Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour juin, 2023

Les Royaumes immobiles, tome 2 : Le Règne des Chimères d’Ariel Holzl

Posté : 23 juin, 2023 @ 7:27 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, YALe règne des chimères

Editeur : Audible (Slalom)

Année de sortie : 2023

Nombre de pages/minutes : 462/702

Synopsis : Un mois s’est écoulé depuis la fuite d’Ivy et d’Odd vers l’Ailleurs. Ils ont trouvé un toit, un emploi et s’accommodent de leur nouvelle vie. Mais c’est sans compter sur les responsabilités d’Ivalie : la reine Mab envoie deux anciennes connaissances de la jeune femme pour la ramener dans les Royaumes immobiles. Hélionie a beau s’être emparée du trône d’Evergrey, elle ne parvient pas à maîtriser le Glimmer qui poursuit sa déliquescence. De son côté, Séline règne sur Radiance où des chimères cauchemardesques peuplent la nuit perpétuelle qu’elle entretient.
Ivy va devoir se battre pour son peuple, nouer de nouvelles alliances – notamment avec la mystérieuse cour des Ombres –, travailler sur sa maîtrise de l’Art et sa confiance en elle-même et surveiller ses arrières, car les Royaumes immobiles n’ont pas terminé de livrer leurs secrets !

 

Avis : J’ai lu ce tome 2 juste après le tome 1, histoire de finir la duologie rapidement et d’être toujours dedans, de ne rien avoir oublié.

Alors que dans La Princesse sans visage, j’avais trouvé la voix de la narratrice assez agaçante, j’ai trouvé que ça allait beaucoup mieux dans ce volume ; la gêne revenait seulement quand Ivalie parlait ou pendant des scènes qui m’ont semblé embarrassantes. J’ai surtout aimé les scènes de bataille ; malgré ce côté action, le livre m’a paru trop long. Le monde du dessous était fascinant à découvrir, comme la diversité des types de feys et le fait de les voir agir. Evidemment, Echo est adorable et c’est sans aucun doute mon personnage préféré – il faut dire que je ne me suis attachée à personne - même si j’ai apprécié l’espèce de « folie » qui règne chez certains personnages feys ou la déchéance mentale de certains -, j’avais juste envie de suivre l’intrigue jusqu’au bout.

Pour autant, je ne peux pas dire que j’ai adoré cette duologie comme je ne peux pas dire qu’elle va rester avec moi ou que j’ai envie de la relire parce que j’ai été agacée par la romance. Ivalie se pose des questions d’ordre amoureux en plein milieu d’une guerre, elle papillonne et voit tel personnage masculin puis cet autre comme un love interest : personnellement, je me fous de ce genre de sous-intrigue, c’est même plutôt quelque chose qui va me gâcher la lecture. Si c’est harmonieux et que ça ne prend pas trop de place, oui ; mais si ça parasite l’univers, que c’est davantage mis en avant que le développement du monde, non. Ce n’était pas tout à fait le cas ici, mais j’ai quand même eu du mal à apprécier, ce qui explique aussi mon manque total d’attachement aux personnages.

J’ai beaucoup aimé la fin SPOILER 1 Ceci dit, je trouve que SPOILER 2 - ou c’est peut-être l’effet « fin accélérée« . Dernière remarque concernant l’écriture : elle est toujours aussi agréable et j’ai quand même très envie de lire d’autres livres d’Ariel Holzl.

 

Donc, un tome que j’ai apprécié et qui clôt une duologie à l’univers plutôt bien ficelé mais qui souffre de cette surdose de love interest, de questionnements amoureux et de cringe typique de certaines œuvres YA.

 

SPOILER 1 notamment le fait qu’Odd ne finisse pas avec Ivalie – sans doute parce que je n’ai jamais adhéré à ce couple et que je n’aimais pas spécialement Odd. 

