Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour novembre, 2022

Into the deep de Sophie Griselle #plib2023

Posté : 11 novembre, 2022 @ 7:20 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Science-fictionInto the deep

Editeur : Snag

Année de sortie : 2022

Nombre de pages : 498

Synopsis : À plus de onze mille mètres de fond, la fosse océanique des Mariannes, au large de l’océan Pacifique : l’endroit le plus profond sur Terre…

C’est là que Sam Luzarche, jeune océanologue, découvre une créature qui pourrait bien remettre en question tout ce qu’il croyait savoir sur la science, sur les fonds marins et, en définitive, sur lui-même.

 

Avis : Into the deep m’a été envoyé par la maison d’édition ; je le lis également dans le cadre du Plib 2023 !

Je ne partais pas très enthousiaste dans la lecture de ce roman ; c’est une amie qui m’a motivée et j’ai fini par me lancer !

J’ai beaucoup aimé l‘histoire générale, l’intrigue en elle-même : tout le mystère autour de l’île et de la fosse par extension, ce qui est arrivé, ce que l’on imagine, comment on peut l’interpréter. J’avais deviné une grande partie des révélations finales, mais cela n’a pas gâché ma lecture ; au contraire, je pense que j’aurais plutôt été déçue si je m’étais trompée ! J’aimais beaucoup la tournure que prenait l’histoire, elle serait retombée comme un soufflet pour moi si elle s’était avérée différente ! J’ai bien sûr adoré qu’on traite des SPOILER 1 J’ai également apprécié le décor, le fait que les personnages se trouvent sur un bateau près des côtes, donc dans une forme de huis-clos un peu moins oppressant que s’ils se trouvaient en pleine mer. Cela crée également un effet de groupe que j’adore toujours autant, même si, ici, il n’est pas tellement exploité.

En revanche, j’ai eu énormément de mal avec les personnages. Seuls quelques-uns d’entre eux ont trouvé grâce à mes yeux, comme Adam et Louis, mais j’ai détesté tous les autres. Je tiens d’abord à dire que le fait qu’un protagoniste soit détestable n’a pas d’impact sur mon appréciation du livre : dans The Secret History, absolument tous les personnages sont à vomir, et c’est un de mes livres préférés. Donc le fait que Sam et Henri soient abominables ne m’a pas forcément dérangée dans ma lecture, là n’est pas le problème. Ce qui m’a beaucoup gênée, c’est le fait que tous les personnages sont des stéréotypes. Sam est le jeune homme ténébreux et torturé qui fait du mal à tout le monde autour de lui mais auquel on pardonne systématiquement parce qu’il a souffert dans son enfance. Cela ne fonctionne pas pour moi : il est juste geignard et j’ai eu énormément de mal avec sa voix narrative, sachant que le roman est écrit à la première personne. Il ne fait que se plaindre et gémir tout en étant incohérent. Combien de fois ai-je levé les yeux au ciel parce qu’il se lamentait une énième fois sur son sort ? Ophélie est la jeune femme douce et belle qui peut et qui veut le faire changer, qui lui est toute dévouée et qui se fait piétiner toutes les cinq minutes. Mais c’est insupportable ! SPOILER 2 Le pire reste Henri. S’il n’était qu’un sombre salaud, tout irait bien. SPOILER 3

D’autres éléments m’ont gênée au cours de ma lecture, par exemple les petites fautes de français qui parsèment le texte et qui sont, notamment, des expressions fautives. Ce n’est pas grand-chose, mais cela m’arrêtait parfois au cours de route. Enfin, Into the deep a souffert de la comparaison avec Into the Drowning Deep de Seanan McGuire que j’ai lu cet été. En effet, le décor est le même, ce sont aussi des scientifiques qui étudient une créature au-dessus de la fosse des Mariannes. L’histoire et le sous-genre littéraire ne sont, en revanche, pas les mêmes : l’autrice américaine en a fait une science-fiction horrifique. 

 

Donc, un bon roman dont l’intrigue est intéressante, mais dont les personnages sont trop stéréotypés pour me plaire.

