Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Ainsi puis-je mourir de Viviane Moore

Posté : 8 juin, 2015 @ 11:48 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Ainsi puis-je mourirGenre : Historique, Contemporaine

Editeur : 10/18

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 425

Synopsis : En faisant des amours interdites de Marguerite de Ravalet le sujet de son nouveau roman, Gabrielle Dancel ne peut se douter à quel point son destin va se mêler à celui de son héroïne. Quatre cents ans après ce drame qui défraya la chronique sous Henri IV, la malédiction semble se répéter et faire de la jeune romancière sa dernière victime.

 

Avis : Ce livre m’a été prêté par ma cousine qui, me semble-t-il, l’avait beaucoup aimé ! Il m’intriguait déjà, donc je me suis lancée ! Petite remarque avant de parler de cette œuvre : en ce moment, j’ai remarqué que je lisais beaucoup de livres aux couvertures bleues !

Deux intrigues s’entremêlent dans cet ouvrage : celle de Gabrielle Dancel, romancière, dont la vie change du tout au tout et qui va apprendre beaucoup sur ses proches, mais aussi sur elle-même ; celle de Marguerite de Tourlaville, femme de l’époque de Henri IV qui rencontra un destin tragique. Il est intéressant de retrouver deux romans en un : le livre est à la fois historique et moderne, on se retrouve dans la vie de l’époque, auprès de Marguerite et de sa famille, mais aussi dans la « vraie vie », la vie actuelle, avec Gabrielle et ses proches. Cet enchevêtrement peut perdre le lecteur entre deux mondes, tout comme l’héroïne semble l’être. J’ai été captivée par certains passages et j’ai aimé l’alternance plus ou moins régulière entre les deux intrigues. Le lecteur en apprend beaucoup sur Marguerite de Tourlaville, puisque la romancière se met dans sa tête pour rendre ses sentiments et ses pensées. J’ai aimé le fait aussi que ce soit l’histoire d’une femme qui écrit un roman sur une dame de l’époque, ce que fait en réalité l’auteure de Ainsi puis-je mourir. Cela donne une mise en abîme intéressante. J’ai également aimé le fait que l’auteure mentionne des œuvres historiques, mais aussi littéraires, comme Le Horla, mon favori de Maupassant. Il y a également du suspense, si je peux dire : on se pose les mêmes questions que les personnages, on cherche à comprendre ce qui arrive à la romancière, comprendre le lien étroit qui existe entre elle et Marguerite. Le lecteur voit l’histoire se répéter tout en se disant que c’est invraisemblable. Quelques petits bémols pour ce livre : j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop de répétitions, et qu’avec la confusion de Gabrielle, le lecteur lui aussi ressort confus.

Quant aux personnages, j’ai trouvé Gabrielle un peu énervante. Elle ne prend pas du tout sa vie en mains et se laisse complètement aller. Elle se pose beaucoup de questions à elle-même sans jamais oser les poser aux personnes concernées. Elle ne prend pas vraiment de décisions, ou fait preuve de faiblesse quand il est temps de parler. Elle a tout oublié de son passé, l’a réinventé, et continue à vouloir tout effacer, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. J’ai pensé que quelque chose de terrible avait dû lui arriver, mais il n’en est pas fait mention, excepté pour l’histoire du château, ce que sa grand-mère lui racontait et la rupture qu’elle a mal vécue. J’ai trouvé que c’était une héroïne qui exagère et qui vit dans l’outrance. Philip, en ce qui le concerne, a un comportement étrange à travers les yeux de Gabrielle. Il m’a semblé très peu supportable pour une autre femme : l’héroïne est si effacée qu’elle se tait, et n’ose jamais vraiment se rebeller contre lui. Il est secret, mystérieux, et même suspect à partir d’un certain moment. Ce personnage opère presque un retournement de cerveau chez Gabrielle ! Mathias est aussi mystérieux que Philip, mais le lecteur, me semble-t-il, lui accorde plus de confiance, sans doute à cause de l’entêtement de l’héroïne et de la façon dont elle le voit. Terry, quant à elle, est effrayante. J’ai eu du mal à la comprendre avant d’avoir découvert son secret. Elle met mal à l’aise, autant les autres personnages que le lecteur. Marguerite, la deuxième héroïne de ce livre, est courageuse, brave, amoureuse. J’ai ressenti de l’admiration pour elle, mais aussi de la pitié et de la compassion. Quel pauvre destin … Julien, son frère, tente de lutter contre ses sentiments avec courage et dignité. Il aime tendrement sa sœur qu’il veut protéger à tout prix de tout ce qui peut la faire souffrir. Il est un peu l’exemple du preux chevalier des contes de fées. Comme dans presque tous les romans, il existe un personnage détestable, et ici, il se nomme Jean Le Febvre de Haupitois. Il est abject, immonde, et tous les adjectifs négatifs que l’on voudra. C’est l’exemple type des hommes que le lecteur rencontre dans les romans ou dans l’Histoire en se demandant comment il est possible d’être si cruel et vil.

