Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour avril, 2019

Le Papillon des étoiles de Bernard Werber

Posté : 28 avril, 2019 @ 2:25 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Science-fictionLe Papillon des étoiles

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2010 [2006]

Nombre de pages : 343

Synopsis : Le plus beau des rêves : Bâtir ailleurs une nouvelle humanité qui ne fasse plus les mêmes erreurs.

Le plus beau projet : Construire un vaisseau spatial de 32 km de long propulsé par la lumière et capable de faire voyager cette humanité pendant plus de 1000 ans dans les étoiles.

La plus folle des ambitions : Réunir des pionniers idéalistes qui arrivent enfin à vivre ensemble en harmonie.

Et au final la plus grande des surprises … 

 

Avis : Je me souviens avoir adoré certains romans de Bernard Werber, notamment Les Thanatonautes ou Le Miroir de Cassandre ; j’avais très envie de retomber amoureuse d’un de ses livres !

Et pourtant … quel échec que cette lecture ! Et ce, sur plusieurs niveaux !  

Tout d’abord, le rythme n’était pas là. J’ai eu du mal à entrer dans le roman, j’ai adoré la deuxième partie et la dernière … mais c’est un autre problème. Je n’ai pas trouvé le roman dynamique, et, même s’il se lit assez vite, il ne m’a pas entraînée. L’écriture, quant à elle, n’est ni bonne ni mauvaise ; ni particulièrement poétique, ni désagréable à lire.

Passons à l’histoire : j’ai aimé l’idée. Vu ce que je lisais, et le synopsis, je m’attendais à quelque chose de particulier. Pas du tout à ce que la fin m’a offert. Elle n’est pas mauvaise ; c’est bien imaginé, bien pensé, bien amené, et original. Je n’ai simplement pas accroché, ni aimé. Je reconnais que c’est bien fait, mais l’idée en elle-même m’a déplu. En revanche, j’ai aimé certains personnages, comme Elisabeth et Satine. Mais j’ai aussi été déçue par la façon dont les femmes sont caractérisées et représentées à la fin. Toujours le même modèle, toujours les mêmes schémas. Comme Yves qui rêvait de renouveau, je rêvais d’autres chemins pris par la fiction. En fait, j’ai été déçue à partir de la fin de la première génération ; [SPOILER] voir les humains reprendre les mêmes guerres, réintroduire les religions, l’argent, voir les hommes demander aux femmes de procréer juste pour fournir des soldats à leurs guerres. Quel ravissement … quelle dépression !! Et voir Adrien renier Elisabeth parce qu’elle est soi-disant stérile, la voir mourir, pour qu’il la remplace par Eya, qu’il désire alors qu’elle est clairement sa fille : woooow ! On adore ! [FIN DU SPOILER] En réalité, je pense que je m’attendais à un livre bien plus optimiste que ça !

 

Donc, une déception. Je pense qu’il est temps que le mois de la Fantasy commence ; je sens la panne de lecture arriver !

 

Tuer le père d’Amélie Nothomb

Posté : 26 avril, 2019 @ 2:51 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ContemporaineTuer le père

Editeur : France Loisirs (Piment)

Année de sortie : 2012 [2011]

Nombre de pages : 151

Synopsis : Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un joueur. 

 

Avis : Cela faisait un moment que j’avais lu un roman d’Amélie Nothomb !

Je suis contente d’avoir retrouvé son écriture et, en même temps, je n’ai pas été séduite par Tuer le père. Même le style manquait de quelque chose pour être aussi bon que d’habitude. J’y ai trouvé quelques réflexions intéressantes, mais pas autant que dans d’autres de ces romans. Pour être honnête, je pense que ce livre a souffert de la comparaison avec d’autres œuvres que j’ai lues de l’autrice !

Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, et je ne me suis pas intéressé à l’histoire. Le sujet était assez inhabituel pour moi, mais je n’ai pas réussi à le trouver attrayant. J’ai pourtant appris certaines choses, par exemple, sur le Burning Man que je ne connaissais pas du tout !

La réflexion centrale sur le complexe d’Œdipe est intéressante, notamment parce qu’elle [SPOILER] ne le reprend pas de manière habituelle. Ici, ce n’est pas tant le fils qui veut tuer le père que le père qui veut garder son fils. [FIN DU SPOILER] La folie prend une place de plus en plus grande dans le roman, ce qui peut être troublant. Je ne suis pas une grande fan de la fin.

