Mers mortes d’Aurélie Wellenstein #plib2020
Editeur : Scrineo
Année de sortie : 2019
Nombre de pages : 364
Synopsis : Mers et océans ont disparu. L’eau s’est évaporée, tous les animaux marins sont morts.
Des marées fantômes déferlent sur le monde et charrient des spectres avides de vengeance. Requins, dauphins, baleines … arrachent l’âme des hommes et la dévorent. Seuls les exorcistes, protecteurs de l’humanité, peuvent les détruire. Oural est l’un d’eux. Il est vénéré par les habitants de son bastion qu’il protège depuis la catastrophe, jusqu’au jour où Bengale, un capitaine pirate tourmenté, le capture à bord de son vaisseau fantôme.
Commence alors un voyage forcé à travers les mers mortes … De marée en marée, Oural apprend malgré lui à connaître son geôlier et l’objectif de ce dangereux périple.
Et si Bengale était finalement la clé de leur salut à tous ?
Avis : J’ai acheté ce livre aux Halliénales, bien décidée à me lancer dans cette histoire !
Pourtant, j’ai reculé la lecture de ce livre : après avoir vu des extraits sur Instagram, j’avais peur qu’il me brise le cœur. Et j’avais raison !! Rien que le sujet du livre fait déjà mal : les mers ont disparu, tous les animaux marins sont morts, et ils reviennent hanter les vivants, se venger de leur cruauté passée. Rien que les prémices font froid dans le dos : c’est horrifique en un sens, parce que 1) plus d’eau, plus de mers, plus d’océan, et 2) des fantômes décharnés et vengeurs à chaque marée haute. Cela est dérangeant, perturbant, et l’homme en a bien besoin ! En même temps, l’idée est originale et frappante : l’idée des mers mortes (et d’ailleurs, ce jeu sur les consonnes qui donne déjà des frissons) est excellente, ainsi que la reprise des marées, la façon dont les exorcistes sentent qu’elles arrivent, l’idée de la septième vague, du lien entre exorciste et animaux, des cauchemars … Ces derniers sont les passages les plus difficiles à lire, ceux où j’ai dû m’arrêter parce que j’avais du mal à respirer, ceux qui me font encore monter les larmes aux yeux rien que d’y repenser … Parce que l’autrice n’a pas peur de nous décrire la mort de ces animaux marins, ce que les hommes leur ont fait, la raison pour laquelle ils ont tant envie de se venger ! C’est affreux, mais nécessaire, pour ne pas oublier que cela arrive effectivement, de nos jours, dans nos mers et océans à l’agonie. Le message est clair : il est grand temps de réagir, parce que je doute que nous puissions avoir des exorcistes et de potentiels sauveurs dans notre monde.
Quant aux personnages, le lecteur s’attache peu à peu à eux. Oural, le personnage principal, exorciste, est embarqué pour une aventure qu’il n’avait pas demandée, et dont il rêvait pourtant. Embrigadé par les hommes de son bastion, il a pris l’habitude de haïr les fantômes sans les comprendre, et s’est enfoncé dans une vie confortable, difficile lors des marées hautes, mais relativement paisible le reste du temps. [SPOILER] J’ai adoré l’évolution de ce personnage. Peu à peu, il comprend qu’il n’a rien compris, que la vengeance des fantômes est juste, qu’il n’a pas le droit de leur en vouloir, parce qu’ils sont aveuglés par la haine, une haine partagée par des milliers, des millions, des milliards d’êtres morts à cause de l’humanité, et tous interconnectés. Il se rend compte de la responsabilité des hommes, et est incapable, en fin de compte, d’exorciser à nouveau un fantôme. J’ai aussi aimé le chemin qu’il faisait grâce à l’équipage du Naglfar, le fait qu’il se remette en question, qu’il se fasse, en fin de compte, des amis pour la première fois de sa vie. [FIN DU SPOILER] J’ai eu un peu plus de mal avec Bengale. Capitaine du Naglfar, il est assez difficile à aimer au premier abord. Il se montre cruel, violent, impitoyable, et j’ai personnellement eu du mal avec son attitude. Pour autant, au fil des pages, en même temps qu’Oural, le lecteur apprend à le connaître. [SPOILER] Je n’ai pas réussi à l’apprécier véritablement, mais j’ai ressenti, comme les autres personnages, une sorte de fascination malsaine, une admiration pour cet homme capable de tout sacrifier pour ressusciter les mers, pour rendre à l’humanité ce qu’elle a détruit elle-même. [FIN DU SPOILER] Les autres membres de l’équipage ont tous un passé très lourd que l’on découvre, pour la plupart d’entre eux : tous ont été sauvés par leur capitaine. Amazone est la femme guerrière, tout à fait en phase avec son nom ! Elle est féroce, et attachée à Bengale par des liens puissants. J’ai parfois regretté qu’elle soit si terriblement jalouse. Le seul autre personnage féminin de l’équipage, Tamise, est très effacé par rapport aux autres : discrète, elle semble douce et perdue. Je n’ai pas eu de sentiments particuliers pour Escaut, à part lors d’une scène précise qui m’a serré le cœur ; en revanche, l’histoire d’Arctique m’a secouée.
Petite remarque avant de parler de la fin : [SPOILER] j’ai été à la fois perturbée et séduite par la relation qui s’instaure entre Oural et Bengale. J’ai aimé que l’exorciste reconnaisse que cette relation existe, et qu’elle est clairement toxique et malsaine : Bengale veut posséder Oural, qui refuse cette soumission. Pour autant, j’ai aimé cette tension entre eux, et le fait qu’ils soient clairement attirés l’un vers l’autre. J’avais envie que leur relation s’assainisse en se concrétisant ! [FIN DU SPOILER]
La fin … Elle a achevé de réduire mon cœur en miettes. C’est le moment où j’ai explosé, où je me suis mise à pleurer, à régurgiter toute la peine que j’avais accumulée pendant cette lecture. C’était douloureux, terrible, dévastateur ! [SPOILER] Et pourtant, je pense que le livre aurait été gâché s’il ne s’était pas terminé de cette façon. D’un côté, le lecteur perd des personnages qu’il a fini par apprécier ; de l’autre, l’espoir renaît. [FIN DU SPOILER] Et cette toute dernière scène !!
Donc, un livre percutant, dévastateur, pour lequel j’ai bien fait de me préparer psychologiquement, mais qui m’a tout de même piétiné le cœur !
#ISBN9782367406602
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