Un peu méchante, elle ne cherche pas à comprendre les autres, elle aime les conflits. Certains éléments m’ont paru très cliché, même s’ils étaient vrais parfois. Tout le monde est mis dans le même sac, pas de diversité, tout le monde est soit blanc soit noir, soit bon soit mauvais. C’est sans doute un problème lié à la taille du livre : il est trop court pour une vraie réflexion. C’est abordé à la fin, vite fait, comme pour ne pas l’oublier. La partie sur la lâcheté ou le manque de repartie face à des gens idiots, aux remarques racistes m’a plu parce que j’ai su m’identifier aux personnages ; mais la partie sur le mariage et la famille … Il est vrai que toutes les familles ne sont pas parfaites – et même, je pense qu’aucune ne l’est ! – mais il y a tout de même de bons moments, des personnes avec qui on peut discuter, des sujets de conversation à aborder. Tout n’est pas si affreux tout de même !!

C’est aussi, en fin de compte, une histoire assez triste : ces frères et sœurs vivent leur dernière journée ensemble, rien que tous les quatre, à profiter les uns des autres, à se comporter comme des enfants. Mais pourquoi devraient-ils se séparer, vivre leur vie chacun de leur côté, ne pas s’organiser des moments de ce genre plus souvent ? La vie n’est pas une impasse, ou un sens unique ! Et il n’y a pas d’âge pour se réunir et partager de bons moments ensemble ! C’était déprimant !!

La fin était émouvante, j’ai beaucoup aimé, mais elle ne rattrape pas les mauvaises ondes que j’ai ressenties tout le long de la lecture. Je veux bien, encore une fois, que tout ne soit pas parfait ; mais si nous n’avons vraiment qu’une vie, autant ne pas s’imposer des barrières inexistantes et inutiles. Ce livre me semble en avoir érigé pas mal autour de ses personnages, piégés dans l’âge adulte.

 

Donc, un livre, pour moi, trop court, qui laisse un arrière goût amer. Déception. 

Les prénoms épicènes d’Amélie Nothomb

Posté : 23 août, 2018 @ 1:22 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine Les prénoms épicènes

Editeur : Albin Michel 

Année de sortie : 2018

Nombre de pages : 155

Synopsis : « La personne qui aime est toujours la plus forte. » 

 

Avis : Comme vous le savez peut-être maintenant, je suis une grande fan d’Amélie Nothomb : je lis chacun de ses romans. Les Prénoms épicènes m’a été offert à la sortie du livre ; j’ai voulu faire une pause dans ma lecture obligatoire. Le choix était évident !

J’ai retrouvé ce que j’aime dans les romans de l’auteure : de la poésie, de la surprise, des prénoms étranges, et des événements bizarres ! Pour autant, les deux premiers aspects étaient moins prononcés que d’habitude, ce que je regrette un peu. J’ai aussi eu l’impression, parfois, que l’auteure expliquait des choses sans que ce soit nécessaire. Pour autant, l’écriture est toujours aussi bonne ! L’histoire tourne autour d’Epicène et de sa mère Dominique. On rencontre la première dès sa naissance et, comme tous les enfants chez Amélie, elle est éveillée, très intelligente, et comprend rapidement certaines choses que les adultes autour d’elle préfèrent se cacher. J’adore cet élément : les enfants ne sont pas présentés comme des idiots, des moitiés d’êtres, des humains incomplets mais, au contraire, comme parfois plus compréhensifs et intelligents que leurs parents ! On la suit ensuite pendant son adolescence jusqu’à l’âge adulte. Difficile de ne pas s’attacher à elle ; elle est d’ailleurs sans doute la seule à laquelle je me sois vraiment attachée ! Elle est touchante, certaines de ses pensées m’ont fait rire ; sa situation est aussi tragique. Quant à Dominique, elle m’a d’abord agacée. [SPOILER] elle se laisse trop facilement approchée par un homme qu’elle ne connaît pas du tout, se laisse séduire par un achat exorbitant, se laisse complètement faire par ce mari insupportable, qu’elle idolâtre presque, et qui ne considère que pour son apparence. Il ose quand même dire, à la fin, qu’elle n’existe pas ! Oh ! [FIN DU SPOILER] J’ai fini par l’apprécier parce que j’ai détesté Claude. Amélie Nothomb a un don pour créer des personnages tellement détestables qu’on les tuerait bien nous-mêmes : c’est le cas ici pour cet individu ! Entre arrogance et cruauté, il est d’une mesquinerie !!

