Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Au prochain arrêt de Hiro Arikawa

Posté : 20 octobre, 2023 @ 5:09 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineAu prochain arrêt

Editeur : Babel

Année de sortie : 2023 [2008]

Nombre de pages : 184

Titre en VO : Hankyū Densha

Synopsis : Ce roman de l’auteure des «Mémoires d’un chat» suit le trajet de la ligne Imazu de la compagnie de chemin de fer privée Hankyû. Organisé en deux parties de huit chapitres chacune (comme les huit arrêts du train), il se déroule au printemps dans le sens Takarazuka-Nishinomiya, et en automne pour le retour. À chaque arrêt, de nouveaux passagers montent, se parlent, s’observent. Et, d’un trajet à l’autre comme d’une saison à l’autre, le lecteur se fait l’observateur des paysages changeants, des multiples trajectoires de la vie et surtout de l’évolution de chacun des personnages montés à bord.

 

Avis : Cet été, j’avais très envie de lire des romans japonais, je me suis donc laissé porter et tenter !

C’est la couverture de ce roman qui m’a d’abord attirée : elle reflète un peu une atmosphère idéalisée du Japon avec les cerisiers en fleurs, les collines à l’arrière et ce train suspendu dans le vie, comme dans un ve, avec d’autres cerisiers en contrebas. A cela s’ajoute le fait que l’action se déroule dans un train et que c’est un moyen de transport que j’adore, aussi bien dans la réalité que dans la fiction.

Ce roman se divise un peu comme un recueil de nouvelles avec des chapitres qui suivent un personnage différent à chaque fois. Il est aussi composé de deux parties : une en juin et une en décembre à six mois d’intervalle. Le lecteur retrouve les mêmes personnages avec joie – j’aurais même adoré ce soit plus long tellement j’ai aimé les suivre dans leur petit bout de vie, dans leurs souvenirs, leurs problèmes, leurs petits bonheurs et leurs peines, tout cela dans le train. Cela, en plus du moyen de transport et du fait que l’on passe, en fait, par les mêmes gares tout au long du roman, donne l’impression – faussée – d’un microcosme, ce qui rend le livre cosy – en tout cas, je m’y suis sentie bien.

A travers ces hommes et ces femmes sont abordés différents sujets. Vu la douceur de la couverture, je m’attendais à un roman plutôt léger ; je me trompais. Le livre traite aussi de thèmes lourds, comme la violence conjugale – ce qui m’a vraiment surprise, sans doute parce que je ne m’attendais vraiment pas à ça ! -, la relation grand-mère/petite-fille – que j’ai adoré -, le deuil, les amours naissantes, l’amitié, la rupture, la vengeance … Tout cela est très bien orchestré puisque les personnages se rencontrent, interagissent ou pas les uns avec les autres et la parole passe ainsi, de l’un à l’autre, entre les chapitres, de manière très fluide et agréable. J’ai adoré Shoko et Tokié que j’ai particulièrement aimé suivre, à la fois pour leur histoire personnelle et pour les thèmes que l’on aborde avec elles. SPOILER 1 La composition est construite en une agréable symétrie et le roman se boucle de manière à la fois logique et élégante

 

Donc, un coup de cœur à la fois doux et rude, qui m’a donné envie de lire tous les autres romans de l’autrice – il ne me reste que Les Mémoires d’un chat, que je commence sous peu !

 

SPOILER 1 J’ai d’ailleurs adoré avoir une scène où les deux femmes parlent : c’était un cadeau de l’autrice, pour moi.

Le Livre des soeurs d’Amélie Nothomb

Posté : 27 août, 2023 @ 6:56 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineLe Livre des soeurs

Editeur : Albin Michel

Année de sortie : 2022

Nombre de pages : 194

Synopsis : « Les mots ont le pouvoir qu’on leur donne. »

 

Avis : Ce livre m’a été offert par ma sœur pour mon anniversaire ! Je l’ai commencé tout de suite, puisque ça faisait maintenant un an que j’avais envie de le lire, mais je n’avais jamais sauté le pas !