 

SPOILER 1 sirènes ! Ce sont des créatures fascinantes et j’adore que les auteurs reprennent leurs mythes pour en donner une explication scientifique ! Il n’y avait aucune surprise pour moi quant à l’identité de la créature – sans doute parce que j’avais déjà lu un roman dont l’action se déroulait au niveau de la fosse des Mariannes et qui, justement, traitait des sirènes !

SPOILER 2 Le fait que leur relation perdure, qu’Ophélie ne le lâche jamais, qu’elle continue à souffrir et les descriptions que Sam fait d’elle m’ont tellement agacée ! « Ah, je suis si méchant avec elle, elle mérite tellement mieux … » : MAIS OUI ! J’avais tellement envie qu’elle parte !! Et le fait qu’elle reste encore à la fin a fini par me la rendre antipathique.

SPOILER 3 Mais le fait que lui soit accordé la rédemption parce qu’en fin de compte il sauve son « fils » et sa petite amie de la noyade et qu’il meure en les sauvant ? Non. C’est un des procédés que je ne supporte plus dans la fiction, qu’elle soit écrite ou filmique. Le personnage, par ce trope, n’affronte finalement pas les conséquences de ses actes et fait éprouver de la compassion au lecteur/spectateur. De plus, cela peut ne pas sembler cohérent avec le personnage du père, le stéréotype du scientifique sans scrupules et sans sentiments. A la fin, j’avais l’impression d’un homme bourru, incapable d’exprimer son amour pour son fils adoptif : ce n’était absolument pas le ressenti que j’avais tout le long du roman.

 

#ISBN9782490151783

Les Errantes de Jo Witek #plib2023

Posté : 5 novembre, 2022 @ 7:42 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Horreur, Fantastique Les Errantes

Editeur : Actes Sud

Année de sortie : 2022

Nombre de pages : 320

Synopsis : Suzanne, une streameuse survoltée, Saskia, une artiste en proie au découragement, et Anne-Lise, une jeune fille pétrie de spiritualité et en décalage avec son époque, cohabitent au dernier étage d’un immeuble bourgeois. Des apparitions fantomatiques et surnaturelles sèment la peur dans l’appartement.

 

Avis : J’ai découvert cette autrice avec Peur express, que j’avais beaucoup aimé pour son ambiance, son écriture et ses personnages, mais surtout pour sa troisième partie très intéressante. En voyant ce livre dans la présélection du PLIB, je me suis dit qu’il serait sympa de lire à nouveau un roman de Jo Witek ! La couverture et le titre m’intriguaient aussi ; j’ai donc fini par me lancer !

L’écriture m’a happée dès le début – il faut dire que je lisais un autre roman que je trouvais particulièrement mauvais avant, il est possible que ça ait aidé un peu ! C’était fluide, bien construit, j’avais envie de continuer à lire alors que j’étais fatiguée : c’était bien parti ! Au fil des pages, je me suis beaucoup attachée aux personnages, même Suzanne qui pouvait paraître agaçante à certains moments. Peu à peu s’installe une ambiance glauque, poisseuse, avec des scènes qui font froid dans le dos. Je n’ai pas été terrifiée en lisant ce livre, mais j’ai eu des frissons de dégoût – il faut s’y attendre quand sont mentionnées des scènes avec du sang, quel qu’il soit – et des petits moments d’angoisse ! Le lecteur est entraîné dans une histoire qu’il ne comprend pas totalement, notamment parce que les intrigues n’ont pas l’air d’avoir de lien entre elles. SPOILER 1 Pour autant, j’étais complètement dedans, j’avais envie de savoir, envie de continuer à suivre les filles et je fomentais des théories seule dans mon coin pour essayer de percer le mystère du sixième étage !