SPOILER 2 la cohabitation entre les différents royaumes après la fin de la guerre est un peu trop facile 

Travailler encore ? Sciences et fictions sur le futur de l’emploi édité par Stéphanie Nicot et Jean-François Stich

Posté : 21 juin, 2023 @ 5:32 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Essai, Nouvelle, Science-fiction Travailler encore ?

Editeur : ActuSF

Année de sortie : 2023

Nombre de pages : 451

Synopsis : Contrairement à une idée reçue, la science-fiction ne prédit pas l’avenir, mais elle imagine des futurs possibles ; elle ne parle pas des temps à venir, mais du présent. Et de nous. Et qu’est-ce qui est plus humain – et parfois plus brutal, quand il perd toute finalité éthique – que le travail ? Questionner, bousculer, faire réfléchir, mais aussi faire rêver et distraire – même si c’est parfois sur un ton grave, voire angoissé – c’est le pari (à choix multiples) que font ici chercheurs, essayistes et auteurs de fiction. En neuf articles et autant de nouvelles – et une postface qui en tire les enseignements. Le monde va changer. Quand et comment, nous l’ignorons. Mais cette anthologie, comme la société qui nous entoure, est en travaux !

 

Avis : J’ai reçu cette anthologie en service presse de la part de la maison d’édition. 

C’était la première fois que je demandais un service presse numérique et j’ai d’abord eu un peu de mal avec le format – parce que je n’avais pas encore lu de PDF sur la liseuse, donc elle n’était pas bien réglée pour que le confort de lecture soit optimal. Petit à petit, j’ai trouvé la meilleure configuration possible, rendant la lecture d’autant plus agréable !

J’ai trouvé ce recueil passionnant ! Le sujet est déjà intéressant : la question du travail nous touche d’une manière ou d’une autre et s’interroger sur son avenir, ce qu’il sera dans le futur, peut être source d’espoir ou d’anxiété. Ce mélange était bien présent dans les nouvelles et les essais. J’ai adoré la majeure partie des nouvelles – dont je parlerai un peu plus en détails plus bas – et quelques essais, notamment ceux sur la pleine conscience, la notion d’anarchie, l’analyse de La Nuit des temps et la valeur-travail. Rien qu’avec cette petite liste, il est visible que, même si l’on reste centré sur le travail, les auteurs abordent différents aspects de celui-ci. J’ai eu un peu plus de mal avec les premiers essais : certains me semblaient presque hermétiques en raison du vocabulaire utilisé. J’ai aussi aimé que l’on traite assez abondamment d’IA mais pas seulement : réduire le travail du futur à l’intelligence artificielle aurait pu sembler trop facile.

La postface d’Ariel Kyrou, qui clôt le recueil, est excellente. Il revient sur chacun des essais et certaines nouvelles, analysant les différents points abordés pour se concentrer sur une notion évoquée dans l’anthologie : le sens du travail et, plus particulièrement, sa perte de sens. J’avais déjà lu un de ses essais, Dans les imaginaires du futur, passionnant et qui est sorti, il y a peu de temps, en poche, pour ceux que ça intéresserait !

