Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Petite note sur Les Mots de Jean-Paul Sartre

Posté : 10 octobre, 2014 @ 4:35 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Aujourd’hui, 10 Octobre 2014, je viens de relire ce livre, et je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est vraiment un des meilleurs livres que j’ai lus ! Sartre met des mots sur tant de choses difficiles à exprimer dans l’enfance, et décrit si clairement l’attitude de l’enfant … Les enfants sont les rois du monde, ils se cherchent un but, et parfois, ils trouvent une vocation. Je pense que je relirais encore ce livre, que je conseille à tous ! Ce n’est pas un classique qui fait peur, un classique illisible (comme certains les pensent pratiquement tous). Il nous ouvre une vision du monde particulière et peut aider à nous comprendre nous-mêmes.

(Et je viens aussi de me rendre compte que je l’ai lu la première fois en 2013 et qu’il parle de cette année dans son livre : ça m’a fait un peu bizarre, surtout que je l’ai un peu lu sur un coup de tête la première fois).

Les Mots de Jean-Paul Sartre

Posté : 30 octobre, 2013 @ 12:26 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Les Mots de Jean-Paul Sartre dans Avis littéraires couv58628648-177x300Genre : Autobiographie, Classique

Editeur : Folio

Année de sortie : 1995

Nombre de pages : 206

Synopsis : J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l’an, avant la rentrée d’Octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait …

 

Avis : J’étais très réticente à lire Jean-Paul Sartre. Je m’attendais à ne pas aimer du tout, à m’ennuyer aussi un peu. Je ne savais pas encore à quel point je me trompais !

L’auteur nous livre ici une autobiographie qui peut aussi bien être un essai sur la lecture et l’écriture, l’emboîtement des deux, le passage de l’une à l’autre. L’œuvre est divisée en deux parties : Lire et Ecrire, ce qui montre bien une progression d’un état à un autre. Je connais beaucoup de personnes qui lisent et qui, finalement, se sont mises à écrire, parce qu’il semblerait que la lecture mène irrémédiablement à l’écriture (pas pour tous bien sûr). Ce n’est évidemment pas pour autant qu’un grand écrivain sommeille en chaque lecteur, mais sans doute, chaque personne qui lit à l’imagination requise pour, à son tour, écrire, inventer une histoire, des personnages, un décor. Ici, Sartre découvre sa vocation : baigné dans les livres, la lecture, la littérature, lui aussi écrira.

On ne plonge pas directement dans l’enfance de l’écrivain : l’on découvre tout d’abord ses parents, ses grands-parents, ses oncles, tantes. Il commence par sa famille pour aboutir à sa naissance. Il découvre les livres très jeunes, et je me suis parfois reconnue dans les descriptions qu’il fait de la lecture enfantine. Je n’ai pas pu m’empêcher d’être surprise et de me dire : « Hé mais moi aussi je faisais ça ! ». Il décrit la lecture comme une voix que l’on entend, la voix de l’écrivain qui nous parle à travers son livre. Sa mère lui racontait des histoires, et il a voulu lire seul. Chaque enfant à qui l’on fait la lecture finit par passer par le stade dont il parle : il fait semblant de lire, invente une histoire pour faire comme les grands. Sartre se décrit aussi comme un enfant, on peut le dire, arrogant, qui a besoin du regard de sa famille et qui est sûr d’être le centre de leur monde, et même du monde : il a besoin de lui, il se doit d’agir comme il se doit. Cela m’a fait penser à Métaphysique des tubes d’Amélie Nothomb, sa biographie de 0 à 3 ans, dans laquelle elle se dit essentielle, Dieu pour les autres, qui doivent la vénérer. Certains passages de Lire m’ont fait sourire ou rire : l’auteur garde son humour, même quand il parle de désespoir puéril. L’on voit également que l’éducation marque les individus à vie, puisque souvent, l’auteur avoue avoir mis vingt ans pour se débarrasser d’une opinion que les adultes lui avaient insufflée.  

