Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour juillet, 2019

Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos

Posté : 7 juillet, 2019 @ 3:26 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Les Liaisons dangereuses

Editeur : Folio 

Année de sortie : 1991 [1782] 

Nombre de pages : 474

Synopsis : J’espère qu’on me comptera pour quelque chose l’aventure de la petite Volanges, dont vous paraissez faire si peu de cas : comme si ce n’était rien, que d’enlever, en une soirée, une jeune fille à son Amant aimé, d’en user ensuite tant qu’on le veut et absolument comme de son bien, et sans plus d’embarras ; d’en obtenir ce qu’on n’ose pas même exiger de toutes les filles dont c’est le métier ; et cela, sans la déranger en rien de son tendre amour … En sorte qu’après ma fantaisie passée, je la remettrai dans les bras de son Amant, pour ainsi dire, sans qu’elle se soit aperçue de rien. 

 

Avis : Cela fait un moment que je « dois » lire ce livre ; il est dans ma PAL depuis 6 ans … 6 ANS !! *shame* Une de mes meilleures amies l’a étudié pour son mémoire de M2 donc j’aurais déjà dû l’avoir lu *re-shame* C’est enfin chose faite !

Tout d’abord, je savais que j’allais aimer le format : j’adore les romans épistolaires ! J’en lis rarement, et je me demandais si ce procédé allait encore fonctionner sur moi ; Les Liaisons dangereuses l’ont confirmé ! J’ai aussi aimé le style d’écriture de l’auteur, excellent, et le fait que chaque personnage qui écrit à une personnalité bien à lui ! En effet, lire un roman épistolaire dont toutes les lettres semblent écrites par la même personne n’a pas grand intérêt ! Il faut un certain talent pour parvenir, à travers ces discours écrits, à faire vivre un personnage, et Laclos a réussi !

Ce livre est divisé en quatre parties. J’ai vraiment adoré la première, notamment parce que j’ai adoré Merteuil et Valmont. Ils ont de l’esprit, ils sont intelligents, impertinents, et drôles ! Par contraste, les autres personnages ont l’air insipides ou stupides. Cécile semble idiote, même si ce n’est pas entièrement sa faute. Son éducation religieuse ne lui permet pas de lire le monde correctement, et sa mère veut la garder dans l’ignorance le plus longtemps possible, ce qui fait qu’elle n’a aucun moyen de se défendre quand le danger arrive. Donc, le lecteur rit parfois à ses dépens, parce que, même si elle est innocente, son comportement parfois absurde est assez risible ! Même Mme de Tourvel n’est pas intéressante dans cette première partie : ses lettres sont assez répétitives, et même assez ennuyeuses ! Les seules lettres que je prenais vraiment plaisir à lire, ce sont celles de Merteuil et Valmont. Elle est une femme forte, et j’ai adoré la lettre 81 (dans la deuxième partie), dans laquelle elle explique sa vie et ses principes. A ce moment-là, elle peut passer pour un modèle : forte, indépendante, elle fait ce qu’elle veut, quand elle veut, avec qui elle veut. En un mot, elle est libre. Elle garde tout de même une façade vertueuse pour garder une réputation dans la société ; et elle déteste l’institution religieuse. Valmont, quant à lui, est libertin, et ne s’en cache pas – ou si peu ! Je ne pense pas qu’il soit marié ou, en tout cas, il ne parle pas de sa femme. Il veut coucher avec les femmes qui l’attirent, et voilà tout. Il aime qu’il y ait quelques obstacles, comme si la séduction était une chasse, ou une forme de guerre – le vocabulaire guerrier est d’ailleurs pas mal employé dans le roman. Certaines situations sont assez cocasses, notamment [SPOILER] celle où Valmont écrit une lettre à Mme de Tourvel pour lui jurer son amour éternel sur le dos d’une autre femme, nue, avec qui il vient de coucher ! [FIN DU SPOILER] A partir d’un moment, j’ai trouvé que l’histoire tournait un peu en rond, c’était assez répétitif : la situation de Valmont et Mme de Tourvel n’avançait pas, tout comme celle de Cécile. Je savais qu’il allait se passer quelque chose, mais cela m’a paru un peu long à venir.

Puis, à partir d’un certain point, tout devient amer. Et là commencent les spoilers, jusqu’à la fin de l’article ! So beware !