J’ai passé un très agréable moment aux côtés de Tristane, une enfant pas comme les autres, presque surréaliste. J’aime ce côté « étrange » dans les romans d’Amélie Nothomb : ces personnages sont majoritairement exceptionnels, presque absolument différents des autres et, pour autant, le lecteur se laisse guider par la voix de l’autrice et suit leur histoire en prêtant foi aux mots. Quelque part, c’est déjà une façon de mettre en abyme la citation choisie pour figurer au dos de l’ouvrage : le lecteur donne le pouvoir qu’il veut aux mots que l’auteur a tracés. Sans lecteur, la littérature reste lettre morte ; un lecteur récalcitrant ne se laissera pas entraîner ou niera le charme que les mots peuvent ou auraient pu avoir sur lui.

J’ai aimé la façon dont l’amour sororal était mis en avant, tout en appréciant le début du roman, qui représente un amour amoureux débordant. Cela peut faire écho à la peur des couples de voir leur idylle se flétrir tout en tombant complètement dans un autre écueil : encore une fois, l’autrice me semble écrire à l’extrême, plonger dans des situations que l’on pourrait avoir du mal à imaginer « dans la vraie vie » tout en étant conscient que ce genre de choses existe réellement – SPOILER 1. Ce roman permet aussi de mettre en avant les traumatismes que laisse l’enfance sans que les parents soient conscients de ce qui arrive. Les mots ont une portée sur les petits et peuvent garder cette emprise une fois adultes : SPOILER 2

Comme d’habitude, j’ai été surprise par certains éléments étranges, mais dans le bon sens du terme ici. Avec un peu de recul, les romans de l’autrice sont presque proches d’une forme de fantasy, un monde qui serait le nôtre mais amélioré, augmenté, avec des êtres exceptionnels et des vies extraordinaires – en tout cas, en ce qui concerne celle de nos héros – : une forme de littérature qui voit plus grand, qui vit plus fort. D’autres personnages, comme Nora, ont, au contraire, des vies très banales, ce qui permet aussi de voir, dans l’écriture de l’autrice, qu’elle comprend l’ordinaire et qu’elle le peint à sa façon. SPOILER 3 J’aime ce flou entre la réalité et quelque chose d’autre : quand je lis ces romans, je n’ai pas envie de décider, j’ai juste envie me laisser porter.

Avec Le Livre des sœurs, j’ai aussi retrouvé une écriture que j’apprécie beaucoup. Je vois rarement le temps passer quand je lis un roman d’Amélie Nothomb et j’apprécie la sonorité des mots qu’elle choisit d’utiliser. C’est toujours un univers à part, mais aussi un style qui se reconnaît de livre en livre.


Donc, une agréable lecture qui traite de l’enfance, de la littérature et de l’amour. Elle sera sans doute suivie de près par celle de Psychopompe. 

 

SPOILER 1 des parents qui négligent leurs enfants, qui en font pour en faire, parce qu’il le « faut ». Ce qui est, en réalité, plus difficile à imaginer, c’est la résilience, la détermination et le côté exceptionnel de Tristane, qui apprend à lire seule et qui endosse, très rapidement, une attitude très responsable alors qu’elle est encore enfant.

SPOILER 2 Tristane est prisonnière de cette image de « petite fille terne » comme n’importe qui peut être enfermé dans la vision que les autres ont eue d’eux, sans être conscients que ce n’est pas ce que voient tous ceux qui croisent leur route.

SPOILER 3 Le fait, par exemple, que Tristane porte, en quelque sorte, Cosette en elle après sa mort, peut être considéré comme paranormal ou comme une forme de maladie mentale.

Mes nuits avec Emma B. de Rafaela Da Fonseca

Posté : 14 avril, 2023 @ 7:38 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine, HistoriqueMes Nuits avec Emma B.

Editeur : Les Presses Littéraires

Année de sortie : 2022

Nombre de pages : 127

Synopsis : Mars 2020, premier confinement : Leonor relit ses classiques et s’assoupit au milieu de Madame Bovary. Elle se réveille en 1843, sur la place de Yonville-l’Abbaye où sa cousine Emma est venue l’accueillir. Voici Leonor convertie malgré elle en voyageuse littéraire et temporelle, mais elle ne se fait pas longtemps prier pour intégrer la team « Emma B. ».
De Charles à Homais, en passant par Belle-Maman, Rodolphe et Binet, elle fait la connaissance de tous ceux que la Bovary aurait mieux fait de laisser patienter un peu plus longtemps sur le banc de touche.
Vous aussi, rejoignez l’odyssée ! Laissez Leonor vous raconter sa rencontre abracadabrante – mais aussi miraculeuse – avec son personnage romanesque préféré, dans un choc des cultures qui lui rappelle le Portugal de son enfance et lui fait redécouvrir une héroïne plus attachante que jamais.

