Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

On ne meurt qu’une fois et c’est pour si longtemps de Patrick Pelloux

Posté : 20 février, 2016 @ 9:13 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps Genre : Biographie

Editeur : Robert Laffont

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 223

Synopsis : Délaissant momentanément nos maux contemporains, qui forment son quotidien de médecin urgentiste, Patrick Pelloux se penche ici sur de curieux patients : quasi morts, et tous illustres. Et si leur agonie en disait plus sur l’époque que l’époque elle-même ? Partant de cette intuition, Patrick Pelloux s’est lancé dans une recherche inédite, à la fois médicale et historique : retracer les derniers moments de ces personnalités qui ont fait l’Histoire. Le résultat en est une trentaine de chroniques – de Jésus à Churchill -, écrites d’une plume aussi précise qu’un bistouri. On y croise des rois, bien sûr (Charles IX, Henri IV, Louis XIV), des révolutionnaires (Danton, Robespierre), un résistant (Jean Moulin), une savante (Marie Curie), mais aussi des soldats (à Waterloo ou le 6 juin 1944), des écrivains (La Fontaine, Voltaire, Zola), des saltimbanques (Molière, Laurel et Hardy), et même un canard (Saturnin) et un faux philosophe. Au gré des époques, une promenade passionnante au chevet des grands hommes.

 

Avis : Je m’intéresse beaucoup à l’histoire, et je m’attendais à en apprendre plus sur la mort des grands hommes présents dans ce livre.

En réalité, ce n’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais, et je m’en suis rendue compte dès l’introduction de l’auteur, dans laquelle il nous raconte comment l’idée de ce livre lui est venue. Je sais que Patrick Pelloux est médecin, mais je n’avais pas pensé qu’il raconterait les morts qu’il expose ici de cette façon. Ce sont les maladies, ou, en tout cas, les problèmes de santé, ayant entraîné la mort qui sont ici décrites, avec parfois des détails dont je me serais bien passée, notamment quand l’auteur parle des rois. La médecine de l’époque se contentait d’appliquer les préceptes des Anciens (grecs surtout), d’observer, de saigner, mais jamais de soigner ! Il est facile de comprendre pourquoi Molière se moquait des médecins, ou Churchill se méfiait d’eux : leur incompétence frise parfois l’indécence. Pour leur défense, on ne peut pas comparer leurs moyens et ceux que les médecins d’aujourd’hui ont à leur disposition : Patrick Pelloux est capable de décrire les maladies ou problèmes dont sont atteints les rois ou autres, comme la tuberculose, ou l’AVC ; à l’époque, les médecins ne savent pas les diagnostiquer et encore moins les guérir ! En parlant de descriptions, certaines sont vraiment horribles, surtout celles des rois et de Staline. Les autres le sont aussi, mais moins par le détail que par le contexte. L’auteur a réussi à nous faire partager des sentiments, même à travers les récits de fin de vie de grands personnages : d’abord parce que l’impuissance de certains patients est perceptible, et cela fait mal au cœur ; ensuite, parce que le lecteur sent quand l’auteur admire la personne, et quand il la hait. Certains passages sont assez émouvants, comme celui de La Fontaine, ou de Churchill. D’autres montrent aussi l’immortalité de certains par leurs œuvres, comme Beethoven, Balzac et Flaubert, ou leur solitude et leur abandon au moment de partir. Certaines morts sont particulièrement cruelles, comme celle de Camille Claudel, pratiquement toutes sont douloureuses. Comme je le disais, la haine est elle aussi perceptible, notamment avec certains rois et Staline. De plus, ce livre n’est pas qu’une suite de descriptions de maladies : à travers lui, on apprend également de petites choses, des anecdotes, la façon de vivre de l’époque. Enfin, l’humour décapant de l’auteur est toujours présent, même pour parler de sujets qui ne prêtent pas à rire. Cela détendait l’atmosphère, c’était très bienvenu ! Cela évite sans doute au lecteur de finir par tomber dans la parano face à tant de douleurs !

 

En définitive, un bon livre intéressant sur la fin de grandes personnalités qui eurent, pour la plupart, des morts douloureuses.