Autre petit bémol : j’avais deviné assez rapidement ce qui allait arriver [SPOILER] en tout cas, qui était qui, qui tenait quel rôle, et pourquoi Claude était obsédé par Mme Cléry [FIN DU SPOILER]. Comme d’habitude, dans ses romans, l’auteure aborde différents sujets, ici la relation mère-fille, comme dans son précédent roman, Frappe-toi le cœur, mais ici de manière différente, la relation père-fille, l’amitié, qui est de l’amour au même titre que l’amour amoureux, et qui peut détruire une vie aussi facilement qu’une rupture, l’hérédité, la ressemblance parent/enfant, la question du paraître et de l’être, et d’autres thèmes encore. J’ai aimé les références érudites cachées dans l’œuvre, comme le fait que la professeure de latin s’appelle Mme Caracala par exemple !

La fin est jubilatoire, comme souvent chez Amélie Nothomb !

 

Donc, un bon roman, même s’il ne fait pas partie des meilleurs ! 

The Summer Without Men de Siri Hustvedt

Posté : 19 juillet, 2018 @ 8:06 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineThe Summer Without Men

Editeur : Sceptre

Année de sortie : 2011

Nombre de pages : 216

Titre en français : Un été sans les hommes 

Synopsis : Out of the blue, your husband of thirty years asks you for a pause in your marriage to indulge his infatuation with a young Frenchwoman. Do you:

a) assume it’s a passing affair and play along

b) angrily declare the marriage over

c) crack up

d) retreat to a safe haven and regroup?

Mia Fredricksen cracks up first, then decamps for the summer to the prairie town of her childhood, where she rages, fumes, and bemoans her sorry fate as abandoned spouse. But little by little, she is drawn into the lives of those around her: her mother and her circle of feisty widows; her young neighbour, with two small Children and a loud, angry husband; and the diabolical pubescent girls in her poetry class. By the end of the summer without men, wiser though definitely not sadder, Mia knows what she wants to fight for and on whose terms.

Provocative, mordant, and fiercely intelligent, The Summer Without Men is a gloriously vivacious tragi-comedy about women and girls, love and marriage, and the age-old war between the sexes – a novel for our times by one of the most acclaimed American writers. 

 

Avis : C’est Salomé de la chaîne Kiss the Librarian qui m’a rappelé l’existence de ce livre ! Il était dans ma wish-list depuis une éternité ; en le voyant à la BU, je me suis dit que c’était l’occasion !

Et heureusement que je l’ai emprunté parce que j’ai ADORE The Summer Without Men !! Que ce soit l’intrigue, l’écriture, les réflexions, tout : j’ai tout adoré !

D’abord, je ne savais pas que ce livre était féministe, et les réflexions du personnage/narrateur étaient bienvenues !! Elle défend l’égalité homme/femme à l’aide d’arguments scientifiques et autres (quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que des scientifiques, encore aujourd’hui, tentent de prouver l’infériorité de la femme !), elle défend Jane Austen et d’autres femmes écrivains, elle parle des différences sociales et culturelles entre homme et femme – parce que ce n’est pas parce que nous sommes égaux que nous ne sommes pas différents – ; mais elle ne tombe jamais dans la généralisation. Elle nuance toujours son propos avec « most of » (la plupart) ou « some » (certains). Il est clair que Mia/l’auteure (?) s’énerve parfois en évoquant ces sujets, mais je peux tout à fait la comprendre : cela m’énerve, moi aussi, que l’on me sous-estime parce que je suis une femme. Ce n’est pas ni une tare, ni une maladie, ni un rabaissement. L’intrigue n’enlève rien au féminisme du livre : quelqu’un qui trompe son conjoint, cela peut arriver à une femme ou à un homme, c’est indépendant du sexe de la personne, tout comme l’amour. Ce n’est pas parce que Mia parle de l’amour qu’elle porte à son mari qu’elle n’est pas féministe ; elle a aimé cet homme pendant trente ans. Si elle avait été avec une femme, et que celle-ci l’avait trompée, elle réagirait de la même façon.

L’intrigue est un peu le cliché de la « chick-lit » : une femme se fait tromper par son mari. Mais aucun cliché ici. Mia, après le départ de son mari, fait une dépression nerveuse, tombe dans la folie et, une fois sortie de l’hôpital, décide de passer l’été dans sa vie natale, auprès de sa mère, entourée de femmes. Ce livre traite de maladie mentale : en plus de cette crise après le départ de son mari, Mia est sujette à des peurs « irrationnelles », telle une présence qu’elle sent derrière la porte, ou la peur d’être abandonnée. Je me suis complètement identifiée à elle : si cela m’arrivait, je ressentirai sans doute la même chose. Mon premier instinct ne serait pas de me battre, mais de me laisser porter par le chagrin. Et, encore une fois, ce n’est pas une question de féminisme : quand on aime quelqu’un si fort, et qu’on entretient une relation fusionnelle pendant trente ans, même si ce n’est pas un mari/une épouse, mais un parent ou un ami, quand il part, on se brise, et il est difficile de remonter la pente. Mia fait face à une perte, une sorte de deuil, et elle ne peut pas se lever tranquillement le matin comme si de rien n’était, en effaçant trente ans de sa vie. J’imagine bien la douleur de se dire que l’autre peut le faire quand on ne semble pas même capable de vivre sans lui ! Pour autant, ce livre n’est pas déprimant ! Au contraire : une fois que Mia est arrivée à Bonden, et malgré ses peurs, elle reprend goût à la vie. Elle passe du temps avec sa mère, les amies de celle-ci, sa voisine : leurs conversations étaient rafraîchissantes, touchantes. Je me sentais bien dans ce groupe de femmes – ce n’est plus un secret que j’adore les romans dans lesquels il y a des groupes, je me sens intégrée ! 

Mia est un personnage qui m’a touchée. Une fois qu’elle peut se relever, elle se reprend en mains et ça fait plaisir à voir/lire ! Elle tente de voir ce qu’il lui reste si elle efface son mari de l’équation ; bien sûr, il y a tout un tas de choses, et elle tente de tout reconstruire. Elle affronte ses vieilles peurs, comme la présence et l’absence dont elle parle, ou le fait qu’elle n’ait pas le succès dont elle rêvait – elle semble alors très amère, et semble se cacher derrière de l’arrogance. Ce n’est pas un personnage tout blanc ; l’auteure nous montre ses défauts et ne la sacralise pas comme la femme blessée et trompée. Au fil des pages, elle semble grandir, sortir de la dépression, et réfléchir à la situation, ce qu’elle n’était pas capable de faire au début. J’ai aimé toutes les femmes présentes dans ce roman : elles étaient comme des couvertures réconfortantes, des épaules sur lesquelles pleurer. Toutes sont touchantes à leur manière, que ce soit par leur histoire présente, par leur perte, par leur situation. J’ai particulièrement aimé AbigailLaura et Lola. Bea également, même si elle est un peu moins présente. Le réconfort qu’elles apportent à Mia leur est rendu par l’héroïne quand elles en ont besoin. Je ne peux pas vous parler de ce que je ressens pour Boris [SPOILER] je peux comprendre que Mia lui pardonne après un moment, étant donné qu’elle a compris ce qu’il vivait. Elle aurait pu vivre la même chose. Mais, « faire une pause » ?!! Vraiment ?!! Comme elle le dit au début du roman : il pense qu’il peut revenir quand il veut, qu’elle l’attendra ! [FIN DU SPOILER] Puis, sérieusement, je ne peux pas supporter l’adultère. Quitte-la avant d’en arriver là, ne la blesse pas plus en la trompant !

La fin reste ouverte selon moi, même si on peut deviner ce qui arrive une fois le livre fermé. Je l’ai trouvé satisfaisante, et n’aurait pas aimé qu’il finisse autrement ! 

Ce livre traite de sujets lourds, et pas seulement concernant les relations homme/femme, la société et le féminisme. S’y trouve aussi : la vieillesse, le fait de vieillir (pas traité de la même façon, même si les deux sujets se rejoignent), la mort, le suicide, le chagrin, le deuil, le passage du tempsla brièveté de la vie, mais aussi la sexualité, le harcèlement (scolaire, et autre), l’amitié, la nature humaine et les relations entre frères et sœurs

J’aime la poésie, et c’était une joie pour moi de constater que le roman est parsemé d’extraits ou de poèmes entiers ! Il y a également de nombreuses références à différents poètes, que je ne connaissais pas pour la plupart ! J’aurais adoré assister à cette classe de poésie ! Mia, en plus d’être poétesse, est professeur ; le roman évoque ses études et les théories littéraires qu’elle a rencontrées. Je ne suis pas fan de certaines d’entre elles, et je suis contente qu’elles n’aient pas été abordées plus en détail !

J’ai adoré l’écriture, parfois opaque, parfois fluide. J’ai adoré le jeu du narrateur avec le lecteur (un de mes procédés préférés !) et comment, au moment où je me disais que ça commençait à être long, la narratrice écrit : (attention, c’est ma traduction, pas celle de l’édition française ; je vous demande votre indulgence haha) « Bientôt, vous vous dites, nous arriverons à un croisement ou à une bifurcation sur la route. Il y aura de l’ACTION. Ce sera plus que la personnification d’un très cher mais vieillissant pénis, plus que les digressions extravagantes de Mia à propos de ci ou de ça, plus que des présences et des Personnes et des Amies Imaginaires, ou des gens morts ou des Pauses ou des hommes en coulisse, pour l’amour du ciel, et une de ces vieilles dames ou des ces poétesses en herbe ou la douce et jeune voisine ou la version d’Harpo Marx de quatre ans ou même petit Simon vont FAIRE quelque chose ». C’était tout à fait le bon moment !! J’ai aussi aimé les adresses au lecteur, comme si ce n’était plus la narratrice qui nous parlait mais l’auteure. Je me suis alors sentie proche d’elle ; ce n’était plus juste un nom sur une couverture, mais une femme avec qui je pouvais dialoguer. J’ai pratiquement rempli mon carnet de citations tirées de ce livre, tant j’étais frappée, soit par la beauté de la phrase/du paragraphe, soit par la vérité que j’y trouvais. Un petit exemple en rapport avec ce dont je viens de vous parler : (encore ma traduction perso) « Un livre est une collaboration entre celui qui lit et ce qui est lu et, au mieux, cette réunion est une histoire d’amour comme aucune autre ». C’est exactement ce que The Summer Without Men m’a fait ressentir.

