Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Heidi de Johanna Spyri

Posté : 8 février, 2019 @ 11:52 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique, JeunesseHeidi

Editeur : Puffin (in Bloom)

Année de sortie : 2014 [1880]

Nombre de pages : 295

Titre en VO : Heidi

Synopsis :  »Heidi looked around with growing delight at the mountain peaks she knew so well and which seemed to greet her like old friends. »

 

Avis : J’ai gagné ce livre en concours sur Instagram début 2017. Je n’avais aucune envie de lire Heidi avant de le gagner – il était dans un box. 

Je dois l’avouer : je ne regardais pas Heidi à la télé enfant. Petite, je ne pensais pas que la vie d’une petite fille dans les montagnes suisses pouvait m’intéresser. J’avais gardé mes préjugés jusqu’à maintenant. Je ne pensais pas aimer Heidi, mais étant donné qu’il avait neigé, que c’était encore l’hiver, je me suis dit que c’était le moment ou jamais pour le lire, et voir si, en fin de compte, il me plaisait. Je peux vous dire que j’ai été très surprise ! Je ne m’attendais vraiment pas à aimer Heidi à ce point ! 

C’était une lecture douce/amère : la vie d’une petite fille des montagnes, élevée dans la nature, naïve comme tout, mais qui a tout de même du caractère. Une âme simple et pure, qui vit dans la neige, dans l’herbe, au milieu des chèvres, et que des gens « bien intentionnés » veulent voir grandir, quitter la montagne pour la « vraie vie », celle des villes. La vulnérabilité, la détresse d’Heidi m’ont fait mal au cœur, mais sa force m’a impressionnée. La scène dans laquelle [SPOILER] elle va à Francfort avec Detie et quitte son grand-père m’a arraché le cœur ! [FIN DU SPOILER] J’ai vraiment eu du mal à supporter cette scène, j’ai vraiment eu envie d’arrêter la lecture tellement ça m’énervait/me rendait triste ! Je n’avais pas envie de savoir ce qui allait se passer ensuite, de peur que l’auteure fasse n’importe quoi. Mais j’avais aussi, paradoxalement, très envie de savoir ce qui allait arriver à Heidi ! Même si la situation est très dure, et si des sujets assez lourds sont traités, le livre est beau, plein d’espoir, et de pensées positives ! Heidi fait partie de ces livres confortables, dans lesquels le lecteur se sent bien – excepté certaines scènes bien sûr ! – un petit bouquin à lire devant une cheminée, avec les montagnes enneigées en fond ! 

Concernant les personnages, j’ai adoré Heidi : elle est adorable. Fragile parce que petite, parce qu’elle ne comprend pas le monde, elle est aussi dotée d’un caractère qui lui permet de remonter toutes les pentes ! Elle est généreuse, dévouée ; parfaite on pourrait dire,  un exemple ! J’ai aussi adoré Uncle ! Sous la surface, c’est un homme brisé par son passé. Il s’inflige son isolement en guise de punition. C’est un peu l’image du pêcheur qui se repent comme il peut. Rottenmeier est l’archétype de la méchante dame que le personnage principal ne comprend pas : pourquoi ne l’aime-t-elle pas ? J’ai aussi apprécié Clara [SPOILER] même si ce qui lui arrive à la fin ne m’a pas paru très réaliste ! [FIN DU SPOILER] J’ai aussi adoré les grands-mères, Granny et Grandmama ! 

La seule chose qui m’a agacée dans ce livre, c’est la place que prend peu à peu la religion. C’est la solution à tout. Quand elle est à Francfort, et que sa maison lui manque, Grandmama dit à Heidi de prier Dieu de lui accorder ce qu’elle veut, et de ne jamais oublier de le faire tous les soirs. Et voilà. Dieu exauce les vœux des différents personnages, il est la solution. Moui. Pas convaincue. 

 

Donc, un beau petit livre qui réchauffe le lecteur quand son cœur est froid !

 

 

 

Little Women de Louisa May Alcott

Posté : 6 janvier, 2019 @ 2:59 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Classique, Jeunesse Little Women

Editeur : Puffin (in Bloom) 

Année de sortie : 2014 [1868-1869] 

Nombre de pages : 777

Titre en français : Les Quatre filles du Dr. March 

Temps resté dans la PAL : presque 2 ans

Synopsis : « Life and love are very precious when both are in full bloom ». 

 

Avis : J’ai gagné ce livre lors d’un concours Instagram, avec les trois autres classiques jeunesse édités dans la collection Puffin in Bloom. J’étais tellement contente !! Et pourtant, j’ai attendu très longtemps avant de lire un des livres du box !

