Mémoires de la forêt, tome 1 : Les souvenirs de Ferdinand Taupe de Mickaël Brun-Arnaud #plib2023
Editeur : L’école des loisirs
Année de sortie : 2022
Nombre de pages : 301
Synopsis : Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu’il a écrit et espérer qu’il soit un jour acheté.
Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l’ouvrage qu’il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu’il a faites et les gens qu’il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec… À l’aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.
Avis : J’ai lu ce livre dans le cadre du Plib 2023, puisqu’il est un des finalistes dans la section « jeunesse/YA ». Encore une fois, ce prix m’a fait découvrir un livre que je n’aurais jamais lu sans lui, et c’est tant mieux !
Tout d’abord, parlons de l’esthétique de ce roman. La couverture ne m’attirait pas spécialement, même si je la trouvais très douce. Pour autant, j’aime beaucoup que les illustrations courent sur l’ensemble des couvertures et la tranche pour former un seul et même dessin. De plus, le roman lui-même est illustré : cela le rend d’autant plus chaleureux et offre un bel accompagnement à l’histoire.
Cette dernière, par ailleurs, traite d’un sujet assez lourd : l’oubli et la maladie chez les personnes âgées. En effet, ce qui arrive à Ferdinand, la maladie de l’Oubli-Tout, m’a beaucoup fait penser à la maladie d’Alzheimer ; son comportement ressemble à celui d’une personne atteinte de ce syndrome. Cela rend le livre assez triste, mais aussi très touchant : une forme de mélancolie profonde due à l’oubli définitif à venir se dégage tout en rappelant que de nombreux petits bonheurs restent à vivre sur le chemin. Ce n’est facile ni pour celui qui est touché, ni pour ses proches, mais le lecteur comprend que la force des liens est toujours là et que l’accompagnement se fait dans la douceur.
Côté personnages, Ferdinand est comme un enfant, malgré son âge, à cause de la maladie. Cela le rend à la fois mignon, drôle et terriblement touchant : il ne se rend pas compte de ce qu’il fait. Certaines de ses réactions sont alarmantes pour ses proches, notamment quand il perd pied et ne reconnaît pas ceux qui l’entourent. Archibald, quant à lui, a déjà un prénom que j’adore mais il est aussi adorable dans ses réactions et sa détermination à aider son ami à retrouver son livre. SPOILER 1 De plus, le renard m’a fait penser à un relais du lecteur qui assiste à la quête de Ferdinand pour retrouver Maude, mais qui découvre aussi l’histoire de la vie de son ami, dont il ne sait, en fin de compte, pas grand-chose. Enfin, le libraire, ici, est le récepteur de toutes les histoires des animaux, en plus d’en être le relayeur, ce qui le rapproche encore du lecteur qui reçoit le roman.
J’ai adoré que ce monde soit peuplé d’animaux qui parlent et se vêtent ainsi que les jeux de mots sur les noms de lieux. L’auteur a également semé des tas de références, notamment dans les titres d’œuvres ; ce sont, je trouve, de jolis clins d’œil pour les lecteurs adultes qui liront le roman.
La fin est à la fois terrible, touchante et belle, comme le lecteur pouvait s’y attendre. SPOILER 2
En fin de compte, ce roman, tissé de rencontres et de souvenirs, est une ode aux liens qu’une personne forme tout au long de sa vie. C’était très beau, très touchant et cela émouvra petits et grands tout en permettant d’aborder la vieillesse, voire la fin de vie et la perte.
SPOILER 1 A un moment dans le roman, le narrateur précise qu’Archibald s’en veut parce qu’il a perdu patience avec son ami, Ferdinand. J’ai trouvé cela vraisemblable et émouvant – j’y ai reconnu la culpabilité de ceux qui, parfois, doivent se débrouiller seuls face à des personnes malades qui ne les reconnaissent pas toujours ou auxquelles il faut répéter plusieurs fois la même chose, voire raconter à nouveau la même histoire, la leur. C’était vrai.
SPOILER 2 Je me doutais que Maude était morte ; en effet, de son vivant, Ferdinand ne se serait jamais séparé d’elle, il aurait parlé de sa femme à Archibald, elle serait allée à la librairie avant même son mari, le renard l’aurait donc rencontrée.
#ISBN9782211313155
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