En revanche, un trope que j’ai beaucoup aimé dans ce livre : le fait que l’autrice se mette en scène en incluant, dans son roman, un personnage qui s’appelle Amélie Nothomb ! J’adore les mises en abîme et les jeux de ce genre !

 

Donc, pas le meilleur d’Amélie Nothomb, mais il se lit !

 

Princess, book 1: The Stepsister Scheme de Jim C. Hines

Posté : 25 avril, 2019 @ 1:17 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : FantasyThe Stepsister Scheme

Editeur : Daw

Année de sortie : 2009 

Nombre de pages : 344

Titre en français : Princesses mais pas trop, tome 1 : L’Enlèvement du Prince Armand

Synopsis : You know how all those old fairy tales take you through lots of scary adventures till you finally reach that inevitable line: « And they lived happily ever after … » Guess what? It’s not true. Life in never-never land isn’t all sweetness and light. Cinderella – whose real name is Danielle Whiteshore (née Danielle de Glas) – does marry Prince Armand. And (if you can ignore the pigeon incident) their wedding is a dream-come-true.

But not long after the « happily ever after », Danielle is attacked by her stepsister Charlotte, who suddenly has all sorts of magic to call upon. And though Talia – otherwise known as Sleeping Beauty – comes to the rescue (she’s a martial arts master, and all those fairy blessings make her almost unbeatable), Charlotte gets away.

That’s when Danielle discovers a number of disturbing facts: Armand has been kidnapped and taken to the realm of the Fairies; Danielle is pregnant with his child; and the Queen has her own very Secret Service that consists of Talia and Snow (White, of course). Snow is an expert at mirror magic and heavy-duty flirting.

Can the three princesses track down Armand and extract both the prince and themselves from the clutches of some of fantasyland’s most nefarious villains?

 

Avis : Ce livre m’a été offert il y a longtemps – presque trois ans maintenant ! – par ma sœur !

Je voulais aimer The Stepsister Scheme ; ce roman avait tout pour me plaire : réécriture de contes, avec des personnages féminins badass. Mais la magie n’a pas opéré !

Commençons par ce que j’ai aimé : l’univers créé par l’auteur, un monde dans lequel les contes de fées sont réellement arrivés, où les personnages existent et vivent, mais où les histoires ne sont pas exactement celles qu’on nous a racontées ! J’ai adoré trouver quelques références à différents contes de fées : « Cendrillon », « Blanche-Neige », « La Belle au bois dormant », bien sûr, mais aussi « Rumplestiltskin » ou Alice au pays des merveilles. J’aime ce genre de livres qui fait seulement des allusions, sans que l’auteur se sente obligé de pointer le doigt dessus en criant : « Hey, vous avez vu ? Là, je reprends un conte ! » J’ai aussi plutôt aimé la dernière partie du livre : j’étais dedans ! Mais pas la fin.

Malheureusement, je n’ai aimé aucun des aspects qui suivent. Et tout d’abord, le style d’écriture. Il était assez répétitif. Parfois, les noms des personnages étaient répétés si souvent en si peu de temps que je pensais mal lire ! Du genre : « Danielle fit ça. Snow fit ça. Danielle pensa que Snow savait que Danielle avait confiance en Snow etc ». PRONOMS !! Parlant de personnages, je n’ai pas réussi à m’attacher à eux, ni à m’immerger dans l’histoire. Les protagonistes m’ont semblé très stéréotypés : Danielle est la nouvelle princesse qui ne sait pas encore quel est son rôle, et qui est plutôt choquée de découvrir un nouveau monde ; Talia est l’invincible princesse badass qui ne sourit jamais, qui ne rit jamais, et qui semble arrogante comme pas possible, mais qui cache une réelle souffrance ; Snow est la superbe fille qui flirte avec tout le monde pour protéger son cœur, une puissante magicienne – on ne dit pas sorcière, c’est une insulte ! – de qui on ne cesse de décrire les courbes généreuses, alors que Danielle n’a pas de poitrine, et Talia ne correspond pas aux standards de beauté du royaume. Elles ne me semblaient pas réelles, leurs dialogues ne sonnaient pas authentiques. Et ça les rendait assez peu sympathiques, voire agaçantes. Et pitié, girl-hate/jalousie entre copines ? On ne pourrait pas passer à autre chose ?!

