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I found myself in Wonderland.

L’Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon

Classé dans : Avis littéraires — 5 décembre 2019 @ 23 h 59 min

Genre : Historique L'Ombre du vent

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2009 [2001]

Nombre de pages : 637

Titre en VO : La Sombra del viento

Synopsis : Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, « ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d’occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets « enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du vent.

 

Avis : J’ai ce livre depuis une éternité dans la PAL, il était temps que je le lise !

Dès la première page, j’ai été emportée dans le livre : je suis tombée amoureuse du ton, cette tristesse subtile instillée dans chaque mot, et de l’écriture. J’avais DEJA les larmes aux yeux : je me suis dit que ce livre allait facilement être un coup de cœur ! Puis, il y a eu pour moi une sorte de creux, et c’est là que j’ai commencé à remarquer certains défauts.

Mais, commençons par le positif ! J’ai adoré l’atmosphère, surtout celle qui s’installe autour de/dans la maison ! Elle était bien gothique, comme je les aime, c’était parfait ! Surtout que ces scènes se passent majoritairement la nuit, ou quand il fait très froid, ce qui ne fait que renforcer pour moi l’ambiance inquiétante ! Autre élément gothique : Julian Carax, ce personnage mystérieux dont le narrateur tente de découvrir le passé et l’histoire ! [SPOILER] « Malheureusement », j’avais deviné qui était Julian, que c’était lui qui brûlait ses propres livres ; je ne savais juste pas exactement pourquoi ! Cette double identité, l’écrivain idéaliste et bohême, et le fou qui brûle toute une oeuvre pour faire tout disparaître de Julian Carax, est aussi un grand thème gothique ! Il est une sorte de Dr. Jekyll et Mr. Hyde : j’adore ce genre de double personnalité ! En même temps, Julian est assez stéréotypé : le héros gothique qui devient le Gothic villain qui doit être calmé par un nouveau héros gothique qui suit le même chemin que lui, qui fait les mêmes erreurs, et, en quelque sorte, vit la même chose que lui, ou presque. [FIN DU SPOILER] J’ai aussi adoré les réflexions et les références littéraires, sur la littérature, l’écriture, et la place de la littérature dans le cœur du lecteur !

Mais, je n’ai pas été convaincue par le traitement des personnages féminins : ils ne me semblaient présents que pour être sexualisés, ou idéalisés. Ces femmes n’ont pas d’histoire propre : ce ne sont que les personnages masculins qui comptent, et ce qui leur arrive. C’est ce qui est raconté, montré, mis en avant. De plus, à cause de son espèce de sexisme, j’ai eu du mal à apprécier Fermin : il est adorable, sauf quand il parle des femmes, ce qu’il fait très souvent, parce que le narrateur ne semble pas pouvoir rencontrer une femme sans éprouver automatiquement du désir pour elle ! A partir d’un moment, j’en ai eu marre de l’écouter parler des femmes comme de la « viande », de choses à manger ou à prendre. J’avais envie qu’elles aussi vivent quelque chose, et qu’elles ne soient pas juste des subalternes pour les personnages masculins ! [SPOILER] On notera, d’ailleurs, qu’on ne sait absolument rien de Pénélope, si ce n’est que ce qui lui arrive déclenche la chute de Julian ! Le fameux trope de « la fille doit subir quelque chose ou mourir pour déclencher l’aventure/la quête du personnage principal masculin fou de douleur ». [FIN DU SPOILER] 

Autre bémol : malheureusement, aucune des révélations ne m’a surprise, j’avais déjà deviné … sans les détails, certes, mais je savais déjà ! L’effet de surprise n’a pas du tout fonctionné ! [SPOILER] Je savais déjà pour Julian et Pénélope : c’était évident vu le comportement de Sophie et Ricardo ! Je dois l’admettre, à un moment donné, vu ce qui arrivait et les multiples allusions, j’ai cru que Daniel était leur fils : l’enfant mort s’appelle David, et les autres personnages évoquent plusieurs fois la ressemblance entre Julian et Daniel. Seules les dates ne correspondaient pas du tout. [FIN DU SPOILER] 

La fin est belle, clôt parfaitement le livre : elle forme une belle boucle. Mais elle ne m’a pas tout à fait convaincue …

 

Donc, je reste un peu sur ma faim, mais j’ai globalement passé un bon moment avec ce livre !

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