Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Mes nuits avec Emma B. de Rafaela Da Fonseca

Posté : 14 avril, 2023 @ 7:38 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine, HistoriqueMes Nuits avec Emma B.

Editeur : Les Presses Littéraires

Année de sortie : 2022

Nombre de pages : 127

Synopsis : Mars 2020, premier confinement : Leonor relit ses classiques et s’assoupit au milieu de Madame Bovary. Elle se réveille en 1843, sur la place de Yonville-l’Abbaye où sa cousine Emma est venue l’accueillir. Voici Leonor convertie malgré elle en voyageuse littéraire et temporelle, mais elle ne se fait pas longtemps prier pour intégrer la team « Emma B. ».
De Charles à Homais, en passant par Belle-Maman, Rodolphe et Binet, elle fait la connaissance de tous ceux que la Bovary aurait mieux fait de laisser patienter un peu plus longtemps sur le banc de touche.
Vous aussi, rejoignez l’odyssée ! Laissez Leonor vous raconter sa rencontre abracadabrante – mais aussi miraculeuse – avec son personnage romanesque préféré, dans un choc des cultures qui lui rappelle le Portugal de son enfance et lui fait redécouvrir une héroïne plus attachante que jamais.

 

Avis : Ce livre m’a été offert par ma sœur et a été écrit par ma professeure de français de Seconde : j’avais donc vraiment hâte de le lire !

Le roman débute pendant la période du premier confinement, en mars 2020, un moment qui a été difficile pour beaucoup et qui pousse donc notre héroïne, Leonor, à se plonger, littéralement, dans la littérature et, notamment, dans Madame Bovary. Grand classique de la littérature française, c’est un roman dans lequel l’auteur, très ironique, nous raconte la vie d’une femme insatisfaite qui court après des illusions. Par une manœuvre à la fois fantasque et étrangement très rafraîchissanteMes nuits avec Emma B. passe du XXIe siècle où chacun est enfermé chez soi à ruminer au XIXe siècle, à la fois romancé et vraisemblable, auprès d’une Emma fictive rendue réelle. En effet, jamais Emma n’a été aussi attachante que dans ce roman. Ici, elle prend vie alors même que le lecteur prend pitié d’elle, davantage encore que dans le roman de Flaubert. Elle devient une femme que l’on sait en sursis, que personne ne peut sauver. Cela teinte légèrement d’amertume la relation que Leonor va nouer avec elle ; quoi qu’elle fasse ou qu’elle lui dise, elle sait Emma perdue. Le lecteur retrouve également d’autres personnages du roman d’origine, comme Homais ou Rodolphe, plus détestables encore, ou Charles, d’autant plus digne de pitié que la narratrice constate, de visu, sa médiocrité et son « inadéquation » à ce qu’attendait Emma.

Ainsi donc, Leonor, femme du XXIe siècle, se retrouve au XIXe. Cela donne des situations à la fois drôles et déroutantes. En effet, ce n’est pas, ici, le XIXe rêvé, ce n’est plus une époque historique idéalisée, mais la réalité brute où le confort auquel nous sommes habitués a disparu. Adieu douche, toilettes et transports rapides et efficaces, bienvenue parfum, baquet d’eau, chaise percée et long voyage pénible et éreintant ! Evidemment, d’autres côtés plus agréables de l’époque émergent, comme l’appréciation du temps qui passe et de la contemplation, l’absence de connexion constante, l’échange de lettres, la nécessité de parler aux personnes qui se trouvent autour de soi, de créer des liens, et donc la relation naissante de Leonor et Emma. J’ai trouvé cette amitié à la fois touchante et décalée. SPOILER 1 J’ai également trouvé palpable la nostalgie de la narratrice pour son époque – une sorte de mal du pays doublé d’un mal du siècle – mais aussi pour son passé, puisqu’elle évoque des souvenirs qui remontent au fil de son séjour chez Emma, souvenirs souvent liés au Portugal, un pays que je ne connais pas du tout.