Louis XIV : L’hiver du grand roi de Max Gallo

Posté : 18 juin, 2015 @ 11:19 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Louis XIV, l'hiver du grand roi Genre : Biographie, Historique

Editeur : Pocket

Année de sortie : 2011

Nombre de pages : 342

Synopsis : Cet hiver 1683 semble marquer le crépuscule d’un règne unique. Le roi malade mène une lutte courageuse. Car Louis le Grand ne capitule jamais. L’Europe entière résonne du bruit de ses victoires. Alors que la mort emporte ses conseillers et les membres de sa famille, le roi doit dicter son rythme à la Cour … Une comédie que cet homme inquiet, vieillissant, peine à jouer de plus en plus. Jusqu’à la fin, Louis gouverne, décide, du sort de la France comme de son propre salut.

 

Avis : J’ai lu le premier tome il y a plus d’un an, et je voulais retrouver la Cour, le roi et sa famille, l’ambiance joviale du début du règne.

L’atmosphère a nettement changé ! Elle est maintenant lugubre, sombre par rapport à la première partie du règne. Cette deuxième partie est dominée par le froid : même dans les saisons chaudes, le lecteur a l’impression qu’il fait froid dans le cœur du roi. Il est aussi vrai que les hivers ont été très rudes à certaines périodes du règne de Louis XIV, ce qui n’arrange rien au moral des courtisans, et à l’ambiance du château de Versailles. La deuxième partie du règne est surtout centrée sur la religion qui prend une importance considérable pour lui : elle est incarnée par Mme de Maintenon, qui le pousse à devenir dévot. Il veut racheter les péchés qu’il a commis au début de son règne, comme le double adultère avec Athénaïs de Montespan. Cette partie est également envahie par la mort : de nombreux personnages la trouvent, membres de la famille royale ou conseillers. Elle hante le roi, qui ne cesse de ressasser le fait qu’il va mourir, qu’il va rejoindre tous ceux qui sont partis avant lui. La mort est partout autour de lui et frappe même les plus jeunes : elle prend majoritairement des gens plus jeunes que le roi, qui se dit que c’est Dieu qui l’épargne tout en lui montrant qu’il peut lui reprendre la vie qu’il lui a donnée s’il le décide. Le sentiment qu’éprouve Louis XIV est vraiment horrible, et ne lui laisse pas de repos. Le lecteur ne peut que compatir, et comprendre le désespoir que ressent le roi quand il voit toute sa famille s’éteindre avant lui. Lui, ce n’est pas la mort qui le prend tout de suite, mais la maladie qui le ronge peu à peu. Certains passages sont vraiment affreux : le roi doit se faire traiter pour différents problèmes, et rien que le fait de lever un bras le met au supplice. Tout son corps souffre, il n’a plus rien du jeune homme qui dansait au milieu de la Cour : il doit se résoudre à vieillir et à devoir renoncer à certains plaisirs comme la chasse. Louis XIV fait peine à voir, mais il reste courageux et brave car il est le roi, et il doit gouverner la France. L’on retrouve donc ici des intrigues de Cour, mais surtout des problèmes plus urgents pour le roi : ceux de la guerre avec les puissances qui l’entourent comme les Provinces-Unies, l’Angleterre et l’Empire Germanique, et ceux de la religion, qu’il veut exclusivement catholique, sans huguenots. L’attention du roi est donc partagée entre la peur de la mort pour lui et ses proches, et les guerres qu’il mène dans et à l’extérieur de son pays. Il compare d’ailleurs ces guerres à celle qu’il mène contre la maladie.