Ce livre nous offre également une réflexion sur le mélange entre la réalité et la fiction (même si ici, il s’agit d’Histoire), mais aussi sur le poids de l’Histoire, ou de quelque chose qui nous tient à cœur dans nos vies. Si Gabrielle est quasiment habitée par Marguerite, sa vie tourne autour d’elle, et elle a l’impression que tout est comme à l’époque, qu’elle revit la même histoire ; elle est l’exemple du romancier qui est tellement dans son livre qu’il rapproche tout ce qui l’entoure de son histoire. C’est comme si elle vivait dans son roman, ce qui donne une impression d’irréalité et de confusion au lecteur, confusion que ressent aussi le personnage.

Cette histoire est centrée sur l’amour, d’un côté la romance entre Philip et Gabrielle, et de l’autre, les histoires de cœur de Marguerite. Pour le premier couple, tout semble compliqué. Il n’y a pas de communication entre les deux personnages, ils ne se parlent pas de leur passé ou de ce qu’ils ressentent. Leur amour paraît compliqué. Pour la seconde, le synopsis parle d’amours interdites mais je ne m’attendais pas à ça ! Son amour est mêlé de tristesse, de désespoir car il est impossible.

Enfin, pour moi, la fin est mitigée. Je l’ai trouvé un peu décevante parce que je me suis dit : tout ça pour ça ?! J’ai été tenue en haleine tout le long du livre, et j’ai trouvé qu’il tombait à plat, et que la fin était trop rapide. D’un autre côté, c’est une fin assez logique, qui fait écho à la réflexion sur le monde envahissant d’un roman dans la vraie vie.

 

En définitive, un bon roman à l’héroïne un peu énervante, mais qui nous apprend pas mal de choses, qui nous fait vivre dans deux univers différents, qui nous tient en haleine jusqu’à la fin qui m’a paru décevante.

Une année étrangère de Brigitte Giraud

Posté : 5 juin, 2015 @ 6:04 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Une année étrangèreGenre : Contemporaine

Editeur : J’ai lu

Année de sortie : 2011

Nombre de pages : 159

Synopsis : « J’ai l’impression que ma pensée se rétrécit, je perds de mon acuité, je me laisse gagner par une simplification du monde qui m’effraie. J’ai peur de me perdre, de perdre le sens des mots, j’ai peur de disparaître. » Partie en Allemagne comme jeune fille au pair, Laura, dix-sept ans, s’éloigne volontairement des siens, anéantis par la mort de son plus jeune frère. Peu à peu, les vides et les silences de son adolescence se confrontent au mystère de la famille allemande dont elle partage la vie …

 

Avis : Ce livre m’a été offert hier par une personne que j’apprécie énormément pour marquer une étape dans ma vie : la fin de ma dernière année de classe prépa’. C’est dire combien il était à propos !

