Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand

Posté : 12 février, 2020 @ 2:59 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Classique, ThéâtreCyrano de Bergerac

Editeur : GF

Année de sortie : 2014 [1897]

Nombre de pages : 302

Synopsis : Désespéré par son fameux nez «qui d’un quart d’heure en tous lieux le précède», le Gascon Cyrano n’ose ouvrir son coeur à sa cousine Roxane, l’objet de sa passion. Cet homme de l’ombre aussi laid qu’éloquent prêtera donc, en secret, sa verve et sa voix à son rival plus beau, mais moins spirituel que lui… Cyrano de Bergerac, comédie héroïque créée le 28 décembre 1897, a ravi des générations de spectateurs et de lecteurs. De Constant Coquelin à Gérard Depardieu, les plus grands comédiens ont prêté leurs traits à ce personnage haut en couleurs, incarnation pittoresque du coq gaulois, poète fantasque et amoureux sublime. Dans cette œuvre pleine de panache à l’origine d’un engouement populaire sans précédent, Rostand nous rappelle, sous couvert de légèreté, que l’on ne saurait vivre que de lyrisme et d’ivresse.

 

Avis : Ce livre était dans ma PAL depuis plus de 4 ans ! Il était grand temps que je le lise – en LC avec la Team psychopathe !

Cela faisait un moment que je n’avais pas lu un classique français, et je dois dire que ça fait du bien ! Je suis tombée raide dingue de l’écriture et du personnage de Cyrano ! J’ai adoré les vers, le rythme, les rimes ; cette pièce est si bien écrite !! C’est tout simplement beau, les mots sonnent : cela me gonfle le cœur jusqu’à le faire exploser !

Quant à Cyrano, c’est le genre de personnage parfait pour moi : à la fois héroïque/honorable, et en même temps inconvenant et impoli. On dirait bien que ce type de héros est mon préféré ! Il est à la fois un poète et un guerrier, quelqu’un qui a beaucoup de confiance en soi et qui, en même temps, n’en a pas vraiment : d’un côté, il m’a fait éclater de rire avec les blagues à propos de son nez, de l’autre, il est incapable de dire à Roxane qu’il l’aime ! Cette situation crée des scènes magnifiques, mais brise aussi le cœur du lecteur dans une espèce de tragi-comédie qui fait rire une seconde, et pleurer juste après ! Cyrano est si malheureux, et tente de rendre Roxane heureuse comme il peut … Cela la rend assez peu sympathique au début : en effet, elle explique à son cousin qu’elle ne pourrait pas aimer un homme laid, qu’il lui faut la beauté et l’esprit pour être charmée. Exigeante, elle veut tout, et ne fait aucune concession pour personne. Elle rencontre alors Christian, qui est, apparemment, très beau ; mais elle craint qu’il n’ait pas d’esprit … Le pauvre Christian est, en effet, considéré exclusivement pour sa beauté ; Cyrano, lui, est l’esprit. 

[SPOILER] Malgré cette espèce de duel, et le fait que le lecteur puisse avoir envie de se placer dans un « camp », celui de Christian ou de Cyrano, il faut reconnaître que les jeunes hommes sont loin de se battre : Cyrano aide Christian à conquérir Roxane, il va même jusqu’à l’aider à l’épouser ! Mais, quand Christian se rend compte que Cyrano est, en fait, amoureux de Roxane, il décide de tout lui dire : il ne veut plus d’un intermédiaire entre eux, il veut un amour simple, qu’elle l’aime pour qui il est vraiment, et non pour un esprit qu’il n’a pas. C’est une très belle marque d’honneur, et j’ai vraiment eu de l’espoir pour Cyrano … qui, après la mort de Christian, se montre encore une fois très humble et dévoué, et décide de ne jamais révéler à Roxane qu’il était la voix sous le balcon … [FIN DU SPOILER] 

Cette fin ! Je ne sais pas pourquoi je pensais que ça pourrait se finir autrement … [SPOILER] J’avais vraiment envie que Cyrano ait, lui aussi, son moment de bonheur, et même, plus qu’un moment, ses années de bonheur ! Cette dernière scène m’a pulvérisé le cœur … Roxane sait enfin, elle regrette, et lui meurt debout, en soldat, et en poète ! [FIN DU SPOILER]

 

Donc, je pense avoir découvert une nouvelle pièce préférée ! Ravie de l’avoir découverte enfin ! 

