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I found myself in Wonderland.

Archive pour février, 2023

Quelqu’un se souviendra de nous de Nadège da Rocha

Posté : 25 février, 2023 @ 10:05 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : MythologieQuelqu'un se souviendra de nous

Editeur : ActuSF (Naos)

Année de sortie : 2023

Nombre de pages : 502

Synopsis : L’ère des faux-semblants est révolue. Pandore est prête à traverser le monde pour se venger de Zeus et des dieux qui l’ont condamnée à la honte et à la culpabilité. À ses côtés, elles trouvera deux alliés inattendues, piégées comme elle par la malice de l’Olympe : Méduse et Arachné, deux monstres qui veulent prouver qu’elles sont bien plus que cela. Leur épopée vengeresse les mènera jusqu’aux Enfers, où elle comprendront que les dieux disparaissent déjà mystérieusement… Le temps leur est compté !

 

Avis : J’ai reçu ce livre en tant que service presse de la part des éditions ActuSF.

Penchons-nous d’abord sur le positif.

J’avais très envie de lire ce roman après avoir découvert le résumé : en effet, l’autrice traite ici de mythologie et c’est un sujet qui me passionne. J’aime lire les versions d’origine des mythes, mais aussi les réécritures ou des essais à leur propos. Ici, c’est une réécriture dans la veine de celle de Madeline Miller, Circe, que l’on peut qualifier de féministe parce que l’autrice reprend des personnages mythologiques féminins et en fait les héroïnes de son roman. Nadège da Rocha a choisi Pandore, Arachné et Méduse, donc une qui est considérée comme coupable et deux qui ont été transformées en monstres par la même déesse. Si je n’ai pas encore vu Pandore et Arachné traitées dans des réécritures, il me semble que Méduse est en bonne place pour figurer dans ce genre de récit. J’ai aimé que la personnalité des héroïnes soit diverse au sens où elles ne se ressemblent pas du tout. Arachné est plus anxieuse, calme et elle ne cherche pas à se venger – elle avait, en quelque sorte, trouvé la paix dans sa forêt. Pandore est obsédée par sa revanche sur les dieux et Méduse, féroce, y avait renoncé jusqu’au début du roman.

Le sujet central est donc la vengeance mais aussi les violences subies par les femmes aux mains des dieux (le terme est ici employé dans son sens générique, et non seulement masculin).

 

Et c’est ici que je passe au « négatif » ou, en tout cas, à ce qui ne m’a pas plu.

Tout d’abord, j’ai été gênée par les fautes disséminées dans l’ensemble du texte. Que ce soient des verbes employés à tort, des syntaxes incorrectes ou des expressions figées modifiées, cela me sortait de l’histoire à chaque fois.

Puis, j’ai eu du mal avec le fait que l’autrice veuille mettre le plus de personnages féminins mythologies possibles dans son roman. Le lecteur y rencontre donc non seulement les héroïnes citées plus tôt, mais également Galatée, Cassandre, Eris, Enyo, la majorité des déesses du panthéon grec, Circé … Elles étaient trop nombreuses pour être toutes traitées au même niveau. Certaines de leurs histoires étaient donc racontées très rapidement et cela semblait artificiel. On aurait pu penser que cela me plairait, parce que j’adore ce genre de recoupement ; mais, si je compare avec d’autres romans de ce type comme, encore une fois, Circe ou The Penelopiad de Margaret Atwood, je trouve qu’il est plus agréable, pour le lecteur, de se concentrer sur une héroïne et son histoire. Cela la met davantage en valeur et donne envie d’en découvrir plus sur la mythologie ou sur d’autres personnages évoqués mais non traités en profondeur. J’ai ici eu une impression de trop-plein ou de plusieurs romans contenus en un.

J’ai également eu du mal avec certains aspects du roman : le manque de subtilité de certaines scènes comme SPOILER 1, l’omniprésence des SPOILER 2, le traitement de certains personnages comme SPOILER 3, les dialogues qui m’ont parfois semblé artificiels.

Dernier élément déplaisant pour moi : la fin. Elle m’a semblé très abrupte étant donné le nombre de pages du roman et je l’ai trouvée très frustrante. SPOILER 4.

 

Pour conclure, un roman qui m’a déplu par certains de ses choix, mais qui plaira sans doute à bon nombre de lecteurs.

 

 

SPOILER 1 Pandore qui renonce à sa vengeance parce qu’elle insiste sur le fait qu’elle ne ressemble pas à Méduse – il n’est pas nécessaire de le formuler 

SPOILER 2 histoires d’amour entre déesses ou héroïnes, et notamment l’amour d’Hélène pour Perséphone qui est placé là sans que l’on ressente une alchimie entre les personnages – cela m’a semblé artificiel

SPOILER 3 Athéna, vue négativement parce que proche des dieux masculins ; Dionysos qui n’est plus un dieu, alors que je l’associe clairement à son genre ; Déméter et Perséphone qui sont des personnages de couleur sans explication – cela m’a donné l’impression de la nécessité de cocher une case, ce qui m’a dérangée ; Héphaïstos, qui aurait pu prendre une plus grande place en tant que père aimant, développant ainsi une relation père-fille qui aurait été bienvenue

SPOILER 4 je n’ai pas du tout apprécié le fait que ce soit Pandore qui règne sur le Ciel : cela n’a aucun sens pour moi. Que ce soit Héra ou Athéna, oui – dans l’essai de Roberto Calasso, Les Noces de Cadmos et Harmonie, par exemple, mais aussi dans la plupart des mythes, Athéna est l’héritière de son père. Mais Pandore ? Cela m’a semblé hors de propos, même si Pandore est considérée, dans le roman, comme une déesse mineure ayant eu une vie avant l’arrivée des dieux masculins. De plus, cette phrase, « Nous allons rejoindre Artémis et les chasseresses pour retrouver les déesses perdues, Gaïa, Hestia, Hécate et les autres. », m’a donné envie de lire CETTE histoire davantage que celle que j’ai lue. Enfin, le roman se termine avant le procès de Zeus mais aussi avant l’arrivée de Thémis, ce qui m’a laissé un goût d’inachevé.

 

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