Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Libre comme une déesse grecque de Laure de Chantal

Classé dans : Avis littéraires,Coup de cœur — 9 juillet, 2024 @ 11:20

Libre comme une déesse grecqueGenre : Essai, Féminisme, Mythologie

Editeur : Flammarion (Champs)

Année de sortie : 2024 [2022]

Nombre de pages : 244

Synopsis : Les Grecs et les Romains ont-ils inventé le féminisme ?

Si les sociétés antiques peuvent être qualifiées de machistes, leur mythologie nous montre tout le contraire. Elle nous montre de savantes magiciennes, comme Médée ou Circé, de sages gouvernantes, comme Pénélope, d’irréductibles guerrières comme les Amazones et des déesses, tant de déesses, les Parques, les Muses, Aphrodite, Athéna, toutes porteuses de civilisation et de création. Non seulement la mythologie gréco-romaine nous offre des figures de femmes profondément puissantes, mais elle a donné des traits féminins aux plus belles forces de la civilisation. Dans la mythologie, le meilleur de l’Homme est une femme.

 

Avis : J’ai adoré cette vision très puissante des femmes dans la mythologie grecque !

Je n’ai pas grand-chose de négatif à écrire, honnêtement : j’ai aimé la façon dont l’autrice a organisé son œuvre et les femmes qu’elle a choisies de mettre en avant, l’humour qu’elle infuse parfois, l’émotion que l’on ressent aussi en lisant certains paragraphes. J’ai adoré redécouvrir des déesses, découvrir des héroïnes mais, surtout, j’ai adoré que l’autrice entre dans le détail, que ce soit dans les histoires racontées ou dans l’étymologie qui est passionnante ! J’ai adoré retrouver des œuvres d’art, les voir analysées, les voir expliquées et comprendre à nouveau, s’il était besoin, qu’en fin de compte, tout est sujet à interprétation.

Je m’y connais plutôt en mythologie et, effectivement, j’avais aussi la vision de cette société, de cette culture misogyne, de ces dieux puissants qui, parfois, dégradent les femmes au rang d’objet, les placent en victimes. J’ai adoré que l’autrice me les fasse voir très différemment, pas du tout comme je l’ai appris et comme je l’ai vu moi-même pendant toutes ces années. Cela ne veut pas dire, bien sûr, que les sociétés grecque et romaine n’étaient pas sexistes : les femmes ne sont pas citoyennes, elles ont peu de droits, elles sont propriété de leur mari et toujours sous la tutelle d’un homme, excepté certaines veuves ou quelques femmes à la marge des autres, comme les hétaïres grecques. Mais cette autre vision de la culture et de la littérature gréco-romaines m’a touchée, m’a rassurée, en un sens, m’a donné de la force aussi. Ce livre m’a également donné très envie de découvrir certains textes ou auteurs, comme Callimaque, Catulle et Ovide – j’ai lu les deux derniers, mais pas les ouvrages mentionnés.

Je n’arrivais pas à mettre le doigt sur la raison pour laquelle, malgré la misogynie de la mythologie grecque, je l’adorais toujours profondément. Évidemment, c’est un réservoir d’histoires, le « premier roman du monde », mais c’est aussi une œuvre qui nous montre un grand éventail de personnages, divins ou mortels, aux prises avec des émotions violentes, aussi bien positives que négatives. J’ai une nouvelle raison de l’adorer : la liberté de ces femmes qui la peuplent.

Dernière remarque tout de même : certains éléments ne m’ont pas totalement convaincue – j’ai noté de petites questions dans les marges -, mais cela n’a pas gâché ma lecture, que j’ai trouvé rafraîchissante.

 

Donc, une excellente œuvre sur les femmes dans la mythologie grecque (et un peu la mythologie romaine aussi) que je recommande chaudement ! Je lirai avec plaisir d’autres ouvrages de l’autrice, comme Notre grammaire est sexy : Déclaration d’amour à la langue française ou Les neuf vies de Sappho : Le premier écrivain est une écrivaine !