Un élément m’a surprise : les remarques ou façons de parler vulgaires qui peuvent émerger parfois. Cela aurait pu me gêner, mais ça n’a, étrangement, pas été le cas ici. La première fois que c’est arrivé, j’ai éclaté de rire tant je ne m’y attendais pas. C’est probablement parce que, le reste du temps, le livre est bien écrit – l’autrice manie la langue française avec dextérité. Le roman est aussi parcouru de régionalismes bienvenus – étant donné qu’ils viennent de ma région ! – ou de mots en portugais, étant donné les origines de la narratrice et de l’autrice. Cela donne un mélange qui fonctionne bien, une sorte de melting pot d’influences qui se marient au lieu de se combattre.

J’ai trouvé la fin plutôt belle, même si j’aurais aimé SPOILER 2 C’est donc une fin plutôt ouverte, autant le savoir !

 

Donc, un bon roman, léger et drôle, que j’ai apprécié, qui a rendu Emma plus touchante que jamais et qui donne envie de rencontrer nos héros fictifs !

 

SPOILER 1 Je me demandais si Leonor oserait avouer à Emma qu’elle ne fait pas partie de ce siècle et que la jeune femme est une créature de fiction. J’ai aimé l’idée d’une Madame Bovary fascinée par le XXIe siècle et presque en adéquation avec lui. Cela m’a donné envie de la voir évoluer de nos jours : que serait-elle devenue alors ? Le roman aurait-il mieux fini ? Aurait-elle trouvé satisfaction ou se serait-elle perdue encore plus vite ? Il faut dire que notre époque n’est pas aussi élégante que le siècle d’Emma : cela l’aurait-il sauvée ?

SPOILER 2 savoir si Leonor retourne vraiment dans son époque ! En effet, il est un peu troublant qu’à la fin de l’œuvre, l’héroïne reste suspendue entre deux époques. C’est au lecteur de choisir de l’imaginer revenue au XXIe siècle, puisque que l’autrice évoque ce retour à travers sa narratrice.

Maman, la nuit de Sara Bourre

Posté : 10 avril, 2023 @ 12:08 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineMaman, la nuit

Editeur : Editions Noir sur Blanc (Notabilia)

Année de sortie : 2023

Nombre de pages : 193

Synopsis : « Maman a disparu. C’est pas simple. Il a fallu le redire plusieurs fois, décomposer la phrase, la prendre et la secouer. Maman a disparu. Quelle folie de phrase. Si je la chuchote, les larmes me montent et me brûlent, si je la prononce avec une voix de fer, comme un vieux robot fatigué, ma-man-a-dis-pa-ru ma-man-a-dis-pa-ru, ça me fout la chair de poule et l’impression d’une catastrophe planétaire imminente. Si je la crie, si je la jette loin sur les routes, en plein cœur de ces villes qui scintillent et grincent sous ma peau, si je la crie si fort que ma voix casse, alors je crois que ce n’est plus vraiment triste. Pas aussi triste que ça. Je dirais plutôt affolant. Sidérant. Ou encore stupéfiant. Voilà. C’est affolant sidérant stupéfiant et ça me rend le cœur dingue, et étrangement vivant aussi. »

L’enfant écoute tout, observe tout, et avant toute chose sa mère, une fascination qui oscille entre haine et passion, dont on sent le danger, la menace, la violence des sentiments.

C’est une enfant sage, étrange. Elle a grandit robuste, comme une mauvaise herbe. Elle sent, perçoit, palpe, traque, à l’affût, toujours tapie.

Un jour, sa mère disparait. Alors, que va-t-elle devenir ?

 

Avis : J’ai reçu ce roman en service presse de la part de la maison d’édition. Le résumé m’avait plutôt intriguée comme le titre, que j’avais trouvé étrange (dans le bon sens du terme). Je me suis donc laissé tenter ; de plus, j’avais déjà lu plusieurs romans de cette collection et je n’avais jamais été déçue !