Sherlock Holmes, book 2: The Sign of Four d’Arthur Conan Doyle

Posté : 2 février, 2020 @ 1:16 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : PolicierThe Sign of Four

Editeur : Penguin (Sherlock Holmes Collection)

Année de sortie : 2011 [1890]

Nombre de pages : 153

Titre en français : Le Signe des quatre

Synospis : ‘You are a wronged woman and shall have justice. Do not bring police. If you do, all will be in vain. Your unknown friend.’

When a beautiful young woman is sent a letter inviting her to a sinister assignation, she immediately seeks the advice of the consulting detective Sherlock Holmes. For this is not the first mysterious item Mary Marston has received in the post. Every year for the last six years an anonymous benefactor has sent her a large lustrous pearl. Now it appears the sender of the pearls would like to meet her to right a wrong. But when Sherlock Holmes and his faithful sidekick Watson, aiding Miss Marston, attend the assignation, they embark on a dark and mysterious adventure involving a one-legged ruffian, some hidden treasure, deadly poison darts and a thrilling race along the River Thames.

 

Avis : Je continue ma lecture des aventures de Sherlock Holmes !

Toujours heureuse de retrouver le détective et son ami, le Dr. Watson ! J’adore leur relation, la façon ils parlent et agissent l’un avec l’autre, et ensemble ! J’adore aussi le fait que Sherlock Holmes ne soit pas un personnage parfait, celui que tout le monde adorerait : il a ses défauts : arrogant, impoli, incapable de respecter les conventions sociales, et il se drogue. J’ai été un peu surprise que cet élément choque la majorité des lecteurs. Le détective explique clairement la raison pour laquelle il utilise la morphine et la cocaïne : il s’ennuie quand il n’a pas d’enquête à résoudre ! Ce n’est qu’un stimulant cérébral pour lui, et il est si précis dans le dosage qu’on ne peut douter de sa réflexion. Il reste, toujours, un de mes personnages préférés ! Peut-être que le Dr. Watson correspond, alors, à la réaction des lecteurs : déçu de voir son ami se droguer, il lui explique en quoi c’est nocif, ce qui me semble assez aberrant ; après tout, Sherlock Holmes est au courant de ce que son ami lui dit, il est assez versé dans la médecine et les sciences pour ça ! A nouveau, Watson peut servir de relais entre le détective-robot inatteignable et le lecteur qui le découvre dans une nouvelle aventure ! 

Heureuse également de rencontrer Mary Morstan, même si les femmes à cette époque … [SPOILER] Bien sûr, il faut qu’elle soit différente des autres femmes pour intéresser le merveilleux Dr. Watson. Cette façon de représenter les femmes devient horripilante à force de la retrouver partout. Elle est reprise dans l’épisode « The Abominable Bride », l’épisode spécial de la saison 4 de Sherlock, et, ici, Watson est encore plus sexiste que Sherlock ! Eh bien, dans le roman, les remarques viennent des deux héros. Oui, je sais, l’époque de publication est différente, mais cela ne change pas le fait que c’est agaçant à lire. Et que les mouvements féministes avaient déjà commencé depuis un moment. [FIN DU SPOILER] J’ai aimé la romance, mais simplement parce que j’ai aimé le couple dans la série TV ! Si j’avais lu ce roman sans savoir ce qui allait arriver, je pense que j’aurais eu quelques réticences : [SPOILER] instalove, la façon dont les choses se passent si rapidement, par exemple ! [FIN DU SPOILER]

L’intrigue m’a intéressée – j’ai même tenté de deviner quelques éléments, tout en étant un peu étonnée par le manque de perspicacité de Watson ! -, mais j’ai été déçue par un élément en particulier : [SPOILER] ce qui m’a semblé être du racisme. Tonga, la façon dont il est présenté – comme la façon dont les Indiens sont présentés pendant la rébellion – m’ont perturbée. Cela m’a semblé trop facile, et franchement agaçant : on retrouve toujours ce genre de stéréotypes dans ce genre de livres, c’est franchement dommage. [FIN DU SPOILER] 

J’ai toujours très envie de lire la suite de la série – que j’ai reçue depuis ! Cette fois, le tome 3 est un recueil de nouvelles : j’ai hâte de découvrir ce nouveau format ! 

 

Donc, un bon tome, mais qui souffre de certains défauts difficiles à ignorer. 

