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I found myself in Wonderland.

Archive pour septembre, 2024

L’Eté de la Sorcière de Kaho Nashiki

Posté : 29 septembre, 2024 @ 5:47 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineL'Eté de la Sorcière

Editeur : Picquier

Année de sortie : 2024 [1994]

Nombre de pages : 222

Titre en VO : Nishi no majo ga shinda

Synopsis : On passe lentement un col et au bout de la route, dans la forêt, c’est là. La maison de la grand-mère de Mai, une vieille dame d’origine anglaise menant une vie solide et calme au milieu des érables et des bambous. Mai qui ne veut plus retourner en classe, oppressée par l’angoisse, a été envoyée auprès d’elle pour se reposer. Cette grand-mère un peu sorcière va lui transmettre les secrets des plantes qui guérissent et les gestes bien ordonnés qui permettent de conjurer les émotions qui nous étreignent. Cueillir des fraises des bois et en faire une confiture d’un rouge cramoisi, presque noir. Prendre soin des plantes du potager et aussi des fleurs sauvages simplement parce que leur existence resplendit. Écouter sa voix intérieure.
Ce n’est pas le paradis, même si la lumière y est si limpide, car la mort habite la vie et, en nous, se débattent les ombres de la colère, du dégoût, de la tristesse. Mais auprès de sa grand-mère, Mai apprendra à faire confiance aux forces de la vie, et aussi aux petits miracles tout simples qui nous guident vers la lumière.
Ce livre qui prend sa source dans les souvenirs d’enfance de l’écrivaine coule en nous comme une eau claire.

 

Avis : Deux amies ont mentionné ce livre sur un groupe commun ; nous avons été plusieurs à décider de le lire ensemble afin de le découvrir.

C’était une très belle lecture partagée autour de Mai qui, au tout début du roman – c’est littéralement la première phrase de la première partie -, découvre que sa grand-mère est morte. Elle va alors se souvenir de l’été qu’elle a passé à ses côtés, chez elle. C’était doux, beau, touchant, une ode à une vie simple, proche de la nature, loin de l’excitation et de la pression de la ville. J’ai adoré passer ces quelques semaines auprès de Mai et de sa grand-mère, à découvrir ce que c’est que d’être une Sorcière. La protagoniste apprend aussi, à travers cet été, une autre façon de vivre [SPOILER 1]

C’est aussi un roman très émouvant sur le deuil : [SPOILER 2]

Les trois autres parties sont des nouvelles ajoutées à l’histoire d’origine ; j’ai aimé les découvrir, même si elles n’ont pas le même impact que cette première partie qui m’a tellement secouée. Elles n’ont pas pour autant gâcher le livre ; je les ai tout de même lues le lendemain matin afin de laisser l’onde de choc de cette première partie faire son effet.

 

Pour conclure, c’est sans aucun doute une de mes meilleures lectures de l’année et je remercie encore mes amies de me l’avoir fait découvrir. Je lirai d’autres ouvrages de l’autrice avec plaisir !

 

[SPOILER 1] qu’elle ne choisira finalement pas en décidant de retourner vivre avec ses parents.

[SPOILER 2] comment ne pas pleurer en comprenant que Mai se sépare de sa grand-mère sans lui dire qu’elle l’aime et le regrette amèrement quand elle comprend, plus tard, que c’était leur dernière conversation ? comment ne pas pleurer quand elle voit ce message de sa grand-mère, comme un signe par-delà la mort, et que la petite comprend que sa grand-mère sait qu’elle l’aime, qu’elle ne lui en veut pas, qu’elle n’a pas commis de faute irréparable, et qu’elle retrouvera son aïeule de l’autre côté ? comment ne pas pleurer la perte, mais aussi l’espoir d’être réuni ?

Capitale du Sud, tome 2 : Trois lucioles de Guillaume Chamanadjian

Posté : 25 septembre, 2024 @ 8:20 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

couv56043169Genre : Fantasy

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2023 [2022]

Nombre de pages : 411

Synopsis : Nox, l’ancien commis d’épicerie, est désormais seul maître à bord de l’échoppe Saint-Vivant. Il a pris ses distances avec la maison de la Caouane qui, enfant, l’avait recueilli. Mais, alors que l’hiver touche à sa fin, les problèmes refont surface. Tout ce que la Cité compte d’opposants au Duc Servaint s’est mis en tête que le Duc devait mourir, et que la main qui le frapperait serait celle de Nox. Mais consentira-t-il à tuer l’homme qui l’a élevé ? De sa décision dépendra le destin de Gemina.

 

Avis : J’avais beaucoup aimé le premier tome de cette trilogie, Le Sang de la Cité. Je m’attendais donc à apprécier au moins tout autant cet opus. Ce ne fut pas tout à fait le cas. J’ai eu le plaisir de partager cette lecture avec une amie avec laquelle j’ai aimé décortiquer l’effet que ce livre a eu sur moi !