Maman, la nuit se lit très vite : le texte est divisé en chapitres courts, voire très courts, et la lecture est fluide, « facile ». On se laisse facilement porter par les mots et on se retrouve à la moitié du roman avant de s’en être rendu compte. Surtout, le roman est très bien écrit : aucune faute de syntaxe, de français en général et pas de coquille. On sent une maîtrise de la langue certaine et cela fait plaisir à lire. A cela s’ajoute un rythme particulier, des images parfois poétiques qui ont fini par me séduire.

En effet, si j’ai beaucoup aimé la forme, j’ai eu un peu plus de mal avec le fond. J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, à comprendre immédiatement certains éléments, étant donné que la narratrice parle son propre langage d’images, de formes et de couleurs, sans utiliser les mots précis qui désignent les choses et les gens. C’est un choix littéraire que j’ai, en fin de compte, apprécier ; en revanche, je n’ai pas réussi à aimer l’histoire, les personnages. SPOILER 1 Je ne me suis attachée qu’à l’écriture et, encore, cela s’est fait vers la fin de l’œuvre. Cela ne veut pas dire que la narratrice et la mère ne sont pas bien écrites – j’ai d’ailleurs aimé qu’elles n’aient pas de nom ou qu’ils soient si peu importants qu’ils ont disparu pour moi. Mais j’ai aussi retrouvé quelques stéréotypes que je trouve parfois lassants : SPOILER 2 Les sentiments ressentis par la mère pour sa fille sont, également, extrêmement violents parfois et SPOILER 3 Cette mère semble très dysfonctionnelle, ce qui explique peut-être en partie le côté étrange de la narratrice ; je n’ai, pour autant, pas réussi à m’attacher à elle. J’ai eu l’impression de rester en surface, sans jamais entrer vraiment, excepté à la fin. J’ai tout de même aimé les nombreuses scènes dans la nature et la façon de parler de celle-ci.

La fin m’a semblé très abrupte et étrange : SPOILER 4

 

Donc, c’est un roman très bien écrit, avec une langue maîtrisée et des images poétiques, mais dans lequel j’ai eu du mal à entrer en raison de l’intrigue qui ne m’a pas séduite et des personnages que j’ai perçus comme stéréotypés.

 

SPOILER 1 La narratrice a quelque chose de particulier sans pour autant avoir réussi à me toucher véritablement. J’ai eu pitié d’elle tout en appréciant sa liberté ; mais le fait qu’elle tue des animaux m’a rebutée – surtout la scène du chat. Elle m’a un peu fait penser à une petite fille de conte qui finit par se transformer en sorcière et qui reste toujours au bord d’une forme de folie.

SPOILER 2 par exemple, les femmes du village – visiblement toutes sans exception – qui haïssent la mère et, en réalité, sont jalouses d’elle. Pourquoi ? Le lecteur le devine : pour sa liberté, parce qu’elle couche avec qui elle veut, parce qu’elle vit seule. C’est clairement du slut-shaming de la part de ces femmes qui, apparemment, sont toutes vieilles, ont une vie rangée qui les ennuie et qu’elles peuplent de paroles nauséabondes sur la marginale. J’ai eu une impression de stéréotype sur le village et ses commères éternelles qui a renforcé l’impression de semi-conte de fées, mais qui m’a aussi semblé artificiel. Pareil pour le côté « sauvage » de la narratrice : plongé dans ses pensées, le lecteur a presque l’impression d’un être bestial, seulement dirigé par ses sentiments, qui ne reçoit aucune affection de personne et qui s’enferme dans une forme de spirale infernale qui la mène, finalement, à vivre recluse, comme sa mère, et à suivre le chemin qui, pourtant, l’avait tant fait souffrir enfant. J’ai eu aussi du mal avec le côté « prostitution » qui était seulement semi-explicite grâce aux insultes des femmes : la mère monnaye-t-elle vraiment ses services ou n’est-ce qu’un commérage sans fondement ? Quelle gêne également que la fille couche, également, avec le professeur une fois la mère morte. J’ai eu, parfois, dans ce roman, une impression de salissure constante des personnages, même si la narratrice n’en a pas conscience, même si elle vit dans un monde différent, fait d’oiseaux, de verre, d’arbres et d’ombres. Ces images véhiculent tout de même une idée particulière du corps et de ce qu’il subit. Autre « stéréotype » : les hommes sont absolument tous négatifs, du père violent au prof poisseux en passant par les hommes du bar qui regardent la mère puis la fille avec, on le devine, la lubricité au bord des yeux. 

