Neige de Maxence Fermine
Editeur : Points
Année de sortie : 2001 [1999]
Nombre de pages : 96
Synopsis : A la fin du XIXe siècle, au Japon, le jeune Yuko s’adonne à l’art difficile du haïku. Afin de parfaire sa maîtrise, il décide de se rendre dans le sud du pays, auprès d’un maître avec lequel il se lie d’emblée, sans qu’on sache lequel des deux apporte le plus à l’autre. Dans cette relation faite de respect, de silence et de signes, l’image obsédante d’une femme disparue dans les neiges réunira les deux hommes.
Dans une langue concise et blanche, Maxence Fermine cisèle une histoire où la beauté et l’amour ont la fulgurance du haïku. On y trouve aussi le portrait d’un Japon raffiné où, entre violence et douceur, la tradition s’affronte aux forces de la vie.
Avis : Alors … Ce livre est dans ma PAL depuis mai 2017, il était donc temps que je le lise !!
Mais, après ces 96 pages, je suis perplexe. Sceptique. Je vois les commentaires, et je me dis que j’ai dû louper quelque chose. Et puis, je décide de mettre des mots sur ce que je ressens. Les bonnes choses d’abord : il est vrai que, parfois, l’écriture est poétique. Je dis bien, parfois. Et certaines réflexions sont intéressantes, sur la poésie par exemple, sur le mélange des arts. Et on passe au négatif …
D’abord : certains tropes/clichés qui m’ont fait lever les yeux au ciel. Ce livre est classé dans les romans, mais il m’a semblé lire une sorte de conte. Quelques exemples : [SPOILER POTENTIEL] instalove – je ne peux vraiment plus supporter ça, que ce soit en littérature adulte, jeunesse ou YA ! – et le fait que le « héros » ne doit pas juger selon les apparences – ce qu’il fait au « début » du livre. Mais, attendez, ce gars est censé être poète ! Comment peut-il en être un s’il juge selon les apparences ?! Ce n’est pas très logique pour moi. [FIN DU SPOILER] Vient ensuite le fait que les femmes ne sont présentes que pour leur apparence ou leur sexualité. On adore. L’une d’elle n’est là que pour servir de « baiser » – pardonnez-moi le verbe, mais c’est ça ! – au personnage principal. Les deux autres sont mises sur un piédestal, idéalisées : elles sont si belles, si parfaites … et si plates en tant que personnages. Elles ne sont jamais développées. L’une d’elle, Neige, sert de muse au poète et au peintre en plus de l’aspect amour éternel – attention ici : je ne suis pas du tout contre une petite dose d’amour éternel. Mais là … non. En gros, les femmes sont là pour être prises, ou aimées, et c’est tout. [A partir de là, je commence à comprendre que je n'ai pas aimé ce livre, haha.] Les autres personnages sont un peu (?) des caricatures. Yuko est tellement arrogant ! Il sait tout, il a tout vu, il est unique, et, évidemment, le poète de l’Empereur ne peut pas l’aider à s’améliorer, enfin ! Et même si le synopsis décrit sa relation avec Soseki comme immédiatement respectueuse, et qu’ils sont liés, et blablabla, je n’ai pas DU TOUT ressenti ça ! Sa première impression est qu’un vieil homme [SPOILER] et, encore une trope/un cliché : aveugle [FIN DU SPOILER] ne peut pas l’aider ! Il est plutôt méprisant à première vue, en tout cas pour moi ! Quant à Soseki, il est le cliché du vieux mentor sur le point de mourir, et qui n’attend qu’une chose pour le faire.
Puis, en ce qui concerne la poésie. Je pensais, peut-être, qu’il y en aurait plus dans le livre. Je dois avouer, je ne suis pas du tout une experte en haïku – je suis même carrément novice : je n’ai jamais lu de recueils, je sais juste ce que c’est ! J’en ai lu quelques-uns, mais vraiment très peu ! – et donc, je m’attendais à … quelque chose ! Il y a, dans Neige : sept haïkus écrits par des auteurs japonais connus, trois écrits par Yuko, et un écrit par le narrateur, pour achever le livre. J’ai aimé la façon dont l’art (le mélange des arts notamment), et l’inspiration étaient présentés – il faut de l’amour, ou de la souffrance pour écrire par exemple – mais, quelque chose m’a dérangée, et je n’arrive pas à déterminer quoi exactement. Ce livre est aussi très répétitif. Ce n’est pas de la poésie pour moi. Et, enfin : d’accord, l’action se déroule au Japon. Mais, il n’y a pratiquement rien sur le Japon ! Certes, on peut noter la présence de poésie japonaise, de cerisiers en fleur, de samouraï et d’empereur, et quelques endroits sont mentionnés. Mais je pensais apprendre quelque chose à propos du pays, voir certains éléments être mis en avant. En fin de compte, c’était très superficiel, un effleurement. Mais peut-être est-ce dû à la taille du livre ! Il est tellement court ! (trop ?)
En fin de compte, il semblerait que je n’ai pas du tout aimé ce livre, une fois que je mets des mots sur ce que j’ai ressenti. Dommage !
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