J’ai beaucoup aimé que les héroïnes soient si différentes : outre le fait que cela permet d’avoir plus de diversité niveau personnalité, culture et milieu, il est ainsi possible d’aborder différents sujets sans que cela semble trop lourd ou artificiel. Je pense que j’ai une préférence pour Saskia, non seulement parce qu’elle est artiste, mais aussi parce qu’elle m’a paru plus douce et rassurante, alors même que ce qu’elle vit est affreux. SPOILER 2 Suzanne était donc celle avec laquelle j’avais le plus de mal, sans doute à cause de sa façon de parler et de son côté « je suis cool » alors que ce n’est qu’une carapace pour se protéger. En fin de compte, c’est elle qui m’a fait pleurer ! Enfin, Anne-Lise est très touchante : hors du monde, elle est méprisée par ses pairs, incomprise par ses parents et incapable d’entrer dans le moule qu’on force sur elle. Elle m’a fait de la peine, mais le roman nous apprend aussi à voir une autre facette de sa personnalité. SPOILER 3 Ces trois héroïnes permettent donc d’aborder trois thèmes différents : l’art pour Saskia, la religion pour Anne-Lise et un autre sujet que je vous laisse découvrir pour Suzanne. Dans tous les cas, le lecteur se voit embarquer dans l’intrigue tout en apprenant : c’est bien mené, sans grosses ficelles.

Mais ce livre est un coup de cœur surtout pour l’émotion qu’il m’a fait ressentir. Cela fait un moment que je ne me suis pas laissée emporter à ce point par un roman et, surtout, que je n’ai pas pleuré en lisant. C’est donc chose faite ! La fin est très émouvante : SPOILER 4

 

Donc, j’ai adoré ce roman qui rejoint la liste de mes 25 sélectionnés pour le prix !

 

SPOILER 1 J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la scène où les filles s’efforcent de trouver des liens entre leurs différentes hantises. C’était à la fois angoissant et réconfortant parce qu’elles sont ensemble dans l’épreuve. Et c’est un des éléments que j’ai ADORE dans ce roman : le fait que les filles soient unies, que, malgré leurs différences, elles s’entraident, même si elles ne se comprennent pas ou que c’est difficile au début. On sent que, peu à peu, une amitié se forme, et c’est, je pense, pour cette raison que je n’ai pas vraiment eu peur pendant ma lecture. Ce groupe, cette espèce de cocon que Saskia forme autour des deux autres filles, m’a donné l’impression qu’elles étaient protégées par leur lien grandissant. J’étais bien avec ces filles, dans le studio de l’artiste, j’avais envie de rester avec elles plus longtemps.

SPOILER 2 Elle est la première à se ressaisir, à faire le lien, à accepter ce qui lui arrive tout en restant lucide et capable de frayer avec la société, de faire des choix cohérents qui ne lui valent pas l’asile ou la prison. Elle est réfléchie et douce. Son éducation lui donne un côté encore plus rassurant avec ces chansons qu’elle fredonne, ses remèdes et sa façon d’aider Suzanne à comprendre ce qui lui arrive. Saskia m’a aussi fait très mal au cœur après sa rencontre avec le galeriste, mais il semblait évident qu’elle ne pouvait pas en rester là. Et, grâce à elle, j’en ai appris davantage sur Hilma af Klint que j’avais croisée dans un livre sur les femmes oubliées de l’histoire !

SPOILER 3 J’ai beaucoup aimé le passage où Saskia la voit en guerrière sans peur alors que, plus tôt, elle ne voyait qu’une adolescente perdue, internée contre son gré par ses parents.

SPOILER 4 Déjà, la mention de Saskia qu’elle voudrait parler à sa grand-mère m’a serré le cœur, mais alors quand Suzanne comprend qui est Odette, c’étaient les grandes eaux ! Pire encore quand, dans l’épilogue, le lecteur découvre Gisèle, son point de vue et le fait que les filles lui envoient des mots, des cadeaux, pensent toujours à elle et accordent de la valeur à cette femme à côté de qui tout le monde est passé … Le fait de découvrir que Saskia est une artiste connue, que Suzanne est une grande influenceuse dans son domaine, qu’Anne-Lise a entrepris des études de théologie : cela ne fait que mêler les pleurs et la joie. C’était une fin saine, une fin dans laquelle on se sent bien, comme dans ce groupe que l’on sent encore soudé malgré la fin de l’aventure.

 

#ISBN9782330167868

 

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