SPOILER 3 je me suis demandée si elle ne s’était pas suicidée parce que sa fille a couché avec un homme. La haine qu’elle ressent pour son enfant est très gênante, m’a mise mal à l’aise parfois, comme le début du roman dans lequel la narratrice évoque les tentatives d’avortement de sa mère.

SPOILER 4 est-ce l’idée que la fille reproduit, en fin de compte, le schéma de la mère ? ou, au contraire, est-elle véritablement heureuse en fin de compte ?

The Wife de Meg Wolitzer

Posté : 5 avril, 2021 @ 8:29 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineThe Wife

Editeur : Scribner

Année de sortie : 2018 [2003]

Nombre de pages : 224

Titre en français : La Doublure / L’Epouse

Synopsis : Now a major motion picture from Sony Classics starring Glenn Close.

The Wife is the story of the long and stormy marriage between a world-famous novelist, Joe Castleman, and his wife Joan, and the secret they’ve kept for decades. The novel opens just as Joe is about to receive a prestigious international award, The Helsinki Prize, to honor his career as one of America’s preeminent novelists. Joan, who has spent forty years subjugating her own literary talents to fan the flames of his career, finally decides to stop.

Important and ambitious, The Wife is a sharp-eyed and compulsively readable story about a woman forced to confront the sacrifices she’s made in order to achieve the life she thought she wanted. A wise and candid look at the choices all men and women make—in marriage, work, and life.

 

Avis : A VENIR 

Suggested Reading de Dave Connis

Posté : 13 février, 2021 @ 12:01 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine, YASuggested Reading

Editeur : Katherine Tegen

Année de sortie : 2019

Nombre de pages : 304

Titre en français : Lire est dangereux (pour les préjugés)

Synopsis : In this standalone, a bookworm finds a way to fight back when her school bans dozens of classic and meaningful books.

Clara Evans is horrified when she discovers her principal’s “prohibited media” hit list. The iconic books on the list have been pulled from the library and aren’t allowed anywhere on the school’s premises. Students caught with the contraband will be sternly punished.

Many of these stories have changed Clara’s life, so she’s not going to sit back and watch while her draconian principal abuses his power. She’s going to strike back.

So Clara starts an underground library in her locker, doing a shady trade in titles like Speak and The Chocolate War. But when one of the books she loves most is connected to a tragedy she never saw coming, Clara’s forced to face her role in it.

Will she be able to make peace with her conflicting feelings, or is fighting for this noble cause too tough for her to bear?

 

Avis : A VENIR

The Harpy de Megan Hunter

Posté : 12 novembre, 2020 @ 7:49 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantastique, ContemporaineThe Harpy

Editeur : Grove Press

Année de sortie : 2020

Nombre de pages : 202

Titre en français : pas encore traduit

Synopsis : Lucy and Jake live in a house by a field where the sun burns like a ball of fire. Lucy has set her career aside in order to devote her life to the children, to their finely tuned routine, and to the house itself, which comforts her like an old, sly friend. But then a man calls one afternoon with a shattering message: his wife has been having an affair with Lucy’s husband, Jake. The revelation marks a turning point: Lucy and Jake decide to stay together, but make a special arrangement designed to even the score and save their marriage–she will hurt him three times. As the couple submit to a delicate game of crime and punishment, Lucy herself begins to change, surrendering to a transformation of both mind and body from which there is no return.

 

Avis : A VENIR

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