 

Avis : Ce livre m’a été offert par ma sœur et a été écrit par ma professeure de français de Seconde : j’avais donc vraiment hâte de le lire !

Le roman débute pendant la période du premier confinement, en mars 2020, un moment qui a été difficile pour beaucoup et qui pousse donc notre héroïne, Leonor, à se plonger, littéralement, dans la littérature et, notamment, dans Madame Bovary. Grand classique de la littérature française, c’est un roman dans lequel l’auteur, très ironique, nous raconte la vie d’une femme insatisfaite qui court après des illusions. Par une manœuvre à la fois fantasque et étrangement très rafraîchissanteMes nuits avec Emma B. passe du XXIe siècle où chacun est enfermé chez soi à ruminer au XIXe siècle, à la fois romancé et vraisemblable, auprès d’une Emma fictive rendue réelle. En effet, jamais Emma n’a été aussi attachante que dans ce roman. Ici, elle prend vie alors même que le lecteur prend pitié d’elle, davantage encore que dans le roman de Flaubert. Elle devient une femme que l’on sait en sursis, que personne ne peut sauver. Cela teinte légèrement d’amertume la relation que Leonor va nouer avec elle ; quoi qu’elle fasse ou qu’elle lui dise, elle sait Emma perdue. Le lecteur retrouve également d’autres personnages du roman d’origine, comme Homais ou Rodolphe, plus détestables encore, ou Charles, d’autant plus digne de pitié que la narratrice constate, de visu, sa médiocrité et son « inadéquation » à ce qu’attendait Emma.

Ainsi donc, Leonor, femme du XXIe siècle, se retrouve au XIXe. Cela donne des situations à la fois drôles et déroutantes. En effet, ce n’est pas, ici, le XIXe rêvé, ce n’est plus une époque historique idéalisée, mais la réalité brute où le confort auquel nous sommes habitués a disparu. Adieu douche, toilettes et transports rapides et efficaces, bienvenue parfum, baquet d’eau, chaise percée et long voyage pénible et éreintant ! Evidemment, d’autres côtés plus agréables de l’époque émergent, comme l’appréciation du temps qui passe et de la contemplation, l’absence de connexion constante, l’échange de lettres, la nécessité de parler aux personnes qui se trouvent autour de soi, de créer des liens, et donc la relation naissante de Leonor et Emma. J’ai trouvé cette amitié à la fois touchante et décalée. SPOILER 1 J’ai également trouvé palpable la nostalgie de la narratrice pour son époque – une sorte de mal du pays doublé d’un mal du siècle – mais aussi pour son passé, puisqu’elle évoque des souvenirs qui remontent au fil de son séjour chez Emma, souvenirs souvent liés au Portugal, un pays que je ne connais pas du tout.

Un élément m’a surprise : les remarques ou façons de parler vulgaires qui peuvent émerger parfois. Cela aurait pu me gêner, mais ça n’a, étrangement, pas été le cas ici. La première fois que c’est arrivé, j’ai éclaté de rire tant je ne m’y attendais pas. C’est probablement parce que, le reste du temps, le livre est bien écrit – l’autrice manie la langue française avec dextérité. Le roman est aussi parcouru de régionalismes bienvenus – étant donné qu’ils viennent de ma région ! – ou de mots en portugais, étant donné les origines de la narratrice et de l’autrice. Cela donne un mélange qui fonctionne bien, une sorte de melting pot d’influences qui se marient au lieu de se combattre.

J’ai trouvé la fin plutôt belle, même si j’aurais aimé SPOILER 2 C’est donc une fin plutôt ouverte, autant le savoir !

 

Donc, un bon roman, léger et drôle, que j’ai apprécié, qui a rendu Emma plus touchante que jamais et qui donne envie de rencontrer nos héros fictifs !