L’on s’attache facilement à certains personnages, et l’on se méfie d’autres. Le roi, tout d’abord, nous montre son courage et sa détermination, mais aussi sa peur et son impuissance. Il voudrait tout contrôler, que tout aille bien, mais tout meurt autour de lui : les récoltes, sa famille, son peuple. Il ne peut que prier Dieu qui est son dernier recours, notamment grâce à Mme de Maintenon. Elle est très discrète, se fait quasi toute petite, mais elle est là, comme un pilier pour un roi, un pilier sur lequel il peut se reposer, à qui il peut confier ce qui le hante, devant lequel il peut montrer ce qu’il ressent vraiment, qui il est vraiment. Elle ne s’oppose pas à lui, mais lui dit ce qu’elle pense, même si c’est un avis contraire à celui qui deviendra son mari. Elle est très dévote, se repose sur Dieu, et le temps ne semble pas l’altérer comme il le fait pour le roi et les autres membres de sa famille. L’on découvre aussi que sa foi la rend un peu influençable, et que cela se ressent aussi sur le roi, qui compte sur elle. Le lecteur côtoie ici tout un florilège de personnages : Monsieur, qui veut profiter de la vie au maximum avant de mourir et ne se soucie pas du fait que ces plaisirs sont interdits ; Madame, qui a une plume acérée, qui déteste Mme de Maintenon, et critique le roi sans que celui-ci juge nécessaire d’intervenir, c’est une langue de vipère qui a fini par m’exaspérer ; le Dauphin, qui ne pense qu’aux plaisirs ; ses enfants, le Duc de Bourgogne, qui a du succès sur le champ de bataille, le Duc de Berry, qui ne comprend pas sa femme, et craint qu’elle ait des relations incestueuses avec son propre père, Philippe d’Orléans ; Marie-Adélaïde de Savoie, le rayon de soleil de Louis XIV, une princesse divine qui apporte de la joie à Versailles à nouveau ; Philippe d’Orléans, débauché et que l’on soupçonne d’inceste, qui doit être le régent du duc d’Anjou, futur Louis XV ; Mme de Montespan, que l’on aperçoit, et de laquelle on nous rappelle l’histoire des Poisons et les messes noires ; ses enfants avec le roi, des bâtards légitimés puis faits princes et princesses de sang ; les ministres, maréchaux, généraux et conseillers du roi : Colbert, Louvois, Chamillart, Villars, Villeroi, Vauban, etc. C’est une époque ancienne que l’on redécouvre, et l’on apprend beaucoup de choses sur la façon de vivre et les différents personnages. C’est une autre façon de s’intéresser à l’histoire, en entrant dans la tête du roi, même si l’on ne sait pas vraiment qu’elles étaient ses pensées et ses sentiments.

Je dois dire que, malgré tout, j’ai été déçue par l’écriture de l’auteur. Je n’aime pas du tout son style. Il m’a semblé monotone, monocorde, et j’y ai trouvé de nombreuses répétitions. Cela donne l’impression d’une non-relecture ou que l’auteur pense que le lecteur est susceptible de tout oublier très vite. C’est dommage.

La fin est chargée d’émotion car le Soleil s’éteint à 77 ans. Il a lutté contre la maladie, puis contre la mort, pendant de nombreuses années, et elle a fini par le rattraper. J’avoue avoir eu les larmes aux yeux en lisant ce passage, mais aussi d’autres, où le roi pleure la mort de ses proches.

 

En définitive, un bon roman historique malgré des répétitions et une écriture monocorde. C’est un livre très sombre, où la mort peut surgir sans crier gare à chaque page, et où la maladie et le froid envahissent le corps et le cœur du roi.

Louis XIV, tome 1 : Le Roi-Soleil de Max Gallo

Posté : 11 avril, 2014 @ 7:37 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Louis XIV 1Genre : Biographie, Historique

Editeur : Pocket

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 420

Synopsis : « Le roi est mort, vive le roi ! » Ce matin de mai 1643, un nouveau soleil s’est levé sur le royaume de France. Sous l’œil aimant d’une mère rompue à la politique, un roi-enfant découvre la charge que son sang et Dieu lui-même lui destinaient. Il sait pertinemment le poids qu’il lui faudra porter. Très vite, la Fronde vient inaugurer un douloureux apprentissage. Son amour pour sa mère, Anne d’Autriche, son respect pour Mazarin, un père de substitution qu’il ne peut s’empêcher de mépriser, son goût pour l’art, le jeu, les femmes et la chasse, rythment une adolescence à nulle autre pareille. Car, non content de devenir un homme, le jeune Louis doit incarner l’Etat, guider la France vers l’âge d’or qu’il lui a promis. Malgré les embûches, les blessures, les deuils, il lui faudra régner. Seul.

