Utopies réalistes de Rutger Bregman
Editeur : Points
Année de sortie : 2018 [2016]
Nombre de pages : 330
Titre en VO : Publié en néerlandais et en anglais à une année d’intervalle : Gratis geld voor iedereen : en nog viff grote ideeën die de wereld kunnen veranderen OU Utopia for Realists, and how we can get there
Synopsis : Ouvrir grand les frontières, établir une semaine de travail de quinze heures ou le revenu universel de base. Des idées naïves et dépassées ou bien la force de l’utopie renouvelée ? Résolument anti-décliniste, Utopies réalistes tombe à pic et nous explique comment construire un monde idéal aujourd’hui et ne pas désespérer ! D’une ville canadienne qui a totalement éradiqué la pauvreté à l’histoire d’un revenu de base pour des millions d’Américains sous Richard Nixon, Bregman nous emmène dans un voyage à travers l’histoire et défend des idées qui s’imposent par la force même de l’exemple et le sérieux de la démarche historique.
A la fois pédagogique et percutant, à contrecourant du pessimisme ambiant, cet essai brillant a rencontré un formidable succès mondial.
Avis : Je vous annonce que cette chronique va être écrite par une personne convaincue que ce livre est le Graal perdu depuis des siècles. Vous êtes prévenus !
Ce livre m’a laissée bouche bée ! C’était comme un premier éclair dans la nuit telle que je perçois la situation mondiale. Parfois, je l’avoue, je désespère en entendant/voyant certaines choses, certaines idées. Alors ce livre … j’ai vraiment du mal à trouver les mots corrects. Je pense qu’il a complètement révolutionné ma façon de penser. Je ne savais même pas que je pensais ça avant que Rutger Bregman pose le doigt sur l’idée, et me montre/exprime avec des termes clairs, sans filtre. Je voulais lire ce livre parce que je voulais croire que la situation actuelle peut être améliorée. Que nous ne sommes pas dans un cul-de-sac, que nous n’avons pas les mains liées, qu’il est possible de changer. Quand je suis tombée sur Utopies réalistes, avec ces phrases d’accroche sur la couverture – « Un monde sans frontières », « En finir avec la pauvreté », « La semaine de travail de 15h » – je me suis dit : « Pourquoi pas ? Ça ne peut pas me faire de mal ! »
Eh bien, en fait, si. Parce que ce livre est à la fois déprimant et motivant.
D’abord déprimant parce qu’il décrit, en quelque sorte, l’état actuel du monde, et qu’il est, avouons-le, déprimant par plusieurs aspects. Fermeture des frontières, xénophobie, difficultés à finir les fins de mois dans les pays occidentaux, pauvreté extrême toujours existante dans le monde … Et quand on apprend que la pauvreté aurait pu être éradiquée il y a des années, que ce soit au Kenya ou au Canada, il y a de quoi être agacé, et même, franchement énervé, puis déprimé. Et même si dans les pays occidentaux, le niveau de vie est plus élevé, que nous sommes plus riches que dans des temps plus anciens, nous ne sommes pas plus heureux. Notre façon de considérer le travail est tout sauf saine, et les métiers qui devraient, logiquement, être valorisés, parce qu’ils portent le pays, ne le sont pas du tout, au profit de « boulots de merde » (expression utilisée dans le livre !) Nous sommes englués dans un état des choses qui ne nous permet pas de voir plus loin, malgré le souvenir de meilleures valeurs.
Mais il est aussi super motivant ! En refermant le livre, j’ai eu envie de faire bouger les choses comme jamais auparavant. Parce que je me disais que ce n’était pas raisonnable, que je ne savais rien en la matière. Et qu’on se moquerait invariablement de moi avec ce genre de bourgeons d’idées. Surtout, je ne parvenais pas à trouver une solution, je ne trouvais ni les mots, ni les concepts. C’est comme de voir la lumière au bout d’un tunnel : après ce livre, on se dit que c’est possible, que tout n’est pas noir, et que tout ne va pas pour le pire ! On peut en sortir, on peut changer les choses : il suffit de bouger !
Sinon, si on parle un peu du reste : c’est bien écrit et fluide, l’auteur explique très bien ce qu’il veut dire sans utiliser de mots compliqués (ou il les explique après et donne des exemples). Surtout, il donne TOUTES ses sources ! Rien n’est écrit sans que Rutger Bregman cite ensuite un livre, un article, une étude, et ne donne la référence en note de bas de page pour le lecteur puisse vérifier ses dires, ou approfondir le sujet ! Evidemment, de nouveaux livres ont rejoint ma wish-list, c’était inévitable ! Parfois, le ton peut être léger, ce qui est rafraîchissant quand on traite de ce genre de sujet !
Honnêtement, je pense vraiment que tout le monde devrait lire ce livre : c’est gagnant-gagnant pour tout le monde, et il y a tellement moyen de faire quelque chose avec plus de voix ! J’ai vraiment l’impression d’avoir attendu Utopies réalistes pendant des années !!
Donc, excellent, à lire, ALLEZ L’ACHETER/L’EMPRUNTER MAINTENANT !!!