Sherlock Holmes, book 1: A Study in Scarlet d’Arthur Conan Doyle

Posté : 23 janvier, 2020 @ 2:37 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique, PolicierA Study in Scarlet

Editeur : Penguin (The Penguin Sherlock Holmes Collection)

Année de sortie : 2011 [1887]

Nombre de pages : 162

Titre en français : Sherlock Holmes, tome 1 : Une étude en rouge

Synopsis : ‘There’s the scarlet thread of murder running through the colourless skein of life, and our duty is to unravel it, and isolate it, and expose every inch of it.’

From the moment Dr John Watson takes lodgings in Baker Street with the consulting detective Sherlock Holmes, he becomes intimately acquainted with the bloody violence and frightening ingenuity of the criminal mind.

In A Study in Scarlet, Holmes and Watson’s first mystery, the pair are summoned to a south London house, where they find a dead man whose contorted face is a twisted mask of horror. The body is unmarked by violence but on the wall a mysterious word has been written in blood.

The police are baffled by the circumstances of the crime. But when Sherlock Holmes applies his brilliantly logical mind to the problem he uncovers a tragic tale of love and deadly revenge…

 

Avis : N’arrivant pas à laisser la série Sherlock derrière moi, je me suis dit que c’était le bon moment pour commencer la série des Aventures de Sherlock Holmes !

Je me souviens avoir lu Le Chien des Baskerville il y a un moment maintenant – plus de dix ans je crois ! J’avais aimé, mais l’édition ne me plaisait pas du tout, et je n’avais jamais retenté par la suite une autre aventure de Sherlock Holmes. Il y a deux semaines maintenant, j’ai décidé de regarder la série Sherlock : je suis tombée raide dingue de cette série !! Depuis, je l’ai regardée à nouveau ! Et elle m’a décidée à lire les aventures originelles de Sherlock Holmes – dans l’ordre, évidemment !

J’ai d’abord été surprise par le style d’écriture : je l’ai trouvé très agréable, très accessible, facile à suivre, alors que je m’attendais, étrangement, à une forme de résistance, à une difficulté quelconque. Alors, certes, quand Sherlock Holmes commence à tout expliquer, je dois m’accrocher parfois – comme dans la série, dans laquelle il parle TELLEMENT VITE – mais, le reste du temps, c’est très fluide ! J’ai aussi immédiatement adoré le fait que ce soit John Watson le narrateur ! Le lecteur se sent tout de suite très proche de lui ; ce n’aurait sans doute pas été le cas avec Sherlock Holmes ! Watson rend le détective plus accessible et plus humain en nous le faisant découvrir à travers ses yeux ! J’ai aimé lire leur rencontre, le naturel des dialogues, et la beauté de la langue – j’ai souligné de nombreuses citations dans ce premier tome !

J’ai adoré découvrir toutes les références réalisées dans la série par les scénaristes quand ils ont produit le premier épisode de la saison 1, « A Study in Pink » : j’ai annoté le livre avec plaisir, en notant les ressemblances et les divergences ! Je suis retombée amoureuse de Sherlock Holmes, de son intelligence, de son mépris des conventions sociales, de sa confiance en soi ; et je me suis représenté tous les personnages sous les traits des acteurs, malgré le fait que l’époque ne soit pas la même ! J’ai adoré la construction de la relation entre Sherlock et Watson, combien ce dernier est émerveillé par les talents de déduction du détective, et combien Sherlock est flatté par cette réaction. Le lecteur comprend rapidement que ce ne sont pas les lauriers qu’il récolte quand il travaille pour Lestrade ou Gregson : ceux-ci semblent globalement le mépriser, et parlent de lui comme d’un amateur.

J’ai été un peu surprise par le début de la deuxième partie : j’ai toujours un peu de mal avec les incipit, donc j’ai eu de petites difficultés à entrer dans cette nouvelle histoire, surtout que Sherlock et Watson ne s’y trouvaient pas ! J’ai fini par m’y faire pour autant !

J’ai adoré la fin : Watson veut rendre Sherlock célèbre, ou au moins le faire connaître, pour ses talents, et faire en sorte que la police ne recueille pas toutes les louanges alors que c’est lui qui permet de résoudre l’enquête ! J’ai vraiment hâte de lire The Sign of Four

 

Donc, un très bon premier tome, qui permet de mettre en place la relation à venir entre Sherlock et Watson, ainsi que la célébrité à venir du grand détective !