Concernant l’intrigue : c’est une bonne idée, les princesses qui vont sauver le prince. C’est une bonne façon de réécrire le conte. Mais, j’ai eu l’impression que le roman essayait trop d’être drôle, et n’y parvenait pas. Exemple : à un moment donné, un cheval puant pète au visage de la princesse Danielle. Hahaha, comme c’est marrant, n’est-ce pas ? On aurait dit une mauvaise blague. J’ai « aimé » les scènes un peu plus sombres, comme celle lors de laquelle le lecteur apprend, en même temps que Danielle, le passé de Talia ; mais cela n’a pas suffi à amender le livre. J’ai aussi aimé [SPOILER] le fait que Talia soit amoureuse de Snow, mais n’était-ce pas évident ? Et je n’ai pas tellement aimé le fait qu’elle ait l’air d’avoir honte d’être gay. Et était-ce censé expliquer le fait que Talia est si arrogante, et autoritaire avec Snow et Danielle, parce qu’elle veut cacher sa tendresse ? Hmm … [FIN DU SPOILER]

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai plutôt aimé la dernière partie, mais je dois avouer que le livre paraissait long. J’ai lu d’autres bouquins entre temps, histoire de ne pas abandonner celui-là. Mais, la fin. Je ne suis pas sûre de l’aimer du tout. [SPOILER] Evidemment, c’est génial qu’elles aient sauvé le prince, et une menace semble persister autour de l’enfant à naître ; mais certaines parties m’ont fait grincer des dents, comme dans le livre entier. La toute dernière phrase par exemple ! On se croirait en colonie de vacances ! [FIN DU SPOILER]  

 

Donc, je ne suis pas convaincue par ce premier tome, mais j’essayerai le deuxième plus tard !

 

Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre

Posté : 24 avril, 2019 @ 12:55 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Historique Au revoir là-haut

Editeur : Albin Michel 

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 564

Synopsis : « Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. »

Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts …

Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’Etat qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.

Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants. 

 

Avis : Ce livre m’a été prêté par une amie il y a très longtemps – quelques années, pour être honnête ! – donc, conseil : ne me prêtez jamais de livres !

J’ai mis beaucoup de temps à lire Au revoir là-haut parce que j’étais intimidée : par la longueur, par le sujet, par le fait qu’il ait gagné un prix littéraire. Je dois avouer que je ne m’entends pas toujours très bien avec les lauréats, donc j’avais peur de ne pas aimer. Une amie m’a parlé de ce livre il y a peu, et je me suis dit qu’il était temps de me lancer ! Et j’ai été happée dès le premier chapitre !

Ce que j’ai vraiment adoré dans Au revoir là-haut, c’est le style d’écriture. Je ne suis pas une grande fan de l’oralité en littérature – grâce à Voyage au bout de la nuit, que je n’ai jamais réussi à finir tellement je déteste ! – mais, ici, cela ne m’a pas dérangée, au contraire ! L’auteur utilise beaucoup le discours indirect libre, ce qui rendait l’œuvre encore plus immersive ! 

En parlant d’immersion, le lecteur sent bien que l’auteur a fait pas mal de recherches : on se retrouve dans l’entre-deux guerres, l’atmosphère, l’hypocrisie, le désordre ! Mais aussi, et peut-être surtout, l’incompréhension à laquelle les soldats rentrés du front doivent faire face. Les gens de l’arrière laissent entendre que si les soldats sont revenus, c’est que ce n’était pas si dur pour eux ; les véritables héros sont morts à la guerre, donc ceux qui sont revenus n’ont pas vraiment combattu. Ils doivent être des lâches, ou des déserteurs. Loin le respect, loin la gratitude !! Je savais que les conditions des soldats revenus de la Première Guerre mondiale n’étaient pas glorieuses, mais je ne m’attendais pas à ça pour autant ! C’était la première fois que je lisais un livre sur le sujet !