Je vais revenir maintenant de manière un peu plus précise sur quelques nouvelles qui m’ont particulièrement marquée, tout en n’en révélant pas trop afin de vous laisser le plaisir de les découvrir par vous-mêmes. Dès le début, le ton est donné avec « Amour numérique » de Floriane Soulas, nouvelle qui fait tout de même un peu moins froid dans le dos que d’autres comme « Où se niche l’ambition » de Sylvie Lainé ou « Tomies » de Ketty Steward. En effet, si la première traite de harcèlement au travail, les deux autres montrent une dérive lente de l’emploi vers quelque chose de malsain, puisque les travailleurs sont prêts à de plus en plus de sacrifice ou de don de soi pour obtenir/conserver leur poste ou avancer dans leur carrière. Mes préférées restent « Parallaxe » de Katia Lanero Zamora et « Dysphorie » d’Anne-Sophie Devriese – sans doute en haut du classement d’ailleurs ! La première traite de la situation d’une femme arrêtée pour une raison inconnue du lecteur ; elle travaillait énormément, au point de négliger sa vie personnelle. La seconde porte sur une femme qui peut toucher le code … Cette dernière m’a fait penser à Matrix – j’ai eu, d’ailleurs, un peu peur que ce soit trop similaire (j’avais bien les films en tête, je venais de tous les revoir !) – mais elle reste suffisamment unique pour que ce ne soit pas dérangeant. Petite remarque aussi sur Aurore Dandoy qui écrit à la fois la nouvelle « Bienvenue à Galaxité » et l’essai « Après les dérives du coworking, une pratique anarchiste pour une société viable et durable ? », deux pièces que j’ai beaucoup apprécié également, la première pour son côté test et capacité spéciale, la seconde pour sa définition précise de l’anarchie, l’apport de cette idéologie pour une société plus saine et la découverte du coworking.

Pour finir, je dirais que ce recueil fait aussi du bien dans le sens où je me suis sentie beaucoup moins seule en le lisant. Le travail, comme l’explique Ariel Kyrou dans sa postface, a perdu de sa valeur au fil du temps ; l’impression de ne pas être utile, de ne pas s’inclure dans une société qui a besoin de changer, qui stagne dans un modèle qui ne fonctionne pas/plus provoque une réaction presque épidermique face au travail. Les gens ne sont pas plus fainéants ou faibles : ils ont juste besoin d’avoir un objectif, que leurs actions aient un sens véritable, que leur labeur fasse avancer la société ou rende un réel service. L’appât du gain, l’appel du chiffre, la focalisation sur l’économie font des hommes les engrenages d’une machine dont ils ne veulent plus faire partie. Tout cela est visible, palpable, dans les nouvelles de l’anthologie, empreinte parfois d’un réel désespoir face à une société mécanisée qui voit en l’homme un robot qu’il n’est pas. 

 

Donc, un excellent recueil qui nous divertit autant qu’il nous instruit en abordant le travail du futur de différentes manières.

Les Royaumes immobiles, tome 1 : La Princesse sans visage d’Ariel Holzl #plib2023

Posté : 19 juin, 2023 @ 4:34 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, YALa Princesse sans visage

Editeur : Slalom/Audible Studios

Année de sortie : 2022

Nombre de pages/de minutes : 386/576

Synopsis : Une plongée fantastique au royaume des feys
Dans les Royaumes Immobiles, l’existence est contrôlée par quatre monarques. Sans eux, la réalité serait réduite à un flot d’énergie magique et chaotique. Or le trône d’Automne, vacant depuis trop longtemps, menace cet équilibre : il faut lancer un nouveau sacre. Sept jeunes femmes peuvent y prétendre. La compétition sera sans pitié. Ivy est candidate malgré elle. À 18 ans elle a passé toute son existence cachée derrière les murs de son manoir et les parois de son masque.
Elle est une « Belle-à-mourir » : quiconque voit son visage est pris de folie meurtrière ou suicidaire. Propulsée dans le monde des Sidhes, la noblesse des feys, au cœur de manigances qui la dépassent, elle va devoir puiser dans ses ressources pour survivre. Un chemin qui la mènera bien plus loin qu’elle ne l’aurait imaginé…

Un roman fantastique de haute volée dans l’univers sombre et mystérieux des Feys.

 

Avis : J’ai lu ce roman dans le cadre du Plib 2023 ; l’ayant trouvé sur Audible, je me suis dit que ce pouvait être sympa de l’écouter pendant mes trajets quotidiens.

Je n’étais pas vraiment attirée par La Princesse sans visage ; j’adore les intrigues de cour, mais le côté fey ne me disait rien, peut-être parce que j’ai lu plusieurs romans de ce type et qu’ils étaient toujours une déception. J’ai tout de même fini par me lancer et j’ai été plutôt agréablement surprise par plusieurs éléments.

Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé explorer le monde des feys, découvrir différentes espèces, leurs particularités, mais aussi la cruauté de certaines d’entre elles. Cela reprend l’idée que notre vision de ces créatures est biaisée, complètement à côté de leur véritable nature, assez sauvage. Tout est dans l’apparence, mais la violence n’est jamais vraiment loin, comme si elle faisait partie intégrante de l’identité des feys. J’ai aussi retrouvé, dans ce roman, la qualité d’écriture d’Ariel Holzl, que j’avais déjà pu constater dans Les Sœurs Carmines.

L’intrigue, quant à elle, est plutôt « banale » : une princesse oubliée va devoir se battre pour défendre son héritage en participant à des épreuves afin de remporter son trône. Pour autant, cela ne m’a pas dérangée : j’adore le trope des épreuves à surmonter/remporter pour avancer ! En revanche, j’ai trouvé que le côté YA (le livre est considéré comme appartenant à cette catégorie), lui, était gênant, notamment parce qu’il impose un love interest que j’ai trouvé inintéressant voire agaçant. Deux scènes notamment m’ont littéralement fait lever les yeux au ciel : SPOILER 1 Je déteste ce genre d’éléments : ils parasitent ma lecture et me la gâchent en me sortant du roman parce qu’ils ne me semblent ni nécessaires ni vraisemblables. J’aurais préféré que l’auteur se concentre exclusivement sur l’univers qu’il développe et qui me semble fascinant ainsi que sur les autres relations entre les personnages, que ce soit Vesper, Hélionie, les reines ou les autres prétendantes.

Etant donné que j’ai écouté ce roman, je m’arrête un instant sur la narratrice, qui m’a parue parfois presque automatique, c’était assez étrange. J’ai également eu du mal avec le parasitage d’Ivy dans la narration même – je me rends compte que j’ai de plus en plus de mal avec le point de vue interne, notamment avec des personnages adolescents.

Je n’ai pas vraiment été surprise : je me doutais SPOILER 2 En revanche, la fin, elle, était plutôt inattendue ! SPOILER 3

 

Pour conclure, certains éléments m’ont un peu gâché cette lecture, mais j’ai tout de même eu envie de lire la suite, intriguée par les rebondissements inattendus à la fin de ce tome 1 !

 

SPOILER 1 lorsqu’Ivalie perd sa meilleure amie et qu’elle se demande ce qu’elle ressent pour Tybalt et quand elle se demande si elle est attirée par Odd alors qu’elle va affronter une épreuve particulièrement difficile sous peu. Cela permet aussi d’introduire le trope du triangle amoureux qui me hérisse.

SPOILER 2 qu’Hélionie n’était pas morte et qu’elle était celle qui allait trahir Ivalie. 

SPOILER 3 Je ne m’attendais pas à cette révélation sur Obéron et à la mort de Titania !

 

#ISBN9782375543610

Du thé pour les fantômes de Chris Vuklisevic

Posté : 18 juin, 2023 @ 5:25 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy Du thé pour les fantômes

Editeur : Denoël (Lunes d’encre)

Année de sortie : 2023

Nombre de pages : 439

Synopsis : Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes.
Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu’au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles.
Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l’une et rejeté l’autre.
Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire.
Que voulait-elle révéler avant de mourir ?
Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ?
Leur quête de vérité emmènera les sœurs des ruelles de Nice au désert d’Almeria, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiaux.

Entrez dans le salon de thé.
Prenez une tasse chaude à l’abri de la pluie.
Écoutez leur histoire.

 

Avis : J’ai reçu ce livre en service presse de la part de la maison d’édition, que je remercie ! Je l’ai demandé grâce à ma lecture de Derniers jours d’un monde oublié : j’avais très envie de découvrir un autre roman de l’autrice !

