Can’t Even: How Millenials Became the Burnout Generation d’Anne Helen Petersen
Editeur : Houghton Mifflin Harcourt
Année de sortie : 2020
Nombre de pages : 288
Titre en français : pas encore traduit
Synopsis : An incendiary examination of burnout in millennials—the cultural shifts that got us here, the pressures that sustain it, and the need for drastic change
Do you feel like your life is an endless to-do list? Do you find yourself mindlessly scrolling through Instagram because you’re too exhausted to pick up a book? Are you mired in debt, or feel like you work all the time, or feel pressure to take whatever gives you joy and turn it into a monetizable hustle? Welcome to burnout culture.
While burnout may seem like the default setting for the modern era, in Can’t Even, BuzzFeed culture writer and former academic Anne Helen Petersen argues that burnout is a definitional condition for the millennial generation, born out of distrust in the institutions that have failed us, the unrealistic expectations of the modern workplace, and a sharp uptick in anxiety and hopelessness exacerbated by the constant pressure to “perform” our lives online. The genesis for the book is Petersen’s viral BuzzFeed article on the topic, which has amassed over eight million reads since its publication in January 2019.
Can’t Even goes beyond the original article, as Petersen examines how millennials have arrived at this point of burnout (think: unchecked capitalism and changing labor laws) and examines the phenomenon through a variety of lenses—including how burnout affects the way we work, parent, and socialize—describing its resonance in alarming familiarity. Utilizing a combination of sociohistorical framework, original interviews, and detailed analysis, Can’t Even offers a galvanizing, intimate, and ultimately redemptive look at the lives of this much-maligned generation, and will be required reading for both millennials and the parents and employers trying to understand them.
Avis : J’ai reçu ce livre de la maison d’édition Houghton Mifflin Harcourt sur NetGalley !
J’ai eu du mal à sortir de ce livre après l’avoir terminé : c’est une lecture à la fois personnelle et difficile, qui touchera beaucoup de lecteurs de mon âge sans doute.
En effet, dans Can’t Even, Anne Helen Petersen tente d’expliquer pourquoi les millenials – c’est-à-dire les enfants du millénaire, ceux qui sont nés un peu avant l’année 2000 et qui ont atteint la majorité dans les années 2000-2010 – sont victimes de burnout, pourquoi ils sont incompris, pourquoi ils sont si anxieux et si coincés dans une vie qu’ils n’aiment pas mais dont ils ne peuvent pas se détacher. Elle commence par parler des parents, des boomers et de leur éducation - reçue et donnée – pour ensuite se concentrer sur les millenials.
Ce livre était à la fois très intéressant, très instructif et vraiment effrayant et déprimant à lire. Il n’était pas difficile pour moi de me sentir proche de ce que l’autrice décrit ou de quelques – voire la majorité des – personnes qui témoignent tout au long du livre. Parfois, je me disais : « Oh, mais je me reconnais ici … oh, et ici … mais … non, je ne suis pas comme ça quand même ? »
Toute cette pression exercée sur les travailleurs et les parents est terrifiante. Toute cette fatigue et ces heures passées sur les réseaux sociaux sont déprimantes.
Mais c’est si vrai et si triste. Pas de temps pour les loisirs, et donc des semblants de loisir. Toujours être en compétition et toujours avoir l’impression qu’on ne suffira jamais.
Le seul point qui permet de « racheter » ce livre est le fait que l’autrice n’est pas là pour nous donner des solutions – elle n’en a pas, ce qui est normal – ; elle écrit pour nous aider à ouvrir les yeux et pour que nous comprenions que nous ne sommes pas seuls dans cette situation, que toute notre génération – ou presque – se trouve dans la même impasse. Nous ne sommes pas responsables de ce que nous ressentons. Nous pouvons essayer de faire toujours plus, cela ne changera rien parce que la solution n’est pas là. Nous ne sommes pas « cassés », c’est le système qui l’est et qui nous écrase sur son passage.
Cela m’a fait du bien de lire que nous n’étions pas fautifs. Parce que, parfois, j’ai l’impression que nous courons sans but et que nous pensons être les seuls coupables de notre situation, que c’est notre faute parce que nous n’avons pas couru assez vite ou dans la bonne direction. Je me suis sentie soulagée à la lecture de certains passages, même s’ils restent profondément tristes. Quel désordre. Quel gâchis. En lisant, j’ai eu l’impression d’une génération complète jetée en pâture aux chiens du capitalisme radical.
Je dois quand même préciser : l’autrice est américaine, je suis française. Donc la situation décrite est surtout celle des Etats-Unis. Pendant que je lisais, je me disais : « Mais heureusement, HEUREUSEMENT que je ne suis pas américaine ! » C’était intéressant pour moi de découvrir le pays de cette façon. Fini le rêve américain, fini le self-made man, bonjour dépression, anxiété, angoisse et syndrome de l’imposteur. Pour la première fois depuis longtemps, j’étais contente d’être française. Le système scolaire américain ressemble à un cauchemar ; étant étrangère, tout ce que j’en connaissais, c’était l’Ivy League ! J’en ai rêvé, j’ai regretté de ne pas pouvoir en intégrer une. Ce n’est plus le cas. Ce livre m’a permis de me rendre compte que j’avais encore une image idéalisée des Etats-Unis.
Je pense que j’avais besoin de ce livre : pour savoir, pour comprendre et pour ne plus être irritée par les gens qui parlent des millenials en des termes … peu élogieux dira-t-on. C’était important de commencer le livre par la partie sur nos parents et les boomers en général : cela permet de contextualiser notre propre expérience sociale et de nous aider à comprendre leur situation et la nôtre.
Donc, une excellente lecture, quoiqu’assez déprimante et triste. C’est important de savoir où nous en sommes et pourquoi.