Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour août, 2022

D’or et d’oreillers de Flore Vesco #plib2022

Posté : 10 août, 2022 @ 6:09 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : FantasyD'or et d'oreillers

Editeur : L’école des loisirs (Médium +)

Année de sortie : 2021

Nombre de pages : 234

Synopsis : C’est un lit vertigineux, sur lequel on a empilé une dizaine de matelas. Il trône au centre de la chambre qui accueille les prétendantes de lord Handerson. Le riche héritier a conçu un test pour choisir au mieux sa future épouse : chaque candidate est invitée à passer une nuit chez lui, à Blenkinsop Castle, dans ce lit d’une hauteur invraisemblable. Dormir chez un inconnu, sans parent ni chaperon ! Quoi de plus scandaleux pour une jeune fille de bonne famille !

Malgré tout, Mrs Watkins y envoie ses trois filles, accompagnées d’une femme de chambre. Elles se rendent en tremblant au château. Seule l’une d’entre elles retiendra l’attention du lord… Cette dernière, pourtant, n’a rien d’une princesse au petit pois ! Et c’est tant mieux, car nous ne sommes pas dans un conte de fées mais dans une histoire d’amour et de sorcellerie où l’on apprend ce que les jeunes filles font en secret, la nuit, dans leur lit…

 

Avis : J’ai lu D’or et d’oreillers dans le cadre du Plib 2022 ! Je dois dire que c’était LE livre qui ne m’enthousiasmait pas dans la sélection des finalistes : le résumé ne m’attirait pas, comme la couverture. Quant au titre, je le trouvais très beau mais il me semblait raconter une histoire qui n’était pas faite pour moi. Règles du Plib obligent, j’ai trouvé un exemplaire de ce roman et je l’ai lu !

Et, encore une fois, je me suis trompée ! D’or et d’oreillers n’était pas du tout le livre auquel je m’attendais et je suis vraiment contente de l’avoir découvert grâce au prix ! Déjà, je pensais que le roman était à destination d’un public jeune, très jeune, et … alors, non, pas du tout ! Sur le site de l’éditeur, il est destiné aux 13 ans et + : ayant des élèves de cet âge, je pense que seuls les enfants de 13 ans matures pourront comprendre/apprécier ce livre. Rien n’est dit explicitement, rien n’est décrit, c’est plutôt subtil, mais cela reste tout à fait compréhensible. En effet, ce n’est pas une histoire d’amour comme les autres au sens où ce n’est pas une histoire aseptisée qui ne traite pas du tout de la réalité du désir, des corps et des sentiments. Lord Handerson demande aux jeunes filles qui veulent l’épouser de passer une nuit dans sa maison sans chaperon : évidemment, les prétendantes sont scandalisées parce qu’elles imaginent toutes sortes de choses. Rien que la dernière phrase du synopsis suffit à comprendre que le roman va traiter de sexualité à un moment donné. J’ai aimé cet aspect parce qu’il était bien amené même si SPOILER 1. J’ai également apprécié un autre aspect qui est spoilé sur Livraddict mais pas dans le résumé de mon édition : SPOILER 2 

Comme le laisse entendre le résumé, ce roman est une forme de réécriture de conte tout en ne réécrivant aucun conte précis. J’ai donc adoré la myriade de références : « Barbe bleue », « La Princesse au petit pois », Alice au pays des merveilles, mais aussi quelques mythes comme celui de Midas et, SPOILER 3 Il existe aussi une forme de magie totalement inexpliquée, mais, en un sens, assez poétique qui m’a séduite. SPOILER 4 

Concernant les personnages, je ne veux pas trop en dire, histoire de ne rien révéler de l’intrigue, mais j’ai fini par m’attacher à certains d’entre eux : SPOILER 5 

J’en arrive donc à la fin du roman : je l’ai trouvé à la fois active et émouvante. Active parce que tout se résout – et, ce, de manière efficace et non abrupte, ce que j’ai apprécié – ; émouvante parce que SPOILER 6 

En fin de compte, le seul défaut que je peux trouver à ce livre, c’est mon manque d’implication au début : j’ai, effectivement, eu un peu de mal à entrer, malgré l’écriture fluide et agréable, les touches d’humour et le vernis hypocrite que l’on trouve chez à peu près tous les personnages nobles. Ce sont ces éléments qui m’ont accrochée suffisamment pour poursuivre – et comme j’ai bien fait ! 

 

Donc, un très bon roman que j’ai trouvé à la fois drôle, émouvant et même délicieux avec toutes ses références qui m’ont ravie ! 

 

SPOILER 1 il reste un peu gênant qu’Adrian glisse un doigt dans le lit des jeunes filles contre leur gré ^^’ J’ai également apprécié que l’on traite ici de l’exploration du corps, de la masturbation et de la lenteur de deux êtres qui se découvrent aussi bien physiquement qu’au niveau de la personnalité. Ce n’est pas un amour soudain, né de nulle part. C’est un amour qui point, qui grandit, qui s’affirme peu à peu pour bien conclure le roman.