Merteuil devient une femme cruelle, plus du tout un modèle. Elle veut dominer, être la seule, l’unique, surtout pour Valmont. Elle ne peut pas supporter qu’il tombe amoureux d’une autre femme et qu’il la place au-dessus d’elle, donc elle fait tout pour gâcher leur histoire. Elle doit être sa référence, personne ne peut prendre sa place. Elle devient même cruelle avec Cécile, qui est pourtant devenue son « élève ». Valmont semble véritablement tomber amoureux de Mme de Tourvel, et est obligé de la quitter parce que Merteuil est jalouse, et qu’il veut prouver qu’il n’est pas amoureux. A la fin, ce n’est plus une question d’amour ou de plaisir, mais bien une question de fierté, mais comme elle est mal placée !! Honnêtement, je pense qu’aucun personnage ne prend véritablement plaisir à ce qui arrive à la fin. Ce n’est plus que de la domination, de la soumission, un triomphe sur l’autre qui gâche tout. Cécile devient nonne. Quelle chute. Et j’étais persuadée qu’elle était enceinte de Valmont : comment va-t-elle s’expliquer, et que va-t-il lui arriver ? Je n’ai pas aimé Danceny du début à la fin ; mais Mme de Tourvel … Je me suis sentie mal en voyant ce qui lui arrive. C’est tellement triste et injuste … elle a enfin découvert le plaisir et l’amour, juste pour en être privée aussi vite et mourir de désespoir.

En fin de compte, je me demande ce que l’auteur peut avoir voulu nous faire comprendre, s’il avait envie de délivrer un message. En effet, le livre a été publié au XVIIIe siècle, donc la religion n’avait pas la même place que maintenant. Était-ce une façon de faire comprendre que la religion gâche tout, avec ses règles et ses dogmes ? Ou une façon de faire comprendre que la débauche mène à la maladie, à la mort, et au désespoir ? On ne le saura jamais, et le lecteur doit se faire sa propre opinion, décider ce qu’il tire personnellement de ce livre.

 

Donc, un excellent classique, à la fois drôle et cruel, qui a confirmé mon amour pour les romans épistolaires

Les Mystères du Trône de Fer de Thierry Soulard

Posté : 1 juillet, 2019 @ 11:49 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Essai, FantasyLes Mystères du Trône de Fer

Editeur : Pygmalion

Année de sortie : 2019

Nombre de pages : 325

Synopsis : Words are wind, « Les mots sont du vent ».

C’est une phrase qui peu à peu s’installe entre les pages de la saga de George R.R. Martin, A Song of Ice and Fire, connue en français sous le titre Le Trône de Fer. On la retrouve aussi bien dans la bouche de Tyrion Lannister que de Daenerys Targaryen ou de Jon Snow, dans des contextes très différents. Mais sous la plume de George R.R. Martin, cette expression devient indice. Les mots sont du vent, c’est le rappel que les mots sont magiques, car polysémiques. Chargés de sens, mais de sens multiples et changeants.

Avant d’être un monde de dragons, de complots et de trahisons, l’univers du Trône de Fer est un monde de mots. Décrypter ces mots, et les multiples indices littéraires laissés par George R.R. Martin, permet de mieux comprendre les intrigues du livre et la portée de l’œuvre.

George R.R. Martin est-il vraiment un écrivain à l’imagination fertile mais au style basique, comme on le croit trop souvent ? Comment a-t-il fait pour captiver autant de lecteurs avec des mots d’apparence si simples ?

Des procédés littéraires de l’auteur culte aux différentes théories qui en découlent, Les Mystères du Trône de Fer est un ouvrage incontournable pour comprendre pourquoi et comment George R.R. Martin a révolutionné l’écriture et la littérature de Fantasy.

 

Membre de La Garde de Nuit, fan obsessionnel du Trône de Fer, Thierry Soulard est journaliste, producteur de contenus et nouvelliste. 

 

Avis : J’ai appris l’existence de ce livre par une amie qui l’a lu, et a adoré ! Il m’a été offert peu de temps après ; j’ai décidé de le lire après les oraux, histoire de pouvoir me concentrer pleinement sur la lecture !

En effet, Les Mystères du Trône de Fer est le type de livre qui demande un peu de réflexion, étant donné que l’auteur analyse les procédés littéraires, et notamment langagiers, de George R. R. Martin dans sa série Fantasy. J’adore l’analyse littéraire, et j’adore aussi faire des théories sur ce qui va arriver dans une série : ce livre était donc parfait pour moi ! J’ai appris certaines choses que je ne savais pas du tout sur Le Trône de Fer, notamment la partie sur les Moutons, les Léviathans et les Fous ! Il faut dire que je n’ai lu la série qu’une seule fois et que je ne l’ai jamais analysée ; donc, j’aime lire ce genre d’essais, et même des thèses, qui analysent pour moi. Je peux alors relire l’œuvre, et je détermine si je suis d’accord ou non avec ce qui m’a été proposé. Et je peux vous dire que Les Mystères du Trône de Fer m’a donné très envie de me replonger dans A Game of Thrones, la première intégrale de A Song of Ice and Fire ! J’ai envie de trouver de petits indices, d’examiner les prophéties et les rêves des personnages, d’y trouver peut-être autre chose. J’ai déjà commencé, et j’adore !!

Un autre élément que j’ai adoré dans ce livre : l’auteur nous montre à quel point George R. R. Martin est un auteur intelligent, qui manie la langue avec brio pour jeter ses lecteurs sur de plus ou moins bonnes pistes. J’ai souvent entendu dire que la Fantasy était un genre moins noble à cause de l’écriture de ses auteurs : ils sont moins bons, moins poétiques, moins littéraires, etc. Ce livre nous « prouve » le contraire. Il est tout à fait possible d’analyser et de travailler sur ses oeuvres. Elles ont, comme les classiques ou les romans plus littéraires, leurs secrets ; leur interprétation n’est pas aussi évidente qu’elle peut le paraître au premier abord. Et, rien que pour ça, j’aime ce livre ! Je n’ai, personnellement, jamais pensé ça ; j’ai toujours aimé l’écriture simple, mais belle, de George R. R. Martin, et j’adore sa façon de jouer avec les mots ; mais j’ai déjà eu une conversation avec quelqu’un à la fac qui dénigrait George R. R. Martin et sa série parce qu’elle était, pour lui, mal écrite, et qu’elle n’avait, en gros, pas de valeur littéraire ! 

Cet essai est divisé en cinq parties : la première est plus une sorte d’introduction générale selon moi, une « vue d’ensemble », pour reprendre le titre du troisième chapitre. La deuxième se concentre sur les prophéties, rêves et autres visions : cela permet de découvrir que l’auteur anticipe beaucoup, et livre effectivement des indices lors de ces passages ; on peut également y trouver des événements qui ne se sont pas encore produits, et donc créer des théories fondées sur ces passages de l’œuvre. La troisième traite des mensonges en général, que ce soit sur l’identité, ou des mensonges effectifs, prononcés. L’auteur évoque les chanteurs, qui embellissent souvent les faits, ainsi que la fameuse prophétie sur Azor Ahaï ! La quatrième partie se concentre sur les chiffres et les lettres, donc les sortes de codes qu’on peut trouver dans l’œuvre, une écriture cryptée qui permet de faire passer des messages secrets que le lecteur ne comprend pas toujours. Et la cinquième et dernière partie traite de l’onomastique, donc les noms employés pour désigner tel ou tel personnage. J’ai adoré cette dernière partie, excepté la dernière théorie qui, comme l’avoue l’auteur, est un peu tirée par les cheveux.

J’ai aussi aimé l’ajout d’un chapitre bonus sur Fire and Blood, puisque la deuxième partie sortait en français en même temps que ce livre, chez le même éditeur. J’ai adoré également les passages dans lesquels l’auteur analysait Fire and Blood. J’ai eu du mal avec ce livre, parce que je me suis demandé pourquoi George R. R. Martin ne l’avait pas écrit comme A Song of Ice and Fire. En effet, Fire and Blood est écrit par un Maester, et donc, se lit plus comme une non-fiction historique que comme un roman Fantasy haletant. L’analyse de Thierry Soulard à propos de ce livre m’a semblé excellente, et m’a, en quelque sorte, réconcilié avec le roman !

La seule chose qui m’a un peu gênée dans ce livre : la répétition. En effet, l’auteur ne cesse d’écrire les mêmes phrases à travers tout l’essai, et c’est bien dommage ! On dirait qu’il pense que le lecteur peut oublier ce qu’il est en train de lire ; j’en ai eu un peu marre de lire, sans cesse, la phrase : « Les mots sont du vent », ou « Les meilleurs mensonges sont épicés de vérité ». A force, cela m’a agacée !

 

Donc, à part la dernière théorie à laquelle je n’adhère pas du tout, et les répétitions, j’ai vraiment apprécié cette lecture, qui m’a appris beaucoup de choses, et qui m’a donné très envie de relire Le Trône de Fer ! Je vous déconseille ce livre si vous n’aimez pas les théories ou l’analyse littéraire bien sûr ! 

 

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