Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour la catégorie 'Avis littéraires'

Malpertuis de Jean Ray

Posté : 13 janvier, 2025 @ 5:33 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantastique, HorreurMalpertuis

Editeur : 10/18

Année de sortie : 2023 [1943]

Nombre de pages : 226

Synopsis : L’oncle Cassave va mourir. Il convoque toute sa famille à son chevet dans la demeure de Malpertuis et leur dicte ses dernières volontés : que tous s’installent dans cette colossale maison de maître et que revienne, aux deux derniers survivants, sa fortune. Aucun des proches ne se doute du drame qui les attend. Tout commence par des lumières qui s’éteignent mystérieusement. Bientôt l’horreur jaillira des murs même de la maison. Le roman Malpertuis est un chef-d’œuvre de la littérature fantastique.

 

Avis : A VENIR

Mon mari de Maud Ventura

Posté : 7 janvier, 2025 @ 9:40 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineMon mari

Editeur : Collection Proche

Année de sortie : 2023 [2021]

Nombre de pages : 266

Synopsis : Elle a la vie dont elle rêvait : une belle maison, deux enfants, l’homme idéal. Après quinze ans de vie commune, elle ne se lasse pas de dire : « Mon mari ! » Pourtant elle veut plus encore : il faut qu’ils s’aiment comme au premier jour. Alors elle s’impose une discipline de fer pour entretenir la flamme. Elle l’observe, note ses fautes, tend des pièges, le punit en conséquence. Elle est follement amoureuse de lui. Jusqu’au jour où, évidemment, elle va trop loin …

 

Avis : J’étais très intriguée par ce livre que je voyais un peu partout, mais surtout sur des chaînes anglophones que je regarde régulièrement. J’ai fini par me laisser tenter !

D’abord, je trouve que le résumé en dit beaucoup trop et je suis contente de ne pas l’avoir relu en entier ; ceci dit, je me souvenais de la dernière phrase et j’attendais cet « événement » beaucoup plus tôt dans le texte – il n’arrive qu’à la fin. Donc, petit conseil si vous ne l’avez pas encore lu : ne lisez pas le synopsis ! Sachez juste que la narratrice est obsédée par son mari – amoureuse, dira-t-elle – et que sa vie, ses pensées, toutes ses préoccupations tournent constamment autour de lui. Cela rend également le sujet même du roman original, sans doute pas dans l’idée de la conservation d’un amour pur et exclusif, mais peut-être dans la perception de cet amour par une femme qui, pense-t-elle, est restée coincée au stade d’amoureuse.

Ce que j’ai adoré, bien sûr, c’est que la narratrice, qui reste anonyme, est indigne de confiance – autrement dit, mon genre de narrateur préféré ! Le lecteur comprend vite non seulement qu’elle ne voit pas tout à fait les choses normalement, mais en plus, qu’elle ne lui dit pas tout, voire que, potentiellement, elle lui ment ! J’écris « potentiellement » parce qu’il ne peut pas en être sûr pour autant, il n’a qu’une intuition qu’il ne peut pas vérifier sur le moment. Cette narratrice, de manière assez originale et révélatrice, n’est pas la seule à ne pas être nommée : c’est aussi le cas de son mari, dont le prénom n’est jamais mentionné clairement, bien qu’elle l’évoque plusieurs fois sans le donner. Il n’est, en fin de compte, plus un individu mais simplement la fonction qu’il occupe auprès d’elle ; il ne peut rien être d’autre, il vit par rapport à elle. SPOILER 1

Ce roman est écrit sur un ton plutôt léger ; il m’a fait rire et sourire à plusieurs reprises. Ce n’est pas tout à fait un thriller – j’ai vu cette classification surtout chez les anglophones – ni tout à fait un roman d’horreur, même si j’ai un peu eu l’impression d’entrer dans une forme d’enfer en débarquant dans la vie de cette femme. Le récit aurait pu virer de bord et intégrait clairement l’un ou l’autre des genres, mais il reste plutôt à la frontière, ce qui est assez habile. SPOILER 2 De plus, ce roman, sans entrer dans une catégorie précise, est aussi terrifiant pour une autre raison : le lecteur peut, à certains moments, et lors de certaines réflexions de la narratrice, s’identifier à elle, notamment quand elle « overthink«  tout ce qui se passe autour d’elle, ce que son mari fait ou ne fait pas, ce qu’une amie dit ou ne dit pas, ce qu’elle-même offre à une amie. J’ai parfois eu l’impression que l’autrice avait décidé de pousser cette tendance de l’overthinking à l’extrême avec sa narratrice : elle se repasse les conversations qu’elle a avec son mari, elle les décortique, elle pèse chaque mot SPOILER 3 Surtout, à aucun moment, la narratrice ne se dit qu’elle pourrait simplement communiquer avec son mari ! D’après ce que j’ai compris, dans son milieu social, « ça ne se fait pas » ; à plusieurs reprises, elle laisse entendre qu’elle ne peut pas partager ses émotions avec son mari. Cet aspect « absence de communication » aurait pu m’agacer mais, ici, il est nécessaire au déroulement de l’intrigue et m’a plutôt semblé logique. Cela participe aussi très bien de la caractérisation du personnage SPOILER 4

Ce texte comporte également une grosse part tournée vers l’« esthétique », les conventions, le rang social. Cette femme est obnubilée par l’apparence, le regard des autres et la place qu’elle occupe. C’est proprement épuisant ! Rien que lire les efforts qu’elle fournit ou l’argent qu’elle dépense pour ne pas se « négliger » m’a fait tressaillir !

Concernant les enfants, j’ai peu à peu ressenti de la compassion pour eux : SPOILER 5

La fin m’a surprise tout en confirmant une piste à laquelle j’avais pensé : SPOILER 6 Aussi, j’ai adoré la façon dont s’ouvre et se clôt le texte : le roman est parfaitement bouclé !

Enfin, je me dois de faire une petite remarque sur l’écriture que j’ai beaucoup aimé. Elle est élégante, fluide, parfois presque poétique sans jamais trop en faire. L’autrice choisit ses mots avec soin pour sa narratrice, ce qui se sent. On sent un réel travail du vocabulaire, une précision que j’ai adorée. Je lirai avec plaisir d’autres livres de l’autrice, et notamment Célèbre, sorti en 2024 !

 

Donc, un premier roman très réussi, très prenant et qui me permet de bien commencer mon année lecture 2025 !

 

 

SPOILER 1 Il est assez ironique et intelligent que le lecteur découvre, à la fin du roman, que ce mari fait subir le même sort à sa femme et ne l’appelle que par ce rôle qu’elle joue auprès de lui.

SPOILER 2 La fin laisse tout de même présager qu’elle pourrait aller plus loin : l’empoisonner à petit feu pour le rendre léthargique ou carrément le tuer !

SPOILER 3 elle va jusqu’à les enregistrer, fouiller dans son ordinateur et, par ce biais, dans son téléphone. Elle se demande, pendant tout le roman, pourquoi son mari l’a comparée à une clémentine, ce qui peut paraître complètement anodin mais qui lui reste en tête pendant toute la semaine et devient une rengaine dans le texte.

SPOILER 4 qui prête des intentions à son mari, interprète absolument tout et, encore une fois, laisse le lecteur penser qu’elle va beaucoup trop loin quand, en réalité, son époux joue effectivement avec tout ce qu’elle imagine.

SPOILER 5 ils vivent aux côtés de deux personnes complètement obnubilées l’une par l’autre, qui se jouent des tours, se rendent fous – comme le dit le mari – qui se torturent sans vraiment s’occuper d’eux. En fin de compte, je n’étais pas étonnée, à la fin du roman, qu’ils restent constamment à deux !

SPOILER 6 je me suis posé la question, à un moment donné, de savoir si le mari, lui aussi, « jouait » avec elle, notamment quand elle dit qu’il lui arrive plusieurs fois par jour d’entendre des « je t’aime » qu’elle a, en réalité, imaginé, ou quand elle sous-entend qu’il la torture. Je me suis dit qu’elle devait exagérer, tout interpréter à outrance, que c’était elle, la personne dérangée du couple. Il s’avère qu’ils le sont tous les deux et qu’ils se sont, visiblement, bien trouvés ! Je me demande, cependant, si cette fin ne réduit pas l’intelligence de cette femme à la bêtise ce qui peut, d’un autre côté, être dommage. Le fait est qu’elle n’est, en réalité, pas « folle » : il lui fait subir la même chose qu’elle – ou, en tout cas, il lui fait subir quelque chose, peut-être qui s’apparente davantage à un jeu que ce qu’elle entreprend et qui est plus une forme de contrôle, un système de récompenses et de punitions – puisqu’elle pense avoir des hallucinations auditives et le trouve froid. Comment peut-elle ne pas se rendre compte de son manège alors qu’il utilise les mêmes techniques qu’elle ? C’est vraiment étrange : cette fin a réussi à créer chez moi une forme de compassion pour cette femme que j’ai trouvée à la fois drôle et terrifiante assez rapidement dans le roman ! De plus, cette fin rend le mari pire que sa femme : il sait ce qu’elle fait alors qu’elle n’est pas consciente que lui aussi met en place une forme de jeu malsain avec elle. Il sait absolument tout, ce qu’elle a aussi rendu facile parce qu’elle garde une trace écrite de tout, comme si elle voulait être découverte – puisqu’elle laisse traîner ses carnets, par exemple. Elle est persuadée que, s’il les trouvait, il réagirait et lui en parlerait ; elle n’a pas compris qu’il a intégré tout ça à sa vie sous forme d’une farce perverse.

Résister à la culpabilisation : Sur quelques empêchements d’exister de Mona Chollet

Posté : 28 décembre, 2024 @ 5:27 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Essai, SociologieRésister à la culpabilisation

Editeur : Zones/Lizzie

Année de sortie : 2024

Nombre de pages/minutes : 264/545

Synopsis : Harcèlement, humiliations, insultes : nous sommes bien averti.es de ces fléaux de la vie en société et nous nous efforçons de lutter contre eux. Mais il y a un cas de figure que nous négligeons : celui où l’agresseur, c’est… nous-même. Bien souvent résonne dans notre tête une voix malveillante qui nous attaque, qui nous sermonne, qui nous rabaisse ; qui nous dit que, quoi que nous fassions, nous avons tort ; que nous ne méritons rien de bon, que nous présentons un défaut fondamental. Cette voix parle particulièrement fort quand nous appartenons à une catégorie dominée : femmes, enfants, minorités sexuelles ou raciales…
Ce livre se propose de braquer le projecteur, pour une fois, sur l’ennemi intérieur. Quels sont ces pouvoirs qui s’insinuent jusque dans l’intimité de nos consciences ? Comment se sont-ils forgés ?
Nous étudierons quelques-unes de leurs manifestations : la disqualification millénaire des femmes et, notamment, aujourd’hui, des victimes de violences sexuelles ; la diabolisation des enfants, qui persiste bien plus qu’on ne le croit ; la culpabilisation des mères, qui lui est symétrique ; le culte du travail, qui indexe notre valeur sur notre productivité ; et enfin la résurgence de logiques punitives jusque dans nos combats contre l’oppression et nos désirs de changer le monde.

 

Avis : Après avoir lu Sorcières et l’avoir plutôt apprécié, j’avais ajouté plusieurs livres de Mona Chollet dans ma wish-list. J’ai appris, peu de temps avant sa sortie, la publication de cet essai qui m’a tout de suite intéressée. Je l’ai écouté sur Spotify avant de le prendre en physique pour en avoir un exemplaire à la maison.

Comme beaucoup, sans doute, et comme l’autrice elle-même, je suis sujette à la culpabilité. C’est vraiment un des plus gros boulets que je me traîne au quotidien. Je suis capable de culpabiliser pour tout et il est donc très facile, pour quasi n’importe qui et même sans le vouloir, de faire en sorte que je me sente mal. A la lecture du titre de ce nouvel essai, évidemment, j’étais à la fois intriguée et pleine d’espoir : serait-ce possible que quelqu’un ait trouvé la solution à ce problème qui me pourrit la vie ? D’un côté, oui ; de l’autre, pas vraiment.

Ce livre fait partie de mes préférés de l’année parce qu’à sa lecture, à plusieurs reprises, je me suis sentie comprise, même si je ne suis pas forcément d’accord avec absolument tout ce qu’écrit l’autrice. Dès le début, avec la voix que décrit Mona Chollet, celle qu’elle entend dans sa tête, je me suis dit que j’étais au bon endroit pour me sentir un peu moins mal ou, en tout cas, pour me sentir moins seule. L’autrice prend le parti d’évoquer ce sujet par le prisme du féminisme, en parlant principalement de la culpabilisation des femmes, de l’origine de ce phénomène et de sa propagation dans d’autres sphères de la société. J’ai eu peur, au début, qu’elle se concentre exclusivement sur le rôle du clergé catholique dans la culpabilisation des femmes ; c’est un argument qui revient régulièrement, mais qui est accompagné d’autres. Autrement dit, l’autrice ne se contente pas de « taper » sur la religion, elle va plus loin. Je ne suis pas toujours d’accord avec elle sur certains aspects de cet argument – notamment quand elle explique que ce sont les préceptes mêmes de la religion qui incriminent la femme – mais cela n’a pas gêné ma lecture parce qu’elle se concentre assez peu dessus.

L’autrice passe aussi par la « diabolisation de l’enfant« , qui occupe l’entièreté du chapitre 2 et qui m’a parfois laissé perplexe – non pas pour les propos tenus par l’essayiste, mais pour ceux des psychologues et pédiatres qu’elle cite. J’ai trouvé que certains exemples étaient à la limite de la maltraitance, voire en sont tout à fait : on peut ne pas être partisan d’une éducation « positive » telle qu’on la voit mise en avant et qui semble parfois dériver si l’on ne comprend pas ses préceptes ou comment la mettre en place, mais certaines recommandations citées semblent aberrantes.

Mes chapitres préférés sont les derniers. Ils traitent de la productivité et des dérives du militantisme. Ils m’ont, honnêtement, fait prendre conscience d’un poids sur mes épaules. Je ne suis, à nouveau, pas forcément d’accord avec tout ; mais je me suis retrouvée dans le portrait dressé par l’autrice, dans cette envie de se détendre, de se laisser un peu aller parfois – de cette peur aussi de se laisser trop aller. Et je me suis rendu compte que les références de l’essayiste sont des textes que j’ai moi-même ajoutés à ma wish-list parce que le sujet m’intéresse – celui de la productivité à outrance, du fait de ne plus regarder autour de soi, de se désoler de contretemps qui nous empêchent de travailler alors même que la vie n’attend que d’être contemplée et vécue, d’une forme d’exploitation qui nous épuise mais à laquelle on consent parce qu’il « faut » travailler pour vivre. Quant au militantisme, j’ai vraiment eu l’impression d’une bouffée d’air frais : l’autrice reprend des idées qui me sont déjà venues, comme la culpabilisation de l’individu, la traque des moindres faux pas de ceux qui nous entourent et la responsabilisation à outrance de chacun quand ce sont les gros groupes, les multinationales, les gouvernements qui ont le pouvoir d’agir de manière beaucoup plus concrète. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire d’efforts à l’échelle de l’individu, mais il ne faut pas être naïf non plus. Et je suis assez agacée par les conseils appuyés sur comment se comporter en bon petit citoyen soucieux de la planète quand je vois l’absence totale de prise en charge des élus ou des PDG d’entreprises. Le message est clair, lucide et doux : faire ce que l’on peut avec nos moyens, mais ne pas se leurrer et devenir un insupportable agent de surveillance pour ceux qui nous entourent. J’en garde aussi la profonde conviction que se juger et juger les autres ne nous apportent que du ressentiment, de la colère et de la mélancolie ; est-ce vraiment dans ce bain nauséabond que l’on veut vivre ?

Dernière remarque : j’ai fini par acheter un exemplaire après la lecture audio – la narratrice est très douée, d’ailleurs ! – parce que j’étais frustrée de ne pas avoir accès à la bibliographie. Il s’avère qu’il n’y en a pas dans l’ouvrage, ce que je trouve dommage ; toutes les références ne sont citées qu’en notes de bas de page, ce qui fait que j’ai dû toutes les relire pour retrouver les textes qui m’avaient interpellée !

 

Donc, un essai qui m’a fait réfléchir, qui m’a appris des choses, que j’ai apprécié découvrir et que je recommande chaudement !

La Chatte de Colette

Posté : 17 décembre, 2024 @ 9:16 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ClassiqueLa Chatte

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2022 [1933]

Nombre de pages : 167

Synopsis : Lorsque débute leur vie commune, Alain et Camille sont deux amis d’enfance que tout en apparence rapproche mais que leurs secrètes rêveries divisent.  » Mon mariage, reconnaît Alain, contente tout le monde et Camille, et il y a des moments où à me contente aussi, mais…  » Ce qu’Alain aime en Camille, c’est une beauté idéalisée faite d’immobilité et de silence. Aussi est-il déconcerté par son exubérance. Comme l’arrivée d’une saison nouvelle, la découverte de leur intime division le met à la merci d’autres rêves. Et c’est alors que le drame se noue. La chatte Saha sera désormais pour Alain la chimère sublime qui domine sa vie et pour Camille la rivale détestée contre laquelle aucun procédé n’est trop brutal.

 

Avis : Un beau texte qui traite de la relation entre l’homme et l’animal, qu’elle soit positive (Alain et Saha) ou négative (Camille et Saha).

En effet, ce récit nous présente Alain qui adore Saha, une chatte qu’il a adoptée alors qu’elle était chatonne. Le jeune homme va épouser Camille, jeune femme qui va l’entraîner loin de la demeure familiale et avec laquelle il va construire un nouveau foyer, sans Saha.

Je ne pensais pas être aussi touchée par ce court roman en le lisant mais, si le début a été un peu laborieux – je n’étais pas du tout dedans -, je suis peu à peu entrée dans le texte jusqu’à l’annoter, souligner des phrases qui me semblaient particulièrement belles ou vraies, et j’ai fini par vraiment l’apprécier. Si bien que je pense le relire pour en tirer tout ce que je peux, parce que cette première lecture n’a pas été entièrement satisfaisante, étant donné ce début dont je parlais.

Au fur et à mesure des pages, j’ai découvert un roman tendre qui met à l’honneur cet amour particulier que l’être humain ressent pour un animal qui vit auprès de lui. Certaines phrases m’ont particulièrement touchée, notamment sur la brièveté de la vie de Saha, qu’Alain veut rendre la plus belle possible.

J’ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Camille, qui semble jalouse de Saha – et j’ai adoré qu’Alain lui dise que ce n’est pas le même amour, ce qui m’a semblé sous-entendre SPOILER 1. J’ai détesté la scène où SPOILER 2

En revanche, j’ai adoré la fin dans laquelle, SPOILER 3


Donc, un court roman surprenant par son sujet, mais aussi très bien écrit et qui m’a donné envie de découvrir d’autres œuvres de l’autrice.

 

SPOILER 1 que l’amour qu’il éprouve pour sa chatte est pur, alors que celui qu’il éprouve pour la jeune femme est souillé par leurs interactions sociales et sexuelles.

SPOILER 2 Camille tente de tuer Saha en la lançant par la fenêtre !! J’ai eu peur qu’elle meure ou qu’Alain ne comprenne pas ce qui était arrivé et que cela recommence jusqu’à ce qu’elle réussisse !

SPOILER 3 en un jeu de miroirs, Alain devient chat et Saha devient humaine. C’était vraiment la fin parfaite, montrant la relation tout à fait fusionnelle de ces êtres de deux espèces différentes et que les autres êtres humains ne comprennent pas parfois.

Mémoires de la forêt, tome 4 : La Saison des adieux de Mickaël Brun-Arnaud

Posté : 25 novembre, 2024 @ 7:31 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, JeunesseLa Saison des adieux

Editeur : L’école des loisirs

Année de sortie : 2024

Nombre de pages : 303

Synopsis : Autour de la famille Renard, on s’active aux préparatifs de l’anniversaire des quatre-vingts ans de la librairie de Bellécorce quand soudain, une branche craque. C’est le premier signe d’une terrible maladie : le croquebois. Pour en venir à bout, une seule solution : couper l’arbre. Mais, ça, Ernest Renard ne peut s’y résoudre. Le vieux chêne abrite les souvenirs et les oeuvres de sa mère, Anouchka. S’il disparaît, c’est aussi elle qui s’en ira encore un peu plus. À moins que l’arbre des souhaits, un pommier magique dont Anouchka lui avait parlé quand il était petit, n’accomplisse un miracle. Sa quête à travers la forêt lui réservera bien des pépins, et la vie à croquer.

 

Avis : J’ai reçu ce livre en service presse de la part de la maison d’édition ; j’étais tellement contente de l’avoir entre les mains ! J’ai adoré les trois autres tomes, même si le premier reste mon préféré, et j’avais hâte, tout en étant réticente, de lire ce dernier volume des aventures d’Archibald et compagnie.

Et j’avais raison !

Raison d’avoir hâte parce que j’ai également adoré cet ouvrage ; il vient même se placer aux côtés des Souvenirs de Ferdinand Taupe, le premier volume, pour le titre de tome préféré de la série ! J’ai retrouvé tout ce que j’avais aimé : l’écriture de l’auteur, à la fois si poétique, authentique, si fluide et ludique, avec ses jeux sur les mots, sur les noms, ses néologismes ou inventions ; les personnages, même si certains ne sont plus là, même si ce sont d’autres qui occupent ici le devant de la scène – j’ai eu un petit pincement au cœur en constatant que ce n’était pas Archibald le héros de cette aventure, je dois bien l’avouer SPOILER 1 - ; la quête qu’entreprend le héros et qui le mènera à réfléchir, à comprendre un pan de la vie qu’il refusait d’accepter ou de voir. J’aime cette littérature parce qu’elle ne ment pas, parce qu’elle est parfois dure dans ce qu’elle apprend à son lecteur, tout en conservant une douceur enveloppante qui la rend précieuse.

Et c’est pourquoi j’avais aussi raison d’appréhender. Évidemment, j’ai pleuré. Évidemment, j’ai eu mal au cœur, j’ai eu envie que la vie soit différente, toujours douce, toujours tendre, qu’elle ne soit pas si cruelle, qu’elle ne soit pas si brutale : SPOILER 2 J’ai eu envie que SPOILER 3 La fin a été le coup de massue finale et, à nouveau, c’est si beau en même temps ! L’auteur est vraiment parvenu à mêler tristesse et beauté de manière ingénieuse, en livrant une histoire « vraie ». SPOILER 4

 

Donc, une très conclusion, empreinte de tristesse et de joie, de beauté et de cruauté, à l’image de la vie. Nous y retrouvons une dernière fois nos personnages adorés pour leur dire au revoir parce qu’il est trop difficile de leur dire adieu : ils nous accueilleront de nouveau à la prochaine lecture des Mémoires de la forêt.

 

 

SPOILER 1 je me suis laissé surprendre par le fait que c’est lui, en réalité, l’autrice connue sous le nom de Madame Marmotte ! J’ai été ravie de le retrouver et qu’il trouve une place de choix dans ce dernier tome. J’ai aussi tendance à le voir comme un reflet de l’auteur, d’autant plus significatif ici qu’il l’est enfin devenu !

SPOILER 2 la mort d’Anouchka, au début du roman, alors même que nous venons de la rencontrer, alors même qu’elle vient de faire une promesse qu’elle ne pourra pas tenir à son ainé, était dévastatrice. Mais le pire reste la scène où Ferdinand retrouve son trésor : rien que d’écrire ses mots, j’en ai encore les larmes aux yeux. C’était à la fois terrible et si beau.

SPOILER 3 l’arbre de la librairie soit sauvé, même si un spécialiste dit que c’est impossible. Pour autant, j’ai trouvé la quête d’Ernest et la réponse qu’il obtient si belles. Il lui faut accepter que les choses changent, que l’arbre soit aussi soumis au cycle de la vie, qu’il lui faille aussi mourir, et donc qu’il faille déménager et quitter les lieux où sa mère a vécu. 

SPOILER 4 Me remettrai-je un jour de la mort de Ferdinand ? Probablement pas. Mon cœur se gonfle-t-il de joie et de tristesse mêlées en voyant tous les personnages, tous les animaux que nous avons croisés au cours de la série, lui rendre un dernier hommage ? Bien sûr. Cette petite taupe m’a rendu cet animal adorable ; je ne peux plus en voir une sans penser à Ferdinand. Mais, surtout, ne prononcez pas le nom de Taupillon en ma présence ; la réaction est instantanée !

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