Honnêtement, je ne m’attendais pas à être si touchée par l’histoire de la famille March ! Je me suis attachée à TOUS les personnages (et c’est assez rare pour le mentionner !), et j’étais complètement dans le livre !

Je me suis attachée à chaque soeur à un moment donné de l’histoire, mais ma préférée reste Jo. Je me suis sentie proche d’elle, comme pour Esther dans Bleak House (La Maison d’Apre-Vent). Elle était comme un alter ego, quelqu’un que j’aurais pu être dans une autre vie. J’ai adoré Beth : son personnage est si doux ! On pourrait la croire fragile, c’est la seule soeur qui n’a pas de rêve formidable ou de grande ambition ; mais elle semble, en fin de compte, la plus forte de la fratrie. J’ai appris à aimer Amy, que je « détestais » (mot un peu trop fort) au début du roman. A cause de l’identification avec Jo, j’ai eu tellement mal au coeur quand Amy lui joue ce mauvais tour affreux, vers le début de l’œuvre ! Je me suis mise à sa place, et je pense que j’aurais eu encore plus de mal à pardonner ! Meg est sans doute celle que j’ai le moins apprécié, ce qui ne veut pas dire que je ne l’ai pas aimée ! J’ai adoré les parents, peut-être un peu idéalisés, mais c’est ce que ressent tout enfant pour son propre père et sa propre mère. J’ai aussi aimé les personnages masculins !! Laurie était un plaisir à lire et à voir évoluer !! Son entrée dans la famille est rafraîchissante – même si je suis d’accord avec Jo sur [SPOILER] leur incompatibilité de caractère, j’ai parfois eu envie de les voir ensemble, je l’avoue ! [FIN DU SPOILER] Mr. Bhaer est adorable : les scènes dans lesquelles il apparaît avec des enfants me serrer le coeur de joie, c’était presque ridicule ! J’ai ADORE le fait que TOUS les personnages qui sont des enfants au début du roman évoluent clairement jusqu’à la fin de l’œuvre ! Le lecteur vit et grandit avec eux, ce qui renforce le lien qui les unit.

Alors, c’est vrai, Little Women n’est pas un concentré d’actions. C’est un livre calme, posé, cosy, qui nous réchauffe le coeur. J’avais l’impression d’être chez moi entre les pages, d’être en famille, de faire partie du livre ! Je vivais les événements en même temps qu’eux : je maudissais, je riais, je me réjouissais, j’ai même pleuré avec eux ! [SPOILER] Le fait de savoir que ce livre est partiellement autobiographique, que l’auteure s’est inspiré de sa propre famille, et que May, l’inspiration pour Beth, est effectivement morte dans la vingtaine m’a empêché de me révolter à la mort de Beth ! Je la trouvais tellement adorable, elle était tellement bonne !! Elle ressemblait à une sainte, quelqu’un de tellement altruiste qu’elle en semble irréelle. Après, l’auteure peut avoir idéaliser sa soeur, mais le résultat est satisfaisant : Beth est un des personnages les plus attachants et gentils de toute la littérature ! [FIN DU SPOILER] 

Je m’y attendais : la religion tient une place importante dans Little Women. Mais cela ne m’a pas gênée : ce sont les principes et les valeurs soutenus par la religion qui sont mis en avant, et non les dogmes ou l’institution, donc ils peuvent être isolés de l’idéologie. Donc, l’œuvre n’est pas moralisatrice dans le sens « il faut croire en Dieu », etc. Je ne sais pas si j’aurais autant apprécié ce livre si cela avait été le cas ! Certaines valeurs sont, de nos jours, – justement – dévaluées : la gentillesse, la dévotion, l’aide aux personnes qui en ont besoin, le travail. Il était réconfortant et motivant de lire un livre qui met en avant ces principes !

Quant à la construction de l’œuvre, au début, j’ai eu l’impression d’une succession de scènes, sans véritable lien ; j’aurais pu les extraire du roman et les lire seules sans problème. Elles me faisaient penser à des sortes de leçons ; étant donné que c’est un livre pour enfant à l’origine, cela m’a semblé « logique ». Ce n’était pas insupportable, comme on pourrait le penser, au contraire ! Cela m’a fait penser à Emile, ou de l’éducation de Rousseau : les enfants font des erreurs, et les parents sont là pour leur expliquer après coup en quoi c’en était une. Ils laissent leurs filles faire des expériences, et apprendre par elles-mêmes. Cela doit être tellement dur de les prévenir, mais de les laisser foncer dans un mur parce qu’elles n’écoutent pas ! Même en tant qu’adulte, ces « leçons » peuvent porter leurs fruits et servir de petite piqûre de rappel !