On découvre ici l’histoire d’une héroïne passive, Laura, qui se laisse ballotter par la vie qu’elle mène en Allemagne ; elle a été blessée par la vie, par un événement qui nous est peu à peu révélé, et qui laisse un vide dans son univers. Elle part pour tenter de recoller les morceaux de sa vie : elle pense que vivre dans une famille étrangère lui permettra d’oublier, ou au moins, de changer d’air et d’environnement, un environnement qui semble oppressant chez elle où ses parents vivent le deuil d’une façon qui ne convient pas à Laura. Cette famille dans laquelle elle va vivre parle une langue étrangère, une langue que la jeune fille ne maîtrise pratiquement pas, mais qu’elle va chercher à pouvoir manipuler afin de dire au moins les choses essentielles. Ce livre nous offre le parcours entier, du début à la fin, de la jeune fille en Allemagne, en tant que fille au pair. Le lecteur a peu de détails, c’est sans doute la raison pour laquelle le livre est si court. Je n’ai pas vu le temps passer : elle reste six mois en Allemagne, et lire ce livre en un après-midi donne une impression d’accélération du temps, alors qu’au début, le temps semble long, l’hiver est installé et l’effet du froid se fait ressentir sur le lecteur ! De plus, celui-ci se trouve dans l’intériorité de Laura : elle partage avec lui ses pensées, ses réflexions. Egalement, l’héroïne fait mention de Thomas Mann, et de son grand roman, La Montagne Magique. C’est un peu un point d’ancrage pour elle qui tente de s’immerger dans la culture allemande à travers lui ; il est un peu un prétexte pour l’aborder, comme il l’a été pour venir en Allemagne, ou pour s’échapper un peu de l’atmosphère de la maison où elle vit désormais, un peu oppressante, un peu étrange, puisqu’elle ne comprend pas tout ce qui s’y passe.

Concernant les personnages, Laura, l’héroïne, est un peu difficile à cerner au début, le lecteur la découvre peu à peu. On entre dans son histoire in medias res, sans vraiment savoir ce qui lui est arrivé. On ne le découvre que peu à peu. Apparemment, elle est différente de celle qu’elle était avant et tente de se retrouver, de redevenir elle-même en s’éloignant de sa famille et, pense-t-elle, de la douleur qui reste liée à elle. Elle souffre visiblement et fait partager au lecteur ce qu’elle vit, mais aussi son passé, ce qu’elle ressent par rapport aux autres personnages, qu’ils soient avec elle ou restés en France. Pour la famille allemande, la mère a un comportement étrange jusqu’à ce que le lecteur (en même temps que Laura) découvre son « secret ». L’héroïne n’est pas très proche d’elle, et éprouve des sentiments contradictoires à son égard, ce qui ne l’attache pas particulièrement au lecteur, qui ne la voit que par les yeux de la jeune fille. Le père, quant à lui, est discret, taciturne, silencieux la plupart du temps. A la fin, son comportement devient étrange, sans être vraiment excessif (même si ça l’est tout de même d’un certain point de vue). Thomas, le frère, ressemble à un membre de la famille de Laura, ce qui explique qu’elle veuille à la fois être proche de lui et ne pas s’attacher à lui. Il ressent, d’ailleurs, la même chose qu’elle, semble-t-il. Les deux personnages partagent des moments ensemble, des moments qui n’appartiennent qu’à eux, et qu’ils trouvent inconvenants d’interrompre. Enfin, Susanne, la petite dernière de la famille allemande, est peu appréciable au début du livre ; elle ne le devient qu’au fur et à mesure de la lecture. C’est une petite fille étrange elle aussi, surtout parce que Laura et le lecteur ne la comprennent pas, parce qu’ils ne parlent pas la même langue. Je pense que c’est pour cette raison que toute la famille est bizarre pour la jeune fille et le lecteur : la barrière de la langue empêche de tout comprendre. La propre famille de Laura n’est pas présente physiquement dans le livre, mais à travers les réflexions du personnage et les appels téléphoniques. La mère et le père ont des difficultés à communiquer, même s’ils parlent la même langue. Ils se reprochent des choses, et c’est une des raisons pour lesquelles Laura a voulu s’éloigner. De plus, ils ont tous une façon différente de vivre le deuil, un des grands thèmes du livre. Enfin, Simon est un repère pour la jeune fille dans sa famille, mais il s’éloigne également à sa façon, vivant des choses différentes de sa sœur.