 

Avis : J’adore l’époque de Louis XIV ! Versailles, les bals, la Cour … Cela me faisait rêver, bien qu’il y ait des intrigues de Cour, la débauche, les désirs du Roi et des courtisans. Je me devais de lire ce livre.

C’est vraiment une très bonne biographie de Louis XIV (l’ayant étudié en cours, j’y ai tout retrouvé, jusqu’au boulet de canon qui emporte la tête de Turenne à Saltzburg !). Cette œuvre regorge de détails sur la vie privée et publique du Roi et de la Cour : on sait tout, des secrets d’alcôve aux grossesses, en passant par les tentatives de meurtres et les arrogances des femmes, les sièges, les assauts sur les villes assiégées, les combattants valeureux, ceux qui font de l’ombre au Roi et ceux que le Roi méprise. La façon d’écrire de l’auteur est très intéressante elle aussi : l’on a vraiment l’impression de se trouver dans la tête de Louis XIV, même si le livre n’est pas écrit à la première personne. C’est comme si le Roi nous confiait ses pensées, mais en écrivant à la troisième personne. On sait ce qui lui plaît, ce qui ne lui plaît pas, les personnes qu’il aime, qu’il déteste, les femmes qu’il désire, puis qu’il repousse. On est vraiment pris dans un chassé-croisé entre la vie de Cour, et la vie guerrière du Roi. En revanche, souvent, j’ai trouvé quelques répétitions, comme avec La Voisin, qui revient très souvent il me semble, ou certaines autres allusions. Cela peut presque nous donner l’impression que l’auteur nous prend pour des imbéciles : en le disant une fois, on va s’en souvenir. D’un autre côté, pour ceux qui lisent les livres en plusieurs fois, cela peut être pratique, ils ne seront pas perdus dans leur lecture.

Les personnages de ce livre, pour la grande majorité, sont connus de tous. En ayant accès aux pensées de Louis XIV, on se rend vraiment compte qu’il se pensait investi d’une mission divine, intermédiaire entre Dieu et les hommes. Il est certain de sa supériorité sur les autres hommes et ne supporte pas que qui que ce soit tente de lui arriver à la cheville. Il traite les femmes comme des objets qui doivent assouvir ses désirs : il les aime pendant un temps, mais elles doivent disparaître de sa vie dès qu’il le veut. Il semble un peu corrupteur de la jeunesse dans ce livre : Mme de Montespan lui présente des jeunes filles et il fait ce qu’il veut avec elles. Mais, Louis XIV est surtout un roi attiré vers deux choses : la gloire et la guerre. La deuxième peut lui apporter la première, et celle-ci est ce qui fera de lui le plus grand roi d’Europe, et même du monde selon lui. Tout est fait, à Versailles, pour rappeler la puissance et la gloire du roi, des jardins aux salons. Tout le monde doit obéir au roi, et si quelque chose ne lui plaît pas, il n’y a pas d’alternative : Fouquet sera arrêté par le roi et condamné à perpétuité pour avoir osé embellir Vaux-le-Vicomte et avoir voulu être plus grand que le roi. La guerre, quant à elle, est parfois faite par le roi, mais il jalouse son frère, qui, lui aussi, y participe. Seul Louis XIV a le droit de briller et il le fait clairement savoir. Mme de Montespan est un personnage particulier. On ne peut pas dire qu’on l’apprécie vraiment pendant la lecture : elle ressemble clairement à une vipère et ne veut le roi que pour elle. Elle est prête à tout pour le garder. Le roi a d’autres maîtresses moins importantes comme Louise de la Vallière et Marie-Angélique de Fontanges. La reine Marie-Thérèse est complètement effacée de la vie du roi : elle n’apparaît pratiquement jamais, si ce n’est pour dire qu’elle est présente à table, à un bal, ou que le roi la rejoint après avoir passé la nuit avec sa maîtresse. Mazarin disparaît assez tôt dans l’œuvre. Ce n’est pas du tout un personnage auquel on s’attache, il semble corrupteur et pas du tout tourné vers la religion, malgré son titre de cardinal. Les quelques allusions de Louis XIV a une possible agression le rendent définitivement détestable. Anne d’Autriche, quant à elle, disparaît au milieu du livre. Elle semble avoir été très admirée par son fils, il l’aimait beaucoup, malgré certaines décisions prises apparemment contre elle. Enfin, Mme de Maintenon semble peu à peu gagner le cœur du roi, et on ne sait pas vraiment si telle était vraiment son intention. Louis XIV l’aime par le calme qu’elle lui procure, par sa sensibilité et sa dévotion à la religion. Il se rapproche d’elle à la fin de ce premier tome.