 

SPOILER 1 Je me demandais si Leonor oserait avouer à Emma qu’elle ne fait pas partie de ce siècle et que la jeune femme est une créature de fiction. J’ai aimé l’idée d’une Madame Bovary fascinée par le XXIe siècle et presque en adéquation avec lui. Cela m’a donné envie de la voir évoluer de nos jours : que serait-elle devenue alors ? Le roman aurait-il mieux fini ? Aurait-elle trouvé satisfaction ou se serait-elle perdue encore plus vite ? Il faut dire que notre époque n’est pas aussi élégante que le siècle d’Emma : cela l’aurait-il sauvée ?

SPOILER 2 savoir si Leonor retourne vraiment dans son époque ! En effet, il est un peu troublant qu’à la fin de l’œuvre, l’héroïne reste suspendue entre deux époques. C’est au lecteur de choisir de l’imaginer revenue au XXIe siècle, puisque que l’autrice évoque ce retour à travers sa narratrice.

Maman, la nuit de Sara Bourre

Posté : 10 avril, 2023 @ 12:08 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineMaman, la nuit

Editeur : Editions Noir sur Blanc (Notabilia)

Année de sortie : 2023

Nombre de pages : 193

Synopsis : « Maman a disparu. C’est pas simple. Il a fallu le redire plusieurs fois, décomposer la phrase, la prendre et la secouer. Maman a disparu. Quelle folie de phrase. Si je la chuchote, les larmes me montent et me brûlent, si je la prononce avec une voix de fer, comme un vieux robot fatigué, ma-man-a-dis-pa-ru ma-man-a-dis-pa-ru, ça me fout la chair de poule et l’impression d’une catastrophe planétaire imminente. Si je la crie, si je la jette loin sur les routes, en plein cœur de ces villes qui scintillent et grincent sous ma peau, si je la crie si fort que ma voix casse, alors je crois que ce n’est plus vraiment triste. Pas aussi triste que ça. Je dirais plutôt affolant. Sidérant. Ou encore stupéfiant. Voilà. C’est affolant sidérant stupéfiant et ça me rend le cœur dingue, et étrangement vivant aussi. »

L’enfant écoute tout, observe tout, et avant toute chose sa mère, une fascination qui oscille entre haine et passion, dont on sent le danger, la menace, la violence des sentiments.

C’est une enfant sage, étrange. Elle a grandit robuste, comme une mauvaise herbe. Elle sent, perçoit, palpe, traque, à l’affût, toujours tapie.

Un jour, sa mère disparait. Alors, que va-t-elle devenir ?

 

Avis : J’ai reçu ce roman en service presse de la part de la maison d’édition. Le résumé m’avait plutôt intriguée comme le titre, que j’avais trouvé étrange (dans le bon sens du terme). Je me suis donc laissé tenter ; de plus, j’avais déjà lu plusieurs romans de cette collection et je n’avais jamais été déçue !

Maman, la nuit se lit très vite : le texte est divisé en chapitres courts, voire très courts, et la lecture est fluide, « facile ». On se laisse facilement porter par les mots et on se retrouve à la moitié du roman avant de s’en être rendu compte. Surtout, le roman est très bien écrit : aucune faute de syntaxe, de français en général et pas de coquille. On sent une maîtrise de la langue certaine et cela fait plaisir à lire. A cela s’ajoute un rythme particulier, des images parfois poétiques qui ont fini par me séduire.

En effet, si j’ai beaucoup aimé la forme, j’ai eu un peu plus de mal avec le fond. J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, à comprendre immédiatement certains éléments, étant donné que la narratrice parle son propre langage d’images, de formes et de couleurs, sans utiliser les mots précis qui désignent les choses et les gens. C’est un choix littéraire que j’ai, en fin de compte, apprécier ; en revanche, je n’ai pas réussi à aimer l’histoire, les personnages. SPOILER 1 Je ne me suis attachée qu’à l’écriture et, encore, cela s’est fait vers la fin de l’œuvre. Cela ne veut pas dire que la narratrice et la mère ne sont pas bien écrites – j’ai d’ailleurs aimé qu’elles n’aient pas de nom ou qu’ils soient si peu importants qu’ils ont disparu pour moi. Mais j’ai aussi retrouvé quelques stéréotypes que je trouve parfois lassants : SPOILER 2 Les sentiments ressentis par la mère pour sa fille sont, également, extrêmement violents parfois et SPOILER 3 Cette mère semble très dysfonctionnelle, ce qui explique peut-être en partie le côté étrange de la narratrice ; je n’ai, pour autant, pas réussi à m’attacher à elle. J’ai eu l’impression de rester en surface, sans jamais entrer vraiment, excepté à la fin. J’ai tout de même aimé les nombreuses scènes dans la nature et la façon de parler de celle-ci.