 

Comme souvent pour mes livres coup de cœur, j’ai l’impression de ne pas du tout avoir rendu service à ce roman en en faisant une chronique ; j’ai l’impression de ne pas avoir tout dit, ou de l’avoir mal dit. Et il est tellement dur de faire passer son sentiment à travers des mots (sujet aussi abordé dans le livre d’ailleurs !) J’aimerais que tout le monde le lise, et j’ai peur que certains n’aiment pas ; j’ai envie de transmettre mon amour, et j’ai envie de protéger ce que j’aime. Paradoxe, quand tu nous tiens !! 

 

Donc, j’ai adoré ce livre : il m’a parlé, il m’a touchée, je me suis reconnue dans certaines situations et réflexions. J’étais émue aux larmes à certains moments. Je suis persuadée que je le relirai !! 

Courir à trente ans de Nicolas Rey

Posté : 18 juin, 2018 @ 7:34 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine Courir à trente ans

Editeur : J’ai lu 

Année de sortie : 2018 [2004]

Nombre de pages : 154

Synopsis : Frank, Vincent, Jean, Marc et Louis, tous trentenaires, courent après leur jeunesse. Certains, plus que d’autres, courent après les femmes, fuient l’engagement et la routine conjugale : mais où se dirigent-ils ? Empêtrés dans leurs déboires amoureux, ils s’interrogent sur le couple, la fidélité, les enfants, l’amitié … Des interrogations fortes, qui les conduisent parfois à se séparer, à changer de vie, à perdre la raison.

Nicolas Rey décrit avec lucidité une génération d’hommes en quête d’identité. 

 

Avis : Je viens de recevoir ce livre ; sa brièveté (et l’enthousiasme de Gina pour cet auteur !) m’a poussée à le lire rapidement !

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’ai apprécié ma lecture ! Ce roman est divisé en sept parties, les cinq premières relatant l’histoire de cinq hommes : Frank, Vincent, Jean, Mark et Louis. Aucun ne m’a déplu, chacun m’a touché à sa façon. Tous cherchent l’amour, la jeunesse, une vie différente de celle qu’ils ont. Ce qui se dégage surtout de ce livre : de la tristesse, de la désillusion. Ces hommes sont convaincus d’avoir raté quelque chose, d’avoir passé une étape de leur vie : ils veulent visiblement revenir en arrière, changer, agir. Le synopsis évoque la lucidité de Nicolas Rey ; je ne peux pas juger, étant donné que je ne suis pas concernée. Je ne peux pas tout à fait me mettre à la place de ces personnages ; pour autant, ça me paraît assez « réaliste ». On peut dire, en tout cas, que c’est assez pessimiste. J’ai apprécié le fait qu’un personnage féminin reparaisse d’histoire en histoire, jusqu’à la fin. J’ai également apprécié le style de l’auteur. En voyant une chronique d’un autre de ses romans, j’ai constaté que sa vulgarité avait déplu : ici, heureusement, elle n’est pas présente, et je n’ai pas non plus trouvé la voix narrative ou l’auteur caché dans son livre arrogant ou prétentieux. Si ç’avait été le cas, je n’aurais pas aimé, c’est sûr ! J’ai trouvé, dans ce roman, des échos de Frédéric Beigbeder, sans que ce soit vraiment similaire : c’est un peu dans le style, un peu dans l’histoire et dans le focus sur l’amour perdu. J’ai vraiment beaucoup aimé la fin [SPOILER] Ce rassemblement de tous les personnages dans une clinique – on ne sait pas vraiment pourquoi, mais je suppose que c’est pour dépression, ou peut-être ont-ils été enfermés, vu les règles strictes auxquelles ils sont assujettis – m’a réconfortée comme il doit réconforter les personnages. Le fait que Frank quitte la clinique et que le lecteur retrouve plusieurs années après est agréable aussi, comme si un d’eux avait tout de même réussi à mener une vie normale. [FIN DU SPOILER]

 

Donc, un bon roman, qui laisse entrevoir la désillusion des hommes arrivée la trentaine. Je lirai sans doute d’autres œuvres de Nicolas Rey ! 

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