Relecture : Anna Karénine de Léon Tolstoï

Posté : 22 novembre, 2019 @ 6:42 dans Avis littéraires, Coup de cœur, Relecture | Pas de commentaires »

Genre : Classique Anna Karénine

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2012 [1877]

Nombre de pages : 985

Synopsis : Anna n’est pas qu’une femme, qu’un splendide spécimen du sexe féminin, c’est une femme dotée d’un sens moral entier, tout d’un bloc, prédominant : tout ce qui fait partie de sa personne est important, a une intensité dramatique, et cela s’applique aussi bien à son amour.

Elle n’est pas, comme Emma Bovary, une rêveuse de province, une femme désenchantée qui court en rasant des murs croulants vers les lits d’amants interchangeables. Anna donne à Vronski toute sa vie.

Elle part vivre avec lui d’abord en Italie, puis dans les terres de la Russie centrale, bien que cette liaison « notoire » la stigmatise, aux yeux du monde immoral dans lequel elle évolue, comme une femme immorale. Anna scandalise la société hypocrite moins par sa liaison amoureuse que par son mépris affiché des conventions sociales.

Avec Anna Karénine, Tolstoï atteint le comble de la perfection créative.

Vladimir Nabokov

 

Avis : Il y a tant à dire sur ce livre … je pourrais en parler et l’analyser pendant des heures. Je vais me contenter de donner « brièvement » mon avis.

Cette relecture fut un peu compliqué : tout d’abord, je ne me souvenais pas, ou je n’avais pas fait attention, à l’époque, à la misogynie de tous les personnages masculins, et de la société en général. Cela m’a empêché d’aimer pleinement certains d’entre eux, que j’avais adoré lors de la première lecture, comme Stepan ou Lévine. Ensuite, j’ai proposé Anna Karénine comme première lecture pour le club que j’ai monté avec plusieurs abonnées et amies : je ne me suis pas rendu compte, naïvement, que le roman n’allait pas plaire à tout le monde, et qu’Anna pouvait être vue différemment de la façon dont je la vois personnellement. Anna et ce roman font partie de moi, de mon cœur, de mon âme, et de ma formation de lectrice ; le partager n’était pas la meilleure idée, parce que c’était comme d’offrir cette part de moi à d’autres, que je ne connais pas très bien, et qui ne me connaissent pas non plus. Mais je ne regrette pas : j’ai potentiellement motivé de nouvelles lectrices à découvrir ce chef-d’œuvre !

En fin de compte, après cette relecture, et malgré quelques défauts plus visibles cette fois, j’aime toujours autant ce livre : il fait toujours partie de mes favoris, il a toujours une place très spéciale pour moi, notamment parce que je me sens souvent extrêmement proche d’Anna, ce qui est parfois particulièrement douloureux à la lecture. Se voir décrite, comprendre des choses sur soi en lisant les mots d’un auteur russe des années 1870, c’est bouleversant, et parfois très gênant. Pendant cette relecture, je me suis aussi rendu compte que j’étais très proche de Lévine : une sorte de mélange entre les personnages qui m’apparaissent comme étant les principaux de ce roman. En effet, les vies d’Anna et de Lévine me semblent être les plus suivies ; le narrateur se penche parfois sur d’autres personnages, comme Kitty, Vronski, ou Karénine, mais il ne le fait pas systématiquement ; c’est, au contraire, souvent pour nous ramener à ces deux personnages. En revanche, relecture ou non, je suis toujours aussi choquée par la capacité de Tolstoï à décrire le cœur humain : comme je l’ai dit, se retrouver ainsi entre les pages, se comprendre, c’est une expérience très particulière ! Toujours aussi choquée aussi par sa capacité à créer des êtres complexes : j’ai l’impression que ces personnages sont réels, existent réellement quelque part, que toute cette histoire est arrivée ! Tous sont différents, aucun ne se ressemble : ils sont uniques !

Cette fois, à la relecture, étant plus âgée et plus mature, j’ai compris tout un tas de choses par rapport à la première lecture : [POTENTIEL SPOILER POUR CEUX QUI NE CONNAISSENT PAS DU TOUT L'HISTOIRE] étrangement, la première fois, j’ai cru que c’était la relation d’Anna qui choquait la société, qu’elle était repoussée à cause de sa relation charnelle avec Vronski. Mais pas du tout. Si Anna est repoussée, ce n’est pas parce qu’elle a des relations sexuelles avec un autre homme que son mari, c’est bien parce qu’elle aime un autre homme, et ce passionnément. [FIN DU SPOILER POTENTIEL] Cette hypocrisie m’a profondément dégoûtée et n’a fait qu’accroître mon amour pour Anna, coincée dans une situation intenable. [SPOILER] Comme j’avais déjà lu ce roman, je ne m’attendais pas à m’effondrer comme je l’ai fait en lisant la fin de la septième partie. C’était dévastateur ! Tant de souffrances, pour aboutir à un tel gâchis … [FIN DU SPOILER] 