Les sœurs Charbrey, tome 2 : Un mari récalcitrant de Cassandra O’Donnell

Classé dans : Avis littéraires — 8 juillet, 2024 @ 6:09

Un mari récalcitrantGenre : Historique, Romance

Editeur : J’ai lu

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 250

Synopsis : - Ton fiancé sait-il à quel point tu peux être insolente dans l’intimité ?
- Non, mais moi je sais à quel point tu peux être mufle devant tout le monde, rétorqua Rosalie avec un sourire glacial.
Rosalie Charbrey ne parvient pas à y croire. Comment le duc de Langford, l’homme qui l’a séduite et abandonnée deux années plus tôt, ose-t-il se comporter d’une manière aussi odieuse ? Que cherche-t-il après tout ce temps ? À ruiner son bonheur et son prochain mariage avec le jeune et charmant vicomte d’Edgfield ? Bah, peu importe si ce débauché semble, pour une raison obscure, déterminé à lui rendre la vie impossible, Rosalie est fermement décidée, elle, à résister aussi bien à ses assauts qu’à gagner la guerre que « Sa Grâce » vient de lui déclarer…

 

Avis : J’ai lu le premier tome de cette duologie il y a un moment maintenant – après vérification, c’était il y a dix ans ! – et j’en garde un bon souvenir : c’était une lecture légère, sans prise de tête et surprenante parce que la romance, à l’époque – et aujourd’hui encore – n’est pas mon genre préféré. Je suis très difficile et je suis rapidement agacée par certaines tropes. Je me rappelle m’être complètement laissée surprendre et emporter par Sans orgueil ni préjugé. Dix ans plus tard, alors que je sentais arriver la panne de lecture, que rien ne me faisait envie malgré ma PAL infinie, je me suis lancée dans la lecture de ce deuxième tome.

Je m’attendais à la même chose que pour le premier : quelque chose de léger mais de passionné, qui m’emporte, le temps de la lecture, loin de mes doutes et de mes soucis. C’est exactement ce que j’ai obtenu !

C’était facile à lire, rapide, l’écriture était bonne – même si la répétition de certaines phrases m’a gênée parfois. L’histoire n’était pas forcément très originaleSPOILER 1 J’ai apprécié que, contrairement à Morgana, le domaine de prédilection de Rosalie soit la littérature, mais j’aurais aimé la voir davantage à l’œuvre !

Bien sûr, ce n’est pas parce que j’apprécie un livre que je ne remarque pas certains éléments qui ne me plaisent pas forcément : ici, les personnages masculins sont assez caricaturaux, des espèces d’ours mal-léchés devenus lions attendrissants, fidèles à une seule femme, la leur, mais capables de redevenir sauvages pour les protéger. La violence dont ils sont capables est effarante puisque SPOILER 2
Pour autant, cette fois, j’ai su laisser de côté cette petite voix qui pointe tous les défauts des livres que je lis pour apprécier le voyage ! Enfin, j’ai l’impression que j’apprécie davantage les romances historiques que les contemporaines.

Donc, une duologie qui m’a emportée, comme je le voulais, et que je relirai sans doute quand la panne de lecture pointera le bout de son nez !

 

SPOILER 1 une jeune femme se fait apparemment berner par un homme qui l’a séduite mais, en fait, il avait peur de s’engager et donc, lorsqu’il revient et qu’elle est sur le point de se marier, il fait tout pour la dissuader – y compris la séduire de nouveau. On ajoute à cela un enlèvement, transformant Rosalie en demoiselle en détresse, des hommes prêts à la violer et Langford en sauveur face à la femme fatale et déçue qui se venge sur la jeune femme juste et honnête qu’est l’héroïne. Tout cela, moins la naïveté de Rosalie qui a un caractère assez trempé tout de même, comme sa sœur dans le tome précédent.

SPOILER 2 Langford va jusqu’à tuer Alice en l’étranglant – ou en lui cassant la nuque, ce n’est pas tout à fait clair. Pour autant, ce n’est pas ce qui gêne Rosalie ; en effet, si elle ne revient pas vers lui, c’est parce qu’elle pense encore qu’il ne l’aime pas … 

Mythes & Meufs, tome 2 de Blanche Sabbah

Classé dans : Avis littéraires — 3 juillet, 2024 @ 11:10

Genre : Biographie, Bande-dessinéeMythes et meufs 2

Editeur : Dargaud

Année de sortie : 2023

Nombre de pages : 131

Synopsis : Blanche Sabbah décortique des mythes, des contes, des textes bibliques et des dessins animés en y interrogeant le rôle de la femme et la façon dont ces récits ont évolué à travers les siècles, participant à une éducation patriarcale. 21 nouvelles figures à découvrir dans ce nouvel opus : La belle (de la Belle et la Bête), Circé, Mulan, Lady Macbeth, Barbie, La Parisienne, Esmeralda, la Schtroumpfette, Ellie (The Last of Us), Trinity Daenerys Targaryen, Poison Ivy, Atalante, Les Walkyries, Chang’E, Les Ménades, Sainte Soline, Égérie, Anne Frank et un épisode spécial « Les autrices » sont au sommaire de ce volume 2.

 

Avis : Un très bon second tome, même si je ne suis pas d’accord avec tout.

J’ai aimé que les figures présentées soient assez diversifiées, aussi bien du point de vue de leur origine que de leur provenance, mais aussi sur les analyses qu’elles suscitent, les thèmes qu’elles permettent d’aborder, les idées qu’elles font émerger.
J’ai adoré la partie sur Poison Ivy, un personnage que j’aime beaucoup !
Je rejoins totalement l’autrice sur certaines analyses, notamment celle du personnage de Daenerys Targaryen et sur le côté très stéréotypée des femmes dans Game of Thrones à mesure que l’on avançait dans la série.

Je suis moins d’accord sur l’analyse des héroïnes shakespeariennes, notamment parce que les hommes, chez le dramaturge, sont eux aussi le jouet de leurs passions – je pense notamment à Othello, puisque l’autrice mentionnait Desdémone.

Enfin, j’ai découvert de nouvelles figures historiques ou mythologiques, notamment Sainte Soline et Chang’e !

J’ai passé un très bon moment ; en effet, ce n’est pas parce que je ne partage pas toutes les idées de l’autrice que je ne sors pas positive de cette lecture. J’ai appris des choses, je me suis posé des questions. Ce livre a alimenté mes débats intérieurs et mes réflexions, et c’est tout à fait ce que j’en attendais. J’espère que l’autrice continuera cette série que je trouve passionnante !

Magic Charly, tome 3 : Justice soit faite ! d’Audrey Alwett

Classé dans : Avis littéraires,Coup de cœur — 3 juillet, 2024 @ 10:49

Genre : Fantasy, JeunesseJustice soit faite !

Editeur : Gallimard Jeunesse

Année de sortie : 2022

Nombre de pages : 532

Synopsis : Thadam est en danger : les pannes de magie se multiplient, les gens disparaissent mystérieusement et perdent la mémoire. Sapotille, June et Césaria tentent de déjouer les plans machiavéliques du juge Dendelion qui cherche à accaparer tous les pouvoirs. Seul Charly peut agir, mais il s’est perdu dans un autre monde. Sapotille et ses amis réussiront-ils à le retrouver pour contrer l’Académie et que, enfin, justice soit faite ?
Cabane à pattes de poulet, noix-surprises, apocachips et trolls tricheurs aux cartes…
Le final ensorcelant de Magic Charly !

 

Avis : Au fil des tomes, j’avais de plus en plus aimé lire les aventures de Charly : ce dernier volume est mon préféré !

On y retrouve le monde enchanteur des magiciers, avec tout ce qui était déjà fascinant dans les tomes précédents : l’utilisation de la langue, les gemnez, l’histoire mystérieuse des deux types de magie et de la dernière guerre magique, les allégories … On suit de nouveau les personnages que l’on affectionne déjà, comme Charly, Sapotille – qui reste mon personnage préféré -, June, mais aussi Césaria, Célestin ou encore les élèves de Saint-Fouettard. Tous ont évolué depuis le premier tome et continuent à le faire ici, avec un focus plus poussé sur Sapotille. En effet, la jeune fille grandit et a vécu des choses qui l’ont secouée SPOILER 1 J’ai aussi beaucoup aimé, ici, découvrir SPOILER 2

Mais plus que l’intrigue et les personnages, ce que j’ai aimé, dans ce roman, c’est le fait de me laisser entraîner dans le monde des magiciers, de me laisser porter, de ne pas me prendre la tête. J’ai adoré ces moments d’évasion offerts par l’autrice : j’étais bien, dans ma petite bulle, avec les personnages ! J’ai parfois eu mal au cœur SPOILER 3, j’ai été émue, mais, pendant toute l’œuvre, j’ai conservé un sentiment de légèreté qui m’a fait du bien. Je me suis d’ailleurs, après coup, trouvée dure avec le premier tome, L’Apprenti. Même si le lecteur a déjà été immergé dans différents univers magiques, celui-ci reste enchanteur et j’ai, enfin, réussi à me laisser conquérir.

J’ai aimé la fin, même si elle m’a semblé SPOILER 4

 

Donc, je lirai d’autres romans d’Audrey Alwett, et notamment Les Poisons de Katharz. Je relirai sans doute aussi Magic Charly !

 

SPOILER 1 l’incident avec son grimoire pouvant facilement être, métaphoriquement et littéralement, étant donné le côté très intime des grimoires, une agression sexuelle. Elle doit donc apprendre ce qu’elle tolère, ce dont elle ne veut pas ; apprendre à se faire confiance et à se faire entendre, surtout quand elle trouve que la personne en face d’elle va trop loin.

SPOILER 2 l’autre côté des portails avec Dame Carasse. J’ai aimé la dynamique entre les deux sorcières plus âgées et le fait que Dame Carasse accepte de prendre Charly comme apprenti tout en sachant ce que ses hôtes ont l’intention de faire. 

SPOILER 3 – notamment quand j’ai compris que Célestin allait mourir – parce que je me suis fait spoiler – et quand c’est effectivement arrivé - 

SPOILER 4 un peu convenu. Je trouve tout de même ingénieux de finir sur le fait que Charly élabore un antidote pour sa mère, et j’aime qu’on nous laisse imaginer la suite : est-ce une réussite ou non ? 

Chantecler d’Edmond Rostand

Classé dans : Avis littéraires — 3 juillet, 2024 @ 8:19

ChanteclerGenre : Classique, Théâtre

Editeur : GF

Année de sortie : 2020 [1910]

Nombre de pages : 336

Synopsis : Théâtre de la Porte Saint Martin, 7 février 1910 : le rideau se lève sur Chantecler. Depuis plus de cinq ans, la nouvelle pièce de l’auteur de Cyrano est sans cesse annoncée, puis remise à plus tard : ce jour-là, le Tout Paris s’est déplacé pour la découvrir enfin. Mais très vite, la perplexité gagne la salle. Point de décor historique ici, ni de personnage héroïque : la scène est une basse-cour; les personnages, des poules, des dindons, des canards, des lapins, des crapauds. Et le héros ? Un coq, Chantelcer, persuadé que c’est son chant, chaque matin, qui fait lever le soleil …

 

Avis : J’avais très envie de découvrir d’autres pièces d’Edmond Rostand après Cyrano de Bergerac, mais j’avais peur qu’aucune ne soit à la hauteur. Et, effectivement, Chantecler m’a moins touchée et moins plu que Cyrano, mais je me dis aussi qu’elles ne sont pas, toutes les deux, dans la même classe et qu’elles ne peuvent donc pas vraiment être comparées.

Ici, l’auteur met en scène un coq qui SPOILER 1 Il ne m’a pas, pour autant, semblé arrogant mais, plein de sa mission, il ne peut se permettre de ne pas chanter quand l’aube arrive.
La pièce m’a touchée, m’a fait rire et certains passages sont excellents. Certes, c’est « stéréotypé » au niveau de la symbolique des animaux : les oiseaux de la nuit sont maléfiques et Chantecler, le coq, symbole de la France, attaqué, se doit de resplendir et de triompher. Mais cela ne m’a pas gênée. C’est une pièce métaphorique qui demandait un « combat » entre bien et mal, Chantecler représentant aussi une certaine forme de morale.
L’œuvre reste originale en mettant en scène des animaux dans une pièce impossible à représenter sans virer au ridicule ; ce n’est pas pour autant qu’elle est mauvaise. Au contraire : j’ai vraiment apprécié entrer dans l’univers de la ferme, paisible et simple, découvrir les personnalités de chacun et comprendre la raison SPOILER 2

Un des grands thèmes abordés également par la pièce est celui de la création artistique. Si certains sont de véritables artistes, parfois modestes, parfois moins, d’autres ne sont que des imitateurs, des perroquets, voire des êtres qui ne font qu’aligner des mots sans queue ni tête pour paraître intelligents ou avant-gardistes, peut-être même différents, incompris et donc supérieurs à ceux qui ne les comprennent pas. Il m’a semblé à la fois drôle et affligeant que l’on puisse aujourd’hui encore faire le même constat. Entre ceux qui adorent s’entendre parler, ceux qui prononcent des phrases incompréhensibles pour avoir le plaisir de se revendiquer génies incompris et ceux qui sont de véritables créateurs, le champ artistique est un fouillis dans lequel on trouve quelques perles.

Dernière remarque sur ma scène préférée : celle du Coq et du Rossignol. C’était vraiment très beau et porteur d’espoir puisque SPOILER 3 C’est aussi le passage où j’ai trouvé les plus beaux vers et où j’ai le plus annoté !

Enfin, je ne l’ai pas précisé mais l’œuvre est écrite en vers : quel bonheur ! Ce sont mes pièces préférées ! J’ai un peu plus de mal avec les répliques brisées – il y en a de nombreuses ici – mais c’était tout de même un plaisir !

Donc, une belle pièce métaphorique, touchante et poétique, qui confirme mon amour pour Edmond Rostand que je continuerai à lire avec plaisir !

 

SPOILER 1 pense qu’il fait lever le soleil.

SPOILER 2 pour laquelle les animaux veulent la mort de Chantecler.

SPOILER 3 le Rossignol qui meurt est aussitôt remplacé par un autre, montrant que ce « r » majuscule représente, en quelque sorte, l’espèce entière du rossignol plutôt qu’un individu. Celle-ci ne meurt donc jamais, perpétuant le chant de l’oiseau à l’infini.

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