 

Donc, Little Women est une excellente surprise, et me permet de très bien commencer l’année ! 

Le Cousin Pons d’Honoré de Balzac

Posté : 8 août, 2018 @ 4:47 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Le Cousin Pons

Editeur : GF

Année de sortie : 2015 [1847] 

Nombre de pages : 383

Synopsis : Pons est un brave homme qui dépense ses maigres rentes à collectionner des tableaux et autres objets d’art. Lorsque ses riches cousins, qui ont pour lui le plus grand mépris, découvrent la valeur de la collection qu’il a mis des années à constituer, ils sont prêts à toutes les scélératesses pour mettre la main sur ce trésor …

Roman noir où se déploient dans leur hideur un univers cruel, une jungle hantée par des fauves inquiétants, Le Cousin Pons (1847) nous présente un monde criminel, du salon à la loge de concierge. 

 

Avis : Un de mes derniers livres pour l’agrégation !

D’abord, je dois dire que je ne suis pas une grande fan de Balzac. Je n’aime pas vraiment sa manière d’écrire – ce n’est pas ici un critère de valeur, je ne dis pas qu’il écrit mal, juste que ce n’est pas à mon goût -, et ses personnages sont parfois agaçants dans leur naïveté. Pourtant, j’ai apprécié ma lecture, notamment parce que j’étais absorbée dans l’histoire, et que je soutenais complètement Pons et Schmucke. Et mon absorption a causé une telle colère !! La plupart des personnages – en fait, tous, sauf trois ou quatre – représentent la corruption et la cupidité. Ils veulent tous s’enrichir, par tous les moyens, même si cela signifie dépouiller quelqu’un qu’ils ne connaissent et/ou ne comprennent pas. Le dédain de certains – je pense ici à Amélie Camusot de Marville, qui était Amélie Thirion dans La Vendetta par exemple – m’a excédé : mais comment peut-on penser ainsi, et faire des choses pareilles ?!! Les deux seuls personnages que j’ai appréciés, Pons et Schmucke, sont des enfants, naïfs, innocents, incapables de se défendre et de voir le mal quand il se trouve en face d’eux. Pons évolue à un moment donné, sans doute parce qu’il va bientôt mourir ; mais Schmucke ne change pas, du début à la fin ! D’un côté, tant mieux, il est resté pur ; mais d’un autre, il se fait complètement marcher dessus, c’est énervant !! Leur relation était très touchante, certaines scènes m’ont émue, et j’avais tellement envie de les aider !

Il est impossible de nier le talent de Balzac pour dépeindre la condition humaine, sa cruauté, ses travers, mais aussi sa beauté. Les hommes sont peut-être des loups pour l’homme, mais certains restent des agneaux, au risque de se faire dévorer. En fin de compte, ce livre est extrêmement déprimant ; c’est d’une tristesse[SPOILER] J’avais tellement envie que les « gentils » gagnent, ou au moins que Schmucke ne soit pas aussi dépouillé que Pons, qu’il profite de ce que son ami a fait pour lui. [FIN DU SPOILER]

 

Donc, un roman déprimant sur la cruauté des hommes pour ceux qui ne savent se défendre. 

Dubliners de James Joyce

Posté : 30 avril, 2018 @ 1:30 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Nouvelles, Classique Dubliners

Editeur : Penguin (English Library)

Année de sortie : 2012 [1914]

Nombre de pages : 205

Titre en français : Dublinois

Synopsis : Naturalistic and moving, the fifteen stories which make up Dubliners each mark a moment of epiphany for the characters, as they experience illumination in the churches, markets, bedrooms and pubs of Dublin.

A stirring, beautiful depiction of Irish middle-class life in the early twentieth century, this is an eye-opening, powerful introduction to James Joyce’s writing.

 

Avis : C’est la première fois que je lis James Joyce, et je me suis dit que c’était mieux de commencer par Dubliners que par Ulysses !

Ce recueil est pour moi assez inégal. J’ai vraiment beaucoup aimé certaines des nouvelles, mais d’autres ne m’ont absolument pas touchée. J’ai eu du mal avec les premières, je me suis même demandé si je n’allais pas abandonner. J’ai lu quelque part que ces histoires ont été jugées immorales à l’époque où elles ont été publiées ; je pense que ce recueil devait être plus choquant en 1914 que maintenant. J’ai aimé l’ambiance des nouvelles qui m’ont parlé ; les autres m’ont vraiment laissé froide. J’ai également aimé l’écriture de Joyce ; le synopsis de l’édition que j’ai lu disait que ce recueil était une bonne introduction pour commencer à le lire, donc parfait ! Je ne suis pas encore prête à lire Ulysses mais je suppose que ça viendra !

Toutes les nouvelles traitent, d’une manière ou d’une autre, d’occasions manquées ou de vies qui ne conviennent pas aux personnages principaux. La boisson est souvent présente, comme la violence.

« The Sisters » traite de la mort d’un révérend, et le titre fait référence aux sœurs qui se sont occupé de lui jusqu’au bout. On ne suit pas ces femmes mais un jeune garçon qui était proche de l’homme décédé. C’est une des nouvelles qui m’a le moins parlé. Le père du garçon n’approuvait pas qu’il passe son temps avec l’homme d’église ; celui-ci serait devenu un peu fou.

« An Encounter » suit des garçons qui font l’école buissonnière et rencontre un homme étrange. Encore une fois, une nouvelle qui ne m’a pas touchée du tout !

« Araby » suit (encore !) un jeune garçon amoureux d’une fille plus âgée que lui. Bien sûr, je ne peux pas trop vous en dire, sous peine de révéler tout ce qui arrive dans la nouvelle … sauf qu’il ne se passe pas grand-chose ! La déception du lecteur à la fin fait écho à celle du personnage !  

« Eveline » raconte l’histoire d’une jeune femme (enfin !), qui veut changer de vie. Encore une fois, la désillusion n’est pas loin, et la fin m’a un peu déçue ! [SPOILER] Je pense vraiment qu’elle allait sauter le pas et prendre sa vie en mains ! [FIN DU SPOILER]

Dans « After the Race », un groupe de riches jeunes hommes va fêter quelque chose. Encore une fois, la désillusion est sûre d’arriver au lever du jour. Globalement, les nouvelles de Joyce ne sont pas très joyeuses, et même plutôt déprimantes par le manque d’action et de prise de décision des personnages !

Je ne pense pas avoir tout compris de « Two Gallants ». Le lecteur suit deux hommes : l’un demande à l’autre de parler à une femme pour lui, mais on ne sait pas tout à fait pourquoi. Je suis passée complètement à côté, et c’est là que je me suis demandé si je n’allais pas arrêter la lecture.

Heureusement, « The Boarding House » est arrivé. C’est ma première nouvelle préférée du recueil. On suit une pension de famille dirigée par Mrs. Mooney avec sa fille Polly. J’aime déjà l’ambiance que laisse entendre ce genre de lieux : du passage, des histoires, des personnages parfois haut en couleur. Ici il est question d’amour et d’opportunité.

« A Little Cloud » est sans doute une des nouvelles les plus tristes du recueil. On suit Little Chandler qui va revoir un ami d’enfance parti à Londres. J’ai été partagée entre mépris et pitié pour un des personnages : [SPOILER] l’envie qu’il ressent peut être compréhensible, mais il n’a tout simplement pas le courage de se lancer – et il est encore trop naïf pour le faire me semble-t-il ! [FIN DU SPOILER] La scène finale est d’un pathétique

« Counterparts » montre des scènes de violence domestique assez révoltantes – tout ça parce que le père n’est pas satisfait de sa vie. Je ne ressens que mépris pour ce personnage qui, parce qu’il est dominé au travail, domine violemment à la maison. Du coup, difficile d’aimer cette nouvelle. Et la boisson est aussi fortement représentée, ce qui ne m’attire absolument pas !

« Clay » est l’histoire d’une femme ordinaire, seule, apparemment laide (selon la description du narrateur) mais infiniment gentille, que tout le monde aime. Elle vit clairement pour les autres, et sa vie semblerait assez vide sans eux. Encore mention de la violence et de l’alcool – décidément !

« A Painful Case » est une autre de mes nouvelles préférées du recueil. On suit un homme qui rencontre une femme mariée et va devenir son ami. L’arrogance du personnage masculin m’a exaspérée jusqu’à la fin, où il se rend compte de son erreur. Une belle réflexion sur la solitude et le souvenir après la mort.

« Ivy Day in the Committee Room » m’a assez peu intéressée. La nouvelle traite de politique et je ne m’y connais pas assez pour la comprendre ou l’apprécier à sa juste valeur. De plus, les dialogues des hommes autour de la table ne m’ont pas interpellée.

J’ai beaucoup plus apprécié « A Mother » ! Comme le titre l’indique, la nouvelle se centre autour d’une mère qui va tout faire pour que sa fille soit traitée convenablement. Peut-on parler d’un brin de féminisme ? Dans tous les cas, j’ai passé un bon moment, et j’étais d’accord avec Mrs. Kearney, malgré les autres personnages ! L’histoire pose aussi la question des arnaqueurs dans le milieu de l’art, et de la valeur des artistes.

« Grace » traite de religion, et plus particulièrement d’un homme qui, à cause de son alcoolisme, se voit demander d’approfondir sa foi. J’ai, encore une fois, peu apprécié cette nouvelle.

Enfin, « The Dead » fait également partie de mes préférées ! Le lecteur suit Gabriel Conroy dans sa famille le soir de Noël. J’ai aimé l’ambiance, les trois tantes, et les réflexions introduites par le personnage à la fin, quand il exprime son désir et son amour pour sa femme, mais aussi quand il pense à la mort à venir. Une des seules nouvelles que j’ai bien envie de relire à la période de Noël !

 

Donc, un recueil assez inégal, qui ne m’a pas suffisamment séduite.

 

Vera d’Elizabeth von Arnim

Posté : 20 avril, 2018 @ 9:45 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Vera

Editeur : Virago (Modern Classics)

Année de sortie : 1989 [1921]

Nombre de pages : 319

Titre en français : Véra

Synopsis : ‘She had the trust in him, he felt, of a child … He was proud and touched to know it, and it warmed him through and through to see how her face lit up whenever he appeared. Vera’s face hadn’t done that’

Lucy Entwhistle’s beloved father has just died; she is twenty-two and alone in the world. Leaning against her garden gate, dazed and unhappy, she is disturbed by the slightly sweaty presence of Mr. Wemyss, also in mourning – for his wife Vera, who has died in mysterious circumstances. Before Lucy can collect herself the middle-aged Mr. Wemyss has taken charge: of the funeral arrangements, of her kind aunt Dot, but most of all of Lucy herself – body and soul.

Elizabeth von Arnim (1866-1941), cousin and friend of Katherine Mansfield, was born in Australia. She had an extraordinary life, spent in Pomerania with her first husband, Count von Arnim, and in England with her second, the 2nd Earl Russell – brother of Bertrand Russell. Most famous for Elizabeth and her German Garden, Vera, first published in 1921, is her masterpiece, a forceful study of the power of men in marriage, and the weakness of women when they love.

 

Avis : J’ai d’abord vu cette auteure sur la chaîne d’Ange (Beyond the Pages), et ses livres m’ont attirée parce qu’ils ont été édités chez Vintage dans leur collection Vintage Classics. Puis j’ai recherché Elizabeth von Arnim et j’ai trouvé Vera.

J’ai vu quelque part – je ne sais plus où – que Daphné du Maurier s’était inspirée de Vera pour écrire Rebecca, un de mes romans préférés. Je me suis dit qu’il serait donc intéressant de le lire, et que j’avais des chances d’aimer ! J’ai bien vu, en lisant Vera, les éléments qui avaient pu intéresser Daphné du Maurier pour son propre livre ; mais elle l’a rendu bien plus gothique que n’est le roman d’Elizabeth von Arnim, et les personnages ne sont pas du tout les mêmes, que ce soient dans leur personnalité ou dans leur relation les uns avec les autres. J’ai beaucoup aimé Vera, et peut-être que je l’aimerais plus encore au fil du temps, mais Rebecca est plus prenant et plus surprenant pour moi, et il a gagné sa place de préféré après quelques réticences de ma part !