Je me suis aussi rendu compte, à la lecture, des parallèles faits entre les deux couples mis en avant dans le roman : quand l’un est dépravé, voué à l’échec et stigmatisé, l’autre est porté aux nues, pur, innocent, magnifique. On peut même y voir une sorte de trinité : [SPOILER] Anna/Vronski, l’amour passion ; Kitty/Lévine, l’amour pur et domestique, parfait ; Stepan/Dolly, l’amour fané. Anna est passionnément amoureuse de Vronski, ce qui crée entre eux une relation tumultueuse et sauvage ; Kitty est innocente et pure quand elle arrive entre les bras de son mari, qui se permet des remarques TELLEMENT misogynes, mais c’est tout à fait normal, l’homme doit être maître chez lui, n’est-ce pas ? – HAHA – ; Dolly reste par habitude, parce qu’elle n’a pas la volonté de divorcer, parce qu’elle éprouve parfois, encore une forme de tendresse pour son mari. Elle est, en quelque sorte, une image d’Anna si elle était restée avec son mari ; mais pas tout à fait, tant elles sont différentes. [FIN DU SPOILER]

Enfin, à la relecture, j’ai moins apprécié certaines parties à la campagne : Lévine avait moins d’attraits parce que j’avais perçu ses défauts – certains nous sont communs d’ailleurs ! Et j’ai eu du mal avec la huitième partie : elle ne montre pas assez l’impact du dernier événement sur les personnages. J’aurais aimé voir ses conséquences, connaître leurs pensées à tous, leurs réactions ; c’est dommage ! [SPOILER] En revanche, contrairement à la première lecture, j’ai compris que Vronski partait pour mourir ou, en tout cas, que cela semble être son intention ! [FIN DU SPOILER]

Petit bonus : mes scènes préférées : le moment où Anna lit dans le train, [SPOILER] les retrouvailles avec Serge [FIN DU SPOILER], le bal où Anna rencontre Vronski, le dernier paragraphe de la septième partie. Les scènes que j’ai le moins appréciées : les élections, la fin, les scènes de chasse.

 

Donc, toujours conquise, à jamais proche d’Anna.

Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos

Posté : 7 juillet, 2019 @ 3:26 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Les Liaisons dangereuses

Editeur : Folio 

Année de sortie : 1991 [1782] 

Nombre de pages : 474

Synopsis : J’espère qu’on me comptera pour quelque chose l’aventure de la petite Volanges, dont vous paraissez faire si peu de cas : comme si ce n’était rien, que d’enlever, en une soirée, une jeune fille à son Amant aimé, d’en user ensuite tant qu’on le veut et absolument comme de son bien, et sans plus d’embarras ; d’en obtenir ce qu’on n’ose pas même exiger de toutes les filles dont c’est le métier ; et cela, sans la déranger en rien de son tendre amour … En sorte qu’après ma fantaisie passée, je la remettrai dans les bras de son Amant, pour ainsi dire, sans qu’elle se soit aperçue de rien. 

 

Avis : Cela fait un moment que je « dois » lire ce livre ; il est dans ma PAL depuis 6 ans … 6 ANS !! *shame* Une de mes meilleures amies l’a étudié pour son mémoire de M2 donc j’aurais déjà dû l’avoir lu *re-shame* C’est enfin chose faite !

Tout d’abord, je savais que j’allais aimer le format : j’adore les romans épistolaires ! J’en lis rarement, et je me demandais si ce procédé allait encore fonctionner sur moi ; Les Liaisons dangereuses l’ont confirmé ! J’ai aussi aimé le style d’écriture de l’auteur, excellent, et le fait que chaque personnage qui écrit à une personnalité bien à lui ! En effet, lire un roman épistolaire dont toutes les lettres semblent écrites par la même personne n’a pas grand intérêt ! Il faut un certain talent pour parvenir, à travers ces discours écrits, à faire vivre un personnage, et Laclos a réussi !

