A la folie, passionnément de Marianne Chaillan
Editeur : Editions des Equateurs
Année de sortie : 2023
Nombre de pages : 172
Synopsis : Lorsque Marianne Chaillan annonce à ses élèves le cours sur le désir amoureux, tous se redressent et tendent l’oreille ! Voilà qu’on va enfin parler de ce qui fait le sel de la vie ! De fait, que serions-nous sans nos passions ? Romans et poèmes, films et séries, chansons et opéras. : toutes les productions artistiques sont emplies et nourries du désir amoureux. « All you need is love ! » n’est pas seulement le titre d’une chanson légendaire mais une maxime largement partagée. Et pourtant, les philosophes lui opposent un rejet quasi unanime. Si les philosophes épicuriens, par exemple – qu’on considère à tort comme des adeptes du plaisir – se trouvaient dans l’auditoire lorsque Marianne Chaillan commence son cours, ils rétorqueraient : « Quoi ? Nous allons parler de cette maladie plus dangereuse que le virus Ebola ? ». Illusion, promesse de souffrance, le désir amoureux est présenté par de nombreux sages comme une grave menace pesant sur notre existence. Les philosophes ont beau nous alerter, rien n’y fait. On aime, on veut aimer, on veut vibrer ! Devrions-nous les écouter ? Tomber amoureux, est-ce bel et bien perdre la raison et faudrait-il dès lors s’en garder ? Ou bien faut-il considérer, à l’inverse, que vivre sans cette folie ne serait pas si sage ? Dans cet essai, Marianne Chaillan choisit son camp : l’affirmation du désir amoureux, pour le meilleur et pour le pire ! Pour cela, il faudra tordre le coup à quelques préjugés. Il faudra aussi apprendre à reconnaître et à aimer dans les élans tumultueux du désir, parfois sublimes, parfois douloureux, l’essence même de la vie.
Avis : J’ai reçu ce livre en service presse de la part des Editions des Equateurs.
Cela fait un moment que j’ai découvert Marianne Chaillan avec Ainsi philosophait Amélie Nothomb. Depuis, elle ne m’a jamais déçue et aucun de ses livres ne m’a semblé moins bon que les autres. Et c’est à nouveau le cas avec A la folie, passionnément.
Ici, l’autrice s’attaque au désir amoureux : elle nous le montre sous tous ses aspects, de la rencontre à la rupture, tout en évoquant la passion et l’amour conjugal. Se mêlent ici références littéraires, musicales, filmiques et théories philosophiques : les grandes notions sont, comme d’habitude, accompagnées d’exemples qui permettent de les rendre tout à fait claires pour le lecteur qui ne serait pas versé dans la philosophie. Cela permet aussi de découvrir ou de redécouvrir des œuvres emblématiques : Belle du Seigneur, Anna Karénine, les poèmes de Verlaine, Roméo et Juliette … Ce livre m’a donné envie de retenter Albert Cohen après mon absence d’engouement pour Solal !
La construction en trois parties est cohérente. La première est plutôt « positive » : elle traite de la rencontre, du lien avec autrui, de l’impression que laisse cette fulgurance. La deuxième est plutôt axé sur la souffrance, l’aspect inévitable de la rupture ou du deuil et la nécessaire conscience que l’amour, ou, en tout cas, le désir, ne dure pas toujours. Enfin, la dernière partie revient sur et renforce la thèse de l’autrice : que le désir vaut la peine, qu’il ne faut pas, comme le préconisent certains philosophes, s’en prémunir mais plutôt l’embrasser pleinement. Même l’argument de sa durée limitée et de la souffrance de la perte est réexaminé : c’est justement cette finitude qui fait le sel de la vie. J’ai également apprécié, à travers l’œuvre, le fait que l’autrice nous fasse part d’exemples personnels – celui à propos de sa grand-mère m’a particulièrement émue tout en illustrant parfaitement son propos.
La conclusion est laissée à Barbara ce qui, pour une raison que je ne saurais expliquer, m’a particulièrement touchée – j’ai d’ailleurs écouté, juste après, la chanson dont sont tirées les dernières citations.
Je recommande évidemment ce livre et tous ceux que Marianne Chaillan a déjà écrits ! Mais, il faut dire que je ne suis plus très objective étant donné qu’elle compte désormais parmi mes auteurs préférés !
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