Les Chants de Nüying d’Emilie Querbalec #plib2023
Editeur : Albin Michel (Imaginaire)
Année de sortie : 2022
Nombre de pages : 464
Synopsis : La planète Nüying, située à vingt-quatre années-lumière du Système solaire, partage de nombreux traits avec la Terre d’il y a trois milliards d’années. On y trouve de l’eau à l’état liquide. Son activité volcanique est importante. Ses fonds marins sont parcourus de failles et comportent quantités de sources hydrothermales. Elle possède une magnétosphère et une atmosphère dense, protectrice. Tout cela en fait une bonne candidate pour héberger la vie. La sonde Mariner a transmis des enregistrements sonores de Nüying : des chants qui évoquent par analogie ceux des baleines. Quand elle était enfant, Brume a entendu cet appel. Désormais adulte, spécialisée dans le domaine de la bioacoustique marine, elle s’apprête à participer à la plus grande aventure dans laquelle se soit jamais lancée l’Humanité : rejoindre Nüying au terme d’un voyage spatial de vingt-sept années. Que va-t-elle découvrir là-bas ? Une civilisation extraterrestre ou une remise en cause totale de ses certitudes ?
Avis : J’ai lu ce livre dans le cadre du Plib, puisqu’il est un des finalistes dans la catégorie adulte.
Tout d’abord, je dois dire que ma lecture de ce roman est arrivée au mauvais moment : je n’avais pas du tout envie de SF, je penchais plutôt vers la saga familiale historique ! Comme je suis une lectrice qui se laisse clairement guidée par ses humeurs, j’ai dû me forcer un peu à continuer Les Chants de Nüying.
Le roman se divise en trois parties qui vont correspondre à trois phases du voyage. Je m’attendais à un court moment de préparation, puis à une longue expédition pour atteindre Nüying et, enfin, à une phase d’exploration de la nouvelle planète. Autant dire que ce n’était pas vraiment cela. Si j’avais été dans la bonne optique, peut-être que cela m’aurait plu ; ici, j’étais surtout déboussolée et assez dubitative sur la tournure que prenaient les événements. J’étais persuadée que la phase d’exploration serait la plus longue, que le lecteur en apprendrait davantage sur Nüying. C’était plutôt un cas de « voyage plus important que la destination« .
Au début du roman, j’ai eu du mal à entrer, mais c’était à cause de mon envie de lecture du moment plutôt qu’à cause du roman. L’écriture est très bonne, c’est fluide et parfois poétique sans être ardu. J’ai aimé les côtés huis-clos et groupe, d’autant plus logiques que les personnages embarquent sur un vaisseau et qu’ils ne vont plus pouvoir en sortir pendant plusieurs années. J’ai surtout apprécié ces moments dans la première partie : ce sont les seuls instants fugaces où je suis parvenue à mettre un orteil dans le roman ; le reste du temps, je n’ai pas du tout réussi à entrer.
En effet, malgré mes efforts, je ne suis jamais pleinement entrée dans le roman. Je ne me suis attachée à aucun personnage. J’étais légèrement intriguée au début, dans la première partie, mais j’ai fini par ne plus m’intéresser à ce qui arrivait. Dès la première partie, j’étais un peu moins fan du côté fête et vie nocturne. On le retrouve un peu aussi dans La Séquence Aardtman que j’ai adoré – mais c’est plutôt « malgré » ce trope que grâce à lui. Dans la deuxième partie, l’autrice prend une direction à laquelle je ne m’attendais pas du tout avec la RNA et l’idée de SPOILER 1. Cela donne un côté beaucoup plus spirituel au roman, mais je ne peux pas dire que j’ai apprécié. SPOILER 2 Ce n’était pas du tout ce que je pensais trouver dans ce livre : nous avons ici un mélange de SF et de spiritualité, très loin de la découverte et de l’exploration d’un autre monde. Cet aspect est toujours présent, mais il m’a semblé très secondaire en fin de compte. L’idée est intéressante, mais je n’ai pas adhéré ici. Arrivée à la troisième partie, j’étais complètement détachée de l’histoire : je l’ai continué parce que je le devais. SPOILER 3
En ce qui concerne la fin, elle m’a laissé dubitative alors même qu’elle peut être considérée comme très poétique, ce que j’apprécie d’habitude. Je n’ai, en fait, pas compris ce que je lisais et cela m’a agacée. De plus, la poésie du passage était peut-être trop tardive ou décalée par rapport au reste du roman : je n’ai, à nouveau, pas du tout adhéré. Je ressors donc de ce livre avec une petite pointe de déception.
Donc, un roman qui ne m’a personnellement pas conquise, malgré des éléments parfois poétiques et certains tropes que j’appréciais ; pour autant, je pense qu’il peut séduire un certain nombre de lecteurs qui y entreraient sans avoir d’attentes particulières ou en restant ouverts à des trajectoires inattendues.
SPOILER 1 de continuer à vivre après la mort, de se réincarner en un clone qui conserverait tous les souvenirs et les expériences que l’on veut. Un autre « moi » qui n’est pas tout à fait « moi ». Cet élément était déjà introduit dans la première partie, mais la deuxième se concentrait exclusivement sur lui.
SPOILER 2 En effet, j’ai été assez gênée par le côté « secte », pas parce qu’il était mal amené, mais parce que je n’aime pas du tout ce trope. L’apothéose était clairement le suicide collectif, encore un « trope » que je n’aime pas du tout et qui me gêne beaucoup.
SPOILER 3 Le côté « vie sur la planète et exploration » arrive, pour moi, beaucoup trop tardivement, parce que c’est ce que je m’attendais à lire dès le tiers ou la moitié du roman. Je pensais que ce serait l’élément principal, ce qui n’est pas le cas. De plus, c’est le genre d’exploration qui m’a fait penser à The Martian/Seul sur Mars d’Andy Weir, c’est-à-dire le genre qui ne m’intéresse pas, qui m’ennuie et que j’ai tendance à lire en diagonale.
#ISBN9782226472823
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