Concernant l’histoire, c’est assez simple : elle m’a mise en colère, et je soutenais complètement les personnages … jusqu’à un certain moment, un rebondissement, où je suis devenue dubitative [SPOILER] ça semble effroyable injuste de voler des familles qui ne veulent que rendre hommage à leur père/fils/frère/ami disparu. L’arnaque montée par les deux amis est profondément immorale, et paraît inconcevable parce qu’ils ont eux-mêmes connu la guerre. D’un autre côté, ils ne reçoivent aucune récompense de leur dévouement pour leur pays, donc ils prennent là où ils voient du profit. Difficile de les justifier pour autant, et, en un sens, ce n’est sans doute pas le but. Le lecteur soutient ces personnages malgré leur arnaque ! [FIN DU SPOILER]. Je ne veux absolument RIEN spoiler, donc je ne vous dirai rien des protagonistes, mais sachez que j’ai rencontré un nouveau personnage qui a réussi à entrer sur ma liste des persos que je déteste le plus : Pradelle !! Mais quel niveau !! A un moment donné, je voulais juste qu’il morde la poussière : vive la vengeance ! [SPOILER] Entre sa tentative d’assassinat sur Albert et son arnaque aux cercueils, j’avais envie d’entrer dans le livre et de le faire payer moi-même !! Et quelle arrogance !! [FIN DU SPOILER] J’ai aussi détesté Labourdin !! En revanche, j’ai beaucoup aimé les Péricourt, père et fille. Le père est à la fois touchant et agaçant ; il est aussi l’incarnation de l’expression « on ne se rend compte de la valeur de quelque chose que quand on l’a perdu ». J’ai été ravie de constater que le second tome – je ne savais pas que c’était une série ! – est centré sur Madeleine, sa fille ! C’est un personnage de caractère, forte, et capable de gérer à la fois son père et son mari. Elle est lucide, sait des choses qu’elle n’est pas censée savoir. La seule chose qui m’a ennuyée avec elle : les relations féminines, et le fait que chaque personnage féminin est considéré pour son apparence et sa sexualité – les hommes aussi sont parfois considérés pour leur apparence cela dit. Les amies de Madeleine sont toutes qualifiées de « salopes » parce que TOUTES – je dis bien, toutes ! – couchent avec le mari de leur amie. On adore … Si l’on met Madeleine et la petite Louise de côté, aucune d’entre elles n’est plus qu’un corps – accompagné d’une langue de vipère parfois, ou d’une ambition amorale. Je trouve ça assez triste. Pas de relation saine entre deux personnages féminins, seulement de la haine, de la jalousie, et du mépris.

Donc, les deux personnages principaux : [SPOILER] Albert est assez effacé, paranoïaque à cause de son expérience traumatisante au début du roman : on ne sort pas indemne d’avoir été enterré vivant et laissé pour mort ! Surtout quand le soldat qui vous sauve se retrouve avec la partie inférieure du visage arrachée par un obus quelques secondes après vous avoir sorti de votre trou ! Albert vient d’une famille plutôt pauvre, si j’ai bien compris, en tout cas, pauvre comparé à celle d’Edouard ! Ce dernier semble très excentrique avant la guerre ; plus du tout quand le lecteur le rencontre. Il est mort à l’intérieur, une coquille vide. Et rien ne peut le ramener à la vie, pas même sa passion, le dessin. Et c’est là qu’arrive quelque chose qui a fini par me déranger : l’apparence d’Edouard. Je ne parle pas de son apparence en tant que telle, mais des réflexions qu’elle amène. Edouard, quand il découvre qu’il a perdu une grande partie de son visage, son nez, sa bouche, décide qu’il préfère mourir plutôt que de vivre comme ça ; et il meurt effectivement à la fin du roman. Il ne peut pas supporter son apparence et ne veut pas revoir sa famille. En fait, il semblerait qu’il se soucie peu de la réaction de ses proches : selon lui, c’est mieux pour eux qu’ils le croient mort plutôt que de devoir prendre soin de lui dans cet état. Hmmm … Je pensais vraiment qu’il trouverait, à un moment donné, la force de reprendre contact, qu’il reprendrait goût à la vie, qu’il s’accepterait : il semble le faire pendant qu’Albert et lui montent leur grande arnaque, mais ce n’est qu’une façade. Il n’accepte jamais. Et le fait que ce soit son père qui le tue … je comprends qu’ils aient une relation horrible, que M. Péricourt ne comprend pas et ne tolère pas son fils parce qu’il est gay ; mais je pensais vraiment qu’ils allaient se revoir, que quelque chose allait se passer entre eux. Je dois avouer que la fin m’a un peu déçue. Parlant de père et fils, j’ai aimé la relation entre Albert et Edouard : parent/enfant, frères, dépendants l’un de l’autre. C’était parfois très touchant. [FIN DU SPOILER]

