The House Next Door d’Anne Rivers Siddons
Editeur : Pocket Books
Année de sortie : 2007 [1978]
Nombre de pages : 355
Titre en VF : La Maison d’à côté
Synopsis : Thirty-something Colquitt and Walter Kennedy live in a charming, peaceful suburb of the newly bustling Atlanta. Life is made up of enjoyable work, long, lazy weekends, and the company of good neighbors. Then, to their shock, construction starts on the vacant lot next door, a wooded hillside they’d believed would always remain undeveloped. Soon, though, they come to realize that more is wrong than their diminished privacy. Surely the house can’t be « haunted, » yet something about it seems to destroy the goodness of every person who comes to live in it, until the entire heart of this friendly neighborhood threatens to be torn apart.
Avis : J’ai trouvé ce roman sur Scribd … encore !
Je ne m’attendais pas à réagir de cette façon en lisant The House Next Door. J’étais vraiment très contente de le trouver sur Scribd parce que j’adore la figure de la maison vivante ! Je me souviens avoir lu une chronique de ce roman dans Danse Macabre (Anatomie de l’horreur) de Stephen King : il l’associait à The Haunting of Hill House de Shirley Jackson. Donc, en le trouvant sur Scribd, j’ai décidé de le lire sur un coup de tête.
Où commencer ? J’ai adoré. A-do-ré. C’est comme si on m’avait offert un merveilleux plaid tout doux pour me l’arracher avec violence et cruauté. Et j’ai adoré.
J’ai été séduite dès le premier chapitre, notamment avec la dernière phrase : « I do not think we will be alive long enough » / « Je ne pense pas que nous serons vivants encore longtemps ». A partir de cette phrase, ce livre est resté dans mon esprit, et s’y trouve toujours.
J’ai aimé l’atmosphère – ou plutôt, les deux atmosphères. En effet, d’abord, le roman est assez cosy : les personnages que nous suivons vivent dans une banlieue, une sorte d’environnement préservé où rien ne se passe, quelque part où il fait bon vivre. J’ai adoré être avec eux, dans leur maison, dans leur groupe. Mais, petit à petit, le roman devient inquiétant, anxiogène quand la maison (?) commence à se venger et à SPOILER 1 L’édition française mentionne « malheur, folie et mort » : en effet !
Et c’est justement ce contraste entre ces deux atmosphères qui a causé ma réaction face à ce livre : j’étais si bien, si heureuse avec ces personnages que les voir tomber dans le malheur et la folie ou mourir m’a bouleversée. J’étais déprimée en refermant ce livre. Déprimée parce que c’est dur, cruel, injuste. Déprimée parce que SPOILER 2
Concernant les personnages, je les ai à peu près tous aimés, excepté les personnages impossibles à aimer, comme Eloise Jennings ou Norman Greene que j’ai détesté tous les deux.
Je me suis sentie très proche de Colquitt, la narratrice : je l’ai aimée pour ses défauts autant que pour ses qualités, pour son honnêteté autant que pour sa peur. Elle aime les ragots mais elle déteste blesser les gens. Elle est sensible mais aussi très protectrice à la fois de son espace et de son temps personnels.
J’ai adoré le couple qu’elle forme avec Walter : il était assez inhabituel par rapport à ce qu’on peut trouver d’habitude. J’ai aimé Walter à travers les yeux de Colquitt, notamment parce que, même s’ils s’aiment et que c’est un amour « pour la vie », ils restent deux personnes à part entière. Ils aiment toujours des choses que l’autre n’aime pas, ils passent du temps seul.e, ils se comprennent et ont besoin l’un de l’autre mais ils sont toujours libres de faire ce qu’ils veulent tout en respectant leur partenaire. J’ai l’impression que c’est rarement de cette façon que les couples sont présentés en fiction !
Je me suis également attachée à Claire et Roger, Virginia et Charles, Anita et Bucky. Comment résister ? Claire et Roger sont les meilleurs amis de Colquitt et Walter : ils forment LE groupe ensemble, avec Virginia et Charles. Pour autant, ils sont tous différents, ce qui les rend d’autant plus réels. Pour Anita et Bucky, SPOILER 3
A propos de la maison : MAMMA MIA GIVE ME MORE !
Comme je l’ai dit plus tôt, j’adore la figure de la maison vivante, mais SPOILER 4 Si l’on décide que, oui, la maison est hantée, j’ai adoré l’originalité de ce roman. SPOILER 5
Un mot sur l’écriture : encore une fois, j’ai adoré. Elle est naturelle : j’ai eu l’impression d’entendre la voix de Colquitt tout le long, et j’avais envie de continuer à l’entendre.
Niveau horreur : ce peut paraître très lent aux lecteurs qui ont l’habitude de lire des romans horrifiques, voire des romans gores. Ce livre n’est pas gore. Certes, il y a des scènes qui m’ont donné la nausée parce qu’elles sont sanglantes mais elles sont rares. Ce livre se concentre sur l’anxiété, la terreur, la peur. Il traite de ce sentiment qui nous prend quand nous entrons dans la maison, sur le domaine, quand nous la regardons, quand nous tombons amoureux d’elle et que nous comprenons qu’elle nous a dupés.
Le gore arrive surtout au début du roman, j’ai donc eu peur qu’il y ait une sorte d’escalade au fil des pages, mais ce n’est pas le cas. La nausée était surtout due au … sujet traité si je peux le dire de cette façon : SPOILER 6
Les autres « manifestations » sont creepy et horribles, mais pas gores. Donc, fans d’horreur, vous êtes prévenus !
La FIN !! AH ! SPOILER 7
Enfin, le rapprochement de Stephen King avec The Haunting of Hill House/La Maison hantée de Shirley Jackson : SPOILER 8
Donc, un de mes nouveaux romans préférés, sans aucun doute !
[PARTIE SPOILERS]
SPOILER 1 : « consommer » les gens autour d’elle.
SPOILER 2 : cette fin nous laisse penser que ce qu’ont fait Colquitt et Walter n’a servi à rien en fin de compte.
SPOILER 3 : ils sont les deuxièmes victimes de la maison et c’était vraiment pénible à lire. J’ai eu surtout mal pour Anita, parce qu’elle souffre clairement d’une maladie mentale à cause des deuils qu’elle a dû essuyer toute sa vie, et la maison se sert de cela pour l’écraser complètement. Horrible à lire, vraiment.
SPOILER 4 : il n’est pas clair que la maison est vraiment vivante. Et j’ai ADORE ! Ce livre peut être placé sur l’étagère « fantastique » : le lecteur n’est pas sûr que la narratrice, Colquitt, soit vraiment fiable. Certains personnages pensent qu’elle est folle, d’autres sont convaincus qu’elle a raison mais ils ne peuvent pas gérer la situation comme elle le fait. Ils refusent de mettre leur vie en danger, de se battre contre la maison, alors que Colquitt et Walter, eux, sont prêts à le faire.
SPOILER 5 : Colquitt explique que ce n’est pas seulement la maison qui est hantée, mais aussi le domaine lui-même. Avant la fin de la construction, des événements étranges commençaient déjà à arriver. Je me suis demandé ce qui se passait exactement, mais c’est au lecteur de le deviner : il n’y a pas de réponse, ce que j’aime encore plus !
SPOILER 6 : une femme fait une fausse couche et, wow, c’était vraiment dur à lire. Et, le pire, c’est que je m’en DOUTAIS !
SPOILER 7 : Elle m’a fait penser à Frankenstein : si vous ne l’avez pas lu, je vous conseille de ne pas lire ce spoiler bien sûr ! J’ai donc pensé à la fin de ce roman de Mary Shelley parce que la menace persiste dans les deux cas. C’est encore plus flagrant dans The House Next Door : Kim a fait des plans et ils se trouvent entre les mains de personnes qui veulent faire bâtir la maison. Donc le lecteur devine que rien n’est terminé parce que c’est Kim qui portait la « malédiction » et non le domaine ou la maison directement. L’épilogue de The House Next Door est aussi le seul à ne pas être écrit du point de vue de Colquitt : cela peut vouloir dire qu’en fin de compte Colquitt n’était pas folle, donc cela peut lever le doute et signifier que cette nouvelle maison sera exactement comme celle des Harralson : hantée et meurtrière.
SPOILER 8 : comme avec Frankenstein, ne lisez pas ce spoiler si vous n’avez pas lu The Haunting of Hill House ! Dans les deux romans, les deux maisons sont vivantes ou semblent l’être, les deux narratrices ne sont pas fiables, les deux maisons séduisent puis consomment, en quelque sorte, leurs occupants. La fin n’est pas la même, même si elles sont proches étant donné que Hill House est toujours vivante à la fin du roman et reste une menace. J’ai maintenant très envie d’étudier les deux romans ensemble ! The Haunting of Hill House m’avait aussi laissé déprimée !!
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