Ce livre comporte également une réflexion sur l’Histoire et la mort, mais aussi sur la façon de les surmonter toutes les deux. Concernant l’Histoire, cet ouvrage pose la question de la place de la petite histoire des gens ordinaires comparée à l’Histoire avec un grand H. L’Allemagne est, à l’époque du livre, un pays qui se relève de l’Allemagne nazie et de ses horreurs, des mentions sont donc faites à Hitler, mais aussi à Mein Kampf. L’histoire se déroule à l’époque du mur, de la RDA et de la RFA. Quant à la mort, Laura est confrontée à elle, et la dernière page fait réfléchir sur son rapport à l’Histoire. La difficulté de porter le deuil est montrée ici, les différents personnages ont besoin de le faire de différentes façons ; le livre présente une certaine façon si l’on peut dire. Il est clair, dans tous les cas, que le deuil change la personne endeuillée. Une troisième réflexion se fait ici : celle de la langue. La famille allemande est étrangère à cause d’elle surtout, parce que Laura ne peut pas les comprendre ; mais même avec sa propre famille, qui parle bien français, Laura ne sait pas communiquer. Les choses qui passent entre elles ne sont pas sincères, ne veulent rien dire, et l’héroïne expérimente une autre façon de communiquer avec cette famille qui ne parle qu’allemand. Elle veut se défaire de sa langue et de la culture qu’elle lui apporte pour en revêtir une autre, comme un masque qui la soustrairait à sa douleur.

Lorsque l’on arrive vers la fin, des événements de plus en plus étranges ont lieu, Laura est de plus en plus passive, jusqu’à la fin, où un renversement de situation intervient, c’est un peu comme si elle se révélait enfin à elle-même et au lecteur. C’est un peu tardif, et j’ai trouvé la fin très rapide, un peu trop peut-être. Elle signe l’accomplissement du parcours, qui était un peu comme une initiation.

 

En définitive, un livre qui fait réfléchir, où une héroïne passive n’agit qu’à la fin, et qui nous montre la difficulté du poids de la mort et de l’Histoire. 

 

The Perks of Being a Wallflower de Stephen Chbosky

Posté : 1 juin, 2015 @ 9:24 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

The Perks of Being a WallflowerGenre : Jeunesse, Contemporaine

Editeur : Pocket Books

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 231

Synopsis : ‘I walk around the school hallways and look at the people. I look at the teachers and wonder why they’re here. Not in a mean way. In a curious way. It’s like looking at all the students and wondering who’s had their heart broken that day … or wondering who did the heart breaking and wondering why.’ Charlie is a freshman and while he’s not the biggest geek in the school, he is by no means popular. Shy, introspective, intelligent beyond his years yet socially awkward, he is a wallflower, caught between trying to live his life and trying to run from it. Charlie is attempting to navigate his way through uncharted territory: the world of first dates and mixed tapes, family dramas and new friends; the world of sex, drugs and The Rocky Horror Picture Show, when all one requires is that perfect song on that perfect drive to feel infinite. But Charlie can’t stay on the sideline forever. Standing on the fringes of life offers a unique perspective. But there comes a time to see what it looks like from the dance floor. The Perks of Being a Wallflower is a deeply affecting coming-of-age story that will spirit you back to those wild and poignant roller-coaster days known as growing up.

 

Avis : Ma sœur a été bouleversée par ce livre, et m’a poussée à le lire, ce que j’ai fait, mais en VO. Je m’y intéressais déjà un peu, donc je me suis lancée !

Dès le début, le lecteur est impliqué dans l’histoire de Charlie, puisque celui-ci écrit à une personne qu’il ne nomme pas, et qu’il ne semble pas connaître : cette personne peut facilement être le lecteur. Charlie s’adresse à lui, et lui raconte sa première année au lycée. Les lettres sont plus ou moins longues, et racontent plus ou moins beaucoup de choses : parfois ce sont des événements, et parfois seulement les réflexions du jeune homme. On traverse vraiment son année tout entière, rencontrant ses amis, sa famille, Bill, mais aussi découvrant sa façon de penser. Il vit des hauts et des bas, ce qui correspond aux émotions qu’il fait vivre aux lecteurs. De plus, l’écriture est simple : elle est celle d’un jeune garçon étrange que le lecteur peut d’abord avoir du mal à appréhender. Son comportement est bizarre, difficilement compréhensible : d’accord, la vie au lycée est parfois difficile, mais ce n’est pas une raison pour réagir de cette façon. On ne le comprend vraiment qu’à la fin. C’était vraiment un plaisir d’entrer dans le monde de Charlie : il est peuplé de confusion et d’incompréhension, de questions sur la vie, mais aussi de livres, de musiques, de films, de joies, de moments infinis. L’auteur, qui écrit pour des adolescents, leur parle d’œuvres assez classiques, comme To Kill a Mockingbird ou Hamlet, ce qui donne envie de les lire. Le lecteur a également envie d’écouter les chansons que Charlie écoute, des chansons qui veulent dire beaucoup pour lui, et que le lecteur découvre avec plaisir. Le monde de Charlie est captivant, il absorbe littéralement le lecteur, le hante et le bouleverse, et je pense que j’aurais du mal à me le sortir de la tête !

Concernant les personnages, Charlie est très attachant, et très mignon. Sa façon de penser est bizarre, et peut-être un peu dérangeante parfois, mais il est très intelligent, et ne s’en rend même pas compte ! Il nous raconte son année de hauts et de bas, et tente de toujours garder le moral. Le lecteur s’identifie à lui assez souvent, et partage souvent ses réflexions. Il nous donne une leçon de vie : il évolue au fur et à mesure de l’année, et nous montre qu’il tente de s’en sortir, malgré ce qu’il a vécu. Ce roman est vraiment un roman d’initiation : Charlie passe par toutes les étapes de la première année de lycée, et découvre le sexe, la drogue, les amis, de nouvelles valeurs ; mais il se découvre également lui-même, son passé et ce qu’il veut oublier. Il semble d’abord asocial, et ne sait pas comment être un bon ami, puis le lecteur se rend compte qu’il se soucie tellement des autres qu’il s’oublie. Il aimerait que tout le monde aille bien, il aimerait d’aider tout le monde, mais il reste maladroit et ne sait pas comment faire. D’autres personnages croisent la route de Charlie : Sam, une jeune fille que le personnage principal aime beaucoup, et qui tente de l’aider à se rendre compte de qui il est, je l’ai beaucoup apprécié (ce n’est pas difficile vu comment Charlie parle d’elle dans ses lettres) ; Patrick, gay et joyeux, qui deviendra un des plus grands amis du jeune homme et lui fera découvrir pas mal de choses, un personnage sympathique qui semble toujours de bonne humeur, malgré les difficultés qu’il rencontre ; Mary-Elizabeth, que je n’ai pas vraiment apprécié étant donné la première impression de Charlie à propos d’elle, je n’ai pas réussi à la voir autrement par la suite ; Bill est attachant, et on a du mal à le voir comme sa profession le demande, il lui montre un chemin bien particulier que celui-ci emprunte docilement sans se rendre compte que cela le mène vers lui-même ; d’autres amis du personnage principal et de ses amis, qui sont secondaires mais qui ont sur la vie des autres personnages un impact particulier et font fléchir leur vie ; la famille de Charlie est à la fois attachante et étrange, ils ne savent pas – ou ne désirent pas – se montrer leurs sentiments, le père est silencieux, mais là quand un membre de sa famille a besoin de lui, la mère est douce, ne parle pas pour ne rien dire, et, comme son mari, si quelqu’un a besoin d’elle, elle est présente, la sœur, un peu comme toutes les sœurs, elle se chamaille avec son frère, mais l’aime, et le frère, loin de la maison, qui néglige sa famille, mais revient dès que les choses ne vont plus. Ce n’est pas vraiment une famille unie, mais elle l’est quand il le faut.

J’ai compris en lisant pourquoi certaines personnes rechignent à penser que d’autres lecteurs ont lu ce livre : il est très personnel, l’on a vraiment l’impression que Charlie ne parle qu’à nous, qu’il a besoin de nous, et qu’il existe parfois, que le livre n’a été écrit que pour nous, que nous sommes le seul interlocuteur du personnage principal. Il nous raconte des choses très personnelles, des choses qu’il ressent et qu’il a parfois du mal à dire, mais qui sonnent comme un écho à certaines choses en nous aussi. En réalité, ce livre m’a laissée assez confuse, j’ai un peu de mal à exprimer ce que j’ai ressenti en le lisant, tant j’ai ressenti de choses : de la confusion, de la joie, de la tristesse …

La fin n’est pas très claire, mais le lecteur comprend tout de même, et cela ne la rend que plus choquante et plus violente. On comprend le comportement de Charlie, ses difficultés, son besoin de parler, son besoin de se faire comprendre, mais aussi son besoin de retrouver son passé, qu’il semble avoir oublié. J’ai trouvé ça tellement imprévisible !! Rien ne laissait penser à cela, c’était vraiment très surprenant. On comprend désormais le malheur de Charlie. Et on comprend aussi la leçon qu’il nous donne enfin.

 

En définitive, un très bon livre, un coup de cœur pour moi, un roman initiatique qui nous montre l’évolution d’un jeune homme attachant, maladroit et étrange, et qui nous fait pénétrer dans un monde que l’on a du mal à quitter !

L’instant présent de Guillaume Musso

Posté : 21 mai, 2015 @ 2:42 dans Avis littéraires | 4 commentaires »

L'instant présent Genre : Contemporaine

Editeur : XO Editions

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 363

Synopsis : Lisa et Arthur n’ont rendez-vous qu’une fois par an. Il passe sa vie à la chercher … … elle passe la sienne à l’attendre. Lisa rêve de devenir comédienne. Pour payer ses études d’art dramatique, elle travaille dans un bar de Manhattan. Un soir, elle fait la connaissance d’Arthur Costello, un jeune médecin urgentiste. Leur complicité est immédiate. Pour le séduire, Lisa est prête à tout. Dans une ville-labyrinthe qui n’offre aucun répit, elle prend tous les risques. Mais Arthur n’est pas un homme comme les autres. Bientôt, il révèle à Lisa la terrible vérité qui lui interdit de l’aimer : « Ce qui m’arrive est inimaginable, et pourtant bien réel … ». Dans un New-York plus imprévisible que jamais, Arthur et Lisa vont lieu leur destin pour déjouer les pièges que leur impose le plus impitoyable des ennemis : le temps. Un thriller psychologique et vertigineux au final stupéfiant.

 

Avis :J’ai fini Central Park la semaine dernière, et je n’ai pas vraiment accroché, surtout à la fin, qui ne me semblait pas cohérente. J’espérais que ce livre serait différent. Et il l’est en effet !

En lisant le synopsis, on a tout de suite l’impression que la romance est le centre du livre. Une histoire d’amour passionnée entre deux êtres qui sont l’âme sœur l’un de l’autre. Et j’ai trouvé que cela ne collait pas vraiment à l’intrigue en elle-même. Le livre est plus centré sur les déboires du pauvre Arthur Costello, qui se retrouve plongé dans un monde étrange qui ne lui permet pas de vivre normalement. Je n’ai pas trouvé de longueurs ici car j’étais captivée par la malédiction. Je voulais découvrir ce qui se cachait derrière elle, comprendre, peut-être donner une explication à ce qui arrive au personnage principal. Il est très étrange de lire un livre dont l’intrigue se passe en un temps aussi décousu : on saute de génération en génération, on redécouvre les différentes époques dans lesquelles on atterrit pendant un bref instant, et on repart. Cela ne nous permet pas d’avoir de repères fixes dans le livre, tout comme les personnages. De plus, concernant les émotions ressenties, si le lecteur est plongé dans l’histoire, il peut éprouver toute une myriade de sensations, mais ce sont principalement des sentiments négatifs, comme ceux des personnages : de la confusion, de la tristesse, du désespoir, de la colère, un sentiment de trahison parfois, d’incompréhension, d’injustice. L’envie de percer l’énigme d’Arthur nous fait traverser le livre d’une traite. L’ambiance est assez mystérieuse et fantastique, tout comme celle de La Fille de Papier. Et comme avec ce livre, je me suis imaginée une fin assez inattendue, ce qu’elle est effectivement !