SPOILER 2 le « déplacement » de l’héroïne. Contrairement à ce à quoi on pouvait s’attendre, ce n’est pas une jeune noble gracile et fragile qui va gagner la main du « prince », mais une jeune femme de chambre. Je m’attendais, peut-être bêtement, à ce que ce soit May qui l’emporte sur ses sœurs – et je me demandais d’ailleurs comment le roman allait se poursuivre après la première nuit -, donc j’ai été surprise quand c’est Sadima qui est parvenue à triompher de la première épreuve. Je suppose que le roman était construit de telle sorte à amener peu à peu le lecteur vers elle et que sa mise en avant était censée être une surprise : ça a fonctionné pour moi parce que je n’avais pas lu le résumé sur Livraddict ! J’ai trouvé ce glissement vers la jeune femme ingénieux et plutôt original, même si le fait d’unir « prince » et « bergère » ne l’est pas forcément parce qu’il est souvent utilisé maintenant. C’était donc un bon moyen de « renouveler » un trope souvent employé : Sadima passe de l’ombre à la lumière à la fois dans la narration et dans l’histoire.

SPOILER 3 énorme plus pour moi qui adore ce roman, Frankenstein ! En effet, le bouquin frise parfois l’horreur puisque la mère d’Adrian a le pouvoir de se démembrer et a fusionné avec Blenkinsop Castle, faisant du bâtiment une formidable maison-personnage ! Quelle surprise et quelle joie de constater l’existence de ce trope dans cette œuvre ! 

SPOILER 4 Je parle ici de la magie de Sadima, pas de celle de lady Handerson ! 

SPOILER 5 Sadima, évidemment, parce qu’elle est combattive, déterminée et qu’elle ne ressemble en rien aux portraits dressés des jeunes filles qu’elle servait – des gamines (faussement) éthérées qui cachent des personnalités inintéressantes au possible sous des airs ridicules pour impressionner des partis qui ne se bousculent pas aux portillons – (excepté May que j’appréciais) ou celles qui se présentent à Adrian avec des montagnes de richesse derrière elles – je pense notamment à Zephis dont le père se couvre de ridicule face au lord en voulant vendre sa progéniture comme on vendrait du poisson au marché ^^’ ; Adrian, qui souffre de la situation dans laquelle il se trouve, qui voudrait désespérément sauver sa mère tout en rêvant à une autre vie impossible enfermé dans son château ; Philip, majordome dévoué à son jeune lord, le seul qui est resté quand tous les autres se sont enfuis après avoir assisté à une manifestation paranormale dans la maison ; Rose, adorable maman de Sadima prête à tout pour aider/sauver sa fille, ce que j’ai trouvé très touchant. Lady Handerson est, en fin de compte, elle aussi, émouvante : elle n’a fait tout cela que pour demeurer près de son fils, pour le protéger au mieux, même si cela signifie l’enfermer à jamais en elle.

SPOILER 6 comme nous l’a appris Philip, Adrian ne pourra pas sauver sa mère. Lady Handerson meurt donc avec sa demeure, ce qui sonne comme une belle réécriture de la chute de la maison Usher ! #joie J’ai eu les larmes aux yeux en assistant à la descente du chat par Adrian, puis aux escapades de sa fille qui a découvert la voix de sa grand-mère dans le puits … ce qui vient de me faire penser à la fin de Frankenstein. Lady Handerson est-elle encore dangereuse ? Ou n’est-ce que sa voix, son esprit, son âme (?) qui a survécu, qui hante les lieux, et qui s’attache à sa petite-fille ? Le mystère reste entier, et c’est très bien comme cela !

 

#ISBN9782211310239

Fleurs d’Oko, tome 1 de Laëtitia Danae #plib2022

Posté : 8 août, 2022 @ 5:00 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : FantasyFleurs d'Oko

Editeur : Snag

Année de sortie : 2021

Nombre de pages : 422

Synopsis : À Sangaré, la magie, réservée aux hommes, se déploie en de multiples couleurs. Mais petite Oko est spéciale. Elle parle le Langage des fleurs.
Lorsque le murmure des griottes annonce la venue du puissant Soumaoro, envoûteur du royaume en quête d’un aspirant prêt à lui succéder, Oko prend sa décision. Elle quitte tout pour assouvir son besoin d’aventure et de reconnaissance.
Alors qu’aux portes de la capitale, la Brousse menace d’étendre son fléau, dans les dédales du palais d’Ivoire, Oko découvre un tout autre monde. Celui de la magie, telle qu’elle ne l’a jamais expérimentée, mais aussi les intrigues de la cour, les ruses et les coups bas. À qui peut-elle se fier ? Qui redouter ? Tant de questions, si peu de réponses. La concurrence est rude et les embûches parsèment le chemin de la jeune aspirante.
Et à travers ses épreuves, petite Oko deviendra grande.

 

Avis : J’ai lu Fleurs d’Oko dans le cadre du Plib 2022 puisqu’il fait partie des cinq finalistes ! J’avais déjà très envie de lire d’autres romans de Laëtitia Danae : je suis contente de l’avoir enfin découverte avec ce livre !

