Misery de Stephen King
Editeur : Le Livre de Poche
Année de sortie : 2011 [1987]
Nombre de pages : 391
Titre en VO : Misery
Synopsis : Misery, c’est le nom de l’héroïne populaire qui a rapporté des millions de dollars au romancier Paul Sheldon. Après quoi il en a eu assez et il a fait mourir Misery pour écrire enfin le « vrai » roman dont il rêvait.
Mais il suffit de quelques verres de trop et d’une route enneigée, dans un coin perdu, pour que tout bascule …
Paul est allongé sur un lit, les jambes broyées par l’accident. Sauvé par une femme, Annie. Une admiratrice fervente. Qui ne lui pardonne pas d’avoir tué Misery. Et le supplice va commencer.
Sans monstres ni fantômes, Stephen King, au sommet de sa puissance, nous enferme ici dans le plus terrifiant huis clos qu’on puisse imaginer.
Avis : Ce livre m’a été prêté par une amie, en me prévenant que certaines scènes étaient assez dures à lire ! Après quelques mois, je me suis enfin lancée !
Je n’ai jamais été très attirée par les œuvres de Stephen King, simplement parce que je ne lis pas vraiment d’horreur – ou, plutôt, je n’en lisais pas ! Ces derniers temps, je vois ses livres partout, et je me suis enfin décidée à tenter !
J’ai été complètement emportée par ce livre. Au début, je me suis dit que « ça allait encore », c’est perturbant, dérangeant même, mais ce n’est pas encore horrifique. Quelle naïveté de ma part n’est-ce pas ?! Les scènes horrifiques viennent à la fin, quand tu ne peux pas t’empêcher de continuer à lire parce que tu veux ABSOLUMENT savoir comment l’histoire se termine ! Cette scène avec le policier vers la fin : j’avais envie de vomir !! C’était affreux !!
Ce livre est terriblement angoissant. Le lecteur ressent l’épuisement de Paul, sa tension, sa peur, mais aussi la folie qui s’insinue petit à petit en lui. A chaque fois qu’Annie arrivait, j’étais sur des charbons ardents !! Je savais que tout pouvait arriver ! J’avais tellement peur et, en même temps, je voulais savoir ce qui allait arriver ! [SPOILER] Je me doutais un peu que Paul allait survivre, mais je voulais savoir comment, et ce qui lui arrivait ensuite, ainsi qu’à Annie ! [FIN DU SPOILER] La première fois que j’ai ressenti un malaise, j’ai refermé le livre et je l’ai mis de côté. Mais je suis rapidement revenue vers lui. Au fil des pages, ce qui arrivait était de plus en plus horrible, jusqu’à en devenir dégoûtant ; mais j’avais envie de continuer ! Certaines scènes étaient vraiment difficiles à lire : [SPOILER] celle du pied, celle du policier … c’était affreux de se les imaginer, et d’être dans la tête de Paul pendant tout ce temps !! [FIN DU SPOILER]
Ce qui rend aussi ce livre perturbant, c’est la façon dont il est écrit. Le lecteur se trouve dans la tête de Paul sans que ce soit une narration à la première personne. Il connait chacune de ses pensées, la raison pour laquelle il pense telle ou telle chose. C’était pénible parfois [SPOILER] par exemple, à la fin, quand le lecteur comprend que Paul est effectivement en train de devenir « fou », qu’Annie a laissé pour toujours sa marque sur lui, qu’il ne peut plus lui échapper, même une fois qu’il est sorti de chez elle et revenu à une vie « normale ». Peu à peu, Paul reprend certaines habitudes de sa geôlière, il parle et pense comme elle. C’est terrifiant !! Malgré la fin, c’est elle qui gagne en fin de compte. [FIN DU SPOILER]
J’ai adoré, tout le long de l’œuvre, la réflexion sur l’écriture et la littérature : le livre entier est une magnifique mise en abyme, c’était ma partie préférée ! Quand l’auteur évoque ce moment où le lecteur est happé, et ne peut plus s’arrêter de lire, c’était si satisfaisant de me rendre compte que ce passage correspondait parfaitement à ce qu’il venait de m’arriver : je ne pouvais plus poser Misery à partir d’un moment, il fallait que je connaisse la fin, quitte à ne pas dormir ! J’ai adoré les pensées de Paul/du narrateur à propos de l’inspiration, des livres populaires, des « vrais » livres. C’était vraiment intéressant ! Bien sûr, je suppose que ce livre représente l’une des plus grandes peurs de certains écrivains : et si, un jour, un fan fou me kidnappe et me torture parce que j’ai tué un de ses personnages préférés ? Que faire ? Est-ce que je finirai comme Paul ? *frissons*
Autre chose que j’ai adoré : le fait que le « méchant » de l’histoire soit une femme, et la façon dont elle est présentée. Paul pense à la maladie mentale, et croit qu’elle n’a pas été aidée, que c’est la raison pour laquelle elle est dans cet état quand elle le découvre. Elle est complètement seule. J’ai adoré que ce ne doit pas un raisonnement simpliste : bien sûr, elle le fait tant souffrir qu’il voudrait qu’elle meurt, mais elle souffre elle-même terriblement, de manière différente. C’est SI perturbant de ressentir de la sympathie pour elle avec tout ce qu’elle fait ! Une dernière chose que j’ai adoré à son propos : elle n’est pas représentée comme une femme stupide, une rustaude, ou je ne sais quoi. Elle est tellement intelligente, tellement rusée ; elle planifie tout à la minute près pour être sûre de ne pas se faire avoir ! Terrifiant !
La fin était bourrée de scènes horribles : j’ai dû poser le livre parfois, simplement pour ne pas vomir parfois. [SPOILER] C’est terrible de comprendre que la vie de Paul s’est véritablement arrêtée dans cette chambre : il ne peut plus écrire, et son dernier livre est celui qu’il a écrit pour Annie ! Et cette réflexion, que c’était plus facile avec elle qu’avec les médecins à propos du Novril !! [FIN DU SPOILER]
Donc, très surprise d’avoir autant aimé ce livre !! J’ai hâte de tenter d’autres Stephen King !
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