Dès le titre, le lecteur se voit proposer un programme alléchant, rendu encore plus intrigant par la couverture, tout en poésie macabre. L’idée m’a tout de suite attirée ; j’ai trouvé tout un tas d’éléments originaux SPOILER 1 les pouvoirs différents des sœurs ; cela les éloigne tout en les rendant, en quelque sorte, complémentaires. Il est impossible de confondre ces jumelles-là ! Tout cela est saupoudré de secrets de famille bien enfouis, un trope que j’adore en littérature, mais qu’il n’est pas évident d’introduire correctement ; l’autrice parvient à le faire sans encombre. Elle réussit également à utiliser un autre procédé que j’apprécie : l’enchâssement de récits, le fait qu’il y ait un narrateur qui, ici, est un personnage mineur de l’intrigue qu’il raconte à un autre personnage.

Venons-en donc aux protagonistes et à ceux qui les entourent ! Félicité et Agonie sont donc les jumelles que nous allons suivre. Ma préférée est la seconde : SPOILER 2 Quant à Félicité, j’ai parfois eu un peu de mal avec elle au début ; j’ai fini par l’adorer, elle et tout ce qu’elle apporte au récit, notamment le côté théilogie ! Cet aspect est aussi mis en valeur par mon second personnage préféré : Marine. Elle avait absolument tout pour plaire : la bibliothèque/les archives, l’endroit qu’elle s’aménage pour recevoir ses invités et, donc, la théilogie ! J’avais tellement envie d’en apprendre plus sur cette nouvelle discipline ! J’ai presque trouvé dommage que ce ne soit pas davantage creusé – mais ce n’était pas le but du roman, qui l’aborde déjà suffisamment pour nous faire comprendre la science du thé et le lien avec les fantômes. Dernier personnage que j’adore : Vera SPOILER 3

Comme dans le premier roman de Chris Vuklisevic, j’ai apprécié son écriture, que j’ai trouvé belle, parfois même poétique, notamment quand elle utilise une forme de vers libre, mais aussi quand elle écrit « simplement » en prose. Par exemple, j’ai adoré l’idée d’outrenom que j’ai trouvé très poétique SPOILER 4

Au fil des pages, le lecteur comprend qu’il est face à une épopée familiale dont les secrets sont peu à peu égrenés en révélations glaçantes. L’horreur est diluée dans une atmosphère semi-enchanteresse mais elle est tout de même bien présente : le rejet d’Agonie et ce qui lui arrive SPOILER 5 ; l’ombre de Carmine SPOILER 6, sa façon d’être mère SPOILER 7 ; SPOILER 8. Pour autant, le côté enchanteur est également bien présent : Marine et les thés, le passage de fantômes inoffensifs qui n’ont rien de terrifiant, Vera SPOILER 9, le kintsugi. Cela donne un aspect bien particulier à ce roman, entre l’inquiétude et la merveille pour finir en apothéose SPOILER 10.

En fin de compte, il est un peu dommage que je n’ai pas réussi à entrer dans le roman dès le début, notamment à cause d’autres lectures que je faisais à côté et du peu de temps que j’avais pour lire en papier. En effet, le premier chapitre m’a happée tout de suite, me donnant envie de poursuivre la lecture malgré tout. Ce qui est sûr, c’est que ce roman est, comme son prédécesseur, une réussite et que j’ai déjà hâte de lire la prochaine œuvre de l’autrice ! 

 

Donc, un très bon roman mêlant horreur et enchantement autour de secrets familiaux terribles, porté par des personnages attachants ou insupportables, dans tous les cas complexes comme je les aime !

 

SPOILER 1 comme les artefacts phantopréhensibles, les multiples jumelles ennemies – le fait que cette confrontation coure dans la famille, qu’elle se poursuive de génération en génération, alimentée par le traitement des filles par leur mère -,

SPOILER 2 elle est l’archétype de la sorcière – niveau apparence, pouvoirs « maléfiques » et rejet par la société dans son ensemble, que ce soit ses parents ou les habitants qui se trouvent près d’elle -, mais elle n’a pas une mauvaise nature. Elle s’accepte « sorcière », mais elle reste touchante, ne fait pas de mal à d’autres sciemment. Si l’on y regarde de plus près, pour moi, ce sont sa grand-mère et sa mère qui sont de véritables sorcières au sens « maléfique » du terme.

