Genre : Essai, Politique, Sociologie 
Editeur : Editions des Equateurs
Année de sortie : 2020
Nombre de pages : 250
Synopsis : Le revenu universel sera la grande conquête sociale du siècle. Un instrument de justice qui permet d’éradiquer la pauvreté. Un revenu qui libère les hommes de la « cage de fer » consumériste, productiviste et capitaliste. Une bombe démocratique qui affranchit de la tyrannie du court terme, ralentit le temps et rétablit la juste hiérarchie entre l’homme et la machine. C’est par le revenu universel d’existence que nous préparerons une société où la nature n’est plus seulement considérée comme une ressource, mais comme un bien commun. Ce salaire du bonheur, par opposition au salaire de la peur, propose un choix existentiel, une éthique de l’individu réconcilié avec le collectif et la nature.
Avis : Ce livre m’a été envoyé en service presse par les Éditions des Équateurs : merci encore !
Depuis ma lecture d’Utopies réalistes de Rutger Bregman et ma découverte de la notion de revenu universel, j’ai très envie d’en apprendre davantage ! Entre les rires moqueurs et les congédiements méprisants de la main, j’avais l’impression que ce concept méconnu était d’office jeté aux oubliettes pour son manque de réalisme.
Benoît Hamon nous explique ici point par point les raisons pour lesquelles il pense que le temps est venu pour le revenu universel. J’ai aimé la façon dont son essai est structuré : méthodique, il aborde d’abord des aspects plus théoriques avant d’arriver peu à peu au côté pratique, à la réalisation concrète de cette idée. Il évoque, bien sûr, la politique, sa campagne présidentielle – assez brièvement d’ailleurs, puisque ce n’est pas du tout le centre de son propos -, la présidence actuelle et ce qu’elle implique au niveau de la justice sociale – sans grande surprise, rien de bon. Il met également l’accent sur l’écologie et le réchauffement climatique, expliquant ainsi en quoi le revenu universel pourrait permettre d’agir aussi pour notre planète.
Je n’ai pas pu m’empêcher, à plusieurs reprises, de hocher la tête, d’acquiescer ; j’ai annoté le livre un peu partout, soulignant par-ci, encadrant par-là. J’ai envie de propager cet essai, de le partager avec tous, qu’il soit lu massivement, qu’il apprenne à d’autres que moi les vertus du revenu universel mais aussi ce que c’est que d’être humain. Ce livre, en effet, nous rappelle que nous vivons dans une société qui nous prive de certains droits sans que nous nous en rendions compte, parce que nous sommes aveuglés par ceci ou cela. Être humain, ce n’est pas chérir l’argent, le chercher à tout prix, être en constante concurrence, trimer jusqu’à mourir sans avoir profiter de rien ; c’est partager des valeurs, prendre le temps de vivre avec les personnes qui nous entourent, apprendre à connaître, à aimer, chercher sa voie, en changer sans se sentir en danger, sans se mettre la pression, sans qu’une horloge imaginaire, proche de notre oreille, mesure avec fracas l’écoulement du temps que l’on perd. Benoît Hamon m’a donné envie de me replonger dans la philosophie et de « réveiller » tous ceux qui se sont laissé endormir par les « sirènes » du capitalisme. Évidemment, cette idéologie est énormément critiquée dans cet essai, comme elle l’était dans le précédent que j’ai lu, Dans les imaginaires du futur d’Ariel Kyrou. Plus je lis d’essais de ce type, plus je sens venir l’agonie de notre système actuel. C’est à la fois effrayant et excitant : quelque chose d’autre, de nouveau, arrive.
En fin de compte, plus qu’un plaidoyer pour le revenu universel, Ce qu’il faut de courage est un plaidoyer pour l’humain, un rappel qu’une autre vie est possible, une vie meilleure, plus proche de la nature, plus proche des autres, plus proche d’un bien-être essentiel pour tous.
Donc, un excellent essai qui explique en profondeur les bienfaits du revenu universel et les raisons pour lesquelles il est temps qu’il soit mis en place.