Ce livre est divisé en quatre parties. J’ai vraiment adoré la première, notamment parce que j’ai adoré Merteuil et Valmont. Ils ont de l’esprit, ils sont intelligents, impertinents, et drôles ! Par contraste, les autres personnages ont l’air insipides ou stupides. Cécile semble idiote, même si ce n’est pas entièrement sa faute. Son éducation religieuse ne lui permet pas de lire le monde correctement, et sa mère veut la garder dans l’ignorance le plus longtemps possible, ce qui fait qu’elle n’a aucun moyen de se défendre quand le danger arrive. Donc, le lecteur rit parfois à ses dépens, parce que, même si elle est innocente, son comportement parfois absurde est assez risible ! Même Mme de Tourvel n’est pas intéressante dans cette première partie : ses lettres sont assez répétitives, et même assez ennuyeuses ! Les seules lettres que je prenais vraiment plaisir à lire, ce sont celles de Merteuil et Valmont. Elle est une femme forte, et j’ai adoré la lettre 81 (dans la deuxième partie), dans laquelle elle explique sa vie et ses principes. A ce moment-là, elle peut passer pour un modèle : forte, indépendante, elle fait ce qu’elle veut, quand elle veut, avec qui elle veut. En un mot, elle est libre. Elle garde tout de même une façade vertueuse pour garder une réputation dans la société ; et elle déteste l’institution religieuse. Valmont, quant à lui, est libertin, et ne s’en cache pas – ou si peu ! Je ne pense pas qu’il soit marié ou, en tout cas, il ne parle pas de sa femme. Il veut coucher avec les femmes qui l’attirent, et voilà tout. Il aime qu’il y ait quelques obstacles, comme si la séduction était une chasse, ou une forme de guerre – le vocabulaire guerrier est d’ailleurs pas mal employé dans le roman. Certaines situations sont assez cocasses, notamment [SPOILER] celle où Valmont écrit une lettre à Mme de Tourvel pour lui jurer son amour éternel sur le dos d’une autre femme, nue, avec qui il vient de coucher ! [FIN DU SPOILER] A partir d’un moment, j’ai trouvé que l’histoire tournait un peu en rond, c’était assez répétitif : la situation de Valmont et Mme de Tourvel n’avançait pas, tout comme celle de Cécile. Je savais qu’il allait se passer quelque chose, mais cela m’a paru un peu long à venir.

Puis, à partir d’un certain point, tout devient amer. Et là commencent les spoilers, jusqu’à la fin de l’article ! So beware !

Merteuil devient une femme cruelle, plus du tout un modèle. Elle veut dominer, être la seule, l’unique, surtout pour Valmont. Elle ne peut pas supporter qu’il tombe amoureux d’une autre femme et qu’il la place au-dessus d’elle, donc elle fait tout pour gâcher leur histoire. Elle doit être sa référence, personne ne peut prendre sa place. Elle devient même cruelle avec Cécile, qui est pourtant devenue son « élève ». Valmont semble véritablement tomber amoureux de Mme de Tourvel, et est obligé de la quitter parce que Merteuil est jalouse, et qu’il veut prouver qu’il n’est pas amoureux. A la fin, ce n’est plus une question d’amour ou de plaisir, mais bien une question de fierté, mais comme elle est mal placée !! Honnêtement, je pense qu’aucun personnage ne prend véritablement plaisir à ce qui arrive à la fin. Ce n’est plus que de la domination, de la soumission, un triomphe sur l’autre qui gâche tout. Cécile devient nonne. Quelle chute. Et j’étais persuadée qu’elle était enceinte de Valmont : comment va-t-elle s’expliquer, et que va-t-il lui arriver ? Je n’ai pas aimé Danceny du début à la fin ; mais Mme de Tourvel … Je me suis sentie mal en voyant ce qui lui arrive. C’est tellement triste et injuste … elle a enfin découvert le plaisir et l’amour, juste pour en être privée aussi vite et mourir de désespoir.

En fin de compte, je me demande ce que l’auteur peut avoir voulu nous faire comprendre, s’il avait envie de délivrer un message. En effet, le livre a été publié au XVIIIe siècle, donc la religion n’avait pas la même place que maintenant. Était-ce une façon de faire comprendre que la religion gâche tout, avec ses règles et ses dogmes ? Ou une façon de faire comprendre que la débauche mène à la maladie, à la mort, et au désespoir ? On ne le saura jamais, et le lecteur doit se faire sa propre opinion, décider ce qu’il tire personnellement de ce livre.

 

Donc, un excellent classique, à la fois drôle et cruel, qui a confirmé mon amour pour les romans épistolaires

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