Ce livre était si haletant à la fin que c’était presque insupportable ! Impossible de le poser, je devais connaître la fin !! C’était très frustrant quelque part, parce que je voulais vraiment que certaines choses arrivent avant la fin ! [SPOILER] Pradelle : j’ai rarement été aussi ravie du sort d’un personnage !! C’est peut-être affreux, mais j’avais vraiment envie qu’il paie ! Pour autant, comme je l’ai dit plus haut, la fin n’est pas à 100% satisfaisante pour moi : la mort d’Edouard ne m’a forcément plu. Due à son excentricité ? [FIN DU SPOILER]

Je lirai la suite !!

 

Donc, un très bon roman qui m’a transportée, mais quelques réflexions et aspects qui m’ont laissée dubitative. 

 

Notre-Dame de Paris de Victor Hugo

Posté : 16 avril, 2019 @ 2:12 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Notre-Dame de Paris

Editeur : Le Livre de Poche 

Année de sortie : 2016 [1831]

Nombre de pages : 678

Synopsis : Quelqu’un a marqué ce monument d’une telle griffe de lion que personne désormais ne se hasardera d’y toucher. C’est sa chose désormais, c’est son fief, c’est le majorat de Quasimodo. Il a bâti, à côté de la vieille cathédrale, une cathédrale de poésie, aussi ferme que les fondements de l’autre, aussi haute que ses tours. Si je regardais cette église, ce serait comme livre d’histoire, comme le grand registre des destinées de la monarchie.

Jules Michelet, Histoire de France, IV, 8

 

Avis : Comme il était étrange de lire Notre-Dame de Paris, et, surtout, la scène de l’incendie, et d’apprendre au même moment que la véritable cathédrale était en feu ! Sur le coup, je n’y ai pas cru ! Quelle horrible coïncidence !

Mais parlons du livre ! Ce que j’aime particulièrement chez Hugo, c’est son écriture : elle est magnifique, elle coule, elle est agréable à lire, et le roman, malgré sa longueur, ne semble pas long grâce à elle ! Il est facile d’y trouver des citations dignes d’être retenues sur différents sujets, que ce soit l’architecture, la littérature, ou l’amour ! En revanche, ce que j’aime beaucoup moins chez Hugo, ce sont ses digressions, notamment celles qui, au lieu de nous en apprendre plus sur l’intrigue, nous en éloignent ! Cela peut rendre le lecteur fou, comme celle dans Les Misérables, à propos des égouts de Paris ! Certes, elles nous apprennent des choses qu’on ne savait pas forcément, mais, souvent, ce n’est pas vraiment ce que l’on est venu y chercher ! Les pires sont, comme je le disais, celles qui se détachent complètement de l’histoire. J’en ai tout de même aimé certaines, notamment celle sur le « combat » entre architecture et littérature après l’avènement de l’imprimerie : c’est après tout celui que pourraient se livrer la véritable cathédrale et celle de papier, construite par Hugo ! Autre chose qui m’a « gênée » : les références historiques. C’est intéressant, et le lecteur apprend quelque chose ; mais, encore une fois, je trouve qu’elles freinent beaucoup le récit. Il faut lire les notes, et, même avec ça, parfois, le lecteur ne comprend pas le lien avec l’histoire, ou, tout simplement, préfère passer outre pour se concentrer sur l’intrigue et les personnages ! Pratiquement tous sont, d’ailleurs, présentés assez tardivement dans l’œuvre ! 

L’histoire en elle-même est, comme souvent chez Hugo, cruelle, voire très cruelle. Tellement qu’elle en est presque invraisemblable. Tous les personnages sont brisés avant le commencement du roman, et ceux qui ne l’étaient pas le sont pendant ! C’est assez déprimant – je vous conseille de ne pas chercher du réconfort chez Hugo, vous ne l’obtiendrez pas ! Pas de fin heureuse, ce qui n’est pas surprenant – j’ai tout de même été choquée, je n’étais pas prête !!