La transition entre Lire et Ecrire se fait tout naturellement. Encore une fois, je m’y retrouvais : à force de lire, l’enfant a aussi envie de créer ses propres histoires, de s’inventer des personnages fictifs dont il pourra faire ce qu’il voudra. L’auteur a commencé par mimétisme, en plagiant les œuvres qu’il avait lues, puis en les modifiant, et finalement, en en créant des inédites. J’ai préféré la première partie à la deuxième : il y a plus de retours dans le présent, plus d’interventions de l’auteur à l’âge où il écrit. Elles cassaient le récit, faisaient un peu oublier où l’on s’était arrêté. Cela n’a pas pour autant gâché mon plaisir. Sartre nous parle à un moment des écrivains et de leur opinion sur leurs livres : sa description est intéressante et il nous dit même ce qu’il pensait de ses œuvres.

L’on peut dire que les livres ont permis à Sartre de découvrir la vie, qu’il s’est forgé une identité avec eux, qu’ils lui ont appris beaucoup de choses, qu’ils ont largement influencé sa vie, et l’ont finalement amené à en faire son métier. Quand on lit, l’on a tendance à s’identifier aux personnages, à entrer dans l’histoire, à imaginer comment cela aurait pu se passer autrement, à apprendre certaines choses sans y faire attention, à s’éduquer un peu par soi-même, à découvrir de nouvelles qualités, de nouveaux défauts, des choses dont personne ne nous avait parlé avant. Lire sert à quelque chose : cela sert à se faire notre propre personnalité, à changer d’opinions sur certaines choses, à les voir autrement, par les yeux d’autres différents de nous. Spontanément, on ne lit pas pour analyser le texte que l’on a sous les yeux, mais pour s’intéresser à l’histoire, découvrir ou comprendre certaines choses, idées, concepts.

 

En définitive, Les Mots est un livre enrichissant, qui nous montre la vocation d’un grand écrivain, mais qui nous fait aussi découvrir la lecture enfantine, l’écriture qui suit, l’influence des autres sur les enfants, de l’Histoire sur les individus. C’est vraiment intéressant, je le conseille à tous ceux qui lisent !          

 

 

Métaphysique des tubes de Amélie Nothomb

Posté : 18 août, 2013 @ 9:15 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Métaphysique des tubes de Amélie Nothomb dans Avis littéraires couv66127896-185x300Genre : Autobiographie, Contemporaine

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 157

Synopsis : Parce qu’elle ne bouge pas et ne pleure pas, se bornant à quelques fonctions essentielles – déglutition, digestion, excrétion -, ses parents l’ont surnommée la Plante. L’intéressée se considère plutôt, à ce stade, comme un tube. Mais ce tube, c’est Dieu. Le lecteur comprendra vite pourquoi, et apprendra aussi que la vie de Dieu n’est pas éternelle, même au pays du Soleil levant … Avec cette « autobiographie de zéro à trois ans », Amélie Nothomb nous révèle des aspects ignorés de sa personnalité et de la vie en général, tout en se montrant plus incisive, plus lucide et plus drôle que jamais.

 

Avis : J’ai déjà lu des Amélie Nothomb et les ai toujours trouvés supers, même si spéciaux. Ce livre est la troisième autobiographie de l’auteure que je lis.

Le début est assez étrange, il faut plusieurs pages pour comprendre de quoi l’on parle si on ne lit pas le synopsis avant. Ici, pas de ton enfantin ni de langage d’enfant (excepté pour l’apouarium). C’est l’auteure adulte qui nous raconte son histoire à la première personne, mais au passé. Elle ne cherche pas à nous la raconter comme si c’était l’enfant qui parlait, mais bien comme un témoignage, pour nous montrer comment était son enfance.

J’ai été impressionnée par les détails (nombreux et très précis !) et la mémoire de l’auteure. On peut se demander si ce n’est pas enjolivé (elle en parle à un moment, en disant qu’elle n’a aucun moyen de prouver qu’elle parle de quelque chose de réel). Mais j’ai fait le choix de croire en ce qu’elle racontait et je ne le regrette pas.

Ce livre nous donne un florilège de sentiments. Tout d’abord, de l’indignation envers les parents de la petite, mais également envers l’attitude des Japonais. Même si c’est leur façon de vivre, je dois avouer que j’ai été choquée ! Ensuite, un sentiment d’étrangeté par rapport au bébé qui parle comme un adulte et qui sait déjà tant de choses à deux ans et demi ! Elle parvient à cacher à ses parents qu’elle sait parler ! De la tristesse pour la Plante, un bébé qui ne réagit pas, qui ne vit pas … Et enfin, de l’émerveillement pour le Japon, un pays magnifique où j’adorerais aller ! Tout le long du livre, on partage les sentiments du bébé et de l’auteure une fois adulte.

La dernière phrase est assez étrange : elle sous-entend que la vie de l’auteure se résume à cette période de sa vie, que le reste ne compte pas, ne vaut rien. On pourrait penser que cette époque l’a tellement marqué qu’elle la représente toute entière sans qu’il n’y ai rien à ajouter.

 

Finalement, un livre un peu étrange, mais intriguant, comme tous les livres de cette auteure. C’est un plaisir de lire ses œuvres ! Je les lirai avec plaisir.  

Ni d’Eve ni d’Adam d’Amélie Nothomb

Posté : 15 janvier, 2013 @ 8:04 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Ni d'Eve ni d'Adam d'Amélie Nothomb dans Avis littéraires couv26752747-183x300Genre : Contemporaine, Autobiographie

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2011

Nombre de pages : 183

Synopsis :  Stupeur et tremblements pourrait donner l’impression qu’au Japon, à l’âge adulte, j’ai seulement été la plus désastreuse des employés. Ni d’Eve ni d’Adam révélera qu’à la même époque et dans le même lieu, j’ai aussi été la fiancée d’un Tokyoïte très singulier.

 

Avis : Comme d’habitude, c’est un style particulier que j’adore. Stupeur et tremblements m’avait ravi : je suis autant charmée par Ni d’Eve ni d’Adam.

C’est une façon différente de découvrir le Japon, comparé au précédent « volet » : c’est toujours culturel mais on découvre aussi un peu de littérature avec Mishima et Takeshi, les paysages avec le Mont Fuji, et, cette fois encore, différentes traditions et habitudes des Japonais comme pour le passage sur les enfants de cinq ans ou sur les amoureux. J’ai adoré le passage du Mont Fuji, cela m’a encore plus donné envie de voyager et de découvrir ce pays.

A nouveau, on peut facilement s’identifier à l’auteure. Elle nous montre une vie que nous pourrions avoir, une personnalité particulière. Elle n’est pas bourgeoise, hors d’atteinte, comme certains écrivains le sont peut-être. Elle ne cherche pas à se montrer supérieure à ses lecteurs. Cette proximité nous la rend sympathique, de même que son humour. A plusieurs reprises, je me suis mise à rire en m’imaginant les situations, les expressions de visages, le ton, quand Rinri parle français par exemple.

L’histoire d’amour que nous raconte l’auteure est vraiment à part, ce n’est pas une romance comme toutes les autres. C’était réellement une belle histoire, que tous aimeraient vivre je pense. Les deux amoureux sont vraiment complices, il n’y a aucune méchanceté, aucune violence, juste de l’amour, de la tendresse. J’ai trouvé cela touchant.

Les quelques pages avant la fin étaient assez tristes. L’amour de l’un entrave la liberté de l’autre. Je comprends un peu l’auteure avec sa peur de l’engagement, même si je ne partage pas son avis. J’ai trouvé assez amusante la métaphore qu’elle utilise pour décrire les gens qui veulent rester libres.

La fin est touchante. C’est une belle histoire d’amour qui se finit de façon originale, comme elle l’a été tout le long de l’œuvre. La réaction de l’auteure et son explication est émouvante.

Beaucoup écrivent et aimeraient un jour, dans leurs rêves les plus fous, être publié. L’expérience de l’auteure redonne de l’espoir et nourrit ce rêve.

 

J’ai passé un très bon moment. Chaque nouveau livre d’Amélie Nothomb est une excellente découverte.

Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb

Posté : 30 décembre, 2012 @ 10:45 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine, AutobiographieStupeur et tremblements d'Amélie Nothomb dans Avis littéraires stupeur-et-tremblements-183x300

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2001

Nombre de pages : 186

Synopsis : Au début des années 1990, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l’implacable rigueur de l’autorité d’entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant. D’erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu’au rang de surveillante des toilettes, celui de l’humiliation dernière. Une course absurde vers l’abîme – image de la vie -, où l’humour percutant d’Amélie Nothomb fait mouche à chaque ligne. Entre le rire et l’angoisse, cette satire des nouveaux despotismes aux échos kafkaïens a conquis un immense public et valu à l’auteur d’Hygiène de l’assassin le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999.

 

Avis : J’ai lu ce livre parce qu’il m’a été conseillé, mais je n’avais pas été convaincue par le synopsis. Et bien, heureusement que je ne me suis pas écoutée ! Je serais passée à côté d’une œuvre vraiment intéressante qui nous en apprend beaucoup sur le Japon.

C’est un style assez particulier que j’ai vraiment apprécié. L’auteure dit les choses comme elles sont, sans chi-chi, mais sans tomber dans la vulgarité pour autant. Elle nous fait voir le Japon sous un angle moins flatteur qu’il ne peut l’être d’habitude, mais elle ne semble jamais cesser de l’aimer pour autant. Elle ne nous pousse pas à le détester, et continue d’en penser du bien malgré son expérience, ce qui ne serait pas le cas de tout le monde. 

Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce livre, c’est de découvrir la mentalité nippone telle qu’elle est, notamment lorsque l’auteure décrit ce qu’est, au Japon, une femme parfaite, ou ce qui est déshonorant. C’est tellement différent en Occident qu’on se demanderait presque si ce n’est pas un autre monde ! En plus de cela, je ne connaissais pas la vie dans les entreprises japonaises (comme la plupart des Français je pense) et j’ai trouvé cela intéressant de la découvrir. Je ne m’attendais pas à ça, même si je me doutais que ce ne devait pas être le pays des Bisounours. Cela ressemble un peu aux autres entreprises, où tous les prétextes sont bons pour se marcher dessus, mais en pire. Le déshonneur guette à chaque faux pas. Ce doit vraiment être dur d’être accepté au Japon pour un étranger qui ne connait pas tous les codes de conduites, toutes les règles à respecter …

J’ai aimé la façon qu’a l’auteure de nous embarquer dans son histoire : il n’y a pas de présentation, on entre directement dans son monde. Cela nous permet aussi de connaitre les personnages petit à petit, grâce à leur attitude, à ce qu’ils disent, et aux pensées de l’auteure à leur égard.

Je trouve l’auteure très attachante. Je n’ai pu que compatir à ce qui lui arrivait. Il est facile de s’identifier à elle : le portrait qu’elle fait d’elle-même montre une femme comme les autres, qui a ses rituels, ses délires, ses envies, son passé. J’ai vraiment adoré son humour, qui tend à dédramatiser tout ce qu’elle vit et qui rend la lecture vraiment agréable. Elle sait rire de tout, même de ce qu’il y a de pire. 

 

Ce premier livre d’Amélie Nothomb m’a vraiment charmé ! Je lirais avec grand plaisir ses autres œuvres ! 

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