Nous suivons ici Oko, une jeune fille qui désire devenir l’aspirante de Soumaoro afin de devenir envoûteuse. J’ai beaucoup aimé l’univers créé par l’autrice, notamment les quatre types de magie que l’on va découvrir peu à peu au cours de la série. De plus, les personnages se trouvent ici dans une forme d’école de magie, un trope que j’adore en Fantasy ! Se mêlent à cela les intrigues de cour, le mystère autour de la Brousse – qu’est-ce que c’est ? d’où vient-elle ? comment la combattre ? que fait-elle exactement à ceux qui la pénètrent ? – l’Histoire du monde qui reste un peu floue mais paraît très intéressante et que l’on découvre peu à peu grâce aux bribes dont les griottes sont les narratrices au début de chaque chapitre. Dans tous les cas, le lecteur comprend que les femmes de ce monde sont là pour régner, pour diriger, alors que les hommes se sont vus accorder le privilège de manier la magie, privilège très peu offert aux filles. Il est palpable que les femmes doivent être respectées dans ce monde, et ce dès la première scène où Oko apparaît : les hommes n’osent ni la toucher, ni l’insulter, ni la violenter de quelque façon que ce soit. Dernier point sur l’univers : j’aime beaucoup la façon dont les personnages sont nommés, comme l’Ivoire ou la Diaphane, une forme de « nom de famille-titre » qui complète leur prénom.

J’ai beaucoup apprécié les décors qui créent une ambiance assez cosy alors même que les événements et les personnages, eux, tendent à rendre l’atmosphère un peu étouffante, notamment à cause de la compétition entre les aspirants et des complots qui se trament au sein de la cour. L’écriture, quant à elle, est fluide. La narration m’a paru un peu agaçante : en effet, le roman est écrit à la première personne et certains commentaires d’Oko me faisaient lever les yeux au ciel.

Concernant les personnages : Oko, l’héroïne, paraît à certains personnages naïve parce qu’elle est incapable de faire des coups bas quand les autres, eux, n’ont aucun scrupule à éliminer leurs adversaires par tous les moyens. Visiblement douce, elle a tout de même appris que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et elle est endurcie sans que les autres s’en rendent tout à fait compte. Talentueuse, elle ne connaît pas sa valeur, un peu comme les héros/héroïnes de contes de fées auxquels elle ressemble un peu, notamment à cause de Mama Zayenda, l’archétype de la marâtre et premier obstacle d’Oko sur la route qu’elle emprunte pour atteindre son but. J’ai beaucoup aimé Souri, malgré le mystère qui flotte autour de lui. La compétition qui s’instaure entre les aspirants va-t-elle mettre en péril son amitié avec Oko ? SPOILER 1 En revanche, j’ai plus de mal avec Aasir, mais pas pour la même raison qu’Oko. SPOILER 2 Soumaoro est l’archétype du mentor qui a l’air de guider les aspirants à moitié, ce qui donne des scènes dans lesquelles les jeunes gens sont vraiment en danger. Il ne leur dit pas tout et garde des secrets dans sa manche sans pour autant refuser de répondre quand ses élèves ont des questions. SPOILER 3

SPOILER 4

Je suis intriguée par la suite que je lirai donc avec plaisir quand elle sortira ! J’ai envie de découvrir les nouvelles épreuves qui attendent Oko !

 

SPOILER 1 J’ai aimé qu’il ne soit pas le love interest d’Oko, qu’il reste son ami, qu’il ne devienne jamais un prétendant, mais aussi que leur amitié soit mise à mal et qu’ils s’éloignent pour mieux se retrouver.

SPOILER 2 Je trouve qu’il ressemble trop à un second love interest jaloux qui va tenter de conquérir l’héroïne en étant beaucoup trop proche d’elle, pratiquement toxique, un jeune homme qui cache son amour de manière très maladroite pour le lecteur, alors qu’Oko, elle, ne voit rien du tout ! J’ai eu des flashs de l’enfer en revoyant Warner dans Shatter Me : vraiment, Aasir me fait penser à lui ! 

SPOILER 3 Malaïka, quant à elle, est la princesse héritière de Sangaré. Sans amis, sans alliés, elle se retrouve liée à Oko parce qu’elle a décidé que ce serait elle qui lui choisirait un mari, et non Soumaoro. Elle semble, en fin de compte, elle aussi un peu naïve, notamment en ce qui concerne les sentiments des personnages qui l’entourent ; elle n’a pas l’air d’avoir conscience de ce qui se passe autour d’elle.

SPOILER 4 J’ai fini par être agacée par la romance qui s’installe entre Oko et un des prétendants, mais je suis aussi intriguée par la tournure que l’histoire pourrait prendre étant donné que l’aspirante choisit justement ce jeune homme pour être le futur roi de Sangaré ! Enfin, il est évident pour moi que l’une des Ombres claires de la reine est la mère d’Oko.

 

#ISBN9782490151264

 

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