Concernant les personnages, on retrouve (encore !) un Costello dans ce livre (dans le précédent, Central Park, une Jodie Costello tentait d’arrêter Alice et Gabriel à travers New-York). Celui-ci est médecin et va se retrouver plongé dans une histoire qui va profondément le changer. Il n’aura pas une vie ordinaire, mais une vie décousue. En cela, il m’a fait penser à Alice (encore une fois) qui oublie une partie de sa vie. Je me suis attachée à ce personnage, le seul que l’on suit constamment puisque nous n’avons presque que son point de vue dans tout le livre. On partage ses sensations, ses émotions, ses sentiments, on désespère pour lui, on le prend en pitié, ou l’on est heureux pour lui. Il croise des personnages qui font faire à la fois son bonheur et son malheur : d’abord, Elizabeth Ames, une jeune femme en études d’arts dramatiques qui va traverser sa vie, une femme au tempérament de feu, attachante, qui va accepter la situation malgré les difficultés ; Sullivan, un vieil homme lui aussi attachant, qui a vécu une vie difficile qu’il va raconter à Arthur, qui nous fait penser à ces personnes matures et plus ou moins âgées qui appellent les plus jeunes par un petit surnom affectueux. On découvre également dans ce livre Benjamin et Sophia, eux aussi attachants, qui vont faire sourire le lecteur, mais aussi lui faire mal au cœur. Il y a peu d’autres personnages remarquables, peut-être Frank, un père absent et qui ne semble pas vraiment aimer ses enfants.

Ce livre, après en avoir lu la fin, peut aussi être lu comme une métaphore. Et là, le roman prend une nouvelle dimension, plus profonde, plus recherchée, mais aussi plus inconsciente, si on se réfère vraiment à la toute fin du livre, où l’on découvre la véritable histoire. C’est une fin assez étonnante, on ne peut vraiment pas s’y attendre ! Elle peut être un peu décevante pour certains lecteurs, mais l’on peut aussi comprendre pourquoi il se finit ainsi. C’est très triste, mais une touche d’espoir nuance cette tristesse qui semble irrémédiable. Un autre personnage d’un roman de Musso apparaît à la fin du livre, ce qui relie vraiment les deux œuvres, et ce que j’ai trouvé très intéressant !  J’ai vraiment préféré cette fin à celle du précédent ! De plus, même si ça fait un peu « morale », la fin nous donne une leçon à ne pas négliger, une leçon que, trop souvent, l’on oublie, pris par le temps, le travail et les soucis. Et même si ça fait un peu cliché, ça fait du bien parfois que quelqu’un nous la rappelle !

 

En définitive, un livre différent, qui a une dimension plus profonde une fois qu’on l’a terminé, ce qui le rend plus intéressant. Pas un coup de cœur mais tout de même une bonne découverte avec son lot de surprises !

Central Park de Guillaume Musso

Posté : 19 mai, 2015 @ 9:39 dans Avis littéraires | 4 commentaires »

Central ParkGenre : Contemporaine

Editeur : Edition de Noyelles

Année de sortie : 2014

Nombre de pages : 383

Synopsis : Alice et Gabriel n’ont aucun souvenir de la nuit dernière …. … pourtant, ils ne sont pas près de l’oublier. New York, huit heures du matin. Alice, jeune flic parisienne, et Gabriel, pianiste de jazz américain, se réveillent menottés l’un à l’autre sur un banc de Central Park. Ils ne se connaissent pas et n’ont aucun souvenir de leur rencontre. La veille au soir, Alice faisait la fête avec ses copines sur les Champs-Élysées tandis que Gabriel jouait du piano dans un club de Dublin. Impossible ? Et pourtant … Les questions succèdent à la stupéfaction. Comment se sont-ils retrouvés dans une situation aussi périlleuse ? D’où provient le sang qui tache le chemisier d’Alice ? Pourquoi manque-t-il une balle dans son arme ? Pour comprendre ce qui leur arrive et renouer les fils de leurs vies, Alice et Gabriel n’ont pas d’autre choix que de faire équipe. La vérité qu’ils vont découvrir va bouleverser leur existence …

 

Avis : J’ai lu plusieurs Musso, et mon préféré reste La Fille de Papier. Une amie m’a prêté ce livre et le dernier de l’auteur, et je me suis empressée de lire le premier.