Passons aux personnages !

Et d’abord, Esmeralda ! J’ai été incapable de l’aimer pleinement, de l’apprécier totalement, et de m’attacher à elle tant elle est superficielle ! C’est franchement dommage, je ne m’attendais pas à ça !! J’ai lu dans une note qu’Agnès Hugo s’était « vengé » de la misogynie de Victor Hugo dans son œuvre : est-ce pour cette raison qu’Esmeralda est si belle, spéciale, et attirée uniquement par ce qui est beau en retour ? Elle ne voit et ne regarde que la surface des choses, c’est terriblement frustrant !! [SPOILER] Parce que Quasimodo est laid, elle ne peut pas ressentir de gratitude pour lui, ou même une véritable pitié ; elle se fiche complètement de lui, et semble tellement froide ! Elle va jusqu’à oublier son existence ! Elle ne peut penser à rien d’autre qu’à Phoebus parce qu’il est BEAU !! Et que, donc, il doit être galant, chevaleresque, une sorte de Prince charmant !! Et parce qu’il a juré de l’aimer !! SERIEUSEMENT ?!! [FIN DU SPOILER] Je m’attendais à beaucoup plus de maturité de sa part, malgré ses seize ans !! Mais peut-être en attendais-je trop ?

Quasimodo maintenant ! Mon personnage préféré du roman, c’est sûr !! Il est terriblement attendrissant, incroyablement touchant ; j’ai eu envie d’entrer dans le roman pour le prendre dans mes bras !! Il est décrit comme effroyablement laid, et le narrateur nous explique qu’à cause de son apparence, parce qu’il n’est qu’un être à moitié formé, son âme elle-même est déformée, imparfaite. J’ai trouvé ça assez limite. Je veux bien que ce soit la pensée générale au Moyen-Age, mais le narrateur n’est pas obligé d’affirmer que c’est effectivement le cas ! Surtout au vu de ce qui arrive dans le roman ! Quasimodo m’a brisé le cœur à plusieurs reprises. Incompris, maltraité, insulté, moqué, tourné en ridicule, maudit, considéré comme l’engeance du diable, méprise, il ne cherche même pas à se défendre lui-même. Il est complètement soumis à deux personnages peu scrupuleux, et ça m’a rendu folle !!

Quant à Frollo, j’ai trouvé que c’était un personnage très intéressant. J’ai ressenti à la fois de la pitié, et de la « haine » pour lui, du dégoût. Il ne peut rien faire contre ce qu’il ressent, mais son attitude !! Ce n’est pas vraiment de l’amour pour moi, plutôt du désir, ou de la passion – petite parenthèse sur l’insta-love ! Si je ne l’aime pas dans les romans YA, je ne l’aime pas davantage dans les classiques ! Surtout que là, l’amour naît uniquement de la beauté du personnage ! – il ne contrôle rien, il n’est plus lui-même, il est perdu dans les méandres d’un sentiment qu’il n’est pas censé connaître, et qu’il découvre avec peur. Sa situation peut ouvrir une réflexion sur la chasteté des prêtres de l’église catholique. Certaines de mes scènes préférées concernaient Frollo !

Enfin, Phoebus ! Comme il est loin de l’être qu’on peut imaginer en entendant parler Esmeralda ! Il entre directement sur la liste des personnages que je déteste le plus en littérature *applause* Je n’ai pas pu le supporter : lâche, séducteur, manipulateur, indifférent à quoi que ce soit d’autre qu’à sa petite personne. [SPOILER] Il sait qu’Esmeralda est condamnée pour son meurtre, qu’elle va mourir alors qu’elle n’a rien fait de mal, et il ne FAIT RIEN !! Il sait que c’est le prêtre qu’il a laissé entrer – soit dit en passant, pour se rincer l’œil pendant qu’il se tapait la petite ! – qui l’a poignardé, mais il ne l’aidera pas !! Rah, comme je le hais !! Et comme j’étais frustrée qu’Esmeralda ne comprenne pas combien il est lâche !! [FIN DU SPOILER]

 

Donc, une belle lecture, même si je n’aime pas tout dans ce livre. Il vaut évidemment le coup !!

 

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