Passons à Vera seul maintenant ! D’abord, j’aime beaucoup l’écriture d’Elizabeth von Arnim, donc je sais que je lirai d’autres de ses livres, et même, que je pourrais relire celui-ci – peut-être quand je serai moins en colère !! Cela ne signifie pas du tout que le livre est mauvais ; au contraire, il est capable de me faire ressentir des choses, je me suis sentie impliquée dans l’histoire, et même si je n’adore pas la fin, c’est un très bon roman capable de toucher ses lecteurs. Je suis en colère parce que j’ai absolument DETESTE Wemyss !! Il est arrivé directement sur ma liste de personnages que je déteste le plus en littérature, aux côtés d’Ambrosio dans The Monk et Humbert Humbert dans Lolita. Il est tellement centré sur lui-même, égoïste, dès le début du roman ! Insupportable. Et sa façon de voir les femmes !! [SPOILER] Pour lui, elle ne doit pas penser, ce n’est pas son rôle ; il doit avoir le contrôle total sur absolument tout, son esprit, son âme, son corps ; toute sa vie est à lui ! Et quand Lucy se trouve être sa femme et qu’elle tente de tout partager avec lui, elle découvre que ce n’est pas du tout une bonne idée ! [FIN DU SPOILER] Il est facilement blessé – pour rien, je précise –, il est d’un ridicule, et, en même temps, personne ne lui dit jamais rien, ce qui le laisse diriger tranquillement avec sa vision complètement étriquée des choses ! Il pense qu’il a toujours raison !! Il est très rare de trouver un personnage aussi agaçant [SPOILER]  mais aussi un personnage si ridicule et qui prend pourtant autant d’ampleur. Lucy ne veut pas de lui au début, elle ne l’aime pas ; et, avec sa manière de la plier à sa volonté, de la forcer à faire ce qu’il veut, il parvient à la faire tomber amoureuse, et à la couper de tout le monde. Il n’est pas seulement insupportable, il est aussi dangereux ! [FIN DU SPOILER]

J’ai adoré Lucy [SPOILER] surtout parce qu’elle finit par se rendre compte de qui est Wemyss, et par ne plus tout à fait lui obéir. Elle découvre qui il est, mais tente de se convaincre qu’elle a tout de même fait le bon choix. J’ai eu pitié d’elle, vraiment, et j’aurais tout de même préféré qu’elle le défie carrément, qu’elle s’affirme, qu’elle lui montre que ce n’est pas parce qu’elle est femme qu’elle ne pense pas ou qu’elle n’a pas le droit d’avoir sa propre personnalité et de faire ses propres choix.  [FIN DU SPOILER] Elle peut paraître agaçante à certains, mais je l’ai trouvée tellement innocente. J’avais tellement envie de l’aider ! C’est peut-être pour cette raison que je me suis pas mal identifiée à la tante Dot – que j’adore également. Elle est tellement généreuse, et elle ne fait que penser, constamment, au bonheur de Lucy. [SPOILER] J’ai aussi fini par aimer Vera elle-même. Elle est, en quelque sorte, une alliée virtuelle pour Lucy face à un mari tyrannique ; c’est vers elle qu’elle se tourne quand elle se sent mal, ou seule. Je l’ai aussi aimée grâce à la façon dont elle est dépeinte par ses habitudes et ses affaires, et non par son ancien mari, qui ne cesse de la diaboliser et de la rabaisser. [FIN DU SPOILER]

La fin était un peu décevante pour moi au début. J’en voulais plus, je voulais savoir ! Mais, je me suis dit que c’était logique que ça s’arrête là. [SPOILER] Le lecteur sait aussi que la tante Dot a raison : Lucy ne tiendra pas aussi longtemps que Vera, elle mourra plus tôt, et Wemyss sera capable de continuer à vivre normalement, à la recherche d’un nouveau « petit amour » ! Il dit à un moment donné qu’il a profondément aimé Vera ; je n’y crois pas une seconde, vu la rapidité avec laquelle il l’a remplacée ! A la fin du roman, j’espère toujours que Lucy ne va pas finir comme la première épouse, mais je n’y crois pas moi-même. D’ailleurs, je suis persuadée que Wemyss a tué Vera, littéralement, que c’est lui qui l’a poussée par la fenêtre ! Je trouve que c’est clair dans les dernières pensées de Wemyss avant la fin du roman. De plus, il a menti sur elle en disant, par exemple, qu’elle refusait de voyager ; dans ce cas-là, pourquoi a-t-elle autant de Baedecker dans sa bibliothèque ? C’est plutôt lui qui devait la retenir, dans une sorte de séquestration, et qui l’empêchait de faire ce qu’elle voulait, exactement comme il compte le faire avec Lucy ! [FIN DU SPOILER]

Petite remarque : j’ai aimé les petites réflexions sur les livres au cours du roman. La différence de perception de la littérature entre Wemyss et Lucy est choquante, et j’ai retenu certaines citations, dont celle-ci, que je vous mets en VO et en français : « The books people read, – was there ever anything more revealing ? » / « Les livres que nous lisons – existe-t-il quelque chose de plus révélateur ? »  

 

Donc, un excellent livre, que je relirai sans doute avec plaisir, malgré ma haine de Wemyss !

 

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