Cette fois, j’ai eu beaucoup de mal à supporter Nox, que j’ai trouvé pédant et même parfois franchement pénible. C’est en grande partie sa faute si je n’ai pas réussi à entrer dans ce roman. Il explique à tout bout de champ tout ce qui arrive, supprimant complètement le côté subtil de la lecture, il préfère passer par plusieurs phrases pour dire quelque chose de très simple, il interprète les gestes, les paroles et la façon de se tenir des autres personnages de manière parfois « offensante ». Sa voix narrative, au fil des pages, devient insupportable. J’ai eu l’impression de passer de l’enfant un peu boudeur du tome 1 à un ado imbu de sa personne dans ce volume ! SPOILER 1

Ce premier spoiler me permet d’aborder un élément qui m’a assez dérangée : j’ai trouvé de nombreux tropes très voire trop stéréotypés. Rien n’était surprenant, c’était même plutôt cliché, et donc je n’ai été ni entraînée ni surprise. J’ai trouvé cela dommage : le premier tome m’avait séduite par la vie de la Cité, par les personnages assez hauts en couleur, malgré mon manque d’attachement pour eux, par les conflits politiques. Ici, ceux-ci sont toujours présents, mais ils ne m’ont pas paru avoir grand poids. Nox, qui est donc notre narrateur – donc il nous est impossible de nous défaire de sa voix -, ne s’occupe pas vraiment de politique : SPOILER 2 Tout cela participe aussi à la caractérisation très agaçante du personnage. Il paraît aussi pédant parce qu’il pense avoir tout compris, que rien ne lui fait peur. C’est justement un des points sur lequel nous avons débattu avec mon amie : SPOILER 3 Enfin, au sujet de Nox et des conflits politiques, un élément m’a particulièrement laissé perplexe : SPOILER 4 Par le filtre de Nox, en fin de compte, les autres personnages sont un peu fades, un peu ternes. Même Symètre, qui a pourtant un don incroyable, semble effacé. C’est aussi le cas de personnages censément impressionnants qui, en fin de compte, ne le sont pas, ou de personnages dont le trait est trop forcé comme SPOILER 5. J’ai regretté aussi SPOILER 6

J’ai aimé la fin, mais elle arrive trop tard pour rattraper mon impression générale. SPOILER 7

 

Donc, un tome décevant, surtout à cause de son narrateur que j’ai trouvé de plus en plus insupportable. Je finirai tout de même la trilogie pour connaître le fin mot de l’histoire !

 

SPOILER 1 Ces relations sexuelles – et même, en général, sa relation aux femmes – sont assez gênantes : il pense à Aelis en couchant avec Aussilia par exemple. Il se plaint également d’être laid et que c’est la raison pour laquelle la jeune peintresse va seulement l’utiliser, mais qu’elle ne l’aime pas vraiment. J’ai détesté le trope de « une femme m’a trahi donc je me méfie de toutes ». C’était trop stéréotypé.

SPOILER 2 j’ai vraiment eu l’impression de quelqu’un qui fait l’autruche et qui pense que tout va s’arranger ou, en tout cas, qu’il pourra ne pas être impliqué juste parce qu’il ne le veut pas. C’était assez absurde : évidemment qu’il est impliqué puisqu’il est l’un des membres, même officieux, d’une des grandes maisons de la Cité !

SPOILER 3 la seule émotion que ressent Nox est sa peur du Serpentaire, il n’en ressent aucune autre. Problème : la présentation de la maison m’a paru tellement clichée qu’elle ne fait pas peur. Cela m’a même semblé un peu ridicule : une rencontre, la nuit, dans l’ombre, avec la fameuse phrase « sais-tu qui nous sommes ? » et des menaces toutes plus violentes les unes que les autres. C’est typiquement ce qu’on attend lors de l’introduction d’une « société secrète », mais, ici, ce n’est ni surprenant ni original. J’ai trouvé cela dommage car la maison du Serpentaire, son histoire, sa survie étaient certains des éléments que j’aurais aimé voir exploités davantage, approfondis. Ici, je n’ai pas réussi à les prendre au sérieux. 

SPOILER 4 Nox est indispensable dans la Cité. Tout le monde veut qu’il assassine Servaint, absolument tous les camps opposés au duc de la Caouane. Cette façon de faire met vraiment l’accent sur le côté « élu » de manière trop prononcée : pourquoi certains des clans n’utilisent pas des mercenaires ou leurs propres guerriers ? A la rigueur, le fait que le Serpentaire lui dise qu’il doit le faire peut faire sens, étant donné que les membres de la maison connaissent ses origines ; mais les autres ? Tous les autres ? C’était un peu trop et cela créait aussi une répétition : machin suit Nox parce qu’il veut lui demander d’assassiner Servaint, bidule se fait suivre par Nox pour lui demander d’assassiner Servaint, truc donne rendez-vous à Nox pour lui demander d’assassiner Servaint …

SPOILER 5 Iolana, qui fait peur à Lotharie mais dont Nox se fout complètement ou, pire, Daphné, qui m’a parfois fait penser à un méchant caricatural de dessin animé tant elle est « malveillante ». 

SPOILER 6 ne pas retrouver les intrigues politiques au sein du Moineau-du-Fou, même si je comprends pourquoi elles ont disparu. J’ai aussi eu un peu de mal avec le départ de Nox de la Cité : c’était vraiment un décor que j’adorais. Le voir disparaître, en plus du reste, m’a un peu serré le cœur. Je ne sais pas trop ce que je pense des passages dans l’Entre-Deux-Murs. D’un côté, j’ai aimé le côté construction et le côté cosy de l’Appentis ; de l’autre, j’ai trouvé que c’était un interlude, juste un sas d’attente, et que cela se sentait aussi dans le récit lui-même.

SPOILER 7 J’ai aimé qu’Aelis ne survive pas, qu’elle devienne un olivier, c’était une excellente idée ! Comme pour le tome précédent et comme pour Citadins de demain, j’ai l’impression que l’auteur aime finir sur quelque chose d’inattendu, de brusque ou brutal, quelque chose qui laisse le lecteur bouche bée. Mais cela vient après un livre assez long dont le rythme est assez lent. J’ai adoré l’accélération, mais elle venait, pour moi, trop tard.

 

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