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I found myself in Wonderland.

Le Lièvre de Vatanen d’Arto Paasilinna

Classé dans : Avis littéraires — 23 février 2019 @ 2 h 43 min

Genre : Contemporaine Le Lièvre de Vatanen

Editeur : Folio

Année de sortie : 2013 [1975] 

Nombre de pages : 236

Titre en VO : Jäniksen Vuosi

Synopsis : Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu’il revient de la campagne, un dimanche soir de juin, avec un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s’enfonce dans les fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s’enfonce délibérément dans la nature.

Ce roman-culte dans les pays nordiques conte les multiples et extravagantes aventures de Vatanen remontant au fil des saisons vers le cercle polaire avec son lièvre fétiche en guise de sésame. Il invente un genre : le roman d’humour écologique. 

 

Avis : Un livre de plus, cette fois dans ma PAL d’hiver !! (mais c’est que je respecte mes PALs cette année !!) Ça fait un moment que Le Lièvre de Vatanen se trouve sur mes étagères, et je me suis dit qu’était donné que c’était un roman scandinave, quel meilleur moment pour le lire que la fin de l’hiver !!

… sauf que l’action se déroule en été ! Juste pendant la première partie du roman ; ensuite le lecteur a droit à la neige !

Alors, Le Lièvre de Vatanen est le genre de livres qui, comme Neige de Maxence Fermine, ou Les Belles Endormies de Yasunari Kawabata, me laisse un goût d’inachevé, presque amer, quand je le referme. Et je déteste ça ! C’était étrange parfois, dans le bon sens, comme dans le mauvais. J’ai, par exemple, adoré le fait que Vatanen abandonne sa vie insatisfaisante à la ville pour partir dans la nature, sans attache excepté un levreau qu’il vient de renverser avec un ami photographe. Il remet tout en cause parce que sa vie ne lui convient pas, et il décide, sur un coup de tête, de découvrir une nouvelle façon de vivre. Je trouve cela assez beau, et encore plus beau est le lien qu’il tisse avec l’animal. C’était touchant, et ça donnerait presque envie de faire la même chose. Mais, d’un autre côté, j’ai trouvé qu’il était difficile, voire impossible de s’attacher à Vatanen. Sans doute parce que l’écriture est assez sèche – traduction ou intention de l’auteur ? –, et qu’il n’y a aucune psychologie des personnages. On ne connaît rien des pensées de Vatanen, rien de ce qu’il pense des autres, de leurs actions, de leur façon de vivre. Aucune réaction psychologique à quoi que ce soit. Et je dois dire que ça m’a un peu frustrée ! J’aime beaucoup les personnages travaillés, et je pense que j’en avais besoin ici.

J’ai pourtant aimé les réflexions/thèmes abordés par le livre : le besoin de liberté, l’attrait et le plaisir de la vie dans la nature. Travailler pour être véritablement utile, dormir là où l’on s’est arrêté, l’impossibilité de séparer homme et lièvre … C’était beau et attirant. J’ai appris pas mal de choses à propos de la Finlande, sur leur culture, leur mythologie, leur façon de voir la vie. J’aimerais d’ailleurs en apprendre plus encore ! Mais, j’ai détesté les passages dans lesquels Vatanen tue des animaux, sans aucune nécessité !! [SPOILER] Le fait que Vatanen achète un fusil juste après avoir tué un corbeau de façon aussi cruelle (!!) m’a d’abord laissé dubitative tout en me révulsant. Il aurait pu simplement le chasser avec une pierre, ou autre chose ; mais là !! C’était pénible à lire, même si ça ne dure que quelques lignes. Et savoir qu’il est satisfait de lui !! Et pour l’ours : sérieusement !!! Il traverse une frontière illégalement pour le tuer, alors qu’il sait très bien qu’il ne viendra plus le déranger vu où ils en sont arrivés ! Cela devient une question de fierté, et j’ai trouvé ça ridicule. [FIN DU SPOILER] Je dois admettre que ces actes ne sont pas loués par le narrateur, ni par le personnage (qui ne donne, de toute façon, jamais son opinion), mais tout de même … Et je me suis aussi souvenu que j’avais déjà lu un livre « de ce genre », dans lequel le personnage quitte une vie qui ne lui convient pas du tout pour partir à l’aventure : Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson. Que j’ai détesté. J’ai trouvé l’humour lourd et les aventures tellement improbables que je n’y croyais pas du tout. Cela ne m’a fait cet effet avec Vatanen que vers la fin, que j’ai, en elle-même, appréciée ! [SPOILER] J’adore quand l’auteur se met dans son propre livre et joue avec son lecteur ! Et j’ai aimé ce besoin final de liberté et la durabilité du lien entre homme/nature/animaux. [FIN DU SPOILER] Je dois tout de même spécifier que le synopsis parle de « roman d’humour écologique » : je suis d’accord avec l’écologie, mais j’ai rarement ri au cours de la lecture ! 

 

Donc, un livre parfois plaisant et parfois pénible, intéressant dans tous les cas.

 

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