J’avais hâte de le lire, le synopsis m’avait fait imaginer toute une histoire autour d’Alice et Gabriel et de cette histoire de menottes. J’ai commencé le livre. Au début, je me suis dit que ce serait sans doute palpitant, que j’allais tourner les pages plus vite que d’ordinaire. Mais, en réalité, j’ai trouvé que cela traînait en longueur. J’ai trouvé que les questions s’accumulaient sans réponses, et cela m’a frustré. J’ai aussi trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose jusqu’au milieu du livre. Cela m’a un peu déçue : les autres Musso que j’ai lus commençaient plus rapidement, et m’intéressaient beaucoup plus que celui-ci. En fait, je n’ai pas retrouvé le souffle que les autres me proposaient, la bouffée, même si j’avais envie de connaître la suite et la fin. Ici, j’ai trouvé des clichés énormes, des façons de parler qui m’ont gêné, des personnages un peu caricaturaux, comme certaines scènes. J’ai trouvé cela dommage, et je me suis dit que j’avais dû passer à côté de ce livre. Pourtant, après cette période de « blanc » au début si je peux dire, je suis vraiment entrée dans l’histoire, j’ai eu envie d’en savoir plus, j’ai été intriguée par les rebondissements qui apparaissaient, par les indices qu’Alice regroupait, par l’étrangeté des personnes qui l’entouraient. Puis, est arrivé le dénouement. Au début, je me suis dit que c’était très bien trouvé. Ensuite, que c’était un peu tiré par les cheveux. Et même complètement. J’ai eu du mal à y croire, et c’est ce que je n’aime pas dans un livre : que l’auteur ne parvienne pas à me faire croire à ce qu’il raconte. Dans les livres fantastiques, quand l’auteur nous présente un monde merveilleux ou sombre, même si c’est complètement surréaliste, si l’écrivain parvienne à me faire croire que ce monde peut exister, le livre est bon, et je suis emportée dans l’histoire, même si ce n’est pas un coup de cœur, et même si, au final, je ne l’aime pas. Ici, je n’y ai pas cru à fond, et cela m’a gêné.

Les personnages m’ont paru un peu caricaturaux. J’ai trouvé en eux des clichés qui m’ont embarrassée. Alice d’abord. Elle est l’héroïne du livre, celle sur laquelle il est centré. Flic, sa vie est assez floue dès qu’on la rencontre. Son parcours est confus, tout comme ses souvenirs, que l’on découvre au fur et à mesure du livre. Comme la plupart des personnages de Musso, elle a un passé lourd, une vie difficile, une famille déchirée, elle est malheureuse comme les pierres et se révolte contre tous ceux qui veulent l’aider. C’est un peu le stéréotype de la femme devenue dure, et qui ne croit ni en l’avenir, ni en l’humain. Elle est proche de certaines personnes – deux en réalité – et se fait duper par ceux qui l’approchent. Elle voit des ennemis partout, et ne sait plus vraiment où elle en est. Le personnage qui l’accompagne, Gabriel, est aussi mystérieux qu’elle, mais ses mensonges se flairent à trois kilomètres. Il est étrange, et il semble clair qu’il est difficile pour Alice – et pour le lecteur – de lui faire confiance. Peu à peu, ses mensonges sautent, et l’on découvre un homme complexe qui cache de plus en plus de choses à la jeune femme. Bizarrement, et contrairement à mon habitude, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, même après avoir découvert l’histoire d’Alice. Au contraire, cela m’a encore un peu détachée d’elle. J’ai trouvé qu’elle abusait, et j’ai eu pitié d’elle. Tout lui tombe dessus et elle sait que c’est de sa faute. Puis le destin s’acharne, et elle est complètement impuissante. J’ai apprécié le personnage de Seymour, et celui du père d’Alice, même s’ils sont tous les deux caricaturés, et que le second est moins présent que le premier. Les autres personnages sont moins recherchés et l’intrigue se concentre surtout sur les deux personnages principaux.

La fin est tellement prévisible … C’était tellement évident que cela m’a un peu énervé. J’ai tout de même aimé le dernier chapitre qui donne de l’espoir et qui montre ce qui arrive à Alice après l’histoire du roman. Cela m’a fait plaisir pour elle, et je pense que c’est seulement à ce moment-là que je me suis attachée à elle.

 

En définitive, un roman que je ne peux pas dire avoir adoré, mais que je n’ai pas détesté. Je l’ai trouvé différent des autres Musso, et j’espère que L’instant présent sera mieux.

1...2122232425...29
 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes