La Playlist des philosophes de Marianne Chaillan
Editeur : Le Passeur
Année de sortie : 2018 [2015]
Nombre de pages : 362
Synopsis : Et si Stromae n’était pas seulement votre chanteur préféré ? Et si l’on pouvait s’initier à la philosophie de Platon en écoutant Balavoine ou à celle d’Heidegger avec les chansons de Souchon ? Tel est le pari réussi par l’auteur. Jean-Jacques Goldman, Michel Berger et Serge Gainsbourg en maîtres de philosophie, est-ce si surprenant ? Les paroles de leurs chansons ne diffusent-elles pas, en nous, une philosophie implicite qui en fait d’excellents médiateurs vers les plus grands textes classiques ? Tel est le pari de cet essai pétillant : débusquer la philosophie à l’œuvre dans quelques grands tubes de la chanson de variété pour démontrer qu’allumer sa radio peut parfois se révéler aussi instructif qu’ouvrir un livre de philosophie.
Marianne Chaillan imagine que les grands philosophes ont connu l’ère des MP3 et des iPod et qu’ils ont composé la playlist de leurs titres préférés. De la playlist de Platon à la bibliothèque de Stromae, elle initie le lecteur à aborder sans crainte les questions du bonheur, de la foi, du travail, de la morale, les écouteurs sur les oreilles.
Avis : Ce livre est le dernier qu’il me restait à lire de l’autrice ; j’avais hâte de le découvrir !
Comme tout le monde, sans doute, j’écoute de la musique – peut-être plus, peut-être moins, peu importe – et, comme beaucoup, j’ai été bercée par la variété française que mes parents et grands-parents écoutaient. Ajoutons à ça la philosophie et cet essai avait tout pour me plaire. Il a tout de même réussi à me surprendre : je ne m’attendais pas à l’apprécier à ce point ! J’ai adoré le côté « réhabilitation de la variété » qu’entreprend ici l’autrice, en expliquant que les chanteurs et morceaux qu’elle utilise ici en démonstration sont souvent conspués par les critiques comme étant « populaires », un terme considéré comme négatif par ces mêmes personnes. Marianne Chaillan décide de montrer ici que ces chansons écoutées et adorées par la majorité peuvent être analysées au même titre que des ouvrages considérés comme plus dignes d’attention ou d’intérêt intellectuels. Elle présente ainsi des perles cachées à l’intérieur de ces œuvres, des sens plus profonds et les théories philosophiques que l’on peut leur attacher.
J’ai aimé que son ouvrage ne se contente pas de présenter des chansons comme un catalogue mais joue avec la façon de les introduire : nous avons ainsi la playlist de certains philosophes, mais aussi celles de concepts comme le bonheur ou la foi et, en une inversion ingénieuse, la bibliothèque de certains artistes. Comme toujours, dans ces essais, Marianne Chaillan explique les théories philosophiques de manière efficace et compréhensible tout en ne perdant rien de la beauté des chansons qu’elle présente – au contraire, pour moi, ces analyses les rendent d’autant plus agréables à écouter. Je ne m’y attendais pas, mais, en lisant ce livre, je me suis, moi aussi, fait une playlist de ces morceaux que je connais mais que je n’écoute plus régulièrement.
Donc, un coup de cœur pour un ouvrage qui rend hommage à la variété française et quelques morceaux d’autres nationalités.
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