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I found myself in Wonderland.

Notre-Dame de Paris de Victor Hugo

Classé dans : Avis littéraires — 16 avril 2019 @ 2 h 12 min

Genre : Classique Notre-Dame de Paris

Editeur : Le Livre de Poche 

Année de sortie : 2016 [1831]

Nombre de pages : 678

Synopsis : Quelqu’un a marqué ce monument d’une telle griffe de lion que personne désormais ne se hasardera d’y toucher. C’est sa chose désormais, c’est son fief, c’est le majorat de Quasimodo. Il a bâti, à côté de la vieille cathédrale, une cathédrale de poésie, aussi ferme que les fondements de l’autre, aussi haute que ses tours. Si je regardais cette église, ce serait comme livre d’histoire, comme le grand registre des destinées de la monarchie.

Jules Michelet, Histoire de France, IV, 8

 

Avis : Comme il était étrange de lire Notre-Dame de Paris, et, surtout, la scène de l’incendie, et d’apprendre au même moment que la véritable cathédrale était en feu ! Sur le coup, je n’y ai pas cru ! Quelle horrible coïncidence !

Mais parlons du livre ! Ce que j’aime particulièrement chez Hugo, c’est son écriture : elle est magnifique, elle coule, elle est agréable à lire, et le roman, malgré sa longueur, ne semble pas long grâce à elle ! Il est facile d’y trouver des citations dignes d’être retenues sur différents sujets, que ce soit l’architecture, la littérature, ou l’amour ! En revanche, ce que j’aime beaucoup moins chez Hugo, ce sont ses digressions, notamment celles qui, au lieu de nous en apprendre plus sur l’intrigue, nous en éloignent ! Cela peut rendre le lecteur fou, comme celle dans Les Misérables, à propos des égouts de Paris ! Certes, elles nous apprennent des choses qu’on ne savait pas forcément, mais, souvent, ce n’est pas vraiment ce que l’on est venu y chercher ! Les pires sont, comme je le disais, celles qui se détachent complètement de l’histoire. J’en ai tout de même aimé certaines, notamment celle sur le « combat » entre architecture et littérature après l’avènement de l’imprimerie : c’est après tout celui que pourraient se livrer la véritable cathédrale et celle de papier, construite par Hugo ! Autre chose qui m’a « gênée » : les références historiques. C’est intéressant, et le lecteur apprend quelque chose ; mais, encore une fois, je trouve qu’elles freinent beaucoup le récit. Il faut lire les notes, et, même avec ça, parfois, le lecteur ne comprend pas le lien avec l’histoire, ou, tout simplement, préfère passer outre pour se concentrer sur l’intrigue et les personnages ! Pratiquement tous sont, d’ailleurs, présentés assez tardivement dans l’œuvre ! 

L’histoire en elle-même est, comme souvent chez Hugo, cruelle, voire très cruelle. Tellement qu’elle en est presque invraisemblable. Tous les personnages sont brisés avant le commencement du roman, et ceux qui ne l’étaient pas le sont pendant ! C’est assez déprimant – je vous conseille de ne pas chercher du réconfort chez Hugo, vous ne l’obtiendrez pas ! Pas de fin heureuse, ce qui n’est pas surprenant – j’ai tout de même été choquée, je n’étais pas prête !!

Passons aux personnages !

Et d’abord, Esmeralda ! J’ai été incapable de l’aimer pleinement, de l’apprécier totalement, et de m’attacher à elle tant elle est superficielle ! C’est franchement dommage, je ne m’attendais pas à ça !! J’ai lu dans une note qu’Agnès Hugo s’était « vengé » de la misogynie de Victor Hugo dans son œuvre : est-ce pour cette raison qu’Esmeralda est si belle, spéciale, et attirée uniquement par ce qui est beau en retour ? Elle ne voit et ne regarde que la surface des choses, c’est terriblement frustrant !! [SPOILER] Parce que Quasimodo est laid, elle ne peut pas ressentir de gratitude pour lui, ou même une véritable pitié ; elle se fiche complètement de lui, et semble tellement froide ! Elle va jusqu’à oublier son existence ! Elle ne peut penser à rien d’autre qu’à Phoebus parce qu’il est BEAU !! Et que, donc, il doit être galant, chevaleresque, une sorte de Prince charmant !! Et parce qu’il a juré de l’aimer !! SERIEUSEMENT ?!! [FIN DU SPOILER] Je m’attendais à beaucoup plus de maturité de sa part, malgré ses seize ans !! Mais peut-être en attendais-je trop ?

Quasimodo maintenant ! Mon personnage préféré du roman, c’est sûr !! Il est terriblement attendrissant, incroyablement touchant ; j’ai eu envie d’entrer dans le roman pour le prendre dans mes bras !! Il est décrit comme effroyablement laid, et le narrateur nous explique qu’à cause de son apparence, parce qu’il n’est qu’un être à moitié formé, son âme elle-même est déformée, imparfaite. J’ai trouvé ça assez limite. Je veux bien que ce soit la pensée générale au Moyen-Age, mais le narrateur n’est pas obligé d’affirmer que c’est effectivement le cas ! Surtout au vu de ce qui arrive dans le roman ! Quasimodo m’a brisé le cœur à plusieurs reprises. Incompris, maltraité, insulté, moqué, tourné en ridicule, maudit, considéré comme l’engeance du diable, méprise, il ne cherche même pas à se défendre lui-même. Il est complètement soumis à deux personnages peu scrupuleux, et ça m’a rendu folle !!

Quant à Frollo, j’ai trouvé que c’était un personnage très intéressant. J’ai ressenti à la fois de la pitié, et de la « haine » pour lui, du dégoût. Il ne peut rien faire contre ce qu’il ressent, mais son attitude !! Ce n’est pas vraiment de l’amour pour moi, plutôt du désir, ou de la passion – petite parenthèse sur l’insta-love ! Si je ne l’aime pas dans les romans YA, je ne l’aime pas davantage dans les classiques ! Surtout que là, l’amour naît uniquement de la beauté du personnage ! – il ne contrôle rien, il n’est plus lui-même, il est perdu dans les méandres d’un sentiment qu’il n’est pas censé connaître, et qu’il découvre avec peur. Sa situation peut ouvrir une réflexion sur la chasteté des prêtres de l’église catholique. Certaines de mes scènes préférées concernaient Frollo !

Enfin, Phoebus ! Comme il est loin de l’être qu’on peut imaginer en entendant parler Esmeralda ! Il entre directement sur la liste des personnages que je déteste le plus en littérature *applause* Je n’ai pas pu le supporter : lâche, séducteur, manipulateur, indifférent à quoi que ce soit d’autre qu’à sa petite personne. [SPOILER] Il sait qu’Esmeralda est condamnée pour son meurtre, qu’elle va mourir alors qu’elle n’a rien fait de mal, et il ne FAIT RIEN !! Il sait que c’est le prêtre qu’il a laissé entrer – soit dit en passant, pour se rincer l’œil pendant qu’il se tapait la petite ! – qui l’a poignardé, mais il ne l’aidera pas !! Rah, comme je le hais !! Et comme j’étais frustrée qu’Esmeralda ne comprenne pas combien il est lâche !! [FIN DU SPOILER]

 

Donc, une belle lecture, même si je n’aime pas tout dans ce livre. Il vaut évidemment le coup !!

 

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