SPOILER 3 J’ai adoré tout ce qui l’entoure, le fait qu’elle ait « dompté » ses pouvoirs, qu’elle les ait acceptés et vive avec eux pour en faire profiter d’autres. J’ai aussi aimé ce qu’elle apporte à ses sœurs individuellement : l’acceptation de soi et la possibilité, comme elle, d’utiliser ses pouvoirs au lieu de les subir pour Egonia ; la compréhension que sa mère est avant tout une femme, un individu, et qu’elle a caché des éléments de sa vie à tout le monde sans tout à fait le vouloir pour Félicité. Celle-ci a, en effet, beaucoup de mal à comprendre les agissements de sa mère et a accepté qu’elle s’est fait manipuler depuis l’enfance, mais aussi que sa mère cache un secret trop horrible pour qu’elle l’expose face à ses filles. En fin de compte, vu ce qui arrive dans le roman, j’ai eu l’impression que Félicité perdait beaucoup quand Egonia « gagnait » pas mal. En effet, alors même qu’elle est censée vivre une vie « parfaite », Félicité souffre aussi des différences que fait sa mère entre elle et sa jumelle pour plusieurs raisons : elle culpabilise, elle tente de compenser, mais aussi de concilier les deux natures explosives qui l’entourent, ne vivant donc jamais vraiment la vie d’une enfant innocente et insouciante.

SPOILER 4 grâce à l’image de la rivière, du lit puis de l’océan, mais aussi dans le fait que c’est un reflet du nom, une partie de son destin. Chaque personnage ne réagit pas de la même façon à la révélation de son outrenom, sans doute en raison de la nature de celui-ci. Pour Egonia, la question est assez complexe puisqu’elle n’est pas nommée comme le voudrait sa mère : Agonie. Dans le roman, on ne sait pas quel est son outrenom et quel est son nom ; j’aime à imaginer qu’Egonia est son outrenom, la sorcière atteignant ainsi une plénitude et une pleine puissance qui lui siéent à merveille. Quant à Félicité, le lecteur a compris qu’elle l’avait découvert d’elle-même : Clé, pour le passage qu’elle permet aux fantômes, mais aussi les réconciliations qu’elle peut opérer au sein même de sa famille. J’ai aimé la boutade autour de l’outrenom d’Adélaïde, personnage insupportable, profondément Laide à l’intérieur. Enfin, Carmine et son Cri correspondent parfaitement à ce personnage incroyable, voué à la destruction par le « cadeau » de sa mère à ses jumelles, mais aussi par sa différence de traitement entre ses filles.

SPOILER 5 que ce soit l’attaque d’un homme du village qu’elle subit ou son vieillissement prématuré lorsqu’elle assume sa destinée de sorcière

SPOILER 6 qui reflète le fait qu’elle est, en réalité, « habitée » par toutes les femmes qu’elle a été pendant sa très longue vie 

SPOILER 7 à la fois son côté manipulateur avec Félicité et la maltraitance d’Egonia

SPOILER 8 la petite Carine qui rit à la fin ; le puits …

SPOILER 9 et son jardin, 

SPOILER 10 J’ai beaucoup aimé la fin, le fait que les jumelles aient travaillé ensemble, qu’elles vivent ensemble – les voir interagir pendant le roman était un vrai plaisir. J’ai eu mal au cœur d’apprendre que Félicité, puis Vera meurent, laissant Egonia seule ; mais j’ai adoré qu’elle soit présente dès le début de l’œuvre sans que le lecteur le sache.

Fantasy & Moyen Âge édité par Anne Besson et Victor Battagion

Posté : 17 juin, 2023 @ 2:07 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy, Essai, Historique Fantasy & Moyen Âge

Editeur : ActuSF (Les 3 Souhaits)

Année de sortie : 2023

Nombre de pages : 491

Synopsis : Le Moyen Âge merveilleux du Seigneur des Anneaux, du Sorceleur ou de L’Assassin royal vous fait rêver ? Sorcières, magiciens et nains peuplent votre imagination depuis toujours ? Chevaliers, vikings et mercenaires vous passionnent ? Ce beau-livre est fait pour vous. Toutes ces histoires, des contes de fées à Game of Thrones, exercent sur nous un extraordinaire pouvoir de fascination. Prenez garde, pourtant. Explorer les arcanes de la fantasy d’inspiration médiévale pourrait bien changer à tout jamais votre destinée.
Derrière ces récits inoubliables se déploient des œuvres littéraires et artistiques multiples – de la légende du roi Arthur aux contes venus du monde entier –, et leurs influences historiques sont légion – invasions « barbares », art de la guerre dans le Moyen Âge européen et le Japon féodal, châteaux forts et femmes de pouvoir. Mêlées, sublimées, ces sources abreuvent des œuvres devenues incontournables.

 

Avis : Dès l’annonce de la sortie de ce livre, j’étais dans les starting blocks pour participer à la campagne de financement : quoi de mieux qu’une collection d’essais sur les liens entre Moyen Âge et Fantasy ?

J’ai adoré cette œuvre – j’ai presque envie d’ajouter « évidemment » ! Les sujets abordés sont diversifiés : on peut évoquer le condotiere, l’arc, l’utilisation des contes par exemple. Les auteurs écrivent à propos de différentes régions du monde : le Japon féodal et le continent africain, entre autres, se voient inclus dans cette anthologie. Les médias mentionnés sont eux aussi variés : la littérature, le cinéma, mais également les jeux (vidéo, de société, de rôle), les séries, les illustrations. J’ai vraiment eu l’impression d’une envie de tout dire, tout en étant conscient que ce n’était pas possible tant le sujet est vaste. A travers tous ces supports, le lien entre Fantasy et Moyen Âge est expliqué de manière claire à travers différents points de vue, différentes visions de la Fantasy et de ce que lui apporte la période médiévale, mais aussi ce que le genre apporte à l’Histoire. Le lecteur comprend qu’il existe une sorte de cercle (plus ou moins) vertueux d’influences entre littérature et histoire, disciplines qui s’enrichissent l’une l’autre.

De plus, ces articles sont rédigés par des spécialistes : non seulement leur niveau d’expertise est tel que l’on apprend des éléments nouveaux sur le sujet qu’ils abordent, mais en plus, ces auteurs donnent envie, pour la majeure partie d’entre eux, de creuser et de lire d’autres livres ayant un rapport avec les informations données. Cela occasionne, évidemment, une explosion de PAL et de wish-list, davantage centrée tout de même sur la fiction grâce aux nombreux exemples utilisés pour illustrer leur propos. Je précise que certaines œuvres sont spoilées, ce qui est dommage mais inévitable quand on étudie et analyse des ouvrages littéraires. Pour autant, cela ne gâche pas du tout le plaisir de lecture !

Je m’arrête enfin sur l‘esthétique du livre. Extérieurement, il est très beau, mais je vous recommande de le lire chez vous uniquement, parce que les manipulations l’abîment au fil du temps. A l’intérieur, les illustrations en couleurs qui émaillent le texte sont un délice : cela ajoute une véritable richesse à cette édition qui nous permet de voir ce dont elle traite au lieu de seulement l’évoquer. A la rigueur, le seul manque de l’ouvrage serait une bibliographie récapitulative à la fin, mais tant d’œuvres sont citées que cela devait être impossible !

 

Donc, un petit bijou qui permet d’explorer de manière assez complète les liens entre Fantasy et Moyen Âge donnant, par la même occasion, très envie de se plonger dans les œuvres analysées !

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