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Archive pour le 1 juillet, 2019

Les Mystères du Trône de Fer de Thierry Soulard

Posté : 1 juillet, 2019 @ 11:49 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Essai, FantasyLes Mystères du Trône de Fer

Editeur : Pygmalion

Année de sortie : 2019

Nombre de pages : 325

Synopsis : Words are wind, « Les mots sont du vent ».

C’est une phrase qui peu à peu s’installe entre les pages de la saga de George R.R. Martin, A Song of Ice and Fire, connue en français sous le titre Le Trône de Fer. On la retrouve aussi bien dans la bouche de Tyrion Lannister que de Daenerys Targaryen ou de Jon Snow, dans des contextes très différents. Mais sous la plume de George R.R. Martin, cette expression devient indice. Les mots sont du vent, c’est le rappel que les mots sont magiques, car polysémiques. Chargés de sens, mais de sens multiples et changeants.

Avant d’être un monde de dragons, de complots et de trahisons, l’univers du Trône de Fer est un monde de mots. Décrypter ces mots, et les multiples indices littéraires laissés par George R.R. Martin, permet de mieux comprendre les intrigues du livre et la portée de l’œuvre.

George R.R. Martin est-il vraiment un écrivain à l’imagination fertile mais au style basique, comme on le croit trop souvent ? Comment a-t-il fait pour captiver autant de lecteurs avec des mots d’apparence si simples ?

Des procédés littéraires de l’auteur culte aux différentes théories qui en découlent, Les Mystères du Trône de Fer est un ouvrage incontournable pour comprendre pourquoi et comment George R.R. Martin a révolutionné l’écriture et la littérature de Fantasy.

 

Membre de La Garde de Nuit, fan obsessionnel du Trône de Fer, Thierry Soulard est journaliste, producteur de contenus et nouvelliste. 

 

Avis : J’ai appris l’existence de ce livre par une amie qui l’a lu, et a adoré ! Il m’a été offert peu de temps après ; j’ai décidé de le lire après les oraux, histoire de pouvoir me concentrer pleinement sur la lecture !

En effet, Les Mystères du Trône de Fer est le type de livre qui demande un peu de réflexion, étant donné que l’auteur analyse les procédés littéraires, et notamment langagiers, de George R. R. Martin dans sa série Fantasy. J’adore l’analyse littéraire, et j’adore aussi faire des théories sur ce qui va arriver dans une série : ce livre était donc parfait pour moi ! J’ai appris certaines choses que je ne savais pas du tout sur Le Trône de Fer, notamment la partie sur les Moutons, les Léviathans et les Fous ! Il faut dire que je n’ai lu la série qu’une seule fois et que je ne l’ai jamais analysée ; donc, j’aime lire ce genre d’essais, et même des thèses, qui analysent pour moi. Je peux alors relire l’œuvre, et je détermine si je suis d’accord ou non avec ce qui m’a été proposé. Et je peux vous dire que Les Mystères du Trône de Fer m’a donné très envie de me replonger dans A Game of Thrones, la première intégrale de A Song of Ice and Fire ! J’ai envie de trouver de petits indices, d’examiner les prophéties et les rêves des personnages, d’y trouver peut-être autre chose. J’ai déjà commencé, et j’adore !!

Un autre élément que j’ai adoré dans ce livre : l’auteur nous montre à quel point George R. R. Martin est un auteur intelligent, qui manie la langue avec brio pour jeter ses lecteurs sur de plus ou moins bonnes pistes. J’ai souvent entendu dire que la Fantasy était un genre moins noble à cause de l’écriture de ses auteurs : ils sont moins bons, moins poétiques, moins littéraires, etc. Ce livre nous « prouve » le contraire. Il est tout à fait possible d’analyser et de travailler sur ses oeuvres. Elles ont, comme les classiques ou les romans plus littéraires, leurs secrets ; leur interprétation n’est pas aussi évidente qu’elle peut le paraître au premier abord. Et, rien que pour ça, j’aime ce livre ! Je n’ai, personnellement, jamais pensé ça ; j’ai toujours aimé l’écriture simple, mais belle, de George R. R. Martin, et j’adore sa façon de jouer avec les mots ; mais j’ai déjà eu une conversation avec quelqu’un à la fac qui dénigrait George R. R. Martin et sa série parce qu’elle était, pour lui, mal écrite, et qu’elle n’avait, en gros, pas de valeur littéraire ! 

Cet essai est divisé en cinq parties : la première est plus une sorte d’introduction générale selon moi, une « vue d’ensemble », pour reprendre le titre du troisième chapitre. La deuxième se concentre sur les prophéties, rêves et autres visions : cela permet de découvrir que l’auteur anticipe beaucoup, et livre effectivement des indices lors de ces passages ; on peut également y trouver des événements qui ne se sont pas encore produits, et donc créer des théories fondées sur ces passages de l’œuvre. La troisième traite des mensonges en général, que ce soit sur l’identité, ou des mensonges effectifs, prononcés. L’auteur évoque les chanteurs, qui embellissent souvent les faits, ainsi que la fameuse prophétie sur Azor Ahaï ! La quatrième partie se concentre sur les chiffres et les lettres, donc les sortes de codes qu’on peut trouver dans l’œuvre, une écriture cryptée qui permet de faire passer des messages secrets que le lecteur ne comprend pas toujours. Et la cinquième et dernière partie traite de l’onomastique, donc les noms employés pour désigner tel ou tel personnage. J’ai adoré cette dernière partie, excepté la dernière théorie qui, comme l’avoue l’auteur, est un peu tirée par les cheveux.

J’ai aussi aimé l’ajout d’un chapitre bonus sur Fire and Blood, puisque la deuxième partie sortait en français en même temps que ce livre, chez le même éditeur. J’ai adoré également les passages dans lesquels l’auteur analysait Fire and Blood. J’ai eu du mal avec ce livre, parce que je me suis demandé pourquoi George R. R. Martin ne l’avait pas écrit comme A Song of Ice and Fire. En effet, Fire and Blood est écrit par un Maester, et donc, se lit plus comme une non-fiction historique que comme un roman Fantasy haletant. L’analyse de Thierry Soulard à propos de ce livre m’a semblé excellente, et m’a, en quelque sorte, réconcilié avec le roman !

La seule chose qui m’a un peu gênée dans ce livre : la répétition. En effet, l’auteur ne cesse d’écrire les mêmes phrases à travers tout l’essai, et c’est bien dommage ! On dirait qu’il pense que le lecteur peut oublier ce qu’il est en train de lire ; j’en ai eu un peu marre de lire, sans cesse, la phrase : « Les mots sont du vent », ou « Les meilleurs mensonges sont épicés de vérité ». A force, cela m’a agacée !

 

Donc, à part la dernière théorie à laquelle je n’adhère pas du tout, et les répétitions, j’ai vraiment apprécié cette lecture, qui m’a appris beaucoup de choses, et qui m’a donné très envie de relire Le Trône de Fer ! Je vous déconseille ce livre si vous n’aimez pas les théories ou l’analyse littéraire bien sûr ! 

 

 

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