La fin m’a semblé très abrupte et étrange : SPOILER 4

 

Donc, c’est un roman très bien écrit, avec une langue maîtrisée et des images poétiques, mais dans lequel j’ai eu du mal à entrer en raison de l’intrigue qui ne m’a pas séduite et des personnages que j’ai perçus comme stéréotypés.

 

SPOILER 1 La narratrice a quelque chose de particulier sans pour autant avoir réussi à me toucher véritablement. J’ai eu pitié d’elle tout en appréciant sa liberté ; mais le fait qu’elle tue des animaux m’a rebutée – surtout la scène du chat. Elle m’a un peu fait penser à une petite fille de conte qui finit par se transformer en sorcière et qui reste toujours au bord d’une forme de folie.

SPOILER 2 par exemple, les femmes du village – visiblement toutes sans exception – qui haïssent la mère et, en réalité, sont jalouses d’elle. Pourquoi ? Le lecteur le devine : pour sa liberté, parce qu’elle couche avec qui elle veut, parce qu’elle vit seule. C’est clairement du slut-shaming de la part de ces femmes qui, apparemment, sont toutes vieilles, ont une vie rangée qui les ennuie et qu’elles peuplent de paroles nauséabondes sur la marginale. J’ai eu une impression de stéréotype sur le village et ses commères éternelles qui a renforcé l’impression de semi-conte de fées, mais qui m’a aussi semblé artificiel. Pareil pour le côté « sauvage » de la narratrice : plongé dans ses pensées, le lecteur a presque l’impression d’un être bestial, seulement dirigé par ses sentiments, qui ne reçoit aucune affection de personne et qui s’enferme dans une forme de spirale infernale qui la mène, finalement, à vivre recluse, comme sa mère, et à suivre le chemin qui, pourtant, l’avait tant fait souffrir enfant. J’ai eu aussi du mal avec le côté « prostitution » qui était seulement semi-explicite grâce aux insultes des femmes : la mère monnaye-t-elle vraiment ses services ou n’est-ce qu’un commérage sans fondement ? Quelle gêne également que la fille couche, également, avec le professeur une fois la mère morte. J’ai eu, parfois, dans ce roman, une impression de salissure constante des personnages, même si la narratrice n’en a pas conscience, même si elle vit dans un monde différent, fait d’oiseaux, de verre, d’arbres et d’ombres. Ces images véhiculent tout de même une idée particulière du corps et de ce qu’il subit. Autre « stéréotype » : les hommes sont absolument tous négatifs, du père violent au prof poisseux en passant par les hommes du bar qui regardent la mère puis la fille avec, on le devine, la lubricité au bord des yeux. 

SPOILER 3 je me suis demandée si elle ne s’était pas suicidée parce que sa fille a couché avec un homme. La haine qu’elle ressent pour son enfant est très gênante, m’a mise mal à l’aise parfois, comme le début du roman dans lequel la narratrice évoque les tentatives d’avortement de sa mère.

SPOILER 4 est-ce l’idée que la fille reproduit, en fin de compte, le schéma de la mère ? ou, au contraire, est-elle véritablement heureuse en fin de compte ?

The Wife de Meg Wolitzer

Posté : 5 avril, 2021 @ 8:29 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineThe Wife

Editeur : Scribner

Année de sortie : 2018 [2003]

Nombre de pages : 224

Titre en français : La Doublure / L’Epouse

Synopsis : Now a major motion picture from Sony Classics starring Glenn Close.

The Wife is the story of the long and stormy marriage between a world-famous novelist, Joe Castleman, and his wife Joan, and the secret they’ve kept for decades. The novel opens just as Joe is about to receive a prestigious international award, The Helsinki Prize, to honor his career as one of America’s preeminent novelists. Joan, who has spent forty years subjugating her own literary talents to fan the flames of his career, finally decides to stop.

Important and ambitious, The Wife is a sharp-eyed and compulsively readable story about a woman forced to confront the sacrifices she’s made in order to achieve the life she thought she wanted. A wise and candid look at the choices all men and women make—in marriage, work, and life.

 

Avis : A VENIR 

12345...28
 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes