Into the deep de Sophie Griselle #plib2023
Editeur : Snag
Année de sortie : 2022
Nombre de pages : 498
Synopsis : À plus de onze mille mètres de fond, la fosse océanique des Mariannes, au large de l’océan Pacifique : l’endroit le plus profond sur Terre…
C’est là que Sam Luzarche, jeune océanologue, découvre une créature qui pourrait bien remettre en question tout ce qu’il croyait savoir sur la science, sur les fonds marins et, en définitive, sur lui-même.
Avis : Into the deep m’a été envoyé par la maison d’édition ; je le lis également dans le cadre du Plib 2023 !
Je ne partais pas très enthousiaste dans la lecture de ce roman ; c’est une amie qui m’a motivée et j’ai fini par me lancer !
J’ai beaucoup aimé l‘histoire générale, l’intrigue en elle-même : tout le mystère autour de l’île et de la fosse par extension, ce qui est arrivé, ce que l’on imagine, comment on peut l’interpréter. J’avais deviné une grande partie des révélations finales, mais cela n’a pas gâché ma lecture ; au contraire, je pense que j’aurais plutôt été déçue si je m’étais trompée ! J’aimais beaucoup la tournure que prenait l’histoire, elle serait retombée comme un soufflet pour moi si elle s’était avérée différente ! J’ai bien sûr adoré qu’on traite des SPOILER 1 J’ai également apprécié le décor, le fait que les personnages se trouvent sur un bateau près des côtes, donc dans une forme de huis-clos un peu moins oppressant que s’ils se trouvaient en pleine mer. Cela crée également un effet de groupe que j’adore toujours autant, même si, ici, il n’est pas tellement exploité.
En revanche, j’ai eu énormément de mal avec les personnages. Seuls quelques-uns d’entre eux ont trouvé grâce à mes yeux, comme Adam et Louis, mais j’ai détesté tous les autres. Je tiens d’abord à dire que le fait qu’un protagoniste soit détestable n’a pas d’impact sur mon appréciation du livre : dans The Secret History, absolument tous les personnages sont à vomir, et c’est un de mes livres préférés. Donc le fait que Sam et Henri soient abominables ne m’a pas forcément dérangée dans ma lecture, là n’est pas le problème. Ce qui m’a beaucoup gênée, c’est le fait que tous les personnages sont des stéréotypes. Sam est le jeune homme ténébreux et torturé qui fait du mal à tout le monde autour de lui mais auquel on pardonne systématiquement parce qu’il a souffert dans son enfance. Cela ne fonctionne pas pour moi : il est juste geignard et j’ai eu énormément de mal avec sa voix narrative, sachant que le roman est écrit à la première personne. Il ne fait que se plaindre et gémir tout en étant incohérent. Combien de fois ai-je levé les yeux au ciel parce qu’il se lamentait une énième fois sur son sort ? Ophélie est la jeune femme douce et belle qui peut et qui veut le faire changer, qui lui est toute dévouée et qui se fait piétiner toutes les cinq minutes. Mais c’est insupportable ! SPOILER 2 Le pire reste Henri. S’il n’était qu’un sombre salaud, tout irait bien. SPOILER 3
D’autres éléments m’ont gênée au cours de ma lecture, par exemple les petites fautes de français qui parsèment le texte et qui sont, notamment, des expressions fautives. Ce n’est pas grand-chose, mais cela m’arrêtait parfois au cours de route. Enfin, Into the deep a souffert de la comparaison avec Into the Drowning Deep de Seanan McGuire que j’ai lu cet été. En effet, le décor est le même, ce sont aussi des scientifiques qui étudient une créature au-dessus de la fosse des Mariannes. L’histoire et le sous-genre littéraire ne sont, en revanche, pas les mêmes : l’autrice américaine en a fait une science-fiction horrifique.
Donc, un bon roman dont l’intrigue est intéressante, mais dont les personnages sont trop stéréotypés pour me plaire.
SPOILER 1 sirènes ! Ce sont des créatures fascinantes et j’adore que les auteurs reprennent leurs mythes pour en donner une explication scientifique ! Il n’y avait aucune surprise pour moi quant à l’identité de la créature – sans doute parce que j’avais déjà lu un roman dont l’action se déroulait au niveau de la fosse des Mariannes et qui, justement, traitait des sirènes !
SPOILER 2 Le fait que leur relation perdure, qu’Ophélie ne le lâche jamais, qu’elle continue à souffrir et les descriptions que Sam fait d’elle m’ont tellement agacée ! « Ah, je suis si méchant avec elle, elle mérite tellement mieux … » : MAIS OUI ! J’avais tellement envie qu’elle parte !! Et le fait qu’elle reste encore à la fin a fini par me la rendre antipathique.
SPOILER 3 Mais le fait que lui soit accordé la rédemption parce qu’en fin de compte il sauve son « fils » et sa petite amie de la noyade et qu’il meure en les sauvant ? Non. C’est un des procédés que je ne supporte plus dans la fiction, qu’elle soit écrite ou filmique. Le personnage, par ce trope, n’affronte finalement pas les conséquences de ses actes et fait éprouver de la compassion au lecteur/spectateur. De plus, cela peut ne pas sembler cohérent avec le personnage du père, le stéréotype du scientifique sans scrupules et sans sentiments. A la fin, j’avais l’impression d’un homme bourru, incapable d’exprimer son amour pour son fils adoptif : ce n’était absolument pas le ressenti que j’avais tout le long du roman.
#ISBN9782490151783