Certaines scènes sont assez horribles dans le sens où elles relatent l’état de personnes malades, comme la reine Anne d’Autriche, Mazarin et, sans doute la pire description, Marie-Angélique de Fontanges. Elles font vraiment froid dans le dos !

Enfin, on voit vraiment le côté ambivalent de la vie du roi : d’un côté la vie « privée » et publique, les femmes, la famille royale, les courtisans, et d’un autre côté les affaires d’Etat : les bas-fonds de Paris, les guerres, les alliances. Le roi ne veut pas se laisser abuser, mais les autres tentent d’en faire ce qu’ils veulent, de le manipuler, surtout quand il est petit, et qu’il doit affronter la Fronde. C’est sans doute de cette rébellion que lui vient l’envie de gouverner seul, de prendre le pouvoir et de ne dépendre de personne.

 

Un livre très intéressant, qui retrace bien la vie du roi, et qui s’achève à une période charnière : l’installation définitive du roi à Versailles. J’ai hâte de lire le second tome !

Billy Milligan, l’homme aux 24 personnalités de Daniel Keyes

Posté : 12 février, 2014 @ 6:20 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Billy Milligan, l'homme aux 24 personnalitésGenre : Thriller, Biographie

Editeur : France Loisirs

Année de sortie : 1983

Nombre de pages : 464

Synopsis : La police de l’Ohio arrête l’auteur présumé de plusieurs viols de jeunes femmes et croit résoudre un cas facile : les victimes le reconnaissent formellement et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Il nie pourtant farouchement. Son comportement étrange amène ses avocats à demander une expertise. On découvre qu’il possède une personnalité multiple. Billy Milligan, l’homme aux 24 personnalités retrace un cas unique – et rigoureusement authentique – dans l’histoire de la psychiatrie : celui d’un jeune américain souffrant d’un syndrome de personnalité multiple à la fin des années 70.

 

Avis : D’abord, je dois dire que je ne savais pas du tout que c’était une histoire vraie, que Billy Milligan est quelqu’un de bien réel. Je pensais lire un roman, et non une biographie. J’étais déjà très intriguée par ce livre, une amie m’en ayant déjà parlé plusieurs fois.

Le prologue nous expose tout de suite la réalité de ce qui va être raconté. J’ai eu un choc en apprenant que c’était une histoire vraie. Je pense que si je l’avais lu comme un roman, et qu’on ne m’avait dit qu’à la fin que c’était la réalité, j’aurais eu du mal à y croire. L’auteur a donc la bonté de nous expliquer de quoi le livre va parler. J’avoue avoir été sceptique à propos de la maladie de Billy Milligan (qui ne le serait pas dans un cas pareil ?) mais, au fur et à mesure du livre, on se rend compte qu’il peut difficilement mentir à propos de ses personnalités. Tant de psychiatres, d’experts, et même de personnes ordinaires, affirment qu’il ne peut pas simuler … On se demande comment tant de personnes peuvent avoir la même opinion en n’ayant aucun lien avec Billy Milligan avant l’affaire. De plus, ceux qui n’y croient pas ne passent pas de temps avec lui, ne lui ont jamais parlé ou ne l’ont même jamais vu. Comment les croire, alors que ceux qui sont proches de lui se rendent compte que quelque chose ne va vraiment pas ? Ensuite, comment un homme qui simule peut accepter d’être traité comme l’a été Billy Milligan sans craquer, sans avouer qu’il a menti, que non, ce n’est pas vrai, il n’est pas dissocié, il s’est servi de ça comme d’une excuse ? Et comment peut-il inventer une histoire aussi complexe que celle racontée dans le livre, comment peut-il changer d’apparence, d’accent, comment peut-il parler des langues qu’il n’a pas apprises ? On se rend vite compte qu’une histoire comme celle-là ne s’invente pas …

L’expérience d’avoir lu un livre sur un cas de personnalités multiples nous montre qu’on ne connaît pas encore tout ce que l’esprit, et même le corps peut faire. Beaucoup de questions restent encore en suspens, et cela donne vraiment envie de les résoudre, de comprendre ce qu’il se passe vraiment en nous, et d’aider ceux qui en ont besoin, qui se sont perdus. La façon dont l’histoire est racontée rend tout cela vraiment fascinant, on y croit vraiment. Avec la description des personnalités, on s’imagine bien la stupéfaction des interlocuteurs de Billy qui le voit changer du tout au tout en quelques secondes.

Je trouve vraiment ignoble, et même inhumain la façon dont certains médecins se sont occupés de Billy, et aussi la façon dont il est jugé. Si de nombreux experts de renom parviennent à la conclusion qu’il est victime du syndrome de personnalités multiples, et si seules quelques personnes qui n’ont pas examiné le cas accusent Billy de mentir, pourquoi le condamner à la prison ? Il doit être soigné, pas emprisonné. A certains moments du livre, on se rend compte qu’on ne lui laisse aucune chance.

Les crimes qu’il a commis n’en sont pas moins horribles, et, d’un autre côté, je peux comprendre le juge en charge de l’affaire. A sa place, sans connaître le cas, dans une affaire de viol, j’aurais sans doute déclaré la même chose, je l’aurais sans doute jugé coupable. Il ne connaît pas l’accusé, ne sait pas ce qui lui est arrivé, ne connaît pas les conditions de traitements des différents hôpitaux, et il a peur de commettre une erreur en jugeant positivement Billy. Mais, ne doit-on pas s’en référer aux preuves, aux témoignages, au prestige des experts ? Ne sont-ce pas eux qui ont raison, étant donné qu’ils ont étudié le cas pendant un long moment avant de donner leur avis ? Il faut tout de même que cela n’arrive plus, et, à partir du moment où Billy est soigné, cela n’arrive plus.

Ce livre pose aussi la question de la prise en charge des enfants. Une maladie telle que celle de Billy aurait dû être détectée avant. A l’époque, il n’y avait aucun moyen de reconnaître ce genre de maladie, mais son médecin, dans son adolescence, avait détecté quelque chose qu’il n’a pas bien soigné. Aussi, on peut comprendre que Billy ait été dissocié après ce qui lui est arrivé …

J’ai trouvé la fin assez triste, et je compte lire la suite de l’histoire de Billy Milligan dès que possible.

 

Ce livre fait vraiment réfléchir et montre une facette de la vie psychique que l’on ne connaît pas forcément bien. Il nous force à nous poser des questions, nous fait passer par différentes émotions, et, à la fin, on est comme l’auteur, intimement convaincu de « l’innocence » de Billy.

Marilyn Monroe, biographie intime de Sandro Cassati

Posté : 29 juin, 2013 @ 11:17 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Marilyn Monroe, biographie intime de Sandro Cassati dans Avis littéraires couv51034238-199x300Genre : Biographie

Editeur : City

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 250

Synopsis : Cinquante ans après, la biographie intime d’une femme devenue légende. Marilyn Monroe incarne le glamour, le charme absolu. Mais qui était-elle réellement ? La poupée blonde, jeune ingénue jouant les femmes fatales aux sourires à se damner ? Cette image, forcément trop lisse et heureuse, n’était qu’une facette de la star. L’auteur dévoile enfin la véritable Marilyn, au-delà des studios de Hollywood et de ses trente films. On découvre la jeune Norma Jeane Mortensen, enfant timide, affublée d’un horrible bégaiement et aux cheveux bruns. Une enfant malheureuse, violée, trahie par les adultes, et qui, pour prendre sa revanche sur la vie, s’est transformée en une femme sublime captant tous les regards. Mais cela n’aura pas suffi à construire une vie heureuse. A 36 ans, Marilyn met fin à ses jours. En pleine gloire et en devenant une icône, pour l’éternité.

 

Avis : Ce livre m’a été offert. J’ai toujours voulu savoir qui était réellement Marilyn Monroe ; malgré cela, j’ai mis du temps à le lire (quand on voit ma PAL, cela se comprend !) J’ai trouvé la couverture très belle : elle semble bien refléter la femme à l’intérieur de Marilyn.

Ce livre m’a appris beaucoup de choses. Je l’ai trouvé bien fait, malgré les nombreuses fautes de frappe, et ajout de mots qui rendaient les phrases incohérentes. Il est accompagné d’une série de photos qui relatent à elle seule la vie de Marilyn Monroe. Ma préférée est la première que l’on voit, et que je trouve magnifique. Il est bien fait également parce qu’il commence un peu avant la naissance de Norma Jeane Mortensen ; ainsi, il englobe toute la vie de la star. Ce livre nous fait découvrir certains aspects de sa vie et certains passages sont un peu difficiles à lire. On se rend bien compte dès le début, que l’on ne lira pas un conte de fées, avec une marraine bienveillante qui aide l’enfant à découvrir la vie. Elle s’est débrouillée toute seule, et a toujours eu besoin de quelqu’un à ses côtés, sans se rendre compte de la mauvaise influence que certains exerçaient sur elle. Elle n’a pas vraiment eu d’enfance, et s’est accrochée à un rêve que l’on faisait pour elle : devenir une grande star du cinéma. Dans tout le livre, l’auteur dit bien qu’elle avait un talent exceptionnel, mais que les directeurs des maisons de production ne voulaient pas qu’elle montre ce qu’elle pouvait faire : ils ne lui donnaient jamais de rôles dramatiques, elle devait toujours jouer une jolie blonde un peu idiote. Ils voulaient qu’elle garde l’image d’une bombe sans cervelle, blonde, aux formes avantageuses. Beaucoup ne voyaient que cela en elle et il est vrai que, quand on nous parle de Marilyn Monroe, nous avons tous cela en tête. Nous avons l’image de l’actrice au-dessus d’une bouche de ventilation à Paris, tentant d’empêcher sa robe de se soulever. On peut donc dire qu’ils ont réussi … Je ne savais même pas qu’à la base, Marilyn était brune …

L’auteur, tout le long du livre, défend Marilyn, et semble indigné de comment elle est traitée par la majorité des personnes autour d’elle. Nous ressentons également cela quand nous lisons certains passages. Elle est traitée comme une moins-que-rien par certains proches, réalisateurs, producteurs. La plupart des acteurs ont gardé un bon souvenir d’elle, et le livre est parcouru de citations des différentes personnes qu’elle a aimées, qui l’ont aimé, et qui ont travaillé avec elle. Un passage m’a particulièrement choqué : celui sur les Kennedy. Je ne voyais vraiment pas le Président de cette façon et je me suis demandée comment ils avaient pu faire une chose pareille. C’est un peu (beaucoup !) de leur faute si Marilyn s’est enfoncée dans la dépression.

Finalement, la fin nous donne les circonstances de sa mort, et on ne peut que les trouver étranges. Alors que l’auteur nous parle d’Edgar Hoover et du contrôle qu’il a sur la sécurité intérieure, il nous explique que l’homme craignait que Marilyn ne parle des secrets d’Etat que les Kennedy lui avaient confié sur l’oreiller. Et, comme par hasard, elle meurt quelques jours après un week-end mystérieux chez eux. La thèse du complot semble difficile à écarter avec ce qu’affirme l’auteur : la police n’a été prévenue que quatre heures après la découverte du corps par la gouvernante, Eunice Murray, qui change de version plusieurs fois. Un an plus tard, Kennedy est tué par un fou isolé, tout comme son frère, Robert, quelques années plus tard. On ne peut plus étrange. Mais le mystère reste entier, et l’on peut penser qu’il le restera toujours.

 

En définitive, un livre bien fait, à lire si l’on veut en apprendre plus sur Marilyn Monroe, et que je relirai sans doute.

123
 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes